Titre : Effet Papillon
Auteur : Amy
Bêta-Lectrice : Sora
Disclaimer : Les personnages appartiennent à Ouji Kouji !
Message de l'Auteur :
Merci d'avoir cliquée! ^o^
Free est le laboratoire idéal pour s'essayer a un genre sur lequel je n'ai jamais écris, la romance ou plus précisément le yaoi. L'idée m'est venue en pensant au statut de Rei par rapport aux autres, et à ce que le retour de Rin pourrait faire comme changement au sein du groupe. J'ai toujours aimée Rei & Makoto, mais il faut l'avouer qu'il y a un grand fossée entre eux, tout comme avec Haruka. Sans Nagisa, Rei ne serait même pas là en plus. Ca donne matière à écrire, tout ça, nee?
Enfin, je vous confierais de plus ample détails dans les chapitres suivant! Pour le moment, place au prologue!
Enjoy!
Butterfly's Blues
Comment se lie-t-on aux gens ?
Ça n'a rien à voir avec le destin, la fortune ou autre chose du genre. Tout n'est qu'une question de disponibilité.
Cet élève qui se présente à vous lors de votre première année en primaire est votre voisin. Vous découvrez plus tard qu'il prend le même chemin que vous pour rentrer. Qu'il n'habite pas très loin de chez vous en plus.
Vous avez le temps de lui parler pendant les cours, sur le chemin du retour et vous n'avez que cinq minutes à faire pour aller chez lui. A force, le courant passe bien.
Ainsi, vous venez de vous faire un ami d'enfance.
Les groupes se forment, les personnalités se forgent et, si la chance est avec vous, vos amitiés survivent à vos années scolaires.
Rei avait pris l'habitude d'être le plus souvent seul sans en souffrir pour autant. Il a eu des amis au fil de ses classes, des liens éphémères qui se sont effacés lors de son entrée au lycée, ne laissant que des souvenirs auxquels il pouvait songer de temps en temps comme n'importe qui.
Il a toujours eu l'habitude de faire des excursions au centre-ville pour voir de belles choses et son lieu favori était le jardin en plein air. Il comptait y aller à l'origine, puis il s'est rappelé de l'existence d'un aquarium.
C'est ainsi qu'il s'était retrouvé ici, dans cet océan en suspension, façonné par la main de l'Homme qui permettait à ses congénères de profiter de la vue des créatures marines et, ce, même sans être aussi expérimenté que Haruka avec le liquide aqueux.
Voir de jolies choses. Il pensa aux méduses qui voguaient en ce moment même devant ses yeux grands ouverts, pareils à ceux d'un enfant.
Elles étaient magnifiques, à se déplacer gracieusement, de toutes sortes et couleurs.
« Comme c'est beau… » laissa-t-il échapper dans sa contemplation, sans remarquer que l'on arrivait par derrière. En effet, deux enfants se jetèrent littéralement sur le verre de l'aquarium pour coller leurs visages contre ce dernier.
« Regarde, celle-là ! Elle est super jolie, il faut que Nii-chan la voit !
- Ren, Ran, ne parlez pas si fort ! » s'éleva une voix derrière eux.
« Nii-chan » arriva en vitesse pour empêcher les deux plus jeunes de faire plus de bruit.
« Makoto-senpai ? »
L'attention de la fratrie se reporta sur l'autre adolescent.
« Ah, bonjour Rei !
- Bonjour…
- C'est mon petit frère et ma petite sœur, Ren et Ran, dit-il en présentant les susnommés. Dites-lui bonjour ! »
Au lieu de ça, les enfants fixèrent l'autre lycéen comme si c'était un alien. La fille le pointa même du doigt en disant :
« Elles sont bizarres ses lunettes. »
Cette réflexion lui fit autant d'effet que si une flèche lui avait transpercé le corps, et pas celle de Cupidon.
« Voyons Ran, ce n'est pas sympa ce que tu dis ! Excuse-toi !
- Pardon, fit la fille avec toute la sincérité dont elle était capable.
- Ran, regarde, y'en a des bizarres là-bas ! » s'écria le garçon en pointant un autre aquarium du doigt.
Sans plus de cérémonie, les enfants s'en allèrent vers d'autres aventures, laissant leurs aînés ensembles. Makoto adressa un sourire désolé à Rei qui n'avait pas l'air aussi réactif que d'habitude.
« Désolé pour Ran, elle dit souvent des bêtises…
- Ce n'est pas grave… répondit-il en souriant.
- … Nagisa n'est pas avec toi ?
- Eh bien, non.
- Ah, je vois… »
Un silence naquit entre eux qui n'avaient pas grand-chose à se dire en réalité. Makoto sentait que son kôhai n'allait pas trop bien et n'avait pas envie de le laisser tout seul. Puis il pensa aux enfants et au fait que le membre de son club avait énormément de connaissance : une visite guidée ?
« Dit, ça te plairait de venir avec nous ? »
Rei ouvrit des yeux ronds :
« Je pense que tu pourrais nous dire des tas de choses sur les poissons et ça plairait aux enfants. Enfin, tu n'y es pas obligé…
- Ok. »
Rei retroussa ses lunettes avec son style habituel avant de sourire fièrement. Et c'est ainsi que bien plus tard…
« Quoi, les méduses c'est surtout de l'eau ?
- Eh oui, c'est pour ça que-
- Mais pourquoi elles bougent si c'est que de l'eau ?
- Eh bien en réalité-
- Ça veut dire qu'on peut les boire ? »
Ran ne lui laissait pas une seconde de répit, le bombardait de questions tout en le promenant d'un aquarium à un autre alors que Ren, tout calme, s'accrochait au bras de son frère qui souriait en les regardant faire.
C'aurait pu continuer ainsi encore longtemps si Ran ne s'était pas arrêtée d'un seul coup, manquant de faire tomber Rei par la même occasion qui était sur ses talons.
« C'est Haru-nii, là-bas ! »
Elle montra du doigt l'intéressé qui fixait un des aquariums avec une fascination hors du commun. Même Rin, qui était actuellement à ses côtés, n'arrivait pas à le sortir de son état de transe que lui provoquait toute cette eau réunie au même endroit.
Les Tachibana s'envolèrent comme une nuée d'oiseaux à la vue de ce dernier, les enfants se ruant sur le noiraud, le sortant enfin de son état second. Rei se sentit obligé de suivre le mouvement.
« Haru, Rin ! Salut !
- Salut Makoto, répondit l'adolescent qui ne se faisait pas étouffer par des enfants.
- 'lut… » parvint à dire Haru alors que Ren et Ran le serraient trop fort.
C'était à son tour de parler mais aucun mot ne parvint à franchir ses lèvres.
Devant lui, il y avait un nuage de mots, des noms communs et propres, verbes, adjectifs et adverbes, accompagnés par des rires qui augmentaient, se mélangeaient sans qu'il n'y trouve ne serait-ce qu'une petite place pour y rajouter les siens. Ce qu'il trouvait à dire s'écrasait dans cet espace alors qu'il n'y était même pas encore parvenu.
« Bon, j'y vais ! »
Les autres le dévisagèrent alors qu'il souriait faussement tout en rajoutant :
« Portez-vous bien ! »
A ces mots, il sentit que plus rien ne le retenait.
De nouveau à l'air libre, Rei prit une grande inspiration comme s'il avait été en apnée pendant tout ce temps et alla droit devant : le passage piéton menait à un petit parc avec un banc qu'il affectionnait particulièrement et où il prit le plaisir de s'effondrer.
Il avait la tête vide, ses iris améthyste braqués sur le ciel, un sentiment amer dans le cœur auquel il s'était pratiquement accoutumé ces derniers temps.
Et qui se propageait en lui, le paralysait en ce moment même. Jusqu'à ses pensées.
Puis quelque chose.
Un corps léger voletait autour de lui, provoquant une légère ventilation.
Ça se posa sur le bout de son nez. Il était tout blanc, avec deux points à chaque aile.
Un papillon.
Il cligna des yeux. Le papillon partit.
Un soupir. Le monde continuait de tourner.
Il ne voulait pas réfléchir. Pas maintenant. Il était sorti pour éviter ça.
Le jardin en plein air devait encore être ouvert, ou le jardin botanique tiens, ça faisait longtemps qu'il…
« Miii… »
... une petite créature à la fourrure noire se tenait à côté de lui, dans une boîte en carton. Le papillon s'était envolé, juste après s'être installé sur son museau.
Rei ne pouvait pas détourner le regard de ce pelage ébène et luisant qui brillait au soleil, ni de ces mirettes qui venaient de rencontrer les siennes pour ne plus les lâcher.
C'est avec une fascination qu'il n'avait pas connue depuis longtemps qu'il se rapprocha du petit animal qui ne fit aucun geste, mis à part s'asseoir calmement.
Sa main s'approcha de la créature dont l'attention se concentra sur cette dernière sans pour autant le griffer, chose que l'humain craignait actuellement. Elle put se poser sans encombre sur la tête velue du chaton qui miaula en retour.
« Utsukushii… »
« Nagisa-kun, tu sais comment on s'occupe d'un chat ? »
Rei était précédemment entré dans un état second qui l'avait incité à prendre la boule de poils : encore propre et plutôt tactile, il avait été abandonné récemment et n'avait pas encore souffert des dangers de la ville en tant que chat de gouttière. Maintenant qu'il le tenait dans ses bras et que ses griffes s'accrochaient à eux, il regrettait un peu son geste mais ne pouvait décemment pas abandonner un chaton aussi beau.
Son portable tenait sur son épaule alors qu'il positionnait le chaton pour qu'il ne lui fasse plus mal et, à cet instant précis, il se rendit compte qu'il aurait pu l'appeler une fois chez lui.
« T'AS ADOPTE UN CHAT, REI-CHAN ?! »
Une chance que le chat ne gesticula pas malgré ce cri qui avait endommagé le tympan de son nouveau maître.
« Ou-Oui…
- Mais c'est génial ! Il a déjà un nom ? Il faudrait qu'on aille le voir ! s'écria-t-il. Mais j'ai jamais eu de chat ! C'est surtout Mako-chan qui s'y connait, demande-lui ! »
Il était à mi-chemin entre la gare et l'aquarium.
Il pouvait faire demi-tour.
Les retrouver en chemin.
Leur montrer ce chaton.
Qui attirera leur attention aux petits comme aux grands.
Tout le monde voudra le caresser.
Il avait encore le temps pour tout ça.
Mais il n'en avait pas envie.
Pas maintenant.
Parce que ça arrivera de toute façon.
« Oh, ça ira, je vais me débrouiller. Je te laisse, Nagisa-kun. Et salue Gou-san de ma part !
- Ok, Rei-chan ! »
Une fois le portable en poche, le chaton miaula différemment. Il devait avoir faim, même s'il était à la rue depuis peu de temps.
Le bleuté chercha du regard un endroit où lui acheter quelque chose tout en réfléchissant à quoi prendre, embarrassé.
Après être rentrés à la maison, Ren et Ran racontèrent à leurs parents tout ce qu'ils avaient vu pendant leur sortie, mais aussi leur rencontre avec Haruka et Rin, lors du diner.
Ran rajouta même, toute fière, que les méduses étaient de l'eau, mais son grand-frère la corrigea :
« Elles sont constituées d'eau à… quatre-vingt-dix pourcent. Il me semble.
- C'est presque pareil… bouda-t-elle.
- C'est, différent quand même, » dit-il en souriant.
Oui.
L'ambiance était presque pareille. Il y avait une petite différence dans le comportement de chacun.
Il se sentait différent, lui aussi.
Maintenant qu'il y repensait, Rei avait l'air différent, lui aussi. Il l'avait constaté dès les premiers signes. Mais n'avait rien dit.
Le papillon s'est envolé sans que personne ne le retienne.
