La bibliothèque, lieu où elle pouvait se détendre, s'évader dans ce monde littéraire qui l'a fascine tant. Elle était assise, comme à son habitude, à une table un peu plus à l'écart des autres pour avoir le maximum de tranquillité. Plongé dans l'un de ses nombreux devoirs, elle fut distraite par une feuille qui apparut sur la table. Lorsqu'elle leva les yeux pour voir qui l'avait déposé sur la table, elle ne vit une ombre passé entre les rangées de jeune sorcière, piqué par la curiosité, prit la feuille de papier et lut son contenu :
« Donne-moi une nuit.
Une nuit pour te montrer que je ne suis pas celui que tu crois.
Une nuit où je n'aurais rien à ne prouver à personne.
Une nuit où je pourrais laisser parler mes sentiments.
Une nuit où nos querelles de sang seraient inexistantes.
Une nuit où je ne sentirais aucune haine de ta part.
Une nuit pour apprendre à se connaître, laissant de côté ce que nous laissons paraître aux yeux de tous.
Pour une nuit appelons-nous par nos prénoms et non par ces surnoms enfantins.
Pour une nuit, laisse-moi t'admirer.
Pour une nuit, laisse-moi te prendre dans mes bras.
Pour une nuit, laisse-moi découvrir la douceur de tes lèvres.
Pour une nuit, laissons la lionne et le serpent s'aimer comme il se devrait.
Si tu es prête à briser cette barrière,
Rejoins-moi à la tour d'astronomie ce soir à minuit.
De ce vert et argent
Pour qui ses pensées sont hantées par cette belle rouge et or. »
Alors que tous dormaient, une jeune sorcière de la maison des Gryffondors se rendait en direction de la tour d'astronomie, s'assurant de ne pas se faire prendre par Rusard. Elle arriva enfin à destination à minuit tapante comme convenu. Mais, elle ne vit personne. Tout d'un coup, elle se sentit idiote d'avoir cru pendant un instant que l'auteur du message, aurait pu être sincère. Alors qu'elle allait rebrousser chemin, elle se retrouva nez à nez à ce fameux vert et argent. Il lui sourit et la prit dans ses bras. La jeune femme ne savait pas comment réagir. Tant d'émotions contradictoires menaient un combat sanglant dans l'esprit et le cœur de celle-ci. Devrait-elle lui faire confiance pour cette nuit seulement après toutes ces années passées dans l'insulte et l'humiliation ? Cette lettre lui paraissait, malgré tout, écrite dans la plus grande sincérité. Elle avait beau avoir le surnom de « Miss-je-sais-tout», mais si il y avait bien une matière pour laquelle elle n'y connaissait pas grand-chose s'était bien celle-là : les affaires de cœurs. Son cœur battait la chamade, un sentiment de détente parcourait son corps. Plus aucun stress. Pourtant c'est dans les bras de son pire ennemi qu'elle y trouva ce bien-être….Elle pouvait sentir le cœur du jeune homme battre aussi vite que le sien...Est-ce que cela viendrait prouver sa sincérité? Peut-être bien, pensa-t-elle. On lui avait toujours dit qu'une personne amoureuse avait un fort rythme cardiaque. Ses bras finirent tout doucement par entourer le corps de son ennemi de toujours.
Cette nuit-là, personne aurait pu se douter que le roi des Serpentard et la fameuse « Miss-je-sais-tout» avait passé une nuit entière à s'écouter, à rire, à pleurer et surtout s'aimer, s'aimer malgré les différences qui les séparent.
