Auteur: Pancake Number Two a.k.a P n°2

Disclaimers: Comment ça je ne possède pas la licence Star Trek... Mais, mais- mais je vous embête tiens ! :p

Couple: Spork = Spock/Kirk (from now on and forever !)

NDA: Salut salut ! Après une décennie d'inactivité sur mon compte fanfic, me revoilà de retour en puissance, dans un nouvel univers, avec un nouveau couple et tout et tout... Et pour les mauvaises langues qui pensent que je change encore de couple, laissez-moi vous dire que vous n'avez pas encore vu la moitié de touuuuuus ceux pour lesquelles je suis prête à sacrifier mon âme de fangirl. Bref.

Comme le dirait P n°1 (qui a gentiment accepté d'être ma bêta sur cette fic), il n'y a pas assez de Spork sur cette planète ! Donc voilà. Enjoy ! :)


Kiss me on the ear

De qui était cette idée ridicule ?!

Jim l'ignorait et s'en fichait pas mal par la même occasion… Ou alors non ! Qu'il retrouve le ou la coupable et il n'en ferait qu'une bouchée. Mais voilà, peu importait le nombre de fois où Jim pourrait démontrer son talent de cannibale sur un (ou une) pauvre innocent(e), rien de tout cela ne changerait. Maintenant que l'idée avait été lancée, il était trop tard… Et ce n'était sûrement pas sa bande de potes qui l'épargnerait ou lui permettrait ne serait-ce que de faire machine arrière.

Le blond les regarda tour à tour, les yeux toujours ronds sous le coup de la surprise. Il chercha du soutien parmi les autres Cadets à la table mais comme il s'y attendait, tous ricanaient ouvertement, très fiers de leur coup.

« Vous êtes vraiment sûrs de vous là ?! Insista-t-il, espérant toujours y échapper d'une manière ou d'une autre.

- Ah, ha ! N'essayes pas de te défiler ! S'exclama une de ses amies posant un pied sur la table basse sans la moindre élégance. Tu as dit que tu relèverais n'importe quel défi, alors porte tes couilles mec !

- Hey ! Laisses-les où elles sont, elles y sont très bien, s'indigna Jim.

- Sinon tu peux toujours nous dire sur qui tu as des vues, enchaîna une autre sans prêter attention aux protestations du blond.

- Si tu avais accepté de nous le dire, on n'en serait pas là ! Termina une troisième. Mais il est toujours temps de te rattraper et… Et on oublie le défi ! »

Jim eut un petit rire jaune en repassant ses amis en revue. Finalement, ses yeux tombèrent sur Nyota. La jeune femme était confortablement installée dans un canapé, les yeux riant au malheur du blond. Peu importe sous quel angle il la voyait, Jim la trouvait toujours aussi belle… et froide. Impossible donc pour lui de dire qu'il la voulait sans doute plus ardemment qu'une bonne moitié des femmes qui avaient défilées dans son lit… Du moins, impossible de le dire tant qu'elle était là.

Il poussa un soupir et tenta une nouvelle fois de convaincre ses amis qu'ils se comportaient comme des gamins. Mais bourrés comme ils l'étaient l'idée de lui faire un chantage de la sorte leur semblait excellente.

« Mais vous me demandez de faire ça à un Vulcain ! S'étrangla finalement Jim.

- Oui on le fait. Et plutôt deux fois qu'une parce que c'est ça qui est drôle l'ami !

- Ou tu peux toujours cracher le morceau…

- Hors de question, coupa fermement le blond. »

Après coup, il s'en voulut d'avoir répondu ainsi… Il aurait très bien pu dire qu'il n'y avait personne ou que ses amis ne la connaissaient pas. Pas une des meilleurs idées étant donné qu'ils savaient tous à quel point c'était des mensonges, mais (comme dit précédemment) ivres comme ils l'étaient, ça serait peut-être passé inaperçu. Mais maintenant Jim était cuit. Obligé d'accepter un gage aussi stupide.

« Les gars, soutenez-moi un peu ! Se plaignit-il auprès des autres hommes présents.

- Tu te démerdes, riait Sulu (chose singulièrement rare). Moi je veux vraiment voir la tête que cet intello' de Spock pourra tirer !

- Et il n'acceptera jamais, fit remarquer très justement Scott. Tu n'as finalement qu'à lui demander

- Ouais, marmonna Jim. Vous voulez quand même que j'aille voir le majeur de la promotion, un Vulcain qui plus est, et que je lui demande si je peux l'embrasser sur l'oreille. Et merde quoi, pourquoi l'oreille ?! »

Mais il ne fallut pas plus de deux bons verres d'un alcool presque pur avant que le blond n'accepte le défi de bon cœur, toute sa morosité absorbée par son alcoolémie au-delà du raisonnable. Il s'était même persuadé qu'il pouvait respirer dans l'espace lorsque ses amis, tous aussi joyeux, le forcèrent à poser la bouteille.

Le lendemain, Jim se leva avec une sacrée gueule de bois, un manque certain de sommeil, une simulation de vol spatial dans moins de deux heures et une promesse arrachée qu'il irait demander au seul Vulcain de la StarFleet Academy s'il pouvait l'embrasser sur (je site :) « ses putains d'oreilles sexy ».

Plus qu'un défi, Jim se demanda si ce n'était pas plutôt une nouvelle forme de suicide tant le danger de la tâche était élevé… Ses amis semblaient tous persuadés que le Vulcain avait le contrôle total, oubliant parfois sa puissance surhumaine. Jim n'était malheureusement pas aussi confiant qu'eux et, quelque part au fond de lui, craignait légèrement l'alien. Peut-être avait-il tort mais ne pouvait s'en empêcher.

Maintenant que le blond était potentiellement plus sobre (fait restant encore à prouver tant le sol semblait vouloir se dérober sous ses pieds) et habitué à l'idée, il venait à s'avouer qu'il trouvait cela amusant dans une certaine mesure. Certes toujours aussi dangereux, mais cela lui fournissait enfin une excuse pour aller emmerder Spock et sa gueule d'ange… Et Dieu sait s'il en avait envie.

Finalement, le temps que Jim se prépare, trouve quelque chose à manger et se plonge somnolent dans un vieil mais excellent article sur les rapports entre la Fédération et l'empire Kligon au cours des derniers siècles, deux heures s'étaient écoulées. Le blond rangea à contrecœur son article et le cours associé que sa dernière conquête, deux années au-dessus de lui, lui avait prêté. Il se dirigea ensuite à pas lourds vers la salle de simulation de vol. Tout de suite, l'enthousiasme qui l'habitait lors de sa lecture le quitta et la fatigue lui retomba dessus.

Manque de sommeil ou pas, il se tira de la simulation à merveille, quittant son écran bien avant le reste de ses collègues et avec un score des plus raisonnables. Il transféra ses résultats sur un PADD et se tourna vers le bureau de l'enseignant. Il contempla avec admiration le meilleur score qui avait été réalisé sur ces ordinateurs, tellement éloigné des siens, et se il se demanda un instant si en travaillant réellement il parviendrait à décrocher sa place là-haut. Se reprenant, il réalisa alors qu'une autre des consoles était déjà vide. Il chercha immédiatement la sortie des yeux, juste à temps pour voir Spock partir.

Jim soupira. Les Vulcains étaient, semblait-il, tellement intelligents que cela en devenait même blasant.

Le blond rendit alors ses résultats avant de s'élancer à la suite du brun, une idée lui ayant soudainement traversé l'esprit. Même si le fait de demander à un parfait inconnu s'il pouvait l'embrasser sur l'oreille afin d'observer la moindre de ses réactions était parfaitement envisageable selon lui, Jim avouait être tenté de profiter un peu plus de l'occasion pour tenter de mieux cerner le brun. Après tout, on n'avait pas tous les jours l'opportunité de rencontrer un esprit aussi singulièrement complexe…

Comme toujours, le Vulcain était assis sur le banc juste à la sortie de la salle. Apparemment, il attendait là jusqu'à ce que la dernière personne sorte de la salle et ce, après chaque simulation. Jim le voyait en effet assis là à chacune de ses sorties mais il avait longtemps été persuadé que le brun attendait Uhura. La jeune femme étant également présente au cours et seule amie du Vulcain parmi tous les Cadets de l'académie. Mais ce n'était pas le cas. Donc pourquoi restait-il jusqu'à la fin ? Mystère…

Jim se planta face à lui. Le Vulcain sembla s'étonner d'être ainsi tiré de ses pensées car ses yeux se levèrent soudain vers le blond, un sourcil imperceptiblement arqué vers le haut.

« Que puis-je pour vous, monsieur Kirk ? »

Toute la distance prise avec cette phrase, autant par le ton que par le vouvoiement, fit frissonner le blond. Et depuis quand l'alien connaissait-il son nom ? Jim était certain qu'ils ne s'étaient jamais vraiment parlés…

« Jim, par pitié ! Lâcha-t-il par réflexe.

- Jim, répéta Spock avec un léger mouvement de tête. »

Le blond hésita quelques instants à ce qu'il pouvait bien dire mais abandonna rapidement. Il se laissa tomber sur le banc avec un soupir, sans attendre d'y être invité. Finalement, il se tourna vers le Vulcain qui le fixait toujours d'une expression bien trop neutre pour être naturelle et, avant même de s'en rendre compte, il posa directement la question qui lui tournait dans la tête depuis un moment :

« Je me demandais ce que tu faisais toujours assis ici après chaque simulation… Je veux dire, le majeur de la promotion ne ferait-il pas mieux de réviser pour les examens qui arrivent, par exemple ?

- Je ne ressens pas le besoin de « réviser », commença Spock sur un ton délibérément lent. Du moins pas de la manière dont la plupart des Cadets l'entendent… »

Jim devait ouvertement afficher une expression perdue car le Vulcain se sentit obligé d'ajouter :

« Mon esprit n'est pas fait de la même manière que le vôtre, il me suffit de classer l'information efficacement afin de pouvoir y accéder facilement à l'avenir. Quelques heures de méditation par jour me permettent amplement d'atteindre un ordre acceptable. C'est ainsi que je « révise ».

- Pourquoi est-ce que ça ne peut pas marcher comme ça pour moi aussi ?! Soupira Jim, laissant échapper un petit rire.

- Il me semble avoir mentionné que nos esprits ne fonctionnaient pas-

- J'avais compris, coupa le blond en laissant sa tête reposer contre le mur. C'était une façon de parler. Sinon, qu'est-ce que tu fais ici après chaque simulation ? »

Voyant que le Vulcain ne répondait pas, Jim tourna la tête vers lui. Il était assez surpris par ce délai. Il vit alors que le brun fixait un point loin devant lui, vraisemblablement perdu dans ses multiples pensées simultanées. Jim avait beau être social et un éternel joueur prêt à mettre le brun à l'envers, il ne réussit pas briser le silence qui s'était installé, incapable de trouver quoi dire pour sortir l'autre homme de sa concentration. Il prit alors le temps de détailler l'extraterrestre pour la première fois de sa vie.

Après réflexion, le blond pouvait au moins accorder à Spock qu'il était sexy, envoûtant de cette manière bien caractéristique des aliens. Les traits du Vulcains étaient fins et lisses, sa peau paraissait terriblement pâle, d'autant plus qu'elle tranchait par rapport au brun foncé de ses cheveux. On retrouvait également ses caractères aliens dans ses yeux noirs (Quoi que ! En regardant de plus près Jim constata qu'ils étaient marrons foncés eux aussi.), dans son absence quasi-totale d'expression ou bien encore dans la légère teinte verte de sa peau, opposée au rose courant chez les humains. Le blond soupira de dépit en constatant que, peu importe l'angle d'observation, sa coupe de cheveux était, en revanche, toujours aussi ignoble.

Finalement, ses yeux tombèrent sur les oreilles pointues du Vulcain. Ses putains d'oreilles sexy… Songea-t-il en réalisant que leur délire de la veille n'était pas si faux que ça. A cette pensée, il pourrait (ou pas) s'être mordu la lèvre inférieure. Et s'en apercevant, Jim fut pris d'une légère panique, le tout piqué d'un brin de remord d'avoir pu laisser son propre esprit penser cela. Il était, certes, un séducteur avéré et absolument pas opposé à l'idée de l'homosexualité (c'était pour cette raison que ses amis s'étaient permis de lui lancer un défi de la sorte impliquant un autre homme) mais il n'avait encore jamais désiré sexuellement un homme. Or c'était plus ou moins ce qui venait de lui passer par la tête : eux deux, le même couloir, le même banc, mais plus tout à fait la même position.

« Oublie ma question, lâcha-t-il soudainement. »

Spock, tiré de ses pensées pour la seconde fois, posa à nouveau un regard interrogateur sur Jim.

« C'est illogique Jim. Pourquoi m'avoir posé la question si c'est pour ne pas entendre la réponse ?

- Je sens bien que tu ne veux pas répondre, se dépêcha d'ajouter le blond en se levant. Alors ne te sens pas obligé de le faire juste parce que j'ai demandé… »

Précipitamment, Jim broda quelques excuses bidons, tourna les talons et s'en alla avant que le brun n'ait pu comprendre ce qui venait réellement de se passer dans la tête de l'humain. Le blond s'arrêta quelques couloirs plus loin et poussa un long soupir.

En plus de fantasmer sur les oreilles du Vulcain, il n'allait maintenant plus pouvoir lâcher ses lèvres des yeux. En partant rapidement, il avait tout juste eu le temps de le voir entrouvrir les lèvres pour parler, un geste anodin mais qui s'était avéré plus qu'alléchant pour les fantasmes de Jim. Il avait malgré tout cru entendre un très faible « Fascinant… » dans sa fuite mais il ne voulait pas comprendre.

Il soupira en s'appuyant contre un mur, espérant que son cœur emballé se calme. Ce n'était certes pas un comportement digne d'un homme de prendre ainsi ses jambes à son cou, mais le sang qui pulsait dans ses veines à toute allure et semblait fuir au sud lui rappelaient douloureusement qu'il n'avait pas encore changé de sexe.

.o0°0o.

« Je t'ai connu des jours meilleurs. »

Jim sursauta et tourna la tête vers son colocataire qui sortait de la salle de bain. Il haussa finalement les épaules alors que Bones se servait une tasse de café.

« Ce n'est pas ça… Commença-t-il avant de soupirer, ne sachant pas vraiment comme continuer.

- Mauvaise nuit ? Suggéra l'autre homme.

- Je n'ai pas réussi à fermer l'œil, avoua Jim en se massant les tempes. Et j'ai toujours plusieurs nuits de retard.

- Viens donc avec moi la prochaine fois que je suis de service de nuit, on reparlera de tes heures de sommeil après.

- Pour que tu puisses me coller des hipo' supplémentaire dans le cou, merci bien mais sans façon !

- Non sérieusement Jim, je te croyais plus solide que ça, railla McCoy en s'asseyant face au blond, un sourire sarcastique au visage. Et si mes seringues dans le cou te manquent tellement, je peux arranger ça dans la minute… »

Jim n'eut même pas le courage de répliquer, il était trop fatigué pour leurs joutes verbales habituelles. A la place, il finit par formuler tout haut la question qui l'avait maintenu éveillé toute la soirée.

« Comment est-ce que tu affrontes tes peurs ? »

Le docteur manqua de s'étouffer avec son café qu'il finit par à moitié recracher dans sa tasse avant de fixer son colocataire d'un air réellement surpris. Jim leva les yeux vers lui et s'étonna à son tour :

« Quoi ?!

- Je retire ce que j'ai dit, gamin, le manque de sommeil a fini par te griller le cerveau.

- Et la vieillesse par griller le tien, parce que n'est pas la réponse à la question que j'ai posée, répliqua Jim légèrement vexé et toujours perdu.

- J'appelle ça être mature, gamin.

- J'appelle rarement une eau croupissante « mature ».

- Désolé de n'être que de l'eau à la flore bactérienne suffisamment développée pour piquer l'intérêt d'un microbe de ton espèce ! Maintenant, je vais aller te chercher un truc pour te secouer un peu si tu veux bien…

- Tu as un sérieux problème, conclut le blond en secouant la tête dépité.

- Mon problème c'est qu'un certain intrépide, nommé James Tiberius Kirk, vient de m'annoncer qu'il commençait à avoir peur… Rectifia Bones et désignant son ami avec sa tasse.

- Ce n'est pas ce que j'ai dit-

- Je sais. Mais tu n'as pas dormi et tu viens de me parler de peurs. Je te connais Jim, si tu me poses une question aussi philosophique de bon matin au lieu de me parler de la Nyota que tu as croisé dans tes rêves, c'est que c'est bien la question et non la fille qui t'as maintenue éveillé toute la nuit … »

Jim lui jeta un regard noir, il ne lui ferait pas l'honneur de lui avouer qu'il avait raison. Face à ce silence, McCoy oublia sa promesse d'une seringue dans le cou et se cala bien au fond de son siège pour fixer le blond avec un sourire fier. Jim ne soutint son regard que quelques instants avant de se lever avec un grognement et de quitter la pièce. Une fois dans le couloir, il entendit la voix de son ami s'élever depuis la cuisine.

« Je suis sûrement mal placé pour dire ça : mais les gens affrontent leurs peurs en face, Jim. Et les gens comme toi sont souvent bons à ce jeu-là… »

Le blond sourit en silence, il aimait bien le docteur et son grand cœur (malgré tout ce que ce dernier pouvait bien dire ou faire, c'était un fait : il était gentil).

Au terme d'une longue absence de sommeil, lui aussi en était venu à la même conclusion. Après tout, il désirait un autre homme, et alors ?! Il avait bien couché avec plus d'une alien, et certaines étaient loin de ressembler à une humaine, alors pourquoi pas un autre homme après tout ?

Et Nyota dans tout ça ? Se demanda-t-il alors qu'une autre partie de son cerveau hésitait entre aller en cours ou retourner se coucher. Il haussa finalement les épaules en se disant que le fait qu'elle était superbe et intelligente et donc désirable pour ces deux raisons ne changeait pas… Les pulsions ne sont après tout que ce qu'elles sont : éphémères et incontrôlables. Et ce qu'il avait ressenti pour Spock n'était qu'une pulsion.

Fort de cette nouvelle conclusion, Jim décida qu'il valait mieux trouver le Vulcain le jour même. Et puis tant pis pour la curiosité qui s'était emparée de lui ! Il aurait d'autres occasions de croiser un être aussi intelligent.

Ou pas.

Mais il ne préférait pas envisager cette possibilité. Plus vite se débarrassait-il de cette histoire d'oreilles pointues, plus vite ses amis le laisseraient en paix sans pouvoir s'attaquer à son honneur et plus vite il pourrait oublier le fait que le brun était dangereusement attirant.

.o0°0o.

Jim repéra Spock pour la première fois de la journée à l'heure du déjeuner, lorsque le Vulcain entra seul dans la cantine. Jim le regarda commander son repas alors qu'il semblait penser à une dizaine d'autres choses en même temps, ses yeux courant sur le menu avec détachement. Le blond cherchait la meilleure manière de l'aborder pour poser une question telle que la sienne, si bien qu'il ne prêtait plus attention à la conversation entre ses trois amis.

« Moi je vous dis qu'il ne l'enverra pas sur les roses… »

Ce fut ce qui alarma Jim. Il tourna la tête vers McCoy à sa droite, le docteur semblait aborder un air amusé.

« Attends, répliqua Sulu, on parle bien de la même personne là ?! Il n'acceptera jamais, ne soit pas ridicule.

- Comme si qui que ce soit allait accepter une requête pareille de quelqu'un qu'il ne connait pas, répéta Scott en agitant sa fourchette. Même la femme la plus givrée hésiterait, alors un type gouverné par sa raison ? (Il secoua la tête en signe de négation.) Donc c'est ce que je disais déjà l'autre soir, Jim n'a finalement qu'à lui demander.

- Moi je suis prêt à parier qu'il ne refusera pas, insista calmement le docteur. »

Jim, réalisant qu'il s'apprêtait à parier sur son gage, ne put s'empêcher de lui donner un coup dans le tibia. L'homme jura avant de s'indigner :

« Pourquoi tu fais ça ?!

- Non, pourquoi toi tu fais ça ?! Railla Jim en lui jetant un regard noir.

- Parce que c'est drôle Jim, même si je n'étais pas là, l'idée me plait !

- On parle de moi là ! S'indigna à son tour le blond. Ce n'est pas comme si c'était toi qui allais te mouiller !

- Moi je te parie ce que tu veux qu'il plantera Jim en beauté, insista Sulu. »

Le blond n'eut même pas le temps de protester que le docteur lui répondait :

« Une bouteille d'un bon scotch à condition que Jim prenne le pari qu'il ne sera pas rejeté. »

Sulu et Scott se concertèrent d'un coup d'œil et approuvèrent sous le regard perplexe du blond. Puis finalement les trois autres hommes se tournèrent vers lui, attendant qu'il accepte de prendre le parti de son colocataire.

« Je refuse, répondit-il avec un rire jaune. Pour qui vous vous prenez ?! Je fais bien ce que je veux, et aller le voir pour une connerie pareille est déjà suffisant ! Si vous voulez vraiment aller embrasser quelqu'un sur l'oreille faites-le vous-même les gars. »

Les trois le fixèrent en silence un instant, puis McCoy finit par reprendre la parole :

« Je t'ai connu plus aventureux Jim. Jamais je n'aurais pensé que tu t'arrêterais à ça…

- Je crois que tu ne te rends pas compte, murmura le blond entre ses dents. Il n'y a qu'un amant qui accepterait une proposition pareille, tu me demandes de le séduire. Si ça avait été n'importe quelle femme passe encore, peut-être… Ou peut-être pas, je ne sais pas ! Enfin, quoi qu'il en soit, , non !

- Je n'ai jamais dit ça, railla patiemment le docteur en secouant légèrement la tête. Tu n'as pas à le séduire, juste à te débrouiller pour qu'il ne te dise pas « Non. », il n'a pas à accepter pour autant.

- Hey ! Ce n'est pas ce que tu as-, commença Scott.

- Si c'est exactement ce que j'ai dit, coupa l'accusé.

- On s'est fait avoir, approuva Sulu après quelques secondes de silence, se tournant vers Scott. »

Mais ni Jim ni McCoy ne leur prêtait attention, ils se fixaient immobiles, les poings fermés. Le blond essayait de comprendre les intentions de son colocataire mais celles-ci lui échappaient complètement… Devait-il accepter de parier ? Après tout, il n'avait pas à aller jusqu'à faire accepter Spock, l'effet de surprise suffirait pour l'empêcher de répondre.

Probablement.

On parle d'un Vulcain après tout…

Mais pour réussir à surprendre avec une telle proposition, il fallait malgré tout qu'ils soient suffisamment proches… Sinon le Vulcain serait capable de le rejeter en beauté avec toute sa froideur naturelle. Jim allait devoir faire fondre le masque de glace du brun et ce, avant de trouver l'alien complètement irrésistible.

« Ca s'appelle jouer avec le feu chez moi… Dit-il finalement, pouvant difficilement cacher son demi-sourire.

- Je préfère jouer avec les mots, potentiellement moins dangereux, mais soit : jouons avec le feu. »

Jim prit une grande inspiration et accepta finalement le pari.

« Laissez-moi un mois. »

Et ce fut ainsi que le blond décida de faire ami-ami avec Spock, réputé pour être particulièrement distant et extrêmement intelligent… Dit comme ça, c'est assez décourageant. Il fallut d'ailleurs une bonne semaine (et la promesse d'une deuxième bouteille de scotch offerte par personne) pour que Jim s'entête et finisse par s'habituer aux répliques acérées du Vulcain.

.o0°0o.

« Pourquoi une telle insistance de votre part ? »

Jim haussa les sourcils, fixant le brun face à lui. Une fois de plus, il se trouvait appuyé dans l'encadrement de la porte d'une salle de cours, bloquant la sortie de la classe à l'autre homme.

« J'ai simplement proposé une partie d'échec, répliqua-t-il sur un ton innocent.

- Pour la vingt-septième fois en moins de soixante-douze heures, précisa le Vulcain sur son ton neutre habituel avant de continuer, coupant la parole Jim. Mais ce n'est pas ce à quoi je faisais allusion, je ne comprends pas votre soudain intérêt pour moi. Qu'attendez-vous de moi précisément ? »

Sa voix ne s'était pas plus élevée mais semblait plus menaçante dans la salle vide. Spock fit un pas en avant, surplombant légèrement Jim qui devait maintenant pencher la tête pour continuer de le fixer dans les yeux. Ainsi, le Vulcain paraissait plus impressionnant encore.

« Quelqu'un avec qui jouer aux échecs, répéta Jim avec un soupir, sans se laisser démonter. Mais je dois avouer être assez intrigué par tout ce que les gens disent de toi…

- Je n'ai aucunement l'intention de participer à une quelconque expérience de votre part, Jim.

- Loin de moi cette idée. Je propose simplement une partie qui, je l'espère, saura mettre ton intellect à l'épreuve. »

Spock sembla soupirer (à la grande surprise du blond), comme sur le point de rouler des yeux, et finit par accepter de jouer aux échecs.

Bones étant de service de nuit, le blond proposa alors qu'ils s'installent chez lui. Et finalement, quelques minutes plus tard, les deux hommes étaient confortablement posés dans le salon de Jim, ce dernier enfoncé dans son canapé un verre de whisky à la main, le brun face à lui, assis le dos droit au bord du siège, inspectant le contenu ambré de son verre.

« Jim, je me dois de vous informer qu'il est fortement improbable qu'un tel breuvage ait les mêmes effets sur mon métabolisme que sur celui d'un humain.

- Tu ne bois pas ? S'étonna le blond comme si c'était impensable que quelqu'un n'ingurgite pas de bourbon.

- Comme tout être vivant, je bois. Mais je suppose que vous faisiez allusion à l'alcool et, pour vous répondre, je pourrais en boire mais son assimilation n'engendre aucune diminution de mes perceptions et le goût ne stimule aucune sécrétion endorphinique particulière chez moi. Je n'en ressens donc pas le besoin ni l'envie, en effet. »

Jim le fixa surpris, prenant note d'amener Spock au bar la prochaine fois. Cela pourrait être drôle de tester la tolérance soi-disant totale de monsieur Vulcain. Parce que c'était bien ce qu'il venait de dire, non ?

« Donc tu ne peux pas être bourré ?

- Je n'ai pas dit ça, informa calmement le brun en regardant Jim placer les pions sur le plateau de jeu. »

Le blond releva les yeux et fixa surpris l'homme face à lui, n'ayant pas tout à fait compris toutes les implications du propos. Tu peux être mort pilot ou tu ne le peux pas ?! C'est l'un ou l'autre mais pas les deux ! S'indigna-t-il intérieurement avant de chasser cela de son esprit, les Vulcains étaient réputés pour être de bons télépathes. Et, sincèrement, Jim s'efforçait de contenir toutes ses pensées un peu trop ''fortes'', se disant qu'il valait mieux que le brun ignore ce qui l'avait poussé vers lui. Il reporta plutôt son attention vers le plateau de jeu.

Il ne fallut pas plus de quelques mouvements à Spock pour comprendre tout l'intérêt du jeu et, même s'il ne connaissait aucune des formations de base, il donna rapidement du fil à retordre à Jim. Mais loin de s'en inquiéter, le blond s'en réjouissait. En dehors du Capitaine Pike, il n'avait encore jamais croisé d'adversaire qui avait su lui faire apprécier une partie d'échecs.

Sans surprise, le blond remporta la première fois. Il replaça alors les pions et, tout en discutant, ils reprirent le jeu. Jim s'étonnait même de l'aisance avec laquelle ils entretenaient une conversation, n'ayant pas à réfléchir pour que les sujets s'enchaînent d'eux-mêmes.

« Est-ce que tu as une matière faible ? »

Le deuxième verre de whisky sur ventre vide avait définitivement installé la bonne humeur partout sur le visage du blond qui fixait Spock réfléchir sur son prochain mouvement. Le Vulcain releva la tête à la question, un sourcil imperceptiblement levé, ce que Jim avait appris à interpréter comme une incitation à développer la question.

« Je veux dire, tous les Cadets ont une discipline scolaire qui leur pose souci, mais est-ce que tu as une matière, un cours, où tu ne t'en sors pas avec un score parfait, étant donné qu'on parle de toi ? »

Dans la semi-pénombre de la pièce, Jim crut distinguer une très légère couleur verte monter aux joues du Vulcain. Il n'eut pas le temps de s'en extasier, ni même de le graver dans sa mémoire car, en un battement de cils, la teinte avait disparue.

« Communication ! S'exclama-t-il avant que Spock n'ait le temps d'ouvrir la bouche pour parler.

- Cette matière n'est pas dans mon programme, Jim. »

Le blond ne prêta pas attention au mouvement de son adversaire, encore trop abasourdi par l'étincelle qu'il avait aperçu dans les yeux de Spock. C'était un sourire. C'était un sourire, n'est-ce pas ?!

« Et toi, Jim, aucune « matière faible » comme tu te plais à l'appeler ? »

Le tutoiement était venu de lui-même dans la soirée, et le blond ne pouvait que s'en féliciter car cela témoignait d'une certaine acceptation de la part du Vulcain. Sans compter que le « vous » avait tendance à le stresser… Mais ce n'était actuellement pas le problème de Jim dont la gorge semblait soudainement sèche. Il devait vraiment régler cette histoire au plus vite ou il finirait réellement par voir Spock comme une cible potentielle… Certes bien éloigné de ses préférences « habituelles », mais néanmoins à portée.

« Devines, réussit-il à formuler sans que sa voix ne déraille trop.

- Xénomorphisme, répondit le brun après une seconde d'hésitation. A toi de jouer. »

Mais Jim n'avait plus tout à fait la tête aux échecs. Il fixait maintenant le Vulcain surpris.

« Ok, que ça soit clair entre nous, tu n'as jamais vu mes relevés de notes ?! S'étonna-t-il enfin. Mais parce que- Comment est-ce que tu as su ?

- Je ne le sais pas, c'était simplement le choix le plus logique. (Il marqua une courte pause comme pour chercher la formulation de sa phrase.) De ce que j'ai pu voir, tu me semble cultivé et athlétique, capable de garder ton calme dans de nombreuses situations. Ton esprit est vif pour un humain et raisonnablement logique, il est donc peu probable que tu aies de quelconques difficultés en simulation ou dans les domaines de l'astrophysique. Restent donc l'histoire, le droit, les langues et l'anatomie. Tu me sembles assez curieux pour t'intéresser aux relations entre la Fédération et les autres alliances et avoir assez de mépris pour les règlements pour les connaître afin de mieux les contourner. C'est une notion que je ne comprends pas encore pleinement mais que les humains semblent appliquer bien souvent… (Sa phrase se perdit dans un instant de réflexion personnelle, puis il reprit.) Ce qui ne laissa plus que les langues et l'anatomie, or seul le Xénomorphisme est au programme obligatoire de formation des Capitaines en quatrième année. De plus, ta confiance en toi et ton arrogance te poussent à te reposer sur tes acquis que tu estimes suffisants grâce à toutes les conquêtes que les rumeurs d'attributs. Il est donc logique d'assumer que Xénomorphisme est ton point faible. A ton tour de jouer. »

Jim le fixait toujours avec des yeux ronds. Il n'arrivait même pas à s'indigner du fait que Spock l'ait qualifié d' « arrogant », non, la seule chose qui le préoccupait c'était de ne pas baver sur son tapis. Qui disait « Brain is the new sexy » déjà ? Parce qu'en cet instant, c'était exactement l'état d'esprit du blond.

« Que les rumeurs m'attribuent… Remarqua finalement Jim en jouant, son cerveau procédant lentement à l'analyse de ce flot d'informations. Je n'aurais jamais imaginé que tu prêtais attention aux bruits qui courent.

- Je n'y prête pas attention, rectifia Spock en baissant les yeux sur le plateau d'échecs. Mais je ne suis pas dépourvu d'oreilles pour autant, Jim. »

Ca je le sais bien… Déglutit le blond en tentant de chasser les images qui lui venaient soudain à l'esprit. Il avait décidemment de plus en plus de mal à garder le contrôle. Et continuer à boire n'était peut-être pas la plus éclairée des idées.

« Et mon meilleur sujet ? Demanda-t-il sur un ton qu'il voulut désinvolte pour cacher son embarras.

- Je l'ignore, avoua le Vulcain en relevant les yeux. »

A cette phrase le cerveau de Jim tira la sonnette d'alarme. Comment pouvait-il en venir à trouver l'aveu d'ignorance du brun sexy ? Il l'ignorait lui aussi, mais le fait était que Spock venait de reconnaître sa propre faiblesse devant le blond. Et si ce n'était pas une preuve de confiance faite ainsi dans la semi-pénombre de son salon, confiance qu'il ne voulait étrangement pas briser, Jim aurait sûrement déraillé. Le blond se leva alors d'un bond, plaquant son verre sur la table. Il fallait qu'il sorte de ce courant de pensées dangereux.

Le visage d'ordinaire impassible de Spock afficha alors une légère expression d'incrédulité, tellement légère qu'il ne lui fallut pas plus d'une seconde pour se reprendre. Mais déjà une seconde de trop pour Jim qui n'en rata pas une miette.

« Je pense qu'il vaut mieux qu'on s'en tienne là pour ce soir, formula-t-il la gorge sèche, passant nerveusement une main dans ses cheveux courts.

- L'alcool t'indispose-t-il ? S'enquit le brun.

- Peut-être bien, rigola Jim avec une légère amertume. »

Spock marqua un silence durant lequel il fixa le blond avec intensité, comme pour chercher à comprendre tout ce qu'il pouvait avoir impliqué dans sa réplique. Il parla finalement avec lenteur et précaution :

« Etait-ce une invitation à mon départ ?

- Probablement, oui. (Léger haussement de sourcils de la part du Vulcain, Jim poursuivit alors dans un soupir.) Je n'arrive plus à me concentrer comme la partie le nécessiterait, il vaudrait mieux s'arrêter maintenant et reprendre plus tard. Le plateau n'ira nulle part et ce n'est sûrement pas Bones qui s'en approchera. »

Jim conclut sa phrase avec un sourire en coin et Spock finit par se lever, semblant également calculer la probabilité que le plateau de jeu prenne ses petites jambes pour partir en courant.

« Tu es sûr que tu ne nécessites aucun assistance, insista le Vulcain une dernière fois avant de sortir.

- Il m'en faut plus pour me mettre vraiment mal. Un bon repas et une nuit de sommeil et je serai sur pied !

- Jim, je tiens à te faire remarquer qu'en tant qu'Humain tu peux difficilement te mouvoir autrement que sur tes pieds.

- No shit Sherlock, railla Jim sans méchanceté, un sourire au coin des lèvres. C'était une façon de parler…

- Je ne vois pas l'intérêt que les Hommes portent à une telle expression, mais soit. Bonne soirée, Jim. »

Le blond n'eut pas le courage de parler, se contentant d'un signe de main, il regarda le Vulcain s'éloigner avant de fermer sa porte et de s'effondrer dans l'entrée. Il était mal. Même très mal.

Et principalement pas à cause de l'alcool…

.o0°0o.

Jim fixa les derniers rayons de Soleil qui filtraient par les fenêtres avant de reporter ses yeux sur le livre qu'il parcourait. Il soupira, tentant de se convaincre que ce n'était pas à cause de Spock qu'il avait ouvert pour la première fois de sa vie un cours de Xénomorphisme. Sur les Vulcains… Espèce non-inscrite à son programme qui plus était.

Il se passa une main sur le visage avec un nouveau soupir et se força à oublier qu'il était mal assis (car trop peu habitué à ce type d'exercice, merci bien !), relisant ses notes griffonnées à la main. Donc peu ou pas de télépathie sans contact… Pensa-t-il. Mais même avec contact, l'esprit vulcain est suffisamment protéger pour éviter toute intrusion.

Il mâchonna le bout de son crayon en survolant les quelques dizaines de pages du livre dédiées au Vulcain. A son grand regret, il ne trouva rien de plus sur la télépathie et c'était pourtant l'ouvrage le plus complet d'après la bibliothécaire. Peut-être cela dépassait-il beaucoup trop la perception commune pour pouvoir être décrit avec des mots, ou du moins en Standard. C'était ce qu'avait fini par croire le blond.

Il repassa alors la liste de ce qu'il avait appris d'autre : ouïe surdéveloppée comparé à de nombreuses espèces de la Fédération, force physique triplée par rapport aux Humains d'après ses calculs, hypersensibilité au chocolat et au sucre qui créent une activité cérébrale trop intense, et une poignée d'autres choses. Ce qui était très peu comparé à tout ce qui pouvait être trouvé sur la physiologie humaine par exemple. Pourtant Jim doutait fortement que le manque de recherches soit la cause de la rareté de ces informations.

Il changea légèrement de position et soupira en s'apercevant que ça n'arrangeait en rien son mal de dos naissant. Plus que cinq jours, songea-t-il en laissant ses yeux repartirent par la fenêtre. A cette pensée son ventre se serra légèrement. Appréhension ou remords, il ne saurait le dire.

Chassant ses pensées moroses, il se leva, rassembla ses quelques affaires et retourna à l'accueil pour poser le livre. La jeune femme le regarda alors surprise, avant de s'étonner à voix basse :

« C'était donc de vous dont ma collègue m'a parlé !

- Pardon ? S'arrêta Jim, la regardant avec étonnement.

- Mes excuses, mais c'est bien vous qui travaillez sur les Vulcains, non ?

- Oui, répondit-il avant de se justifier, essayant de paraître nonchalant pour cacher cette espèce de gêne qui s'était emparé de lui. Même si je dois avouer que c'est plutôt de la pure curiosité.

- Désolée de me mêler de ce qu'il me regarde pas, enchaina-t-elle les yeux brillants. Mais je sais comme c'est dur de trouver des données précises sur les télépathes en Standard. Alors si le sujet vous intéresse réellement je peux vous faire venir un ouvrage ou deux directement de l'Université de Vulcain, ce sont des pures merveilles !

- En tout sincérité, je suis plutôt de genre à apprendre par expérience, dit-il avec un clin d'œil. Je préfère nettement les relations humaines, pardonnez l'expression, mais comprenez… Elles ont toujours beaucoup plus à nous apprendre que le papier. »

La bibliothécaire s'était maintenant penchée légèrement en avant, relevant un regarda chaleureux vers Jim, ayant apparemment compris le sous-entendu. Elle dégagea finalement une mèche de cheveux derrière son oreille et fier de cette réaction le blond allait continuer, s'étant accoudé au guichet et souriant de toutes ses dents. Du coin de l'œil, il vit alors entrer une tête brune bien connue dans la bibliothèque.

Il releva les yeux, juste à temps pour voir le dos de Spock disparaître entre deux étagères. Etrange, pensa-t-il, la bibliothèque n'est pas vraiment l'endroit qu'il fréquente le plus. Il tenta alors de s'éclipser rapidement mais la jeune femme insista timidement de telle sorte qu'il ne put lui refuser quelques échanges de plus. Mais plus les secondes passaient, plus son esprit semblait se désintéresser de la femme face à lui. Le brun avait donc disparu entre les livres depuis quelques minutes lorsqu'il réussit à se détacher du guichet pour passer à son tour entre les étagères.

Au bout d'un léger délai supplémentaire, il finit par repérer le Vulcain à l'extrémité d'un immense couloir tapissé de livres poussiéreux et il s'apprêtait à le rejoindre lorsqu'il s'aperçut qu'il n'était pas seul : une main à la peau joliment caramélisée et aux ongles finement manucurés posée délicatement sur son épaule.

Jim s'arrêta alors en plein milieu de la rangée de livres, jurant entre ses dents parce qu'il n'était pas à portée de voix pour les entendre, mais c'était définitivement un scoop qu'il tenait. Spock et sa mystérieuse inconnue. Mais, lorsqu'il aperçut au loin Nyota sur la pointe des pieds poser ses lèvres sur celles du brun, son cœur s'arrêta. Ou peut-être s'était-il brisé, difficile à dire avec la tempête de sentiments qui s'était levée en lui.

Il n'eut pas le temps de se remettre du choc que la jeune femme arrivait déjà à toute allure dans sa direction. A peine quelques mètres devant lui, elle releva les yeux de ses chaussures et sembla s'apercevoir de la présence de blond pour la première fois. Sans s'arrêter, elle posa un regard humides mais dur sur lui. Et il n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit ni même d'interpréter la moitié des expressions de la brune qu'elle avait déjà filé.

Jim se retrouva alors debout entre deux étagères, tiraillé entre l'envie de suivre Nyota pour tenter de la consoler et celle de rejoindre Spock parce que tout dans son attitude trop neutre indiquait qu'il n'allait pas bien non plus. Son instinct lui criait de suivre la brune mais, chose rare, c'était sa raison qui l'avait cloué sur place. Il aurait toujours l'occasion de recoller les morceaux avec la jeune femme plus tard mais il n'en aurait sûrement jamais d'autres pour franchir les barrières que l'alien bâtissait autour de lui. Et pour enfoncer le clou, la jalousie s'était mêlée au tout, finissant de le cimenter au sol. Jalousie pour qui, il n'aurait su le dire…

Pendant une longue minute, il resta droit comme un piquet et, dans le lourd silence de la bibliothèque, les battements de son cœur étaient la seule chose qui résonnait contre ses tympans à en devenir assourdissants. Puis l'instant passa. Il se retrouva alors seul en proie à ses hésitations, Nyota était partie depuis longtemps et Spock venait de disparaître entre deux autres étagères.

« Et merde ! »

.o0°0o.

Combien de fois depuis le début du mois Jim s'était-il pris à imaginer la texture de l'oreille du Vulcain sous ses dents ? Combien de fois avait-il fantasmé sur les doigts longs et fins de l'alien s'enroulant autour des pièces d'échec, de ses lèvres fines jouant avec les bords de son verre de Whisky ?

Jim leva les yeux sur la pancarte lumineuse qui marquait l'entrée du bar. Son cœur était lourd. Un mois. Le temps était écoulé, il avait perdu son pari. Ce soir, il allait perdre toutes raisons de revoir Spock parce qu'il n'avait pas le cran d'affirmer haut et fort que c'était son ami. Il n'oserait pas affronter la réaction de ses amis de longue date ni celle de Spock s'il venait à apprendre la raison de son soudain intérêt pour lui… Il se sentait coupable et personne de sensé ne pourrait lui trouver d'excuses. Il était en tort, il le savait.

Le pire était qu'il allait devoir vivre avec le fait que ce qu'il avait ressenti pour Spock n'était pas qu'une pulsion, c'était un début. Une tentative à laquelle il allait mettre fin volontairement en entrant dans ce bar.

« Vas-y, bois donc pour noyer ta défaite ! Insista Scott sur leur énième verre. Rien de tel qu'un bon scotch pour oublier. Tu sais quoi ? Bois. C'est ma tournée !

- Hey Jim, enchaîna Sulu en levant son verre. N'oublies pas, deux bouteilles chacun !

- Je ne vous dois rien, railla alors le blond dans une dernière tentative pour échapper au gage. Je n'ai jamais abordé la question avec lui, ce qui ne recoupe pas les termes du pari si mes souvenirs sont bons !

- Non, non, non, tu ne m'auras pa-

- Jim ! Appela alors Noyta à l'autre bout de la table, les coupant en pleine conversation. »

Le blond leva alors les yeux de son verre, tentant de ne pas voir la brune en double alors qu'elle s'approchait. Même imbibé, il comprit que quelque chose n'allait pas avec elle. Elle semblait en colère.

« J'ai besoin de savoir. Est-ce que cette histoire n'était qu'un pari pour toi ?

- Oui, lâcha-t-il avec aplomb, bien qu'un peu trop rapidement. »

Sa gorge était soudainement sèche, parce que c'était un mensonge et il s'était juré qu'il l'emporterait dans sa tombe. Mais il n'eut pas le temps d'ajouter quoi que ce soit qu'Uhura lui colla un crochet du droit avant de partir fulminante, laissant Scott et Sulu sans voix.

« C'était quoi ça ? Protesta le blond en se massant le coin de la mâchoire. »

Les autres haussèrent les épaules, une amie de la brune partit alors à sa suite en courant, bafouillant des excuses au blond. Apparemment personne n'avait vraiment compris ce qui venait de se passer.

La conversation reprit alors joyeusement autour de la table, tous émettant plus ou moins leurs hypothèses quant à la scène qui venait de se passer, mais Jim fut incapable de chasser l'image de Noyta partant dans la nuit noire de sa tête. Quelque chose le mettait mal à l'aise sans qu'il ne sache vraiment pourquoi.

« Oh et puis merde ! »

Il claqua son verre encore plein sur la table et partit à son tour sous les regards étonnés des autres. Il était certain que ce geste allait être mal interprété. Après tout, ses amis proches étaient persuadés qu'il en pinçait encore pour les belles jambes de la brune. Il y avait d'ailleurs toujours une part de vérité dans cette affirmation, il trouvait Noyta superbe, ça n'avait pas changé. Mais le mois passé lui avait fait comprendre qu'il ne ressentait rien de plus pour elle. Non, jamais encore il n'avait désiré quelqu'un aussi complètement que Spock.

Et Uhura aussi s'était laissée séduire par cette élégance alienne et cet esprit brillant.

Jim raccrocha son communicateur. La brune ne lui répondrait apparemment pas. Pourtant il fallait qu'il lui parle, bien qu'il ignore encore quoi lui dire lorsqu'ils se verraient. Peut-être réussirait-il à être honnête. Mais Jim se connaissait trop bien, il continuerait de se trouver des excuses, s'enfonçant dans son propre mensonge jusqu'à ne plus pouvoir en sortir.

Il soupira lourdement en prenant la direction de la chambre étudiante de la brune. Elle n'avait qu'une dizaine de minutes d'avance sur lui donc, avec un peu de chance, si Noyta ne lui répondait toujours pas, peut-être réussirait-il à parler à l'autre fille qui était partie avec elle.

« Comment s'appelait-elle déjà ? Marmonna-t-il en entrant sur le campus. Lauryn ? Non. Méline, ou Mélina peut-être… Non, c'était plutôt quelque chose en ''C'' comme Coline. Christina ou-

- Christine ! S'exclama une femme dans son dos.

- Oh, Christine, je vous cherchez. »

La blonde s'avança jusqu'à lui en silence.

« Noyta n'est pas avec toi ? S'étonna alors Jim.

- Non, elle est montée, répondit-elle en désignant la résidence dans son dos.

- Et pourquoi tu es là, toi, en bas… Surtout pourquoi vous n'êtes pas rentrées chez elle ? »

Christine haussa les épaules puis prit une gorgée d'un cocktail apparemment fort avant de répondre.

« On va le faire, on a été acheté ça juste au coin de la rue puis elle m'a dit qu'elle voulait dire un mot à ce Vulcain… Je doute sérieusement qu'il soit encore réveillé à cette heure, mais soit. Arh ! Comment il s'appelle déjà ?

- Spock.

- Oui c'est ça ! Mais entre nous, plus il est loin de moi mieux je me porte- »

En entendant la blonde, Jim avait senti du plomb lui tomber sur l'estomac. Il était soudainement plus sobre. Il écarta alors Christine de son chemin et se précipita dans la résidence. Elle protesta dans son dos, pestant contre son attitude ingrate, mais il ne l'écoutait plus. Tout ce qu'il entendait c'était les battements lourds de son cœur dans sa poitrine.

Pitié, que Noyta n'est rien dit de stupide !

Jim gravit les escaliers quatre à quatre, s'arrêtant à chaque étage pour scruter le couloir. A chaque nouvelle marche qu'il gravissait, il sentait son appréhension grandir. Il s'en voulait. Et il en voulait aussi un peu à la brune pour ne pas lui avoir laissé le temps de s'expliquer. Et il maudissait maintenant Bones qui l'avait embarqué dans toute cette histoire de pari.

Lorsqu'il déboula hors des escaliers au quatrième étage, il entendit une conversation se taire et vit alors deux têtes se tourner vers lui. Uhura était debout dans le couloir, visiblement en proie à ses émotions, Spock était face à elle, debout à sa porte.

« Jim, salua-t-il d'un ton trop neutre étant donné la situation.

- Comment oses-tu… Commença la brune sur un ton chargé de menaces.

- Non, écoutes-moi Nyota… Juste un minute. S'il te plait, écoutes-moi. Il est évident que j'ai dit des choses que je n'aurais pas dû mais-

- Non, coupa-t-elle en faisant quelques pas dans sa direction. Toi tu m'écoutes !

- Et oui, je n'ai pas été honnête, continua Jim un peu plus fort. Il a des choses sur lesquelles je n'aurais pas dû mentir dans cette histoire et-

- Je crois que tu n'as pas compris que c'est ça le problème avec toi Jim ! C'est que tu mens tout le temps, et tu mens à nouveau ! C'est plus fort que toi. Tu mens comme tu respires, et tu sais quoi ? J'en ai plus qu'assez de te regarder faire danser les gens dans la paume de ta main. Donc démerdes-toi, je ne veux plus rien savoir. J'ai dit ce que j'avais à dire. »

Elle écarta alors Jim de son chemin d'un coup d'épaule avant de disparaître dans la cage d'escalier. Le blond jura intérieurement alors que Spock la regardait partir en silence, son masque impassible toujours au visage. Le brun ramena finalement ses yeux vers Jim avant de retourner dans sa chambre.

« Spock !

- Jim, étant donné l'heure tardive, il serait préférable de ne pas crier pour éviter de déranger les voisins outre mesure.

- Si tant est qu'ils ne soient pas déjà tous réveillés.

- Statistiquement peu probable, mais pas impossible en effet. »

Jim marqua une légère pause avant de se diriger vers la porte du Vulcain.

« Est-ce que tu comptes continuer à éviter la question comme ça encore longtemps ? Soupira-t-il.

- Je ne vois pas à quelle question tu fais allusion en dehors de celle que tu viens de me poser à l'instant.

- Ne joues pas ce jeu-là avec moi, tu sais parfaitement que je te parle de ce qu'il vient de se passer entre Uhura et moi.

- Concernant le sujet de ta confrontation avec Noyta il y a trois minutes et dix-sept secondes ? Elle m'a déjà fourni les renseignements nécessaires à l'appréhension de la situation. J'aimerais maintenant me retirer dans mes quartiers pour méditer. »

Il salua d'un léger mouvement de tête avant de faire un pas en arrière pour fermer la porte. Avant de se rendre compte de ce qu'il faisait, Jim posa un pied dans la porte et appuya tout son corps sur la surface boisée. Méditer… Pas dormir. A cette heure-ci ?!

« Jim… »

Son nom n'avait pas été prononcé plus fort ou sur un ton différent de tous les mots précédents mais le blond sentit un frisson le parcourir sous le poids de la menace implicite. Il venait définitivement de mettre le doigt sur quelque chose. Mais il ne pourrait pas faire grand-chose si le Vulcain décidait de le mettre à la porte.

« Spock, reprit-il aussi calmement que le désespoir qui naissait en lui le permettait. Il faut vraiment qu'on parle.

- C'est ce que nous sommes en train de faire, Jim.

- Ne fais pas semblant de ne pas comprendre. »

Le visage trop neutre du brun était en train de le rendre fou. Mais il venait de sacrifier son amitié avec Noyta, il ne pouvait donc pas laisser filer le brun tant qu'il lui restait encore ne serait-ce qu'une infime chance.

« J'ai plus d'une raison de croire qu'il y a un malentendu. Et j'aimerais autant ne pas avoir à m'expliquer dans le couloir.

- Ce que je conçois parfaitement, cependant je ne désire pas m'entretenir sur le sujet plus longtemps. Je te serai donc gré de retirer ton pied du passage.

- Il va falloir que tu m'y forces, je ne bouge pas d'ici. »

Spock resta silencieux quelques instants, sondant le regard déterminé du blond, puis soupira presque avant de s'effacer pour le faire entrer.

« Jim, bien que cela me peine de devoir l'avouer, j'aimerais autant t'avertir maintenant que je ne suis pas aussi calme que mon attitude le laisse transparaître. Quelques heures de méditation me sont nécessaires afin d'atteindre un stade acceptable de contrôle, alors tâches d'être bref.

- Je t'aime. »

… Ça a le mérite d'être bref.

« Enfin, je crois. »

Et voilà qu'il commençait à s'emmêler. Après tout, ce n'était pas tout à fait ce que Jim avait l'intention de dire en premier lieu, mais ça pouvait être tout aussi efficace que n'importe quel autre discours. Bien que manquant un peu de nuances.

Mais au moment même où cette phrase franchie ses lèvres, Jim s'en voulut. L'alcool l'avait un peu trop désinhibé à son goût. Et son malaise n'était en rien aidé par ce silence grandissant.

« Développes, lâcha finalement le brun.

- Je ne vois pas comment ça pourrait être plus clair, rit mécaniquement le blond. Désolé c'était une mauvaise blague, Nyota a sûrement dit la plus grande part de vérité, alors je m'excuse de t'avoir dérangé. »

Sur ces bonnes paroles, Jim tourna les talons et s'apprêta à sortir. C'était à peu près là que s'arrêtait son courage. Mais lorsqu'il posa la main sur la poignée de porte, il sentit Spock l'attraper par le bras et l'empêcher de partir.

« Ce n'est pas ce à quoi je faisais allusion Jim. »

Le blond soupira, il n'allait apparemment pas pouvoir y couper. Mais c'était étrange, les doigts brûlants de Spock sur son bras, son souffle calme dans son dos et ce silence à la fois confortable et angoissant, c'était nouveau pour Jim. Et puis merde, tout était nouveau pour lui depuis ces trois pauvres mots ! Il n'était d'ailleurs même pas sûr que ''amour'' était le terme qui convenait à ce qu'il ressentait.

Voyant que Spock était toujours silencieux, le blond inspira un grand coup avant de rassembler son courage qui se faisait la malle et de se retourner pour faire face au Vulcain qui ne le lâchait toujours pas. Il put alors constater l'expression de réflexion presque non dissimulée qui se dessinait sur le visage du brun. Inconsciemment, il se lécha les lèvres. Il n'était peut-être pas sûr d'aimer Spock, en revanche, il fut incapable de réprimer la vague de désir qu'il ressentit à l'instant où il réalisa leur proximité physique. Un battement de cil plus tard, le brun le repoussait violemment en arrière comme s'il avait reçu un électrochoc. Jim se rattrapa dos à la porte et, surpris, il releva le regard pour croiser les yeux noirs de Spock. Il ne lui fallut pas plus d'un quart de seconde pour constater que le noir qu'il scrutait n'était pas la couleur habituelle des yeux du Vulcain mais bien le noir typique dû à la dilatation des pupilles.

« La colère a affaibli mes barrières mentales, Jim. Alors, bien qu'il soit difficile pour un Humain de le faire, je vais te demander de contrôler tes pensées. Au moins le temps que nous ayons la conversation à laquelle tu tiens tant. »

Le blond se remit tant bien que mal sur pied. Son cerveau fonctionnait à toute vitesse, essayant de comprendre ce qui venait de se passer exactement. L'idée désagréable que sa vague de luxure se soit déversée sans retenue dans les pensées du brun naissait dans un coin de son esprit alors qu'une autre partie de lui tentait de faire abstraction du fait que Spock l'avait envoyé valsé comme une plume et qu'il était mal à l'aise avec ce sentiment d'impuissance. Ou alors un peu trop à l'aise avec, au contraire… Après tout, n'avait-il jamais rêvé de ses deux mains le maintenant fermement en place alors que leur propriétaire prenait-

« Attends, attends, colère ?! S'étonna Jim après quelques instants, interrompant ce fil de pensées et fronçant légèrement les sourcils. Je pensais que les Vulcains ne ressentaient pas les émotions.

- Ce n'est pas parce que nous n'exprimons aucune émotion que nous ne les ressentons pas Jim. De plus, ma mère est humaine, ce qui me rend plus sujet au tumulte que la plupart de mes pairs. Néanmoins, je n'ai pas éprouvé une telle instabilité depuis treize ans, sept mois, vingt jours et-

- Oui, d'accord, coupa le blond avec un brin d'exaspération. Mais pourquoi la colère ?

- Sans importance. Nous sommes là pour parler de ta confrontation avec Noyta.

- C'est ce que nous faisons, bien au contraire. Pourquoi la colère ? »

Le brun resta silencieux un long moment puis, à l'instant où Jim allait reprendre la parole, Spock lui répondit enfin :

« C'est quelque chose que je ne peux expliquer moi-même. Cette colère est un sentiment qui n'a pas lieu d'être, elle n'est pas logique. Et ce caractère illogique la rend d'autant plus… irritante.

- Pourtant elle est bien là, murmura Jim.

- Affirmatif, confirma le brun. »

Nouveau silence. Mais voyant que Spock ne semblait pas prêt de développer, il rassembla ses quelques pensées encore cohérentes, il tenta de détourner le sujet de la conversation de sa personne un peu plus.

« Et puis-je me permettre de demander quelle est l'origine, bien qu'illogique, de cette colère ?

- Il semblerait que rien ne puisse t'empêcher de poser la question puisque tu viens de le faire à l'instant.

- Ah. Et, la raison, quelle est-elle ?

- Je ne suis néanmoins pas disposé à fournir une explication. »

A chacune de ses réponses, le Vulcain paraissait de plus en plus distant. Plus que reconstruire ses barrières mentales, il semblait se renfermer sur lui-même. Rien que cette idée faisait naître une panique sourde chez Jim, pour preuve sa bouche, sa gorge, ses lèvres étaient sèches et ses battements lourds de son cœur résonnaient dans ses oreilles comme des tambours de guerre en pleine charge.

« Quels évènements t'ont amené à chercher mon amitié ? »

Le blond fut surpris par la question. Il cligna des paupières plusieurs fois pour tenter de chasser le brouillard qui gagnait à nouveau son esprit.

« Noyta ne t'en as pas parlé ? S'étonna-t-il finalement.

- Elle a mentionné un pari m'impliquant.

- C'est tout ?!

- Affirmatif. »

Jim déglutit difficilement. Voilà la partie qu'il voulait et ne voulait pas aborder. Mais il n'y couperait apparemment pas plus longtemps. Il prit une grande inspiration puis soupira.

« C'est-à-dire que je ne sais même pas comment les personnes qui m'ont défié en sont arrivées à cette idée… Enfin, si, je veux dire que je peux très bien imaginer comment l'idée leur est venue, mais je ne sais pas comment- comment ils ont associé ça avec moi… Et- »

Il déglutit difficilement, ne sachant pas vraiment comment commencer ses explications. Mais voilà la conversation qu'il tenait tant à avoir et il était incapable de tenir une phrase cohérente et logique. Il se lécha les lèvres dans l'espoir de les humecter mais rien n'y fit, la gorge était définitivement sèche.

Ce fut à ce moment-là qu'il remarque l'attention avec laquelle Spock avait suivi sa langue. Il s'arrêta alors sur le point de commencer une nouvelle phrase, un sourire naissant sur son visage.

« Embrasse-moi et je te le dirais. »

Le blond savait que c'était stupide, mais il n'avait pas pu empêcher son ton de trahir son excitation pour cacher sa panique, et il devait avouer qu'il s'était attendu à toutes les réactions possibles de la part du Vulcain sauf au fait qu'il se plierait avidement à la demande. Moins d'un battement de cœur plus tard, il était coincé entre la porte et le corps brûlant du brun, leurs souffles se mélangeant dans un ballet chaotique de langues et de dents. C'était violent et trop lent à la fois, c'était intense et sensuel. Il ne put retenir un gémissement lorsqu'il sentit le bassin du brun rouler contre le sien. Et Jim en voulait plus, bien que son cerveau alcoolisé soit incapable d'analyser tout ce qu'il pouvait ressentir à l'instant.

Lorsque Spock lâcha finalement ses lèvres, le blond était à bout de souffle, sa tête n'était pleine que de ce corps brûlant contre le sien, de cette respiration à peine plus calme que la sienne dans son cou. Sa mâchoire lui faisait presque mal et ses lèvres étaient définitivement engourdies mais Jim ne pouvait s'empêcher d'être stupidement heureux.

Peut-être qu'une fois dans sa vie, il serait capable de faire ce qu'il fallait pour garder cette petite bulle de bonheur qui lui chauffait le ventre.

« C'est vrai que les raisons qui m'ont poussées vers toi ne sont pas des plus honnêtes, murmura-t-il calmement. Mais saches que, ça à l'instant, ça n'avait rien d'un mensonge. »

A cette déclaration, Spock émit un léger gémissement qui n'échappa pas à Jim. Le blond fut alors forcé de constater qu'il parlait directement à l'oreille du brun. Putains d'oreilles sexy, pensa-t-il comme si c'était leur faute… Ce qui n'était qu'à moitié faux. Bougeant légèrement la tête, il posa ses lèvres contre l'extrémité pointue de celle-ci à plusieurs reprises, avant de la prendre entre ses dents. A ce geste, il sentit les doigts du Vulcain s'enfoncer dans ses hanches. S'enfoncer douloureusement dans ses hanches.

« Et merde, craqua-t-il, sa voix trahissant au combien il était excité par leur petit jeu. Je ne vais plus pouvoir m'arrêter si ça continue.

- Qui a dit que je te laisserai t'arrêter ? Répliqua le brun d'une voix anormalement rauque. »

Jim prit une inspiration sifflante à cette déclaration, c'en était fini de sa mauvaise conscience et de ses derniers neurones raisonnables.

« C'était toi qui étais sensé être la personne rationnelle ici, réprimanda-t-il avec un petit rire moqueur.

- Affirmatif, mais n'es-tu pas censé être l'humain à qui on enseigne que l'amour est irrationnel ? »

A cette question, Spock n'attendit pas de réponse, se contentant de la noyer en embrassant le cou de Jim, lui tirant un gémissement rauque. Une partie du cerveau du blond était encore en train de se persuader que tout ça n'était qu'un rêve, que c'était trop beau pour être vrai, qu'y croire c'était risquer de se faire plus de mal qu'autre chose. Mais lorsqu'il sentit les deux mains du brun s'enfoncer un peu plus dans ses hanches pour coller leurs deux bassins ensemble, il ne resta plus beaucoup de place pour le doute dans son esprit.

Avec un grognement presque frustré de ne pas pouvoir résister, le blond passa ses bras par-dessus les épaules du Vulcain, se débattit avec son tee-shirt trop longtemps à son goût, avant de finalement le faire passer par-dessus la tête brune. Ce geste lui valut presque un sourire en coin de la part du brun. Son cerveau court-circuita tout simplement. Il ne put que se mordre la lèvre, étouffant un gémissement à la simple vu du torse nu et du sourire Vulcainement provocateur de Spock. Jim ignorait sincèrement sur quels boutons il avait appuyé pour dérégler cet être de raison à ce point, mais il n'allait clairement pas laisser filer une occasion pareille.

« Ok, réussit-il à formuler après quelques instants pour reprendre ses esprits. Il va falloir que tu développes dans un lit parce que là, je n'ai envie que d'une chose et c'est toi. »

Ce n'était pas une question, d'ailleurs, il n'attendait pas de réponse. Il se contenta de repousser la porte avec ses avant-bras, finissant de les coller encore plus qu'ils ne l'étaient avant de réunir leurs lèvres. Jim sentit à peine ses propres mains faire glisser sa veste de ses épaules tant son esprit était tourné vers ce corps qui brûlait presque sa peau, cette langue qui glissait contre la sienne avec assurance, les cheveux de Spock lui léchant le visage dans leur désordre grandissant.

Et ce fut presque à regret qu'il sentit cette chaleur le quitter, la friction qu'elle exerçait contre ses hanches et son ventre partir. Il sentit le souffle humide et presque chaotique du brun contre ses lèvres encore quelques instants, comme si cette séparation lui coûtait à lui aussi. Finalement, Spock prit une courte inspiration avant de déglutir.

« Suis-moi, murmura-t-il sur un ton qui fit frissonner Jim de la tête aux pieds. »

Le brun lui tourna le dos, traversant son petit salon en direction d'une porte de l'autre côté de la pièce. Le blond ne se fit pas prier plus longtemps, il envoya valser ses chaussures, rapidement suivies par son tee-shirt. Ses mains bloquèrent alors sur sa ceinture un instant, ses yeux s'attardant sur le dos du Vulcain qui envoyait le reste de ses vêtements valser, pesant le pour et le contre. Mais il devait avouer qu'il n'était pas sûr que, au rythme où les choses allaient, il aurait longtemps la patience d'attendre ne serait-ce que quelques secondes de plus pour retirer les dernières couches de tissu qui le séparait de ce qu'il voulait réellement.

Jetant presque son pantalon au sol, il finit par entrer dans la chambre. La pièce était plongée dans l'obscurité et, malgré le fait qu'il faisait quelques degrés de trop au-dessus de sa zone de confort, Jim ne put réprimer un frisson. Avant qu'il n'ait le temps d'identifier ce qui l'entourait ou ne serait-ce que de s'habituer à la pénombre, il était étalé dans un chaos de draps aux senteurs épicées, le corps qui se glissait entre ses jambes le maintenant fermant pressé au matelas. Mais étrangement cette pression n'était pas exactement là où il l'aurait voulue, et elle pourrait si bonne si seulement elle descendait de quelques centimètres… Il allait d'ailleurs exprimer le fond de sa pensée lorsque Spock coupa toute protestation à la porte de ses lèvres, les occupant à autre chose qui fit presque oublier à Jim ce qu'il s'apprêtait à dire. Presque.

Le souffle court le blond allait finalement protester mais le brun se redressa sur ses genoux, éliminant toute friction entre eux et manquant de tirer un gémissement de protestation à Jim, les mots mourant sur ses lèvres. Il releva alors les yeux vers la silhouette du Vulcain qui se dessinait sur la porte d'où se déversait la lumière du salon.

Jim se redressa à son tour sur ses coudes, s'apprêtant à encourager le brun à reprendre là où il s'était arrêté sans raisons apparentes, lorsque Spock posa délicatement deux doigts sur les lèvres entrouvertes du blond, coupant à nouveau court à toutes protestations. La douceur du geste était en contraste évident avec tous ce qui l'avait précédé, juste assez pour contraindre Jim au silence.

Après une poignée d'instant à ne sentir que les propres battements de son cœur et son sang pulser lourdement dans tout son corps, le blond ne pouvait plus que concentrer toute son attention sur cette simple parcelle de contact qu'offraient les doigts du brun sur ses lèvres. Inconsciemment, ses yeux se fermèrent. Contrairement à ce à quoi il s'était attendu, ce simple geste lui procurait à lui seul bien plus de plaisir qu'il ne l'aurait fait en temps normal. Quelque chose était là, dans sa tête, il le savait, il le sentait quelque part en lui, là où il ne pouvait pas l'atteindre peu importe combien fois il essayait. Alors il se contenta d'embrasser ces sensations, de s'aligner sur ce contact.

Au-dessus de lui, Spock étouffa un gémissement, le simple son envoyant des étincelles derrière les paupières fermées du blond. La main du brun quitta alors les lèvres de Jim pour glisser le long de son cou puis de sa poitrine nue, continuant lentement sa descente, ne laissant sur son passage qu'une sensation brûlante sur la peau sensible du blond, le forçant à se souvenir de respirer.

S'il avait, à un moment, eu des doutes sur le fait qu'il se sentait confortable avec l'idée de se faire prendre par un homme, Jim devait avouer les doutes avaient été réduits à néant par cette main trop lente et à la fois trop rapide dans sa course vers l'inévitable. Quoi que le Vulcain fussent en train de lui faire, il n'était vraiment pas prêt à le laisser s'arrêter, peu importe ce que cela pouvait impliquer pour la suite.

Il fallut au blond toute la force de sa volonté vacillante pour ouvrir les yeux et se redresser en position assise. Spock le regarda au travers de ses yeux totalement noirs, pupilles dilatée, lèvres entrouvertes, sa main caressant inlassablement le bas-ventre du blond. Tout en lui indiquait qu'ils en étaient au même point de non-retour.

« Lub'… Se contenta de murmurer le blond dans son oreille, détestant déjà comment sa voix trahissait au combien il était désespéré de sentir le Vulcain sur lui, en lui, peu importait. »

Le blond se contenta de planter un suçon dans le cou du brun pour étouffer tout ce qui menaçait de franchir ses lèvres lorsque le brun le prit entièrement en main. Spock gesticula alors quelques instants avant de les basculer tous deux légèrement en arrière pour fouiller dans la table de chevet. Jim ne put retenir un roulement de hanches, frustré un peu plus par chaque second qui s'écoulait sans que le Vulcain ne fasse rien de plus pour arranger la situation, son geste tirant une inspiration sifflante audit Vulcain. Satisfait de son effet, Jim tourna alors son attention sur les oreilles pointues face à lui ce qui lui valut un murmure frustré de la part du brun, sa voix devenue rauque roulant avec fluidité dans sa langue natale.

Etrangement, une nouvelle dose d'impatience que le blond ne s'expliquait pas totalement s'était emparée de lui, parfois engloutit par une colère qu'il s'expliquait encore moins. Mais toutes ses émotions semblaient vues au travers de brouillard de son esprit alcoolisé qui se débattait de plus en plus entre prendre violemment son pied et faire durer ce plaisir qui avait rarement été égalé dans la vie pourtant débauchée de James Tiberius Kirk. Spock décida pour eux deux.

Bientôt Jim sentit deux doigts couverts de lubrifiant se pressaient en lui. Inconsciemment, il accompagna le mouvement du bassin, permettant une intrusion plus profonde que ce à quoi il s'attendait et le laissant haletant. Ce combat pour reprendre sa respiration dura quelques instants alors que tout l'air contenu dans ses poumons semblait en fuir aussitôt entré. Il lui fallut un peu plus longtemps encore pour se stabiliser, mais il ne tarda pas à sentir l'impatience du brun dont les épaules étaient tendues par l'effort que rester immobile lui demandait. Tout ce que le blond savait c'était qu'un battement de cœur plus tard il ne sentait plus que ses ongles plonger dans le dos du Vulcain, ça et le point que les doigts du brun caressaient avec une lenteur qui l'envoya presque planer. Mais la vitesse et la force du contact étaient délibérées et délibérément insuffisantes.

Le blond tenta de réitérer l'expérience, ses hanches se poussant sur les doigts de Spock qui se contenta de les retirer pour en ajouter un troisième, le contact bien plus superficiel cette fois-ci fit gémir Jim de frustration.

« Bientôt… Se contenta de répondre le brun qu'une voix faible, preuve que le contrôle qu'il se forçait à exercer lui coûtait probablement autant qu'à Jim. »

Pour toute réponse, le blond se contenta d'attraper le visage du brun de ses deux mains, avant de l'embrasser chaotiquement. Au point où ils en étaient, ils se contentèrent d'échanger avidement leur air devenu trop rare, mais Jim en avait besoin, il avait désespérément besoin de sentir Spock.

« Maintenant, finit par railler le blond. »

Il appuya sa déclaration d'un regard intense, empêchant les yeux du brun de se dérober. Il sentit leurs lèvres à nouveau réunies mais les doigts du Vulcain ne semblaient toujours pas bouger. Il allait protester contre le fait qu'il n'était pas à ignorer lorsqu'il sentit les doigts le quitter avant d'être remplacés par autre chose. Quelque chose de plus imposant, de plus solide.

Il sentit ses yeux s'écarquiller sous l'effet de la surprise : il n'aurait pas imaginé que le brun puisse être aussi dur que lui en étant à peine touché. Quelque chose en lui sembla vaciller à cette réalisation et, avant même qu'il n'ait le temps de paniquer, Spock le pénétra lentement mais sûrement d'un coup de bassin.

Si ce n'était pas pour les deux mains sur ses hanches qui le maintenaient fermement assis sur le Vulcain, Jim aurait bougé, il aurait fait quelque chose pour que ce membre pulsant entre en lui plus profondément encore, là où il savait que ça ferait du bien, ou alors qu'il sort complètement, là où il n'accompagnerait pas cette sensation de friction que Jim n'était pas sûr de totalement aimer. Pourtant, dès qu'il fut capable de prendre une inspiration correcte pour sa situation, il se trouva à implorer Spock de bouger. Et le Vulcain ne se le fit pas redire.

A chaque nouveau roulement de bassin, Jim se retrouva à lutter pour son équilibre : une main dans les cheveux de Spock alors que l'autre suivait le rythme des va-et-vient sur sa propre verge, ses hanches allant à la rencontre de celles du brun avec avidité. Bientôt il devint impossible pour lui de discerner ses gémissement rauques de ceux du Vulcain, incapable de contrôler ses gestes plus longtemps alors qu'il voyait des étoiles dès que ses paupières se fermaient sous les assauts incessants.

L'orgasme qui suivit fut violent autant dans sa force que dans sa vitesse. Jim se sentit frôler l'inconscience alors que ses yeux roulaient une énième fois derrière sa tête, réalisant à peine que Spock le suivit à quelques coups de bassin près. Et au diable les apparences, dès que le blond reprit suffisamment contrôle de son corps tremblant et hypersensible, il se contenta de s'effondrer sur le matelas, le visage dans un des nombreux oreillers qui se trouvaient là, luttant pour faire entrer suffisamment d'air dans ses poumons.

Après quelques minutes à reprendre son souffle, il ne put finalement que rire de son état pitoyable avant de se tourner à demi pour jeter un œil à Spock. Le Vulcain était toujours là, il n'avait presque pas bougé, semblant pourtant avoir bien moins de difficultés que le blond à retrouver son souffle.

Jim roula alors légèrement sur le côté, avant de tapoter la place qu'il avait laissée vide.

« Tu ferais mieux de t'allonger et de t'installer, parce que ça risque d'être dur pour moi d'aller ailleurs cette nuit. »

Il eut un court silence dont Spock serait capable de donner la durée exacte, puis finalement, le brun se décida à s'allonger de manière à peine plus gracieuse que Jim quelques minutes auparavant avant de commander à l'ordinateur central l'extinction de toutes les lumières de son appartement. Le blond fixa la silhouette allongée à côté de lui quelques instants avant de prendre une grande inspiration.

« Toi et moi, dit-il sur un ton qu'il voulait doux malgré le fait que sa voix était infiniment plus rocailleuse que prévue. Aucun de nous deux ne va nulle part avant qu'on ait fini cette discussion. Demain, matin. »

Spock se contenta d'approuver un signe de tête avant de poser une main dans les cheveux du blond et de les pousser délicatement hors de ses yeux.

« Aussi illogique que cette décision puisse être, je suis en mesure d'attendre. Dors, Jim. »

Même avec les paupières closes et l'esprit ensommeillé, le blond sentit les doigts du brun se poser délicatement sur sa tempe et sous son œil. Le Vulcain prit une courte inspiration, comme par surprise, alors que Jim sentait son corps qui fourmillait encore de toutes ces sensations remplit par autre chose. Un immense océan sembla se déverser en lui, silencieux et frais comme lors d'un jour de beau temps. Il était calme. Ils étaient calmes.

A la limite entre conscience et sommeil, Jim se souvient alors avoir entendu Spock parler d'une voix douce, sur un ton à peine audible pour un humain.

« Te souviens-tu de la question que tu m'avais posé lors de notre première rencontre, celle concernant mon attente dans les couloirs après chaque simulation ? »

Jim ne put ouvrir les yeux, mais il sentit une réponse l'affirmative franchir ses lèvres, parce que oui, il s'en souvenait.

« Je me suis retrouvé dans l'incapacité de fournir une réponse logique à ce moment-là car mes raisons ne le sont pas. C'est une faiblesse que je ne peux corriger. (Il marqua une courte pause.) Sur Vulcain, quittez un test en premier est signe d'échec. Et peu importe combien il est logique de quitter la salle en premier lorsque notre score est le plus élevé sur Terre, je ne peux m'y résoudre. »

Jim n'était pas sûr de comprendre. Mais il était trop fatigué pour demander quelque clarification qu'il soit.

« Maintenant, dors, *******. »

L'esprit engourdi du blond protesta quelques instants en essayant de faire sens de ce dernier mot avant de réaliser que c'était probablement du Vulcain. Mais quel qu'en soit la signification, Jim pouvait sentir son âme buller de bonheur à cette appellation.


Re-bonjour, bonsoir, c'est encore moi (mwhahaha, vous ne l'aviez pas vu venir, avouez !).

J'espère que cette "petite" histoire (de 17 pages word) vous as plu, moi je me suis bien amusée à l'écrire, et j'ai aussi bien pris mon temps pour le faire (mais chuuuut, c'est un secret)... Je suis consciente qu'il reste encore quelques défauts, notamment que j'aurais pu développer un peu plus (comme l'a justement pointé P n°1), mais comme dit précédemment, j'en étais déjà à 17 pages et j'avais bien l'intention que cette fic reste un OS.

Ceci étant dit, cette fic était un coup d'essai pour que je prenne les personnages de Star Trek en main, et je ne compte pas m'arrêter de sitôt :)

Bref, merci d'avoir lu, j'espère que ça vous a plu, et à une prochaine j'espère !

P n°2