Salut tout le monde ! Je vous ai manqué ? Allez, avouez-le, votre monde s'écroulait sans mes chapitres, j'ai pas raison ? :okjesors:

Bon, d'abord, je tiens à m'excuser pour Ravages. Oui, je sais, j'aurais dû poster de nouveaux chapitres depuis bien longtemps mais il se trouve que je suis en panne totale d'inspiration et c'est difficile de la retrouver. Je fais de mon mieux, j'essaye d'écrire quelques lignes de temps en temps mais pour l'instant rien de très productif. D'autant plus que c'est assez difficile avec le... devoir d'exactitude historique je dirais. Mais bref, j'vais pas me confondre en excuses pendant dix minutes, il y a plus juteux.

Donc, oui oui, ceci est bien une nouvelle fiction ! Enfin, fiction, reste à voir si je me dirigerais plus vers un OS ou non, tout dépendra de mon imagination. Je pensais un peu me la jouer "ouais, j'vais écrire tous les chapitres comme ça pas de risque que je les plante en court de chemin" mais pour cette fois, j'ai bien l'intention de compter sur vous pour me donner quelques idées. Pour la petite histoire, cette idée de fiction m'est venue en jouant aux sims. J'avoue que je m'éclate à faire du FLight dedans et m'est venue l'idée de les faire gamines et voisines. Du coup je me suis totalement inspirée de cet univers là, comprenant leur famille respective, la structure du quartier et les maisons, leurs décorations. Bref, c'est les sims mais sur papier et en mieux !

J'espère que ça va vous plaire et n'hésitez pas à me laisser une critique à la fin, avec des idées de suite si vous en avez :)


La mine de son crayon grattait sur le papier blanc qui commençait à se remplir d'une belle écriture, révélant que son propriétaire était une personne raffinée et qui s'attachait aux détails. Le rythme était régulier, comme si les idées de la personne coulaient tranquillement vers son poignet qui effectuait des mouvements souples et rapides. Le sujet de ce devoir inspirait Claire et puisqu'elle avait apprit tout le cours sur ce thème, c'était d'une simplicité enfantine. Cependant, il y avait bien une chose qui venait perturber sa tranquillité et l'afflux de ses connaissances : un bruit de fond. Plus précisément, un bruit de musique, le genre de « boum boum » insupportable et en aucun cas harmonieux que l'on peut entendre en passant à côté d'une boîte de nuit ou d'une maison en pleine fête. Ce dernier cas se déroulait à seulement quelques mètres de là où Claire se trouvait. Dans la maison d'en face. La maison que Claire détestait le plus au monde, ou plutôt la jeune fille qui y habitait.

N'y tenant plus, elle jeta son crayon qui rebondit sur le mur en face d'elle et se leva tout aussi rapidement pour se diriger hors de la chambre. Dévalant les escaliers d'une démarche qui faisait savoir que la jeune fille était furieuse, elle attrapa le téléphone fixe une fois arrivée dans le salon et composa un numéro qui, à force, elle connaissait par cœur. Elle écouta la tonalité pendant quelques secondes avant que la personne à l'autre bout du fil décroche. Il fallait qu'elle réussisse cette fois-ci.

« - Commissariat de police de Bodhum, que puis-je pour vous ?

- Bonsoir, c'est encore moi, Claire Farron. J'ai toujours le même problème.

- Ah oui, vous… déclara l'agent de police d'une voix lasse.

- S'il vous plaît ne prenez pas ce ton là. Il y a encore une fête qui dépasse carrément les lois de voisinage, cela devient insupportable.

- Écoutez mademoiselle, nous nous sommes déjà déplacés et il n'y avait rien chez vos voisins, je pense que vous manquez de sommeil.

- Évidemment que je manque de sommeil ! Il y a une fête presque tous les soirs dans cette maison d'imbéciles ! Attendez, je vais aller devant la maison et vous entendrez la musique tout comme moi. »

Elle n'entendit pas l'homme répliquer puisqu'elle tendit le bras devant elle tout en quittant la maison afin que son interlocuteur puisse voir qu'il y avait réellement un problème. Passée la porte, le froid entreprit immédiatement de la faire frissonner mais elle s'en fichait. Dépassant son porche, elle arriva sur le trottoir et s'arrêta au bord, faisant face à la grande maison qui se tenait devant elle et d'où s'échappait ces basses incessantes. Les lumières étaient allumées, projetant des flashs comme dans une boîte de nuit, le tout avec le « boum boum » incessant de la musique, où quelques paroles se distinguaient à présent parmi tous ces instruments qui s'entrechoquaient.

Les bras toujours tendus, elle resta dans cette position quelques secondes, de façon à ce que l'agent puissent bien entendre ce qu'il se déroulait dans la maison voisine et rapprocha le combiné de son oreille.

« - A présent, pourquoi je manque de sommeil à votre avis ? lâcha-t-elle avec ironie.

- Très bien, très bien concéda le policier en soupirant. Je vais m'y rendre avec mon collègue. Néanmoins, si je trouve encore une maison nickel, vous allez avoir des ennuis mademoiselle.

- Bien sûr marmonna-t-elle avant de raccrocher. »

Inutile de lui donner son adresse, à force de les appeler ils avaient finis par le retenir. Elle baissa le bras, le laissa le long de son corps et fixa la demeure qui lui faisait face. C'était vraiment étrange. Elle ne rêvait pas, il y avait bien une fête : alors pourquoi à chaque fois qu'elle contactait la police, une fois sur place ces derniers ne trouvaient qu'une maison calme ? A croire qu'elle était sur écoute. Mais… C'était peut-être le cas ! Fronçant les sourcils, elle commença à faire les cent pas sur le trottoir, les bras croisés. Visiblement, dés qu'elle appelait les forces de l'ordre, les fêtards étaient au courant. Et la question du comment se posait. Avait-elle une sorte de micro sur elle et se retrouvait surveillé toute la soirée ? Non non, cela n'était possible que dans les séries débiles que regardait sa sœur. Sa sœur… Elle se trouvait à cette fête, bien que Claire lui avait interdit d'y aller. Elle lui interdisait tout le temps mais malheureusement pour elle, sa meilleure amie y était toujours conviée et elle ne pouvait décemment pas rater une occasion de la voir. A croire qu'elle ne pouvait pas passer un week end sans elle. Mais c'est là qu'elle commençait à se questionner. Et si c'était sa sœur qui faisait office d'espion à cette fête apparemment géniale ? C'était la seule à avoir contact avec elle parmi les invités qu'il y avait. D'une quelconque façon, elle devait être au courant à chaque fois qu'elle prenait le téléphone. D'une quelconque façon, c'était de sa faute si elle ne pouvait pas mettre fin à ces soirées incessantes. C'était tout à fait son genre. Bordel de merde.

Sans réfléchir plus longtemps, ni en imaginant les conséquences de ses actes, elle se dirigea vers la maison voisine d'une démarche furibonde, les poings serrés. Aveuglée à plusieurs intervalles par les flashs et la lumière, elle ne ralenti pas sa course pour autant et arriva devant la porte en un temps record. Elle ne frappa pas, elle savait que c'était strictement inutile vu le bruit qu'il y avait et ouvrit l'obstacle violemment, pénétrant dans la bâtisse.

Il faisait affreusement chaud à l'intérieur malgré les températures basses dehors. La musique était assourdissante, à en faire grimacer l'étudiante, et le sol était recouvert de gobelets, de serviettes en papier, de nourriture et tout ce qui s'en suivait. Un certain nombre de personne se trémoussaient un peu partout sur la musique, des verres à la main, des assiettes. Il y avait une odeur de fumée et d'alcool qui semblait imprégner les murs. Une véritable fête d'étudiante.

Après avoir marqué un temps d'arrêt pour observer son environnement, la jeune blonde se faufila parmi la foule, n'hésitant pas à pousser les personnes qui lui barraient la route. Ces derniers, mécontents et pour la plupart ivres, l'insultèrent mais elle n'y prêta pas attention, une chance pour eux. Ils auraient pu finir à l'hôpital pour ça. Regardant partout autour d'elle, elle finit par repérer une tignasse blonde aux étranges reflets roses, tout comme elle, et se dirigea vers cette cible. Lui faisant dos, elle discutait avec un grand blondinet que l'étudiante reconnut directement, malheureusement. Sa colère monta en flèche et elle attrapa sa sœur cadette par le bras qui, surprise, se retourna instantanément. Lorsqu'elle découvrit le visage de sa sœur, son propre visage se décomposa, perdant son sourire et ses couleurs. Elle déglutit lentement, se préparant à l'orage qu'elle allait devoir subir. Elle s'y était préparée mais ne s'attendait pas à ce que ce soit ce soir là, elle pensait qu'elle aurait plus de temps.

« - Alors comme ça tu as décidé de prendre le rôle de Judas ? Me poignarder dans le dos ? la questionna Claire d'une voix calme qui n'envisageait rien de bon.

- Non, ce n'est pas ce que tu crois… bredouilla sa sœur qui ne savait plus où se mettre.

- Si Serah, c'est parfaitement ce que je crois ! explosa son aînée. Tu pensais que je n'allais pas le découvrir ? Que tu allais pouvoir continuer à me mener en bateau comme tu le fais depuis des mois ?! C'est super de découvrir que notre sœur préfère que l'on passe pour une folle aux yeux de la police plutôt que de faire éclater la vérité ! C'est si important pour toi ce genre de fête stupide ?! »

Sans vraiment s'en rendre compte, la voix de Claire avait surpassé la musique et à présent, tout le monde portait son attention sur la scène qu'elle venait d'engendrer. Ce n'était pas important pour elle, ou plutôt elle n'y pensa pas directement, trop en colère contre Serah.

A côté d'elle, le mur à glace se tortillait, gêné par ce changement brusque de situation. La jeune blonde posa son regard sur lui et il se figea instantanément.

« - Et toi, tu as quelque chose à dire ?! cracha-t-elle. Quel beau petit ami tu fais !

- Claire, tu exagères marmonna-t-il en regardant ses pieds.

- Pardon ?! »

Elle lâcha sa jeune sœur, pivota pour faire face à son nouvel adversaire et lui asséna un merveilleux coup du droit sur sa joue, le faisant tituber en arrière. Bien, il l'avait mérité.

« - Arrête Claire ! s'interposa Serah. Snow n'y est pour rien alors ne t'en prend pas à lui.

- Tu as raison. Et c'est pour ça que tu vas renter immédiatement avec moi et que tu ne mettras plus jamais les pieds ici.

- Il se passe quoi ici ? »

Cette nouvelle voix s'était élevée avant que la cadette ne puisse répliquer et absorba toute l'attention de la pièce. La musique avait été baissé afin que les curieux puissent savoir ce qu'il se passait.

Claire, qui connaissait très bien cette voix, soupira. Il ne manquait plus qu'elle… Oubliant le grand blond, elle se retourna pour observer la nouvelle arrivante s'approcher d'eux. Comme à chaque fois qu'elle posait ses yeux sur Fang, elle fit de son mieux pour refréner tous les sentiments qui se déferlaient soudainement en elle. Pour ne pas changer, elle était magnifique avec son regard de jade et sa crinière brune aux mèches rouges qui lui donnait un air indomptable. Sa peau mate et sa démarche féline s'accordait parfaitement à ses deux précédents critères.

S'arrêtant à seulement quelques mètres d'elle, la grande brune la fixa avec son air indéchiffrable que Claire détestait depuis le temps. Cet air qui voulait dire tellement de choses, choses qu'elle ne pouvait malheureusement pas déceler. Posant ses mains sur ses hanches, un sourire en coin se dessina finalement sur les lèvres de la nouvelle arrivante.

« - C'est étonnant de te voir ici Claire déclara-t-elle avec son ton provoquant habituel.

- Évidemment, cet endroit me répugne répliqua la blonde en croisant les bras.

- Alors pourquoi viens-tu gâcher la fête ?

- Je viens récupérer ma sœur puisque j'ai découvert que c'était grâce à elle que vous arrivez à échapper aux flics.

- Oh merde, les gars on va perdre notre espion ! lança la brune en s'adressant au publique. »

S'en suivit des sifflements et des injures, toutes envers la trouble-fête. Cette dernière leva les yeux au ciel et commença à tirer sa sœur parmi la foule afin de sortir au plus vite de cet endroit. Elle n'avait pas envie de rester ici plus longtemps, cela allait mal tourner, elle le savait. Serah ne se débattit pas, sachant qu'elle avait mérité sa punition et qu'il était grand temps qu'elle y fasse face.

« - Tu prends encore la fuite ? lança Fang en s'adressant de nouveau à la blonde. Décidément tu ne sais faire que ça. Prive donc ta sœur d'une bonne dose d'amusement si ça t'amuse, tu finiras bien par reconnaître que ton égoïsme la rendra malheureuse. »

Serrant les dents, Claire ne se retourna pas et quitta la maison de toutes les horreurs à marche rapide, traînant sa sœur derrière elle. La police n'allait pas tarder à arriver mais c'était le cadet de ses soucis.

Traversant la rue, elle ralentit légèrement le pas, ayant une impression de déjà vu. Oui, elle avait traversé cette route d'innombrable fois il y a de ça neuf ans. Neuf ans, déjà…


Ses jambes la portaient sans effort. Son souffle, bien que saccadé et poussant sur ses poumons, ne lui faisait pas mal. Elle avait l'impression de voler ou de se faire transporter par une machine merveilleuse. Elle entendait des cris derrière elle ainsi que des rires qu'elle utilisait comme carburant, qui la poussait à aller encore plus loin, plus vite. C'était une sensation très agréable. Elle aurait aimé rester comme ça pour toujours mais malheureusement pour elle, sa destination se rapprochait à grande vitesse.

Gravissant les marches de son perron quatre à quatre, elle poussa rapidement la porte afin d'entrer dans la demeure, modeste mais lumineuse. Ne prenant pas la peine d'observer cet environnement qu'elle connaissait par cœur, elle se dirigea vers l'escalier pour rejoindre l'étage alors que sa poursuivante la talonnait.

« - Je vais t'avoir Claire ! »

Dans tes rêves. Déterminée, la tête blonde rejoignit rapidement l'étage, traversa la chambre de ses parents et s'enferma dans leur salle de bain. Enfin, s'enferma... Il n'y avait pas de clef. Ses méninges fonctionnaient à plein régime et elle décida de se cacher dans le panier à linge qui heureusement était assez grand pour l'accueillir. De sa cachette, elle entendit la porte s'ouvrir dans un claquement et elle imaginait son amie pénétrer dans la pièce, un regard de prédateur collé au visage. Un sourire apparut sur ses lèvres mais elle refréna le rire qui montait à sa gorge. Essoufflée, elle tenta de calmer sa respiration afin de ne pas se faire repérer. Malheureusement pour elle, sa poursuivante était futée. Cette dernière, aux aguets, écoutait le moindre bruit qui pourrait lui être utile et fouillait chaque recoin à pas de loup. Sous le lavabo ? Personne. Dans la baignoire ? Personne non plus. Dans les placards ? Toujours rien. Il ne restait plus que le panier à linge...

Tendant le bras vers ce dernier, elle s'arrêta quelques secondes, voulant faire durer le suspens et attrapa l'objet afin de l'incliner vers elle et s'attaqua immédiatement à celle qui se trouvait à l'intérieur à coup de chatouilles.

« - Ah ! Non, arrête ! Je me rend ! supplia la petite blonde à l'intérieur entre deux éclats de rire.

- Avoue que je suis la meilleure alors ricana son amie qui prenait un plaisir sadique à continuer sa torture.

- D'accord, d'accord, t'es la meilleure ! »

Hochant la tête comme pour montrer son accord, la brune relâcha enfin sa prisonnière qui pu reprendre son souffle, accroupie sur le sol. Sa tortionnaire lui jeta un regard dédaigneux, visiblement fière de sa nouvelle victoire. Elle gagnait à chaque fois que la blonde venait la taquiner. C'était presque trop facile à force.

« - Me regarde pas comme ça répliqua Claire qui se redressa. Un jour je t'aurais de toute façon.

- Et ce jour est ARRIVEEEEE chantonna gaiement son amie. »

Écrasant sa main contre son front, la blonde se demanda si la fille qu'elle avait en face d'elle n'était pas folle. Oh si, elle l'était, pas besoin de se poser la question. Un jour, elle l'empêcherait de regarder Shrek tous les week-end, c'était certain.

Son attention fut attirée par des pas dans l'escalier. C'était son père qui venait les rejoindre, un sourire aux lèvres. Il était grand, svelte. Un visage carré avec une barbe de quelques jours, des lunettes et des yeux bleus, tout comme elle. Ses cheveux châtains étaient assez courts. Claire l'adorait. C'était vraiment un père aimant, qui prenait soin de ses filles et de sa femme. Il était bourré d'humour, de culture et d'imagination.

« - Salut les filles, encore en train de vous battre ? s'amusa-t-il en ébouriffant les cheveux de sa fille.

- Ouais ! Encore une fois Sunshine a subit mes chatouilles. »

L'intéressée, qui était occupée à se débattre sous les assauts de son père, lui tira simplement la langue en guise de réplique.

« - Et bien puisque la guerre est terminée que pensez-vous d'un petit goûter dans le jardin ?

- Oh ouais, c'est clair que j'suis partante ! s'exclama Fang, déjà des étoiles plein les yeux. »

Elle ne s'en était pas rendu compte avec mais son ventre hurlait famine. Trop occupée à remettre en place son amie au rang de sous-fifre sûrement.

« - Moi aussi j'ai faim ! renchérit Claire en sautillant sur place.

- Vous connaissez le chemin mesdames répondit l'adulte en faisant une révérence. »

Pas besoin de plus pour les deux jeunes filles afin de s'élancer dans les escaliers, courant jusqu'au jardin des Farron.

En cette journée de Juillet, le soleil tapait fort dans le ciel et les nuages se faisaient rares. Les grillons et criquets se faisaient une joie de faire profiter tous les habitants de Bodhum de leur chant typiquement estival. Beaucoup de personnes étaient dehors, que ce soit dans leur jardin que dans la rue à s'adonner à diverse activités. La journée touchait à sa fin et bientôt, les cloches de l'église sonneraient dix-sept heures. Chez les Farron, tous étaient réunis dans leur petit jardin mais accueillant, attablés devant une montagne de biscuits et de jus de fruits. Le père de famille, Claire et Fang étaient évidemment présents. Avec eux se trouvaient également une fille plus jeune que Claire mais avec la même couleur de cheveux étrange aux reflets rosés, le tout attachés en une tresse. A côté d'elle se trouvait une rouquine au visage rayonnant et qui semblait plongée dans une histoire folle à raconter.

Cette image là était un souvenir, comme beaucoup d'autres, gravé dans la mémoire de Claire. A cette époque, la vie était simple, agréable. Tout était beau, tout était amusant. Elle n'avait à s'inquiéter de rien. A présent, tout avait changé. Il n'y avait plus de goûter. Plus d'après-midi chatouilles. Il restait simplement le néant qui n'attendait qu'à être comblé.


Clignant des yeux plusieurs fois, la blonde se fit violence pour ne pas pleurer alors qu'elle traînait toujours sa sœur vers leur maison. Ce genre de souvenir qui refaisaient surface, ça lui arrivait de temps en temps. Au moins une fois par semaine. Il y avait tellement de choses qui lui rappelaient sa vie d'avant. Si elle s'écoutait, elle serait déjà partie loin, très loin d'ici. Mais elle ne pouvait pas. Les études, Serah, ses parents. La vie était injuste parfois.

De nouveau dans la bâtisse, la jeune femme referma referma la porte derrière elle sans ménagement et jeta un regard noir à sa sœur. Sa traître de sœur.

« - Monte te coucher Judas cracha-t-elle sans détour.

- Mais Claire, laisse-moi au moins...

- Non ! Je ne veux pas entendre tes pitoyables excuses ! Tu es comme tous ces égoïstes. »

Elle dépassa sa sœur avant de monter rapidement les escaliers et de rejoindre la chambre de ses parents. En leur absence, c'était ici qu'elle dormait. Puisqu'elle travaillait souvent tard, elle ne voulait pas dérangé Serah. Bien que ce soir cela avait été inutile.

Ôtant rapidement ses vêtements, elle enfila son pyjama et se glissa sous la couette. A côté d'elle se trouvait son téléphone qu'elle récupéra afin d'y brancher ses écouteurs et de les enfoncer dans ses oreilles. La musique s'insinua dans son cerveau comme un serpent prêt à la charmer, lui faisant oublier ses soucis. Parce qu'elle en avait terriblement besoin. Après tout, ces journées ressemblaient souvent à ça. Disputes, prises de têtes, nostalgie. Rien de très sympathique. Elle avait hâte d'obtenir son diplôme et de quitter enfin cet endroit. Où irait-elle ? Dans le Nord, sans doute. Là où la neige était omniprésente et où elle ne croiserait pas quelqu'un tous les dix mètres. Là où elle n'aurait que pour seule compagnie son chien, les ours et les loups environnants. Encore trois ans à tenir. Trois ans... Elle venait tout juste de commencer. C'était le mois d'Octobre et elle en avait déjà marre. Et tout ça à cause de qui ? De cette crétine de Fang. Elle la haïssait. Elle la haïssait tellement. Tellement qu'elle l'aimait. Étrange n'est-ce pas ? Malgré tout ce qui s'était passé, elle ne pouvait cesser de l'aimer. Et c'était bien là tout le problème.