Par moment, on se demande si la vie n'est pas une sorte d'épreuve afin de nous tester, savoir si on est digne de notre présence sur Terre. Après tout, tout être peuplant cette planète n'est que le fruit d'un hasard qui a rendu que la vie puisse être possible, et également le fait que personne ne semble se soucier de ce qu'il peut advenir de la Terre si nous continuons de la détruire comme nous le faisons.

Enfin bref, cette question existentielle reste mineure et lorsqu'on se trouve dans une position qui a la capacité de remettre toute l'existence en question, la seule chose qui ait la décence de nous traverser l'esprit à un moment pareil est "pourquoi moi?" et non "Pourquoi ça?". Ce n'est pas que notre cerveau ne réceptionne pas la bonne information, mais bien que, sous l'emprise de la panique, la partie s'occupant de notre raisonnement reste insensiblement incapable d'émettre la moindre logique, ainsi donc la première question qui nous vient à l'esprit reste pas des plus inutile, mais bien celle qui prouve que nous sommes réalistes et que nous pensons en premier lieu au pourquoi du comment de ce que nous faisons dans ce problème qui est désormais le notre.


Peut-être faisait-il noir, ou peut-être qu'elle était devenue aveugle, peut-être même qu'elle n'avait pas ouvert les yeux, comme elle l'avait cru. Avec des "si" on referait le monde, mais avec des "peut-être" on a la possibilité de créer tout un panel de doutes, et c'est ce qui se passait dans la tête d'une jeune fille, désormais prise de panique. Pourquoi paniquait-elle? Probablement parce que le fait de se réveiller dans un endroit inconnu, toute seule et sans rien pour lui indiquer la raison de sa présence en ce lieu, rendait tout cela imposant et surtout formait une boule d'angoisse qui se tordait en elle.

L'atmosphère n'aurait pût se trouver plus tendue, le bruit incessant d'un mécanisme crissant alors que le sol bougeait, les couinements sordides d'animaux présents -probablement des cochons ou des poules qui, comme elle, ne trouvait plus leur respiration-, le ballottement de sa "prison" et l'air étouffant accompagnant ce sentiment de peur qui l'accablait, oppressant ses poumons. La jeune fille ferma les yeux, forçant son cœur à adopter des battements réguliers alors que la cage continuait son ascension en hauteur, où allait-il ? Pourquoi se trouvait-elle embarquer dans un endroit inconnu à son esprit ? Que faisait-elle là, parmi toutes ces bêtes ? Était-elle destinée comme la volaille, à passer sous le tranchant de l'abattoir ? Les questions avaient envahies son être, lui rendant impossible l'idée même de se calmer, la panique reprenait son rôle, engourdissant tous ses sens, sa respiration devint saccader et une main accrochant un des barreau de la cage, elle se recroquevilla sur elle, sa tête à hauteur de ses genoux. Les larmes lui montèrent aux yeux, elle les ravala tant bien que mal, si elle voulait pouvoir se calmer, autant éviter de verser des larmes qui jusque là ne lui servirait strictement à rien, de surcroît cela rendrait la tâche bien plus difficile qu'elle ne l'était déjà. De nombreuses minutes passèrent avant qu'elle n'ouvrit de nouveau les paupières, de minces néons barraient les murs qui l'entouraient, chauffant ainsi son visage d'une douce chaleur, elle releva la tête essayant d'apercevoir un plafond, une machine ou même la moindre issue dans ce couloir pourtant déjà bien grand.

Elle ignorait combien de temps elle avait déjà passé à se morfondre, ni même combien de temps était-elle restée inconsciente, peut être plusieurs heures, quelques minutes, elle l'ignorait et ce n'était pas ce qui lui important le plus de connaître. Il y avait bien plus important, comme le fait de savoir si cette montée allait bientôt prendre fin.

Combien même cela devrait durer, elle n'avait n'y repère, ni nourriture et encore moins de l'eau, et elle n'osait se questionner sur la présence de la basse-cour à ses côtés, un frisson de dégoût parcourut alors son échine, remplaçant la panique qui avait désormais déserté son corps.

L'ascenseur continuait sa montée, il ne prenait pas de vitesse et cela convenait à la jeune fille qui n'envisageait pas voir son estomac faire des loopings, chose qu'elle souhaitait éviter le plus possible dans l'immédiat. Son cerveau par contre, travaillait ses méninges à tout va, se demandant la conduite à emprunter, toutes les idées se mélangeaient et aucunes ne paraissaient censées, elle tenta alors le tout pour le tout, et, s'aidant des tubes lumineux insérées dans les murs, détailla son environnement. Elle se trouvait bel et bien dans une cage rouillée, sa main aurait certainement put passer entre les barreaux si l'envie lui prenait, et bien qu'elle soit dans une situation critique, cette pensée lui arracha un soupir agacé, comme si n'importe quelle personne, même dérangée oserait envisager un tel acte aussi minime soit-il. Sa prison quant à elle, n'était pas très spacieuse mais tout de même assez grande pour y abriter de nombreuses cages faites de bois et contenant plusieurs poules ou coqs, elle n'arrivait à les différencier, la luminosité n'étant pas des plus puissante et rendant sa vue incertaine, elle aurait put s'approcher afin de les détailler minutieusement, ce qui aurait été des plus inutile . Des reniflements se faisaient entendre, derrière son dos se trouvaient des porcs, probablement destinés à un futur repas. Dans les coins par contre, étaient entreposés de nombreux outils, sacs et autres objets sur lesquels elle ne s'attarda pas longtemps, puisqu'une secousse plus brutale que les autres la fit tomber à la renverse. Dans son empressement à découvrir ce qui l'entourait, la jeune fille n'avait remarqué que son voyage touchait à sa fin, "enfin" pensa t-elle, lasse. Et alors qu'elle songeait à se relever pour déterminer si une sortie était envisageable, une lumière aveuglante envahie la cage, lui faisant porter son bras à la hauteur de son visage afin d'y protéger ses yeux, et un air frais lui giflant les cheveux, les faisant voleter de toutes part.

Un bourdonnement parvint à ses oreilles qu'elle identifia comme étant des chuchotement fébriles. Se décidant alors à entrouvrir les paupières pour s'habituer à la lumière environnante, sa vision d'abord floue, lui permit d'apercevoir que le "plafond" de sa cage s'était ouverte, et que des formes se mouvaient au dessus d'elle. La jeune fille parvint à saisir quelques bribes de paroles qui retentissaient dans son crâne, "Encore une fille..", "Teresa..contente", "Et Alby.. crois.. l'être?", "Qui descend ?", "M'occupe d'elle..", "Hors.. question!", l'esprit embué, elle n'assimilait pas le sens de tous ces mots qui tourbillonnaient dans sa tête.

Une masse sombre apparut à ses côtés, la faisant sursauter et maudissant intérieurement la personne qui lui avait causé cette frayeur, la jeune fille se retournant alors d'un mouvement bien trop rapide, pour sa tête qui se mis à tanguer. Elle ferma les yeux s'ordonnant de reprendre le contrôle de son corps avant des les rouvrir et d'apercevoir une main à la hauteur de son visage. Redressant la tête, elle aperçut un jeune homme, accroupi face à elle, il semblait tout droit sortie d'un songe, son visage était entouré d'un halo blanc, ses traits fins et son mince sourire voulut rassurant donnait à la jeune fille l'impression que ce n'était que le fruit d'une hallucination. Convaincu que son cerveau lui jouait encore des tours, elle chassa la pensée d'une quelconque folie et examina le jeune homme. Peut être était-il blond, ou même brun, impossible de savoir, la lumière avait un effet de reflet sur les cheveux de garçon, rendant impossible d'y déterminer sa couleur, de toute évidence elle semblait tirer vers le clair.

-Hé, c'est bon c'est fini, tu es arrivée..

La voix grave du jeune homme la ramena sur terre, elle pris conscience que tous semblait attendre une parole, aussi minime soit-elle, sortir de la bouche de la jeune fille, celle-ci entrouvrit alors ces lèvres, et la voix rauque causée par tant d'émotion, elle prit la parole.

-Arrivée.. où ?

-Parmi les Blocards voyons !

Ce fut une autre personne qui avait pris la parole, et tournant la tête vers l'attroupement au dessus de la cage, elle tenta de mettre un visage sur la voix qui avait retenti. "Blocards" ? Qu'était donc ce mot ? Que signifiait-il ? Elle n'en avait aucune idée mais se promit d'éclaircir ce mystère aussitôt qu'elle le pourrait, cependant d'autres choses passaient prioritaires pour le moment.

-Ta gueule Winston ! Et vous autres dégagez ! Ordonna d'un ton ferme le garçon qui se trouvait lui-même dans la cage.

Il avait pivoté pour cracher l'ordre alors que ceux qui semblaient n'être que des spectateurs à tout cela, s'éparpillait déjà, loin de l'ouverture, laissant échapper quelques protestations.

-Ouais bon okay, on a jamais le droit de rester voir.. Grommela le dénommé Winston

-C'est justement parce qu'il n'y a rien à voir. Répliqua celui que la jeune fille avait d'ors et déjà surnommé "Hallucination", d'ailleurs amène Teresa dans la salle du conseil, j'aurais besoin d'elle.

-Pourquoi ?

Son interlocuteur s'emporta, rouge de colère et d'exaspération.

-Mais t'es bouché ou quoi ?! Tu sais très bien pourquoi alors maintenant va me la chercher et discute pas ! Elle doit être avec Thomas encore une fois..

Il avait prononcé la dernière phrase d'un ton las, comme si il était fatigué de voir une personne être en la compagnie d'un garçon. Peut être que cette fameuse Teresa passait bien trop de temps avec l'autre Thomas ou peut-être était-ce de la jalousie, enfin tout cela importait peu. Et tandis que Winston s'éloignait, le second jeune homme se tourna de nouveau vers la jeune fille, un brin plus calme, un air se voulant rassurant sur le visage.

-Désole, s'excusa-t-il contrit, je m'appelle Newt.

Newt ? Quel étrange prénom. La jeune fille se l'imprima dans l'esprit afin de le retenir en cas de besoin et ouvrit la bouche prête à se présenter elle-même, quand elle se stoppa dans son élan. Son nom.. elle ne s'en souvenait pas ! Elle farfouilla dans ses souvenirs, même eux avaient disparus ! Elle ne se rappelait ni de son identité ni de qui était-elle avait son réveil dans l'ascenseur. L'angoisse se fit sentir, ses yeux s'écarquillèrent de peur et elle balbutia rapidement, apeurée.

-Je.. je ne sais plus !

Elle ramena sa tête entre ses main, de nouveau à la hauteur de ses genoux. Toujours assise, elle entendit la voix lointaine de Newt raisonner dans ses oreilles.

-Hé calme-toi, ne t'en fait pas ça nous est arrivé à tous ici. Dès demain tu t'en rappellera je peux te l'assurer.

Elle se redressa, les yeux rougis.

-Tu.. tu crois?

-J'en suis sûr, affirma t-il, allez viens,je vais tout t'expliquer dans un endroit plus approprié.

Il se releva alors, et lui tendit de nouveau la main qu'elle attrapa après quelques secondes d'hésitation. Elle se méfiait, mais il restait la seule personne qui semblait être capable de l'éclairer sur sa situation, n'ayant tout de même pas confiance en lui, elle se promit de veiller à ne pas se faire avoir ou de tomber dans un piège. Ils sortirent tout deux de son ancien abri et elle recula d'un pas, ahurie par la vision qui s'offrait à elle. Une entendue d'herbe les entourait, quelques bâtisses étaient présentes mais ce n'était pas cela qui l'a surprenait le plus. En effet, d'immenses façades surplombait l'endroit, les enfermant de ces murs épais. La jeune fille tourna sur elle même, fixant de part et d'autre, chacune de ces fortifications,remarquant que de chaque côtés, s'élevaient des passages, menant dans de larges couloirs. Elle songea à s'y approcher, une sortie peut être, elle fut cependant interrompue dans ses pensées par son "hallucination" qui avait suivie du regard ce qu'elle fixait dans l'espoir de s'y diriger.

-N'y songe même pas, dit-il sur un ton amusé mais autoritaire qui l'a convaincu ne pas s'aventurer à le contredire.

Tout cela semblait irréel, elle commençait même à se demander si elle ne se trouvait pas dans un rêve, le soleil perçait un ciel sans nuage, ce lieu ressemblait plus à une prison qu'autre chose, et un sentiment d'étouffement planait sur chaque personne présente. Enfermée dans sa bulle de surprise, la jeune fille ne perçut vaguement ce que le jeune homme lui disait, n'assimilant pas ce qui sortait de sa bouche.

-Bienvenue au Bloc la bleue

OOOOoOOOOoOOOOo

Mhm et bien je vous présente le prologue de ma nouvelle fiction.

J'aimerais avoir des avis sur celui-ci et peut-être même trouver une bêta pour m'aider aux bons soins de ma publication ^^Merci beaucoup mes schtroumpfs !