Titre :

Disclaimer : Jeff Davis

Rating : T

Genre : Mystère/Angoisse/Romance

Note : JE N'AI JAMAIS VU UN SEUL EPISODE DE TEEN WOLF EN ENTIER, j'ai arrêté après la moitié du premier épisode, donc tout ce que je sais, je l'ai appris via les autres fanfictions ou les sites comme wikipédia ou assimilés. Je tiens également à préciser que je ne suis pas médecin et que même si j'ai fait des recherches sur les troubles/médicaments/maladies des personnages -et que j'ai modifié certains éléments en adéquation avec ce que j'ai tiré de mes recherches (cf : taille de Stiles, par exemple)- il se peut, et c'est même très probable que des erreurs se soient glissées dans le texte ou que des incohérences surgissent, je compte donc sur votre clémence.

Prologue

D'aussi loin qu'il s'en souvienne, Stiles avait toujours dû prendre des comprimés d'Adderall, quand bien même il détestait ça. Ces gélules bleues lui embrouillaient l'esprit, ralentissaient sa croissance et lui donnaient parfois des coups de blues. Sans compter qu'avant Scott, les autres ne l'approchaient pas, non seulement à cause de son hyperactivité, mais aussi parce qu'ils pensaient que seuls les gens malades prenaient des médicaments régulièrement, et que tout le monde sait qu'il ne faut pas approcher les gens malades si on ne veut pas l'être soi-même. Stiles aimait apprendre, c'était un fait indéniable, mais il n'appréciait pas l'école le moins du monde. Pour la simple et bonne raison que, si au lycée, il faisait partie des anonymes, en primaire, et dans une moindre mesure au collège, il n'était pas vraiment apprécié de ses camarades. On lui avait tout reproché, avec cette cruauté puérile et blessante qu'ont les enfants. Il était trop petit, trop maigre, trop pâle, trop vif, trop intelligent… mais était-ce de sa faute si l'Adderall ralentissait, voire compromettait fortement la croissance ? Etait-ce de sa faute s'il n'avait pas un appétit d'ogre et qu'il ne prenait pas facilement de poids ? Etait-ce de sa faute si sa peau ne bronzait pas ? S'il était hyperactif ? S'il était surdoué ? Et surtout, était-ce de sa faute s'il n'avait plus sa mère ? Il se souviendrait toujours de la plus grande humiliation de sa vie. Il était encore jeune, à la fin de la primaire, ou au début du collège, peut-être, et sa mère venait de mourir. Il n'était pas allé en cours pendant une semaine. Malgré son jeune âge, il avait entendu des adultes discuter.

« …Oui, une dégénerescence fronto-temporale. Les médecins n'ont rien pu faire.

- Ca a duré longtemps ?

- Oh, oui, plus d'un an. Mais vous savez, avec ces choses-là, il n'y a pas beaucoup de chances de guérison. A la limite, si on a un moral d'acier…

- Pauvre Claudia, alors… C'était impossible ! Vous avez vu son fils ! Même la plus forte des femmes serait désespérée d'avoir un fils comme ça…

- Il est gentil…

- Oh, je n'en doute pas, mais… Il n'est pas normal. Il est trop différent, il ne réfléchit pas comme nous, il est presque… » La femme s'arrêta ici. Même entre ''amies'', certains mots sont tabous

« Et son mari n'était pas vraiment présent. Les responsabilités, les responsabilités, qu'il disait. En attendant, sa femme se mourrait.

- Pauvre, pauvre Claudia. On ne peut pas dire que la vie l'ait gâtée. Entre son mari et son fils. »

Il avait eu envie de crier. De pleurer. De hurler. De tout détruire. Il courut. Il n'assista pas à l'enterrement, et ne sortit pas de sa chambre de la semaine. Son père lui amenait des sandwiches trois fois par jour, tentait de faire la conversation, puis redescendait noyer son chagrin dans l'alcool, vaincu par la porte close. La seule indication au fait que son fils mangeait étaient les assiettes vides qu'il récupérait. Le lundi suivant, il retourna en cours. On chuchotait sur son passage, sans vraiment savoir pourquoi il avait été absent. On lui posa des questions indiscrètes et malvenues, intrigué par son visage grave. Puis on l'avait oublié.

Il cauchemardait encore de cette conversation.

Heureusement que Scott avait été là. Il l'avait soutenu du mieux qu'il avait pu, comme le faisait Stiles à chaque fois qu'il se laissait abattre par l'absence de son père. Les premiers mois après la perte furent gênés, tant entre Stiles et son père qu'entre les Stilinski et le reste du monde. Le shérif se plongea corps et âme dans son travail, ne rentrant pas un soir sur deux, et seulement quelques heures qu'il passait à vider bouteille sur bouteille. Malgré son jeune âge, Stiles dut apprendre à gérer un foyer seul ou presque. Si avec les années, cette organisation changea légèrement et que son père leva le pied sur la boisson, et se mit à participer un peu plus à la vie de ''famille'', il n'était pas rare pour autant qu'il s'enchaîne trois ou quatre jours non-stop de travail sans retour à la case maison, ou qu'il retombe parfois dans l'alcool. Fort heureusement pour Stiles, son père n'avait pas l'alcool violent, plutôt triste, mélancolique.

Le foyer Stilinski était un foyer comme il y en avait trop, où les membres sont coincés dans leur silence, incapables de se comprendre ou de se parler, trop vite vieillis, trop vite meurtris, empêtrés dans une routine inadaptée, où les rôles sont déformés, mais les masques conservés.