Disclaimer : Game of Thrones appartient à ceux qui l'ont crée, livres comme série télé.
Résumé : Le fait était que Lancel ne souhaitait pas plus. Il souhaitait moins.
Note de l'auteur : Ceci est une réponse au défi d'écriture n°31 de la page Facebook « Bibliothèque de fictions ». Les conditions étaient : cent mots minimum, écrire sur l'idée de 'fin', en mettant en avant soit l'incertitude ou soit l'apaisement de votre personnage.
La fin d'une page ou le début d'un nouveau chapitre
C'était avec un étrange sentiment d'apaisement et de légèreté que Lancel observait ses cheveux dorés tomber au sol, ou sur ses genoux. Derrière lui, un moineau s'affairait à les lui couper ras, tout en prenant garde à ne pas le blesser inutilement. Ils ne se parlaient pas, il n'y en avait pas besoin, car le jeune homme était persuadé que celui qui allait devenir son frère, comme tous les moineaux allaient devenir ses frères, avait éprouvé le même sentiment que lui, quand il s'était retrouvé assis sur ce tabouret. Une page de sa vie se fermait, une page où il avait été le plus malheureux de sa courte vie, mais aussi le plus cruel et horrible. Il était heureux que ce chapitre de sa vie se termine. Les Sept avaient eu l'extrême bonté de lui prêter vie à nouveau alors qu'il se mourrait des suites de ses blessures, de l'infection qui s'était développée en lui. Il pouvait s'imaginer les dires des gens :
Il était jeune, on le disait beau, il était né riche, noble, dans l'une des familles les plus puissantes du royaume, que pouvait-il vouloir de plus ?
Le fait était que Lancel ne souhaitait pas plus.
Il souhaitait moins.
Ce trop plein lui était monté à la tête, lui avait donné le tournis et en voulant rendre ceux qu'il aimait fiers, il avait sacrifié son humanité. Ce qu'il avait fait à Sansa était impardonnable. Oui, Joffrey l'avait ordonné, Joffrey était le roi, mais cela restait impardonnable. Tyrion s'était dressé, lui. Le Limier avait agi lui aussi. Cela avait été un geste très simple, donner sa cape, pour autant, c'était aussi défier Joffrey. Lui ? Il avait dit des mensonges éhontés sur le frère d'une fille dont le seul tort avait été d'être la fille d'un traître, comme si l'erreur du père avait forcément déteint sur sa fille afin que cela se développe, comme une mauvaise herbe. Il avait été insultant envers Tyrion aussi. Enfin, ce qu'il avait fait avec et pour Cersei était sans doute le pire de ses crimes : inceste, meurtre, mensonges, trahison...
Il était devenu l'opposé de l'enfant qu'il avait été, un enfant sage, calme, poli.
Et en regardant ses cheveux tomber sur le pavé gris près de ses pieds nus, caressés par une robe de bure, Lancel avait l'impression que le poids sur ses épaules chutait avec eux. Il était temps de redevenir quelqu'un de bien, quelqu'un qu'il pouvait observer dans un miroir sans avoir honte, de devenir un homme dont il pouvait être fier, d'être heureux, tout simplement.
Et c'était en enterrant sa vie de Lancel Lannister, en observant le baptême de Frère Lancel, nouveau-né parmi les moineaux, qu'il pensait enfin trouver la paix.
La paix intérieure, enfin.
FIN
