Bonjour/bonsoir et bienvenue à toutes et à tous
Voici une nouvelle fic qui j'espère vous plaira. Pour ceux qui suivent mes autres fics, sachez que cette fic supplémentaire n'influera pas sur les délais de parution étant donné que j'avance selon mon inspiration et qu'il est même pour moi plus motivant d'avoir plusieurs choses différentes à écrire dans le même temps.
Je vous souhaite à tous une agréable lecture eeeeeeeeeeeeeettt... C'est parti!
Lorsque le chat vint me voir pour la première fois à Privet Drive, je venais d'avoir dix ans, c'était la mi-août (miaou... coïncidence?). J'étais dans le jardin, et j'arrachais les mauvaises herbes. Il faisait chaud ce jour là, et l'air semblait immobile. Le travail était pénible, mais il valait toujours mieux travailler que de devoir supporter la colère d'oncle Vernon si il voyait le travail incomplet ou pire, mais inenvisageable, pas fait. Heureusement pour moi Dudley n'était pas là ce jour ci car il était allé se baigner dans la piscine de Piers, son meilleur ami. Je pense d'ailleurs que ledit garçon devait apprécier l'expérience: c'est pas tous les jours qu'on peut accueillir un baleineau dans sa piscine!
En tout cas, je devais travailler depuis une bonne heure lorsque je vis, en relevant la tête pour m'éponger le front, qu'un chat s'était installé sur le muret qui formait la limite entre le jardin et la route. Les yeux mi-clos, il se faisait réchauffer par le soleil et j'enviais son flegme et sa tranquillité. Je lui souris puis me remis au travail. Une heure plus tard, tante Pétunia sortit de la maison pour vérifier si le travail avançait. Comme elle ne m'agonit pas de reproches j'eus le courage de lui demander un verre d'eau et, chose rare, elle me fit signe d'entrer et me laissa boire quelques gorgées avant de me renvoyer dans le jardin avec pour consigne de me dépêcher de finir mon travail, me rappelant que son mari rentrait du travail à cinq heures et que j'avais tout intérêt à ce que le jardin soit impeccable à son retour.
Je ressortis donc et m'employai à rassembler les mauvaises herbes desséchées avant de les brûler dans un coin du jardin. La chaleur du feu s'ajoutant à la brûlure du soleil me donnait mal à la tête tout en desséchant mon corps, mais je me retins d'enlever mon tee-shirt : je n'en avais pas le droit. À la place je visualisai ce que ça serait de nager dans la piscine de Piers, évoquant dans mon esprit la fluidité de l'eau et sa fraîcheur, l'imaginant ruisseler sur ma tête, mon dos et mes bras...
J'ouvris brusquement les yeux alors que je ne me souvenais pas de les avoir fermés car je sentais réellement le fluide sur moi. J'étais ruisselant, trempé de la tête au pieds, comme si quelqu'un avait jeté un seau d'eau fraîche sur moi. Passé les premiers instants de pur délice, je m'inquiétais soudainement : Et si tante Pétunia m'avait vu faire apparaître l'eau ? J'avais encore fait quelque chose de bizarre !
Devant moi le feu achevait de se consumer et je fus un peu soulagé de voir que le liquide ne l'avait pas éteint, ç'aurait été dur à dissimuler si tante Pétunia touchait les bouts de bois calcinés, qui auraient gardé l'humidité. À cet instant, comme si penser à elle avait attiré son attention sur moi, elle apparut sur le perron et observa le travail que j'avais effectué. J'espérais qu'elle serait satisfaite mais elle me dit sèchement : « Puisque tu as fini, pourquoi restes tu dehors à bailler aux corneilles ? Dépêche toi de venir m'aider à préparer le repas ! »
Elle rentra dans la maison et je savais que je ne disposais que d'une ou deux minutes avant qu'elle ne s'énerve de ne pas me voir arriver. Après avoir rapidement vérifié que j'étais seul, j'enlevai mon tee shirt et l'essorai promptement dans l'espoir d'en faire partir l'eau. Je le remis et entendis ma tante crier mon nom depuis la cuisine. Je courus vers la maison, remarquant au passage que le chat m'observait toujours et lui fis un petit signe de la main avant de refermer la porte derrière moi.
Lorsque j'entrai dans la cuisine, tante Pétunia me regarda brièvement et vit tout de suite que j'étais mouillé. Furieuse, elle me demanda si j'étais conscient que gaspiller l'eau de la maison pour mon petit confort était retors et mauvais de ma part, et j'eus la bêtise de protester en lui disant que l'eau était apparue toute seule. Aussitôt je vis le dégoût se peindre sur son visage et sa colère ne connut plus de limites. Elle me saisit brusquement le bras et m'enferma dans le placard qui me servait de chambre. J'y restai enfermé jusqu'au lendemain matin et oncle Vernon me gronda à travers la porte. Je dormis mal, tiraillé entre la faim et l'inconfort de mes vêtements humides qui mirent longtemps à sécher, maintenant que le soleil ne les atteignait plus. À l'aube ma tante me réveilla par des coups secs sur la porte du placard et je préparai le petit-déjeuner sans avoir le droit d'y toucher, étant privé de repas, tandis que tante Pétunia mettait la table au salon. Pendant que le café chauffait je regardai dehors et j'eus la surprise de voir le chat de la veille me regarder, assis sur le rebord de la fenêtre, de l'autre côté de la vitre. Dès que ma tante entra dans la cuisine il disparut, mais j'eus le sentiment qu'il n'était pas loin. À ma grande joie j'appris que Dursley ne serait pas là non plus aujourd'hui, il partait au parc d'attraction avec Piers.
Je passais la matinée à nettoyer la maison car des amies de Pétunia devaient passer prendre le thé le lendemain, et je employai donc mon temps à épousseter les objets en cristal, laver le sol... Mais j'avais un réconfort étrange : presque à chaque fois que je passais devant la fenêtre, le chat tigré me regardait et son attention m'était agréable. Néanmoins, je me demandai la raison de sa présence : il était trop bien nourri pour être un chat errant, et sa façon de m'observer était étrange. Une peur me vint : était-ce moi qui faisais encore des choses étranges ? Je n'avais jamais fait apparaître quelque chose de vivant jusqu'à lors mais peut-être que c'était quand même ma faute ?
Malgré mon inquiétude, je n'avais pas le cœur de le chasser alors qu'il me tenait compagnie, et il n'aurait pas à partir tant que les Dursley ne le voyaient pas.
À midi, je réussis à glisser en douce un peu de poisson à l'animal qui le mangea avec délectation avant de retourner se cacher dans le jardin silencieusement. Je passai l'après-midi à repeindre la barrière. Poncer me prit du temps, et 'est avec soulagement que je me saisis du pinceau pour enfin peindre la clôture. J'en étais à la moitié lorsque ma tante vint m'annoncer qu'elle partait faire quelques courses. D'un ton glacial elle me prévint qu'elle reviendrait bien vite et que les voisins me surveilleraient. Je n'avais pas le droit de rentrer dans la maison, qu'elle avait de toute façon fermée à clef. « Et tu n'as pas intérêt à faire quoi que ce soit d'étrange, sinon tu t'en mordras les doigts ! ». Je hochai servilement la tête et elle parti après un dernier regard d'avertissement à mon intention.
Resté seul je m'étirai rapidement puis me remis au travail. Au bout d'une ou deux minutes seulement, le chat apparut à côté de moi et je m'interrompis pour le caresser. « Tu sais, parfois je rêve d'une vie différente, où je pourrais lire sans que Dudley déchire les pages de mon livre, où je ne courrais que si j'en avais envie et où j'aurai une chambre pour moi... » Je secouai la tête « Tu ne me comprends peut-être pas, le chat, mais au moins tu m'écoutes... »
En soupirant je repris mon pinceau et poursuivis mon ouvrage. Le chat me regardait d'un air compréhensif et ne me lâcha (chat...) pas des yeux tandis que je finissais mon travail de peinture. Je lavais les pinceaux après les avoir essuyés au maximum sur ma chemise lorsque tante Pétunia rentra. D'un regard dédaigneux elle engloba la barrière repeinte, les pinceaux propres et ma chemise souillée et pinça les lèvres d'un air désapprobateur. Elle lâcha un : « Ça ira comme ça je suppose » et me fit rentrer dans la maison pour l'aider à ranger ses courses.
Le lendemain ma bonne fortune prit fin. Mon cousin était à la maison car son ami partait passer la semaine en Espagne et tante Pétunia avait refusé de se séparer de son Dudlichounet pour une semaine entière. J'effectuai donc mes tâches ménagères du matin comme à l'accoutumée, mais l'après-midi je reçus l'ordre de sortir me promener avec Dudley pendant que tante Pétunia recevait ses amies. J'avais pour consigne de ne pas revenir avant la nuit tombée pour ne surtout pas croiser les amies de ma tante. À vrai dire, je ne m'estimais pas si mal loti que ça : mon cousin allait devoir goûter avec ces mégères et je lui souhaitais bien du plaisir ! Non, le problème venait plutôt du fait que les « promenades » avec Dudley se résumaient à lui allant chercher ses copains, des petites brutes du quartier tandis que j'en profitais pour m'enfuir, puis ils se lançaient tous ensemble à ma poursuite, en un jeu appelé « la chasse au Harry », dont le but final était de me tabasser. Ainsi, dès que nous fûmes hors de vue de la maison, je voulus prendre la fuite mais Dudley me retint par la manche « Oh, non, pas tout de suite sale monstre ! On va d'abord aller chercher mes copains, pas vrai ? » Sachant que je n'avais aucune chance de lui résister sur le plan physique, je préférai simuler la soumission de sorte à ce qu'il relâche son attention. En effet, si je parvenais à me dégager avant qu'il n'aie pu rameuter deux ou trois de ses amis, j'avais bon espoir de pouvoir courir assez vite pour les semer et trouver une cachette avant que la bande ne soit au complet. Je suivis donc le baleineau qui n'avait pas lâché ma manche jusqu'au perron de la maison d'un de ses congénères. Je devais attendre qu'il me lâche pour me mettre à courir car si j'abîmais mon tee-shirt en me dégageant, ma tante me le ferait payer, et si je l'abandonnais sur place je ne le reverrais plus jamais en conséquence de quoi la colère de Pétunia serait encore pire. Lorsque mon cousin leva la main pour sonner, j'eus la déception de le voir employer sa main libre au lieu de me lâcher, néanmoins je remarquai que la pression sur ma chemise s'était un peu relâchée. Son ami, une espèce de porcelet grossier semblant viser à être aussi gros que Dudley (imité, jamais égalé) apparut sur le seuil. Et là, ô bénédiction, ils échangèrent une poignée de main adipeuse qui eut pour effet de faire lâcher le tissu de ma chemise à mon cousin, et comme son ami retournait à l'intérieur se chausser je partis en flèche, évitant sans mal le bras tendu de mon cousin qui cherchait à me rattraper. Je tournai au coin de la rue mais j'avais hélas oublié que le deuxième ami de Dudley habitait à côté, et mon cousin eu tôt fait de le lancer à ma poursuite. Ce n'aurait pas été un problème si il avait eu la corpulence de mes deux persécuteurs précédents mais celui là était un sportif qui faisait du basket. J'avais plus d'endurance que lui, mais il était aussi rapide que moi. Ma seule chance était de disparaître avant qu'il ne finisse de nouer ses chaussures. Malheureusement, la route était droite devant moi, sans chemin parallèle qui m'aurait permis de disparaître.
Je courrais comme un dératé au milieu de la rue, espérant attendre son extrémité avant que mes poursuivants ne soient complètement prêts à se lancer à ma poursuite, mais ils commencèrent à courir alors que j'étais à une dizaine de mètres de l'angle. C'est à ce moment là que le chat tigré des autres jours apparut à mes côtés, puis me dépassa comme si il voulait que je le suive. C'est ce que je fis en désespoir de cause et nous tournâmes ensemble à droite pour nous retrouver dans la rue suivante où les maisons étaient plus collées et hautes que dans Privet Drive proprement dit. Je regrettais d'avoir suivi le chat car je savais qu'à l'opposé s'étendaient des champs et une forêt dans laquelle j'aurai pu me cacher, mais il était trop tard pour faire demi-tour, et je n'aurai sans doute pas eu de toute façon le temps de gagner le bois.
Comme j'entendais mes poursuivants prêts à passer le coin de la rue à leur tour sans que la moindre cachette s'offre à moi, je vis le chat s'arrêter et je fis de même par instinct. Je regardai ce qu'il y avait devant lui pour justifier cet arrêt et je compris tout de suite : Nous étions à la jonction de deux maisons et il y avait entre elles un interstice d'une trentaine de centimètres de large, juste assez pour que je m'y glisse. Sans plus réfléchir, je me mis de profil et avançai à la suite du chat qui avait déjà pénétré à l'intérieur de l'orifice Je venais de disparaître dans le minuscule couloir lorsque j'entendis mes poursuivants tourner au coin de la rue puis s'arrêter, incrédules : la rue était trop longue pour que je l'aie parcourue si vite, et même eux étaient capables de s'en rendre compte.
Néanmoins, après un temps d'arrêt ils se remirent en route au petit trot, sans doute attentifs au moindre mouvement. Ils ne parlaient pas non plus, espérant qu'un bruit me trahirait. Pendant ce temps je poursuivais ma progression dans l'espace entre les deux maisons, essayant de faire le moins de bruit possible et de ne pas trop salir mes vêtements. Le sol était couvert d'herbes folles et de petits cailloux et les murs étaient anciens, faits de terre et lézardés. Devant moi le chat tigré avançait silencieusement, tournant la tête de temps en temps pour vérifier que je le suivais. J'arrivai à la fin du couloir lorsque j'entendis Dudley et ses amis se rapprocher dangereusement. Un regard entre les maisons et ils me verraient, et même si les deux baleines ne pourraient pas se glisser dans l'interstice, le troisième en était probablement capable. Il fallait que je sorte d'ici, et vite, pour ne pas être pris au piège. Avec horreur je constatai alors qu'un grillage bloquait le passage vers la sortie et je me demandais quoi faire, affolé, lorsque un miaulement discret attira mon attention sur le chat. Il se trouvait de l'autre côté de la grille et je remarquai alors le trou à la base de celle-ci. Sans plus penser à la prudence, je me précipitai tant bien que mal dans l'ouverture, priant pour que mes vêtements ne restent pas accrochés, et j'étais encore allongé lorsque Dudley et compagnie passèrent devant le couloir. Je m'immobilisai instantanément, espérant que les herbes hautes et l'obscurité suffiraient à me dissimuler à leurs yeux éblouis par le soleil. Effectivement, il finirent par dépasser l'ouverture et je me remis lentement à ramper.
Craignant qu'ils ne finissent par faire demi-tour, je fus heureux d'arriver au bout du couloir. Je me retrouvai dans un jardin en friche, rempli d'herbes folles et enserré par les maisons. Il y avait d'abord le mur de la bâtisse qui était à ma gauche dans le passage qui se poursuivait jusqu'à joindre le mur de la maison qui me faisait face, puis une autre à droite et enfin, pour fermer le carré, la maison dont j'avais longé le mur par la droite. Toutes ces constructions semblaient n'avoir aucune issue donnant sur le jardinet, même pas une fenêtre, mis à part la maison à coté de moi à droite. En m'avançant un peu, je vis qu'elle était dans un état de délabrement avancé, et de longues fissures parcouraient sa façade. Toutes les fenêtres que je vis étaient barricadées, ainsi que la porte qui donnait sur le jardin. Elle était à l'origine protégée par un auvent des intempéries, et sûrement une plante grimpante avait été enroulée autour des piliers qui soutenaient l'auvent, mais à présent c'était le mur entier qui croulait sous l'assaut d'une vigne sauvage. Je distinguait aussi en allant voir la vieille porte des dalles de pierres enfouies sous les broussailles. Il avait dû y avoir une jolie terrasse ici. Au centre du jardin se trouvait un pommier rabougri à la base enfouie sous les herbes hautes. L'ensemble aurait pu sembler repoussant à un autre enfant, et sans doute une mère aurait mis en garde son fils contre les serpents qui pouvaient se dissimuler la-dessous, mais je n'avais pas de mère et je doutais fort que mes poursuivants ne me trouvent ici, aussi je décidai de rester.
À vrai dire, l'endroit me plaisait. Personne ne pouvait me voir à moins de suivre le même chemin que moi ou de posséder des ailes comme un oiseau. Je disposais d'ombre grâce au pommier et à l'auvent, et je pourrais me nourrir des quelques pommes rabougrîtes de l'arbre si la faim me prenait. J'avais mangé bien plus mal chez les Dursley. En faisant le tour du jardin je découvris aussi, comme je l'avais espéré, un vieux robinet un peu rouillé dépassant du mur qui, lorsque je l'ouvris, laissa échapper un maigre filet d'eau tiède mais potable. Prévoyant de passer l'après-midi sur place, j'entrepris de dégager le sol sous l'auvent du surplus d'herbes et d'orties, préférant y étaler quelques herbes sèches pour pouvoir m'installer confortablement. J'allai ensuite cueillir quelques pommes et faillis trébucher sur un fragment de poterie qui avait dû être un pot de fleurs autrefois, mais qui me servirait désormais de verre, une fois rincé puis rempli d'eau.
Pendant tout le temps que je m'organisai, le chat m'observait avec attention, pelotonné au soleil sur une pierre dépassant des broussailles. Je me restaurai et bus avant d'examiner plus attentivement la bâtisse pour voir si je pouvais y entrer. Après avoir vérifié chaque ouverture, je dus me rendre à l'évidence : les planches condamnaient très efficacement porte et fenêtres, et je ne pourrai pas entrer à moins d'avoir des outils. Qu'à cela ne tienne, je me contenterais du jardin.
Je retournai m'asseoir et le chat vint près de moi. Je restai tranquillement là un moment, et sans trop savoir pourquoi je me mis à parler du chat d'un peu tout, mon quotidien, ma famille, les choses bizarres que je faisais parfois et qui rendaient si furieux tante Pétunia et oncle Vernon. Je rêvais d'un jour où je n'aurais plus à fuir Dudley, mais où je pourrais rendre coup sur coup. Le chat se leva au bout d'un petit moment pour commencer à fureter dans le jardin, mais j'avais l'impression qu'il restait attentif à moi. Il était vraiment étrange ce chat, à rester avec moi comme ça, alors qu'il ne semblait pas domestique, malgré sa fourrure en bon état et sa bonne santé évidente. C'était un félin tigré, mais qui avait un étrange motif autour des yeux, un peu comme des lunettes. C'était amusant.
L'après-midi passa bien trop vite à mon goût, et je finis par regagner la maison pour m'éviter une nouvelle punition. J'avais l'habitude de rentrer le plus tard possible, mais juste avant la limite qui m'aurait valu un châtiment. Pourtant, ce soir là, je n'avais pas vu venir à ce qui m'attendait. J'avais tout juste franchi le seuil de la maison que l'oncle Vernon me fondit dessus comme un faucon (grassouillet, même franchement gras et pas gra-cieux), et, m'empoignant le col sans ménagement se mit à me secouer dans tous les sens. « Tu as encore enfreint les règles, petit saligaud ! On a dit pas de trucs bizarres ! Comment se fait il que tu recommences encore ? Il n'y a pas deux jours depuis la dernière fois et tu récidives déjà !». Je ne comprenait pas de quoi il s'agissait et je balotais sans résistance entre ses bras. « Tu ne réponds pas, hein ? Tu n'oses pas admettre tes torts ? » Je lui dit que je ne comprenais pas ce dont il parlait, mais ça ne fit que redoubler sa fureur. « Tu ne comprends pas hein ? Dudley m'a raconté que tu t'es évaporé au beau milieu d'une rue sans issue à proximité ! Comment tu explique ça, hein ? ». Je compris soudainement ce qu'il s'était passé. Frustré de ne pas comprendre où j'étais, mon cousin était rentré chez lui et avait raconté à ses parents que j'avais disparu comme par magie, sans doute en enjolivant l'histoire. À présent, deux choix s'offraient à moi : révéler ma cachette ou subir une nouvelle punition. Je ne voulais pas que mon nouveau refuge secret ne me devienne inaccessible, mais je redoutais ce qu'on me ferait sinon. Néanmoins, le temps que je réfléchisse à ça mon silence convainquit mon oncle que je n'avais pas d'explication. Me tordant violemment le bras dans le dos, il me jeta dans le mon placard avec tant de force que mon nez heurta le mur et se mit à saigner.
Je passai cette fois ci deux jours entiers dans mon placard sans manger ni boire, et j'eus le temps de me faire la réflexion que peut-être que le comportement du chat était dû à moi, que c'était encore un truc bizarre... Auquel cas je méritais ma punition. Je finis par sortir et je constatai avec plaisir que le félin n'était pas parti.
Je finis l'été en remplissant sagement les tâches qui m'échouaient, sans jamais protester, tout en me débrouillant chaque jour pour récupérer en douce un peu de nourriture pour le chat. Il était devenu comme un confident et chaque fois que je pouvais je m'évadais de la maison pour rejoindre le jardin abandonné. Là bas je m'acharnais à débroussailler peu à peu le terrain, plantant quelques graines de fleurs prises sur celles de tante Pétunia. Je trouvais apaisant de travailler pour moi, peu à peu, sans contraintes, même si je n'éprouvais pas vraiment une réelle passion pour le jardinage. Certains jours, je m'essayais aussi à l'escalade, d'abord sur le pommier puis un peu aussi sur la façade de la maison en ruine, glissant mes doigts dans les lézardes, m'appuyant sur les planches. Je n'allais pas bien haut, mais j'aimais la sensation de ne pas rester au sol. Je rêvais de voler. Parfois, lorsque j'étais perché sur les plus hautes branches du pommier le chat miaulait d'un air étonnamment désapprobateur. Celui-ci restait d'ailleurs soigneusement au sol la première fois que j'avais escaladé le pommier, il avait essayé de me suivre, mais était resté cramponné avec ses griffes à mi-tronc, miaulant désespéramment, et j'avais dû le décrocher avant de le déposer au sol. C'est d 'ailleurs à cette occasion que je m'aperçus qu'il était assez vieux. À première vue, je l'aurai cru jeune, mais sa forme m'avait trompé. Ses muscles n'avaient pas la vigueur des jeunes chats de Mrs Figg, la dame qui me gardait une fois par an pour l'anniversaire de Dudley. C'était une vieille femme un peu folle, mais très gentille, qui vivait avec des dizaines de chat pour seule compagnie et me servait des gâteaux desséchés. Je n'aimais pas aller chez elle, car elle me forçait toujours à regarder la photo de tous ses chats, mais je la savais pleine de bonnes intentions.
Finalement l'été s'acheva et pour l'une des premières fois de ma vie, sans doute, je regrettai que la rentrée vienne si vite, car je devais renoncer à me rendre si souvent dans mon sanctuaire. Néanmoins, je repris le chemin des cours, déjà pressé que la journée finisse avant de retrouver le chat que je n'avais pas aperçu le matin. J'attendis une semaine, mais le chat ne revint pas. J'allai même jusqu'à demander à Mrs Figg si elle ne l'avait pas vu mais elle répondit, surprise, par la négative. J'étais à nouveau seul.
Voilà pour ce premier chapitre, j'espère que vous avez rigolé comme moi à l'idée d'une McGonagall cramponnée à l'arbre, toutes griffes dehors...
Je ne pense pas que cette fic sera trop guimauve, même si elle le sera sans doute inévitablement dans certains passages...
N'hésitez pas à me laisser des reviews pour me faire part de vôtre avis sur la fic, de vos supputations...
à bientôt, merci de vôtre attention!
signé:KLS (Kuro La Splendide)
