A/N : Ceci sera ma toute première fanfiction. J'ai déjà écrit un os, mais il était assez bizarre :') N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, ça me ferait franchement plaisir de savoir que vous avez un avis dessus! Sur ce, bonne lecture...
Spoil : Je pense qu'il y a un risque de spoil de certains épisodes et saisons, mais je préviendrai en début de chapitre.
Disclaimer : Supernatural, ni aucun de ses personnages ne m'appartiennent. (malheureusement, je dois bien l'avouer, Chuck, petit veinard.)
Dean se réveilla en sursaut. Il était à bout de souffle, pantelant. Son lit était trempé et froid, et tout son corps était entortillé dans sa couverture. Il resta quelques instants à regarder le plafond, une main à revers sur son front, l'autre sur son ventre. Son regard dériva longtemps dans le vide mais se posa finalement sur son réveil, ce qui l'obligea à se lever mollement. L'heure n'était pas si avancée, mais il se hâta tout de même. Lorsqu'il se dirigea vers la salle de bain, il ouvrit discrètement la porte de la chambre de son frère. Vide.
Il ne pensait à rien jusqu'à ce qu'il ferme la porte de la salle de bain et qu'il se trouve face à son reflet. Il arborait une mine terrible : des cernes énormes et un teint pâle qui faisait ressortir ses tâches de rousseurs plus qu'il ne le voudrait. Après un soupir bref, Dean se déshabilla rapidement et fit couler l'eau froide sur son corps encore engourdit par le sommeil. Il frissonna, mais cela en valait la peine... La fraîcheur l'aiderait peut être à avoir l'air plus réveillé.
Apres sa douche assez brève, il s'habilla et descendit les escaliers pour se diriger vers la cuisine.
«Bonjour marmotte !» s'écria son petit frère qui était vautré sur le canapé tout en pianotant sur son portable.
«Arrête, j'ai pas dormi super longtemps non plus Sammy, dit l'aîné en baillant.
-Je sais, mais j'aime bien t'appeler comme ça, marmotte.»
Dean s'apprêtait à répliquer lorsque son ventre lui fit savoir que cela pouvait être reporté.
«Tu perds rien pour attendre toi...» souffla Dean alors que Sam lui tirait la langue.
Il entra dans la cuisine et se servit une tasse de café avec le reste qui traînait encore dans la machine. Il l'avala d'un coup, et il sentit le liquide à moitié chaud descendre le long de son œsophage. Dean frissonna à nouveau et se prépara rapidement de quoi combler le vide dans son intestin.
Cela faisait bientôt un an. Un an que Dean s'était reprit en main, un an que Sam avait intégré le club des littéraires et un an que leur père travaillait et avait un boulot stable. Pourtant, ces quatre derniers mois avaient été plutôt difficiles pour les Winchesters... Et ils s'en étaient bien tirés finalement, comme d'habitude.
La fin des vacances s'annonçait prochainement au grand désespoir de Dean, qui n'appréciait toujours pas le travail à l'opposé de Sam qui avait hâte de retourner au collège. Pendant que Dean se prélassait le plus possible depuis son retour, son frère relisait certains de ses cahiers de cours.
Dean regarda pensivement par la fenêtre : aujourd'hui il allait revoir ses amis. Il se demandait s'ils avaient changé, si tout allait bien de leur côté.
Il se leva enfin et se prépara à sortir en inspirant profondément. Il ne prit même pas la peine de prendre son portable et commença à sortir lentement de la maison en regarda les alentours. Soudain, un camion attira son attention. C'était un véhicule de déménagement.
«De nouveaux voisins, huh ?»
Dean sursauta et se retourna. Son petit frère se tenait près de lui, un verre de limonade à la main.
«Ouais, hehe.»
Sam le regarda avec un peu d'inquiétude en sirotant sa boisson.
«Bon, et bien, je serai de retour avant le coucher du soleil, alors tu n'as pas à avoir peur ma petite Samantha.»
Son petit frère s'étouffa et le fusilla du regard. Dean partit en rigolant et mit ses mains dans ses poches.
Il aimait bien l'été. Sentir la chaleur du sol remonter à travers ses chaussures jusqu'aux chevilles, sortir dans des endroits calmes pour se reposer... Une mélancolie inexpliquée le prit soudain par surprise, et il s'amusa à la comparer à la mélancolie qu'il ressentait en écoutant de vieilles musiques d'une époque qu'il n'avait jamais connu de son vivant.
Sans qu'il s'en rende compte, Dean s'était mécaniquement dirigé vers le lieu de rendez-vous. Le parc. Ce parc n'était pas particulièrement diffèrent des autres parcs, pourtant il l'appréciait. Était-ce parce que c'est là qu'il avait fait la connaissance de Jo et de Benny? Ou parce que le positionnement des balançoires lui ravivait des souvenirs heureux ? Il n'en savait trop rien. En tout cas, il l'aimait ce parc. Il observa rapidement les jeux où quelques enfants s'agglutinaient.
«Dean ?»
Il se retourna et chercha du regard d'où provenait le son, mais avant qu'il n'ait pu faire quoi que ce soit, une masse humaine se dirigea furtivement vers lui et l'enlaça de toutes ses forces.
«Heey, salut Jo!» S'écria Dean, essayant de cacher sa voix tremblante.
La jeune fille ne le lâcha pas, même lorsque Benny s'approcha. Elle releva simplement la tête vers Dean, les yeux légèrement embués.
«Ne nous refait plus jamais ça espèce d'imbécile. C'est compris ?
-Eh, c'était pas de sa faute, dit Benny avec une voix roque qui trahissait ses sentiments.»
Dean regarda ses deux amis, et décida de se laisser aller à un élan de tendresse. Il le faisait rarement, et il sauvegardait ses élans pour les grandes occasions. Il serra les deux adolescents dans ses bras pendant quelques secondes.
«Je suis là maintenant. Je vais bien...» les rassura Dean.
Il renifla et détourna le regard de ses deux amis qui étaient étonnés par sa marque d'affection inattendue. Jo et Benny se regardèrent, puis sourirent à Dean en même temps.
«On devrait faire de la balançoire, déclara vivement Jo.
-Tes pas un peu vielle pour ça?» ricana Dean. Il reçut une tape sur la tête et un regard entendu de Benny. Dean se sentait bien. Il les avait enfin retrouvés. Ils lui avaient manqué, et c'était bien ce qu'il ne voulait pas qu'il arrive. Malheureusement c'était trop tard : Dean était attaché à eux.
«Dean, tu devrais savoir qu'une fille ne vieilli jamais, surtout pas une lady comme moi!»
Jo commença à se pavaner avec classe à travers le parc. Dean ricana et haussa les sourcils.
«Toi, une lady? Laisse moi rire.
-Va y, rigole pour voir!
-Ha ha ha!»
Benny soupira et s'assit sur un banc, comme un père surveillant ses enfants. C'était le prix à payer pour rester avec ces deux là : il fallait les supporter, les surveiller et s'en occuper. Boulot parfait pour lui.
Le temps passa rapidement, beaucoup trop vite au goût de Dean. Les trois amis finirent par se saluer, et Dean sortit du parc, rêveur. Il traîna un peu dans le quartier, pour voir si quelque chose avait changé. Finalement il rentra chez lui car la nuit commençait à tomber, en même temps que le froid.
Il ouvrit la porte et une bouffée de chaleur lui chatouilla ses joues froides. Il soupira d'aise et referma la porte à clef derrière lui. Sam, qui avait du l'entendre rentrer, accouru du salon jusqu'à l'entrée.
«Dean, regarde ce que j'ai récupéré chez Kevin !»
Son petit frère agitait une boîte qui ressemblait de loin à un jeu, mais le nom ne trompait pas.
«Raah, tu sais bien que ce genre de trucs ne marche jamais, soupira Dean.»
Sam le regarda avec son fameux regard implorant de petit chien qui faisait craquer tout le monde. Dean luta furieusement contre son envie de rire, et décida de faire plaisir à son frère.
«Bon, c'est d'accord pour cette fois. Mais la prochaine fois, on fait un Twister d'accord ?» dit-il avec un sourire carnassier. Il savait parfaitement que ce dernier haïssait ce jeu, et d'ailleurs le regard noir lancé par Sam ne fit que le confirmer.
Il alla chercher des bougies et Sam éteignit les lumières. Il faisait sombre dehors à présent. Ils s'installèrent autour de la table de la cuisine, posèrent la planche de communication avec les esprits et Dean se prépara mentalement à poser de bonnes questions. Il insista pour que son frère commence, il n'avait pas encore d'idées. Sam prit une pose de réflexion et son regard s'illumina. Dean posa son doigt sur "la goutte"* et son frère fit de même.
«Hmm... Est-ce que je vais bientôt rencontrer l'amour ?»
Dean pouffa de rire. Il avait cru comprendre que Sam avait rencontré une fille, mais il n'avait pas pu en savoir plus. Il eut un petit sourire en coin : il était fier de son frère qui avait réussi à s'intégrer totalement à son nouvel environnement. En plus de l'avoir fait rapidement, il avait su bien s'entourer.
Sam, qui dut remarquer le sourire que lui lançait son grand frère, détourna le regard tandis que ses joues se tintèrent.
«Quoi ? C'est une question super intéressante.»
Ils attendirent quelques secondes, et tout à coup, "la goutte" où Sam et lui avaient posé le doigt commença à bouger et s'immobilisa dans un coin.
«Oui ? Mais c'est génial pour toi Sammy! » fit remarquer Dean, toujours en rigolant. Sam semblait soulagé.
C'était à son tour à présent. Il avait trouvé sa question. Il avait hésité et avait finalement changé d'avis. Dean ne demanderait pas si il allait manger une tarte dans les instants proches. Il avait une autre question qui lui brûlait la langue.
«Comment j'ai réussi à sortir de mon coma?»
Son frère se raidit, et tourna lentement le regard vers lui. Dean l'ignora et se focalisa sur "la goutte". Il attendit, et les secondes passèrent. Rien ne bougea. Soudain, quelqu'un toqua à la porte, faisant sursauter les deux adolescents. Dean avait émis un tout petit cri que Sam avait réussi à percevoir, mais il n'en fit pas la remarque. Il regarda successivement sa montre et Dean.
«Papa ne rentre pas à cette heure-ci. T'attends quelqu'un?»
L'aîné secoua la tête et décida de se lever pour aller voir qui était l'intrus. Il tourna la clef dans la serrure, ferma les yeux mais immédiatement se contrôla et entrouvrit la porte.
Un adolescent qui semblait avoir le même âge que lui le dévisageait. Ses cheveux bruns étaient ébouriffés, et ses yeux bleus ciel semblaient lancer des éclairs.
«Heum... que voulez-vous ? demanda Dean d'une voix incertaine.
-Je suis celui qui ta ramené de là où tu étais et sauvé de la perdition.»
Dean fronça les sourcils et essaya de distinguer si son interlocuteur ne se fichait pas ouvertement de lui, mais le brun n'avait pas du tout l'air de plaisanter.
«Quoi ? Mais qui es-tu ? Demanda Dean en buttant sur ses mots.
-Castiel, un ange du seigneur.»
Dean eut un rire sardonique.
«Les anges, ça n'existe pas.
-C'est ça ton problème, Dean. Tu n'as pas la foi.»
Derrière le dénommé Castiel, un fusible sauta, laissant paraître des étincelles. Dean se figea. Cet inconnu connaissait son nom. Cette situation était définitivement étrange. Il n'était d'ailleurs pas sûr de pouvoir gérer ça.
*J'ai fait rapidement quelques recherches sur les tables de Ouija, et l'espèce de loupe en bois est souvent appelée la goutte... (c'est marrant comme nom non?)
