Cette nouvelle histoire n'a évidemment rien à voir avec la vraie vie des protagonistes, qui ne m'appartiennent pas. J'espère qu'elle vous plaira :D et je pense que vous sentirez l'inspiration venant du Visiteur du Futur. Et de la SF en général que j'adore.

C'est une explosion qui le réveilla. Comme tout les jours, depuis que cette idiote guerre avait commencé. Daniel se releva, et observa sa chambre de fortune.
Tout était gris, ou noir. Le sol, les murs... La fenêtre était brisée, il y avait de cela et là des affaires, qui avaient prit la poussière. Les propriétaires avaient sans doute fui dans la précipitation... comme la plupart, quand les pactisants avaient commencé à envahir la France, et à brûler les maisons de ceux qui ne voulaient pas se convertir. Celle-ci avait miraculeusement résisté... mais il ne pourrait y rester très longtemps. C'était trop risqué.
Ils pourraient le trouver, et s'ils apprenaient sa véritable identité... Daniel n'osait pas y penser.
Jetant un rapide et discret dehors -il n'y avait plus aucune explosion, c'était mauvais signe- et entendit alors un bruit. Du rez-de-chaussée.
Il sortit son arme et rasa les murs, jusqu'à arriver en bas, sans s'être fait repérer. Resserrant sa poigne sur l'arme, il s'apprêtait à entrer dans la cuisine...
-Antoine, c'est moi.
Il se figea. Cette voix... il pensait ne jamais l'entendre de nouveau un jour.
-Le code, sermonna-t-il essayant de garder son calme, dis le code.
Dans l'autre pièce, l'autre homme soupira.
-C'est débile Antoine, tu sais que c'est m...
-dis-le putain ! Il avait envie de craquer. Et si ce n'était pas lui... ? Si cette voix n'était qu'un faux espoir, l'enfonçant un peu plus dans le désespoir.
-J-aime-mettre-mon-pénis-dans-des-yaourts, voilà, t'es content ?
Daniel n'y répondit pas, baissant son arme et pivota pour être devant la porte de cette cuisine. Porte qui était existante, ou disparu, mais là, Daniel s'en fichait royalement.
C'était vraiment lui... il était juste là, à quelques mètres. Il sentit les larmes venir taquiner ses yeux, tout comme son collègue, face à lui.
-Mathieu...
-Tu croyais que t'allais te débarrasser de moi aussi facilement grand débile ?
Daniel sourit. Et n'y résistant plus, s'avança vers lui... et le prit dans ses bras.
-Tu m'étouffes Antoine.
-Ta gueule, le plus grand eut un petit rire de quelques secondes, et c'est Daniel.
-Tu restes Antoine pour moi.
Seuls ceux le connaissant avant l'avant-guerre savaient son vrai prénom, et Dieu sait qu'il n'en restait plus beaucoup... Quand pactisants et rebelles s'étaient mit à vouloir sa tête, il avait dû changer de nom. Et avait tout simplement prit son nom de famille. Daniel.
-Tu l'as ? demanda-t-il, enfin.
Mathieu hocha la tête et sortit l'objet de sa poche. C'était un bracelet, où se trouvait une machine. Simple, qui ressemblait plutôt à une calculatrice.
-J'ai risqué ma vie pour cette connerie, elle a intérêt à marcher.
C'était vrai. Daniel pensait ne jamais revoir son ami d'ailleurs... vivant, en tout cas.
Mathieu lui accrocha l'engin autour du bras, il observa ces boutons et ces chiffres sans vraiment comprendre. Il n'avait aucune idée de comment cela fonctionnait.
-C'est déjà réglé, lui informa Mathieu qui avait l'air de s'y connaitre un peu plus, j'ai demandé à l'autre type qui l'a gardé de le faire.
Au regard de son camarade, le type dont il parlait devait être mort la seconde d'après. Tel était la loi de ce monde, survivre ou mourir.
-C'est toi qui devrais partir.
-Non, le raisonna Mathieu, ça ne peut être que toi.
-Mais pourquoi ?
Mathieu soupira. Celui-ci devait sentir qu'il commençait à se remettre en doute... ce n'était pas qu'un voyage dans le temps ! Il allait carrément dans un autre monde !
-Je peux pas te le dire Antoine, mais il faut que tu le trouve. C'est la seule personne qui peut arrêter cette guerre.
-Et comment je saurais que c'est lui ? Et si...
-Quand tu le verras, le coupa son ami, tu sauras que c'est lui.
Daniel le regarda encore un instant. Évidemment qu'il avait peur. Mais il n'avait pas le choix...
-Ne meurs pas, ok ?
-T'inquiète, le rassura Mathieu, j'te promets qu'à ton retour je serais là pour te faire chier.
Le jeune homme sourit. Et n'hésitant plus... il le reprit de nouveau dans ses bras.
-Putain Antoine t'es chiant, ça les fit rire tout les deux, puis le plus petit le repoussa, aller, dégage.
Daniel appuya finalement sur le bouton « entrée », et eut juste le temps de regarder son ami une dernière fois avant de disparaitre.
Le destin de leur survie ne reposait plus que sur lui... et Mathieu ne pouvait faire qu'une chose : attendre.
Mais il n'eut pas le temps d'y penser plus, des bruits de pas de firent entendre dans la maison. Rien qu'au son il sut qu'ils étaient au moins 5. Le groupe trouva enfin la cuisine, il observa le blason sur leur tunique : des patates. Quelque part il avait de la chance, les pactisans de la sainte pelle n'auraient pas hésité à le tuer à vue.
-Mathieu Sommet ?
-Lui-même.
-Vous êtes en état d'arrestation, pour trahison envers vôtre Dieu, meurtres, et complicité.
-Mouais je sais, je vous attends, arrêtez moi.
Il sourit en voyant le désarroi des soldats de la sainte patate, qui étaient surprit de sa « non-résistance ». Mais c'est parce qu'ils ne connaissaient pas son petit secret :
-Ok les mecs, c'est à vous.
-On va en faire qu'une bouchée gamin.
À ses côtés, étaient apparus ses doubles, ses autres personnalités. Maintenant, au lieu d'un 1 contre 5, ils étaient 6 contre 5.
-Vous pouvez me tuer, mais c'est trop tard ! Il est parti !
Et s'il leur disait ça, c'était tout simplement parce que Mathieu savait qu'aucun de ces hommes ne pourrait jamais le répéter. Puisqu'ils ne sortiraient pas d'ici... vivants.
-Tuez-les.
Son ordre froid fut parfaitement obéi par ses autres personnalités. Après tout, ceux-ci n'étaient qu'un dédoublement de lui-même. Pas des vraies personnes.
Bientôt, ces morts prendraient fin. Mais pour l'instant, il avait promit ne pas mourir à Antoine. Et Mathieu tenait toujours ses promesses.

Un clochard sortit de nulle part dans un sorte de « ziiip » arriva en roulé-boulé dans les rues parisiennes. Les passants, comme à chaque SDF habituel qu'ils pouvaient croiser, l'ignorèrent totalement. Alors que ce « sans abri » avait la particularité de venir dans un autre monde. Bien que sa veste longue, son pantalon recousu d'autres morceaux multicolores, sa chemise déchirée et ses lunettes brisées ne l'indiquaient pas vraiment.
Daniel se releva en prenant peine dépoussiérer ses vêtements d'un geste de la main. Il observa ensuite autour de lui : Des gens, des voitures, des immeubles, partout. Le Paris d'avant la guerre... mais d'un autre monde. Même si ces personnes n'avaient pas l'air si différent… pressés certains le poussaient, ou d'autres lui lançaient des pièces. C'est vrai qu'il devait avoir l'air d'un clodo, et que le mieux aurait été de changer de vêtements. Seulement même dans ce monde cela coûtait des sous sans doute, qu'il n'avait pas. L'argent était bien futile dans son univers où l'important était la survie.
D'ailleurs il ne devait pas oublier sa mission : le trouver. Cette personne spéciale, qui mettrait fin au génocide stupide de leur monde. Celle qu'il devrait reconnaitre dès le premier regard... mais que Daniel n'avait cependant aucune idée à quoi elle ressemblait !
Comment le trouver ? S'il ne connaissait même pas son nom...
-Antoine Daniel ?
Daniel sursauta, et par réflexe attrapa par le col la personne qui avait prononcé son véritable nom censé être secret.
- Qui es-tu ? C'est la sainte pelle ou la patate sacré qui t'envoie ?
Mais il se rendit alors compte que c'était juste... un gamin, d'à peine 12-13 ans. Qui avait aussi peur que lui. Il le relâcha aussitôt.
-Désolé.
-Vous êtes méchant en vrai ! Je vais le dire sur youtube !
-you quoi ? Ses amis à côté, du même âge, se mirent à rire, sans que Daniel ne sache pourquoi.
-Pourquoi t'es habillé en clodo ?
-Comment connaissez-vous mon nom ?
Oubliant sa précédente en question, le garçon et sa petite bande le regardèrent bizarrement. Ils avaient l'air surprit.
-T'es Antoine Daniel ! What the cut !
-Sauf une fois au chalet !
-As-tu les quenouilles !
Dans quelle langue parlait ces garçons ? Il devait en savoir plus.
-Qu'est-ce que c'est what... ze cuque ?
-What the cut ! rectifia le premier garçon. C'est juste l'émission la plus cool du monde !
-Après SLG, répliqua un garçon plus grand.
Les deux camarades commencèrent alors à débattre sur laquelle était la meilleure entre les deux. Daniel n'y comprit pas grand chose, juste qu'à qu'un des garçons prononcent le nom de « Mathieu Sommet ».
-Vous connaissez aussi Matt ?
Ils s'interrompirent, de nouveau avec cet air étonné.
-Bas oui ! Salut les geeks quoi !
« Geek » ?
-Et le Patron quoi !
Le Patron ? Comment pouvaient-ils connaitre l'un des doubles de Matt... ? Est-ce qu'ils existaient aussi dans cette réalité ?
-Mais le meilleur c'est Bob Lennon, fit le même garçon plus grand.
Cette fois la bande avait l'air d'accord... et Daniel connaissait bien ce nom. Il existait donc aussi dans ce monde ? Ils avaient tous un double... alors ce sauveur qu'il n'avait jamais vu mais qu'il reconnaitrait ? Ça ne pouvait qu'être...
-Vous savez où habite Antoine Daniel ? Comprenant cette fois leur incompréhension, le prenant sans doute pour son double depuis le début, il changea rapidement sa question : Où j'habite ? Vous savez ?
Ils hochèrent la tête, négativement.
Daniel pensa alors que ça serait difficile, cet autre Antoine pouvait être n'importe où... mais il y réfléchissant un peu : non. Si Antoine était la même personne que lui... il devait donc habiter au même endroit ! Il n'était pas même très loin de son ancien chez lui !
Cette mission allait être un jeu d'enfant.