Disclaimer — Rien n'est à moi, que ce soit les persos de Sherlock ou les paroles de la chanson dans le texte.

Avertissement — Ceux qui n'aiment pas une ambiance sombre et torturée, s'abstenir. Et également ceux qui n'apprécient pas une histoire de sentiments (plus que de l'amitié) entre les hommes. Sherlock et John risquent d'être OOC.

Note de l'auteur — La chanson citée dans cette fic est "Hurricane" du groupe "30 seconds to Mars". Je l'écoutais en écrivant une fic du Doctor Who, puis j'ai été prise d'une soudaine inspiration pour Sherlock. Je sais qu'une "fic à chanson" est interdite sur fanfiction net, mais enfin… (je ne vois pas pourquoi, d'ailleurs, du moment qu'on donne le nom de l'artiste) Donc je vous conseille fortement d'aller écouter la chanson en question (sur YouTube ou autre) avant de lire cette fic, ou mieux, de la passer en boucle tout en lisant, sinon l'histoire risque d'être fade et inintéressante. Les paroles sont en italiques.

Rating — T pour la violence. Et tout le monde garde ses vêtements. (Comme le dit si bien Caidy-Chan)


In Hell's Edge


«Nous abandonnons la poursuite.»

«Etes-vous devenu fou, Lestrade? Vous allez laisser s'échapper un malade qui a assassiné cinq personnes!»

«John, savez-vous comment on surnomme le secteur dans lequel Redfern vient de pénétrer? Hell's Edge. C'est un zone du non droit, où les pires criminels et psychopathes ont élu domicile. Aucun policier sain d'esprit ne s'y risquerait alors que le soir tombe.»

«Eh bien moi, je ne suis pas un flic.»

«Ne faites pas ça, John! Revenez! …Et merde!»

«Nous n'aurions jamais dû le mêler à cette affaire. On dirait vraiment qu'il cherche à se faire tuer.»

«Non, Donovan. Pour cela il faudrait qu'il soit en vie. Or il ne l'est pas. Plus depuis la chute de Sherlock du haut du St Bart.»

«Pourtant le tar… enfin, son nom a été blanchi.»

«Réhabiliter un mort n'a jamais suffi à le faire revivre.»

...

...

...

No matter how many times that you told me you wanted to leave

Tant de fois il a tenté, sans cesse il a essayé. D'oublier, de réfréner, et même de fuir… en vain. Ce sentiment monstrueux qui l'agrippe par les entrailles et ne lui laisse aucun répit, ce maelström empoisonné qu'on nomme la colère.

No matter how many breaths that you took, you still couldn't breathe

Une colère qui l'étouffe et le dévaste de l'intérieur, faute de pouvoir sortir. Car celui qui doit en être l'objet n'est plus de ce monde. Le génie criminel s'est suicidé, emportant dans son trépas Sherlock. SHERLOCK… Rien que de penser à son nom l'empêche de respirer. Cela lui fait trop mal.

No matter how many nights that you'd lie wide awake to the sound of the poison rain.

Alors John erre dans les sombres ruelles de Hell's Edge. Froide est la pluie cinglant son visage, glacé est le pistolet serré entre ses mains, gelé est son coeur battant pourtant à tout rompre… tandis qu'il chasse, tandis qu'il traque, non pas un tueur du nom de Redfern, mais une proie sur qui déverser sa rage d'avoir perdu Sherlock.

Où va-t-il ainsi?

Where did you go?

Aveuglée de peine, son âme hurle après la mort de son ami et n'entend pas… Le cri d'une autre qui réclame vengeance, souffrant autant que lui, sinon plus…

Where did you go?

…De la fin de celui qu'il a idolâtré. C'est Moran qui pleure Moriarty, à sa façon brutale. De la fenêtre d'un immeuble désaffecté il attend, son fusil de précision à portée de main…

Where did you go…

…D'avoir dans sa ligne de mire le seul qui a compté aux yeux du détective haï. Suivant ses ordres Redfern l'a attiré dans cet enfer, loin de la surveillance de Mycroft, qui en secret protège tout ce qui reste de son frère.

As days go by…

Le voilà qui passe, si vulnérable dans l'obscurité. Moran épaule son arme et ajuste le viseur à infrarouge. Il hésite… la tête ou le coeur?

…The night's on fire.

Ce sera le coeur. En l'arrêtant d'une balle il portera un coup fatal à Sherlock, qui n'est plus là pour le recevoir. Son doigt se rapproche de la détente, lentement, sûrement…

PAN!

Tell me would you kill to save a life?

La douleur qui lui lancine le dos est presque atténuée, tellement qu'il est surpris. Son fusil roule sur le sol, tandis qu'il se retourne pour découvrir…

Tell me would you kill to prove you're right?

…Un homme de haute stature, pâle silhouette illuminant les ténèbres. Les yeux de Moran s'agrandissent, il le reconnait malgré ses vêtements sales et ses cheveux noirs emmêlés.

Un revenant de l'au-delà.

Crash, crash

«Sherlock…»

«Saluez Moriarty de ma part.»

Burn, let it all burn

Et il tire à nouveau, envoyant Moran rejoindre son boss adoré. Car s'il a toujours été du côté des anges, jamais il n'a prétendu en être un.

This Hurricane's chasing us all underground.

Piétinant le sang qui se répand, il ramasse les lunettes à vision nocturne qui traînent à terre. Curieux de connaître la cible du mort, il regarde… avant de se pétrifier.

Oh non. C'est John… JOHN!

Ne matter how many deaths that I die, I will never forget

L'instant d'après il déboule les escaliers en sautant les marches, au risque de se casser le cou. Ce n'est pas pour rien si on appelle cet endroit Hell's Edge. Ne peuvent survivre ici la droiture, la bonté, l'innocence… tout ce qu'incarne John. S'il reste, il se fera avaler par le Mal qui y règne en maître.

No matter how many lives that I live, I will never regret

Dehors l'air pue le crime et le désespoir, dans un morne silence uniquement interrompu par la pluie battante. A laquelle vient s'ajouter le bruit de pas de Sherlock qui court et court encore… sentant converger vers John l'hostilité des êtres plus démons qu'humains, qui n'ont pas besoin de raison pour tuer.

There is a fire inside of this heart and a riot about to explode into flames.

Il faut qu'il se dépêche. Il n'a pas feint la mort pour perdre maintenant le seul qui a su atteindre son coeur. A quoi bon de revenir à la vie, s'il doit la vivre sans celui qui est la part de l'humanité en lui? Non, il ne supportera pas qu'il arrive quoi que ce soit à…

«John!»

Where is your god?

L'appel est déformé par le rideau humide, qui érode la voix, au point de la rendre méconnaissable…

Where is your god?

Cela ne fait qu'alarmer l'ancien soldat qui enlève le cran de sûreté de son pistolet…

Where is your god…

…Avant de pivoter d'un coup sec pour braquer l'arme sur la personne qui arrive derrière lui.

...


Note de l'auteur — C'est court, je sais. Suite et fin bientôt... Enfin, aussi vite que je peux.