Hellowww!
Et oui, je suis de retour, cette fois ci avec une fiction sur Bleach.
C'est un GrimmIchi pour l'essentiel, mais quelques autres pairing plus discrets pourraient bien se glisser ici et là ^^
Bien entendu, Bleach et ses personnages, appartiennent à Tite Kubo!
./!\ Prenez le temps de lire les poèmes en début de chapitres (même si je ne peux pas vous y forcer), déjà parce que, les poèmes, c'est cool, et ensuite parce qu'ils sont liés, de près ou de loin, à l'histoire, que se soit pour l'ambiance ou pour le déroulement d'un chapitre.
Voilou! Bonne lecture!
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Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes,
L'univers est égal à son vaste appétit.
Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !
Aux yeux du souvenir que le monde est petit !
Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le cœur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers :
Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ;
D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
Astrologues noyés dans les yeux d'une femme,
La Circé tyrannique aux dangereux parfums.
Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent
D'espace et de lumière et de cieux embrasés ;
La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
Effacent lentement la marque des baisers.
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir ; cœurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,
Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !
Ceux-là, dont les désirs ont la forme des nues,
Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon,
De vastes voluptés, changeantes, inconnues,
Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom !
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Le voyage partie I, Charles Beaudelaire
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Soumise aux caprices de l'océan, une frégate élancée tranchait de son étrave solide les lames agressives. Les vagues qui battaient ses flancs faisaient jaillir d'innombrables perles d'eau salée qui s'en venaient mourir sur le bois poli par l'usage et les éléments.
Ichigo, dressé sur le gaillard arrière et tenant fermement la barre, leva la tête vers le ciel alourdi de nuages en inspirant profondément l'air iodé.
Indifférent au roulis tenace, il poussa un long soupir de soulagement tout en repoussant de son visage une longue mèche rousse échappée de son catogan défait.
Il scruta d'un œil protecteur les matelots qui s'activaient sur le pont instable et dont il ne put que remarquer les traits tendus et les mouvements raidis par la fatigue.
C'est toutefois avec fierté qu'il constata l'ardeur avec laquelle ils exécutaient les manœuvres, bravement et sans se plaindre.
Obéissants, ils pansaient les blessures que le fin bâtiment avait encaissées tout au long de cette interminable nuit de tempête.
Le grain, sorti de nulle part, les avaient pris au dépourvu au début du second quart et les marins avaient lutté toute la nuit contre la fureur d'un océan qui n'avait eu de cesse que de vouloir les envoyer par le fond.
Le danger s'éloignant à mesure que le soleil montait, le jeune homme pouvait sentir la fatigue lui peser de plus en plus.
Il sentit une présence se placer à ses côtés et il sourit. Il n'avait pas eu besoin de tourner la tête pour savoir de qui il s'agissait.
- Renji.
- Oï !
Ichigo vit, du coin de l'œil, s'approcher le grand pirate tatoué.
Renji Abaraï était son ami et second, ainsi que le plus puissant combattant que comptait son équipage.
Si, en théorie, ce dernier ne cédait à personne en autorité mis à part à son capitaine, Ichigo le considérait comme un égal plutôt qu'un subordonné.
- Kurosaki , tes ordres?
Un peu surpris, Ichigo lui jeta un rapide regard. En temps normal, Renji savait parfaitement se débrouiller tout seul.
Il capta le regard sérieux de son lieutenant et comprit.
Il devait vraiment avoir l'air plus fatigué qu'il ne le pensait et Renji avait saisi l'occasion de voir si il tenait le coup.
Cette prévenance le fit souffler d'amusement et il décida, pour une fois, de jouer le jeu.
- Fait réduire la voilure mais garde la misaine abattue, on va calmer l'allure mais j'veux profiter un peu de ce vent arrière.
Renji resta silencieux, attendant la suite.
- Et dit à Ishida qu'il peut envoyer les gars se reposer. Maintenant que la mer s'est calmée, quelques hommes de quart suffiront ici. Quand tout sera fait, tu prendras ton quart, toi aussi.
- Bien. Et toi ?
- J'vais rester ici encore un petit peu.
- Tu d'vrais aller dormir, t'as vraiment une sale gueule.
Ichigo le fusilla du regard.
- Tu t'es regardé enfoiré !?
- J'évite, par solidarité. Tout le monde n'a pas la chance d'avoir une aussi belle gueule, n'est ce pas cap'taine ?
-Tu m'cherches, Abaraï ?
Seul un regard moqueur, accompagné d'un large sourire, lui répondit.
- Abruti ! Fait passer les ordres et fout moi la paix.
Renji s'éloigna dans un ricanement.
- La pauvre Inoue va encore s'faire du soucis à cause de toi, t'as vraiment pas de cœur Kurosaki !
Précédant une vague de jurons pour le moins colorés, le grand pirate se sauva le sourire aux lèvres, très fier de lui.
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La chaleur de la coquerie enveloppa Ichigo à l'instant ou il poussa la porte.
Bien que la plupart des matelots soit dans l'entre-pont à profiter de quelques heures d'un calme amplement mérité, la petite pièce était bondée.
Il sourit légèrement en se débarrassant de son long manteau noir complètement détrempé qu'il suspendit au dessus du fourneau.
- Hey ! Fait attention, t'en mets partout !
Ichigo baissa les yeux vers un solide gaillard aux épais cheveux noirs retenus par un bandana qui, autrefois, avait dû être vert. Le jeune homme se tortilla quand un filet d'eau lui coula entre les épaules tout en invectivant copieusement son capitaine.
Capitaine qui, loin de s'en émouvoir, arborait un fier sourire. Ce que ne manqua pas de remarquer sa victime.
- Tu l'as fait exprès enfoiré ! Tu vas voir...
- La ferme Ganju !
La voix claqua, sèche et autoritaire, coupant aussitôt toute envie belliqueuse chez le jeune pirate.
- Mais... grande sœur... J'suis tremp...
Une longue pipe s'abattit sur le sommet de son crâne, le réduisant au silence.
- Et arrête de chialer !
La grande femme se redressa, jetant un regard sévère à son frère, puis, de son unique bras, porta à nouveau la pipe à ses lèvres.
Une seconde femme, après s'être légèrement inclinée devant un Ichigo hilare, s'approcha de Ganju, l'air inquiet.
- Vous y êtes peut être allé un peu fort Kukaku-san.
- Nan, il a le crâne dur, t'en fais pas pour lui Inoue.
Ichigo s'installa sur un banc bondé, faisant râler Renji qu'il poussa sans pitié.
Il vit Orihime hésiter encore un peu aux côtés de Ganju, puis renoncer devant un regard d'avertissement lancé par Kukaku.
Le pirate considéra le tableau avec bienveillance.
Se faisant fi d'une vieille tradition maritime fermement ancrée, consistant à refuser aux femmes de naviguer, soit disant que ça portait malheur, Ichigo avait à son bord de nombreuses recrues féminines.
Et si au début, certains matelots s'étaient cru permis d'en profiter, certaines d'entre elles avaient vite remis les points sur les I. Ce qui n'empêchait pas Ichigo de veiller au grain.
Orihime Inoue était le médecin du bord. Elle n'avait rien d'une combattante malgré les nombreuses tentatives des autres membres de l'équipage pour l'initier aux armes.
La douce jeune femme refusait tout simplement de faire du mal à qui que se soit.
Un œil extérieur aurait pu la croire inutile, mais ses talents de guérisseuse la rendait autant, voir plus précieuse que n'importe quel matelot.
La seconde, Shiba Kukaku, occupait le poste de chef canonnier avec l'aide de son frère cadet, Ganju. Bien qu'ils soit les cousins d'Ichigo, ce dernier avait été surpris qu'ils acceptent de se rallier à lui, connaissant le caractère difficile de la famille Shiba.
Une tasse cogna contre le bois de la table devant lui. Il leva les yeux vers l'espèce de géant qui venait de le servir et lui sourit légèrement.
- Merci Chad.
Le géant se contenta d'incliner la tête et retourna s'asseoir en face de lui, aussi taciturne qu'à son habitude. Il était l'autre lieutenant d'Ichigo, et bien qu'il se montrât souvent réservé, il savait faire respecter son autorité et il se montrait juste avec tout les membres d'équipage, quels qu'ils soit.
Il était le plus vieil ami d'Ichigo et était sûrement la personne qui le comprenait le mieux.
Chad leva son bras droit couvert de cicatrices et pris une gorgée du breuvage chaud.
Le capitaine le regarda faire puis l'imita, tournant les yeux vers le reste de la tablée.
A l'autre bout de la pièce deux autres personnes étaient engagées dans une grande conversation.
L'une d'elle était une jeune femme d'à peine vingt ans, aux cheveux et aux yeux noirs. Les traits d'Ichigo s'adoucirent légèrement alors qu'il observait sa petite sœur, Karin Kurosaki.
La jeune femme avait un statut particulier à bord, difficile à définir. Ni simple matelot, ni officier, elle vaquait à ses occupations, recevant ou donnant tour à tour des ordres, mais s'intégrant sans difficultés à la vie du navire. Bien qu'Ichigo ait longtemps cherché à la tenir éloignée des combats, elle faisait maintenant partie de ses meilleurs combattants malgré sa petite stature et son manque de puissance.
L'homme avec qui elle discutait était Ishida Uryû, le bosco. Ce dernier, l'air sévère, remonta machinalement ses lunettes sur le haut de son nez, masquant un court instant son regard bleu sombre.
Le jeune homme avait la lourde tâche de gérer les hommes et les approvisionnements, tâche qu'il accomplissait méthodiquement, son calme et son sérieux faisant de lui un excellent maître d'équipage.
Complétant le tableau, Kon, le chat du bord au pelage fauve, se donnait des airs de lion en pavanant sur le bord de la table. Il commit l'erreur de s'intéresser de trop près au contenu du bol de Renji et se fit virer sans ménagement, sous l'œil réprobateur de Chad. Il alla, fier comme un prince, trouver réconfort auprès d'Orihime, qui avait repris sa place en bout de table, près d'Ichigo.
Sentant son regard sur elle, la jeune femme lui sourit timidement, grattant avec douceur la tête soyeuse du félin.
- Je suis contente que tu nous aies enfin rejoints, Kurosaki-kun. Je me suis inquiétée.
- J'te l'avais bien dit, Kurosaki.
La remarque glissée par Renji fut superbement ignorée.
- Je voulais être sûr que nous étions hors de danger et que nous suivions le bon cap. On devrait atteindre notre prochaine escale dans six ou sept jours...
Il s'interrompit, se rendant compte que le jeune femme se retenait difficilement de rire.
- Quoi ?
Il jeta un regard interrogateur vers Renji, qui se contenta de hausser les épaules.
- Ri-rien, c'est juste que je trouve que tu ressembles un peu à Kon, avec tes cheveux tout ébouriffés.
Un gloussement lui échappa, gloussement qui se transforma en fou rire quand Renji renchérit :
- J'aurais plutôt dit un hérisson. Un hérisson très roux et très moche.
- Quoi ! C'est toi qui t'fous d'ma gueule avec ta face de palmier !
- Répète un peu, capitaine à la noix !
Les deux hommes se faisaient face, et Ichigo allait se jeter sur son second quand une voix plus froide qu'une lame le coupa dans son élan.
- Si vous n'arrêtez pas tout les deux de faire les idiots, je vous fait une troisième narine à chacun, compris ?
Les idiots sus-nommés se tournèrent et se retrouvèrent nez à gueule avec un pistolet tenu d'une main ferme et qui pointait dans leur direction. Renji eu un petit sourire hésitant.
- T'oserais pas ?
Sans répondre, Ishida le fixa d'un regard polaire et se contenta d'armer le mécanisme. Le cliquettement métallique résonna dans la petite pièce et les deux hommes au sang chaud se calmèrent instantanément.
Constatant cela, le jeune pirate rangea son arme avec un reniflement dédaigneux et se leva.
- Bien ! Il faut que je retourne là haut.
Et sans autre forme de salutation, il prit congé et disparut vers l'écoutille.
- Connard !
L'interjection commune avait fusée et les deux pirates se défièrent du regard quelques secondes.
- Tu devrais te recoiffer Ichigo.
- C'est bon, Chad, merci.
Il défit rapidement le ruban de son catogan, qui ne tenait que grâce à une quelconque intervention divine, et rassembla du mieux qu'il put ses longues mèches encore humides sous le regard amusé d'Orihime.
La jeune femme eu finalement pitié et se plaça derrière lui. Elle saisit délicatement le ruban et le noua proprement d'un nœud élégant.
- Merci
La femme pirate rougit et s'apprêtait à répondre quand un matelot fit irruption dans la pièce.
- M'dame Orihime ! On a b'soin d'vous, y'a Keigo qu'est tombé d'un hauban !
- Ah ! Oui, j'arrive tout de suite !
Elle sortit comme une tornade à la suite du matelot, laissant un blanc dans la pièce.
Ichigo repoussa sa chope et se redressa.
- Bon les gars, on retourne au boulot, la pause est finie ! Renji, faut qu'on cause de la suite du voyage.
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- T'étais sérieux quand tu disais qu'tu voulais retourner là bas ?
- A ton avis ? Je veux qu'on y aille directement après notre prochaine escale.
- Si tôt ! C'est pas raisonnable, on va nous reconnaître.
- Il est temps, Renji. Ça va faire quatre ans! Et puis on a pas mal changés depuis qu'on a pris la mer, toi et moi.
- Les autres sont au courant ?
- J'leur aies encore rien dit, mais je sais qu'ils me suivront.
- Je maintiens que c'est une mauvaise idée.
- Peut être. Tu me suis ?
- Tsss, comme si j'avais le choix !
- Merci Renji.
Ichigo se pencha sur la table où s'étalait de nombreuses cartes et défroissa celle qui se trouvait au dessus. Les deux hommes se perdirent un instant dans la contemplation des lignes abstraites que l'usure avait effacées par endroits.
Machinalement, Ichigo effleura un point pratiquement rendu illisible.
- Karakura.
Renji avait prononcé ce nom avec un curieux mélange d'affection et d'amertume. Ichigo acquiesça.
- Karakura.
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Bon, c'est tout pour le moment (après tout, ce n'est que l'intro ^^). Je ne peux pas donner de dates régulières pour la parution des prochains chapitres car cela dépendra de ma charge de travail (et donc de mon temps libre) et de ma motivation (ou de ma flemme, au choix).
N'hésitez donc pas à me dire ce que vous avez pensé de ce court chapitre!
En tout cas, merci d'avoir lu! J'espère vous retrouver pour la suite ;)
Kiss~
