Maman, je t'aimais… plus que ça, je t'adorais !
Mais pour toi tout ça n'était jamais assez.
Cette nuit-là, tu avais quitté deux enfants.
Adultes, ils n'avaient plus rien d'innocents.
ooo
Maman, tu rêvais d'une vie normale pour nous ;
La vérité sur papa, la réalité t'ont mise à genoux.
Adieu biberons, câlins ou autres petits pots !
Bienvenue aux vampires, démons et wendigos !
ooo
Maman, longtemps je me suis senti abandonné ;
Je me demandais si un jour je pourrais te pardonner.
J'avais vu la plus terrible des choses arriver à ma mère.
Qui l'eût cru, avant d'y être traîné, j'avais déjà connu l'enfer !
ooo
Et ne crois pas que je ne connais rien du sacrifice !
Papa en a fait ; il n'en a pas pour autant renié ses fils.
Sans cesse sur les routes, ce n'était pas une vie de rois,
Mais nous pouvions au moins compter sur nous trois.
ooo
Tu sais, maman, j'avais souvenir de nos bons moments.
Sammy… Pour Sammy, c'était différent. C'était le néant.
Il n'avait que le fantôme de ton sourire sur une photo.
Ça ne lui suffirait jamais ; il le sut bien assez tôt.
ooo
Alors oui, maman, j'aurais pu souffrir de ton indifférence…
Je ne suis plus cet enfant ; Sammy n'en a jamais eu la chance.
Et toi, tu aurais préféré rester là où la Mort t'avait emportée ?
Ne jamais devoir te soucier des conséquences de tes secrets ?
ooo
Mary, puisque pour toi nous ne serons jamais assez,
Comme si être une famille n'avait jamais compté.
Mary, puisque tu veux la vie que tu as jadis laissé,
Tu connais la porte. Et surtout, ne reviens jamais !
ooo
Dis maman, pourquoi les souvenirs ont menti sur mon passé ?
Nous étions chéris et maintenant nous ne sommes plus assez ?
Dis maman, comment peut-on se sentir en mal d'amour ?
Pourquoi les gens qu'on aime nous trahissent tous un jour ?
