Voilà, donc ce n'est pas vraiment dans mes habitudes de faire dans ce rating, mais je me lance... Bonne lecture!


J'étais là perdu dans mes pensées au bord de cette route que je connaissais si bien. Peut être trop bien. Moi, Ronald Weasley, gardien de l'équipe des Canons de Chudley. Moi Ronald Weasley, seul. Si je suis là à attendre, c'est que je suis terrifié.

Harry, Hermione et moi avons affronté des défis plus grands que ce que nous pouvions imaginer, nous avons vaincus Voldemort. Nous avons perdus notre innocence, nous avons perdus bien d'autres choses encore.

Nous nous sommes peut être même perdus nous même. Les cauchemars sont apparus peu après. Les cauchemars sont toujours présents 5 ans après. Je me demande s'ils disparaîtront un jour…

Les morts, tous les morts…nous hantent chaque jour un peu plus. On dit souvent que dans la perte d'un être cher c'est ceux qui restent qui souffrent le plus. C'est possible. Je ne me suis jamais posé la question.

On a essayé de rester proches mais le simple fait de se revoir nous rappelait la perte des êtres qui nous étaient si chers et que nous avons perdus. Fred, George et Percy sont tombés. Neville, Luna et Justin sont tombés. Hagrid, le professeur Mc Gonagall et Rogue sont tombés. Ils sont morts pour nous sauver. Ils sont tous morts pour nous permettre d'arriver à la fin de notre quête. Et ils ont réussis. On a détruit Voldemort et on est vivants. Vivants peut être mais hantés c'est sur.

Nous vivons tous à Londres mais on ne se voit jamais. Une fois par an. A Noël souvent. Pour nous rappeler que nous sommes amis pour toujours, pour nous rappeler que nous sommes vivants.

Ginny et Harry vivent ensemble. Heureux. Mais ce n'est qu'une apparence, je sais très bien qu'eux aussi sont hantés par les cauchemars. Hermione aussi est hantée par les cauchemars. Nous le sommes tous.

Ce soir, on doit se retrouver pour notre rencontre annuelle. Sauf que ça fait presque deux ans qu'on ne s'est pas vu. Pourquoi? Parce que nous avons tous notre vie.

Mes voyages avec l'équipe. Les missions de Harry, devenu Auror. Les cours de Ginny, professeur de Sortilège à Poudlard. Le professeur Flitwick est tombé. Mais aussi Hermione qui se lâche corps et âme dans son rôle au ministère. Elle travaille au département de protection des créatures magiques. C'est un département minuscule un peu à l'image de celui qu'occupe mon père. Mais elle s'y plait. Je ne la comprends pas mais l'ai-je jamais compris en fait?

Je n'ai pas vraiment envie d'aller à notre rendez-vous. Ou peut être que j'ai beaucoup trop envie d'y aller. Je ne sais pas. Hermione sera là à parler à Ginny de ces foutus elfes de maison. Et Harry et moi on parlera de Quidditch, de mages noirs et peut être du mariage qu'il envisage avec ma sœur. Elle n'est pas pressée. Lui non plus mais ma mère oui, alors ils finiront peut être par se décider.

La fin de la soirée se passera chez moi ou chez Harry. On ne va jamais chez Hermione. C'est trop petit? Je l'ignore. C'est comme ça. Nous boirons un café ou un whisky pur feu. On sera déjà bien éméchés mais peu importe, on ne fait ça qu'une fois par an alors tant pis si on rentre en titubant. Et puis là ça fait deux ans alors tout est permis.

Le vent glacial me force à avancer plus vite. J'aurais pu transplaner mais ça me permet de réfléchir. L'entraînement d'aujourd'hui était crevant, j'ai bien cru que j'allais y rester. Il faut absolument que j'arrête de fumer ces trucs moldus, ça va me tuer. Tiens, je vais peut être en fumer une là, juste pour me détendre.

Le restaurant est là devant moi. Je suis en retard mais ils m'excuseront. Ils m'excusent toujours. Hermione est là. Seule. Le nez plongé dans des dossiers. Elle ne changera jamais. Elle n'a pas amené son petit copain. Tant mieux je ne l'aime pas.

J'avance lentement, longeant la devanture du restaurant. A l'entrée je remarque qu'elle s'est coupée les cheveux. Ça lui va bien. Je vais lui dire. On commencera la conversation et on oubliera peut être les blancs qui ne manqueront pas d'arriver. Il y en a toujours.

Dans ces moments là, chacun reprend son rôle. On joue la comédie un moment jusqu'à ce que l'alcool fasse son effet et là on est plus naturel. Il paraît que l'alcool rend heureux. Surtout quand il coule à flot.

Hermione m'a vu, elle range rapidement ses dossiers. Elle me regarde un sourire ravi plaqué sur le visage. Elle se jette dans mes bras.

- Oh Ron!

- Salut.

La conversation commence fort. Je ne suis pas à l'aise, je ne le suis jamais quand je la retrouve comme ça. Ce serait peut être plus facile si je la voyais plus souvent. Peut être pas.

- Tu as l'air frigorifié!

- Il fait froid dehors mais c'est pas grave. Ça fait du bien. Et toi, toujours dans tes dossiers?

- Oui, un dossier important qui doit passer devant le Magenmagot la semaine prochaine.

- Un elfe martyrisé?

- Non un centaure retenu en captivité dans un enclos.

- Oh, merde!

L'élégance n'a jamais été mon fort, mais là au moins ça venait du cœur, elle m'adresse un sourire. Apparemment, ma sollicitude lui fait plaisir. Après tout les centaures nous ont sacrément bien aidé lors de la bataille finale. Je décide de changer de sujet.

- Tu n'es pas venu avec Karl?

Elle baisse les yeux. J'ai du faire une gaffe. J'aurais du demander à Ginny comment ça allait entre eux. Je suis un idiot, je suis un idiot! Bizarre, je ne me sens pas idiot. Je suis plutôt content. Je ne l'aimais pas.

- Oh, euh Karl et moi c'est fini.

- Ah!

Qu'est-ce que je pouvais répondre d'autre? Je n'allais quand même pas lui dire que j'étais content pour elle. On ne sait jamais. C'est peut être lui qui est parti.

- Il était odieux parfois. Et…il voulait se marier mais j'ai dit non…alors il est parti.

- Je suis désolé.

- Oh, pas moi, ça me fait de l'air.

- Et ça fait longtemps?

- Quelques mois.

Je ne savais pas quoi répondre. Sauvé par le gong! L'arrivée de Ginny et de mon meilleur ami me procurent une excellente diversion. Ma sœur saute dans mes bras en riant. Elle est radieuse. Je ne l'avais pas vu depuis la promotion de l'équipe en juin dernier. Elle avait emmené ses élèves pour nous voir en voyage scolaire. Poudlard aussi a changé.

- Ginny, tu m'étrangles!

- Ron! Tu m'a manqué!

- Toi aussi petite sœur.

C'était vrai. Ils me manquaient tous. Mais les voir était une torture. Harry serrait Hermione dans ses bras en la félicitant pour une promotion dont je ne connaissais même pas l'existence. Vraisemblablement, c'était un poste important. Harry me rendit mon sourire. Un sourire de façade tout comme le mien, mais un sourire c'était mieux que rien.

- Hey vieux! Dis moi, comment vont les cognards?

- En pleine forme! Et les trolls?

- Super!

On plaisantait et on recommençait à jouer nos rôles. C'était devenu automatique maintenant. On avait changé mais peut être pas tant que ça. Bientôt, je me chamaillerais avec Hermione et elle bouderait quelques instants avant que je ne fasse mon maladroit ce qui la ferait rire aux éclats et tout repartirait comme avant. Ces retrouvailles étaient du déjà vu. Rien ne changerait ça.

Comme prévu, Ginny et Hermione s'entraînaient dans une discussion sur le rôle du ministère dans les nouvelles lois sur les gobelins. Harry s'intéressait à la saison de Quidditch qui était bientôt terminée.

Je ne lui ai pas dis que j'étais sélectionné pour jouer dans l'équipe d'Angleterre lors de la prochaine coupe du monde. Il l'apprendrait bien assez tôt. Ou peut être que je gardais cette anecdote pour porter un toast quand on n'aura plus aucune raison de le faire.

La conversation des filles venait brusquement de prendre un autre ton et en tendant l'oreille, je compris qu'elles parlaient de Karl et je fis signe à Harry d'écouter. Notre complicité n'avait pas changé. Au moins ça, ça ne changerait pas.

- …et je lui ai demandé de partir.

- Mais pourtant je croyais que tu l'aimais.

- Je le croyais aussi mais après deux ans de vie commune, je me suis rendue compte que non. Il était trop…sérieux, trop…je ne sais pas…

- …chiant?

Je venais de me glisser discrètement dans leur conversation. Pas si discrètement que ça si j'en croyais le regard de Ginny. Il s'agissait peut être d'une de ces conversations de filles…tant pis!

- Oui un peu ennuyeux, répondit Hermione en souriant.

Apparemment elle s'en fichait que je me sois inséré de force dans leur conversation. Elle me souriait comme si elle s'attendait à ce que je réponde à sa place. Je pouvais me permettre d'en rajouter. Au pire, je mettrais ça sur le dos de l'alcool. Comme d'habitude.

- Je ne l'aimais pas de toutes façons, dis-je comme si c'était évident.

- Oui, c'est vrai qu'il ne te ressemblait pas vraiment, ajouta Harry dans un regard de soutien.

Merci Harry, pensais-je assez fort pour que tout le restaurant m'entende.

- Mmmm, dommage que j'ai été la dernière à m'en rendre compte.

La conversation dura. Les plats étaient bons. La compagnie aussi. Les sujets de conversation diversifiés. Harry et Ginny s'étaient décidés à se fiancer afin de faire patienter ma mère. La soirée de fiançailles était prévue pour deux mois plus tard. Cette fois-ci on ne resterait pas deux ans sans se voir.

Le dîner se termina et Harry proposa d'aller chez lui. Proposition acceptée. On préférait marcher. L'alcool avait vraiment coulé à flot ce soir là. Même Hermione rigolait sans arrêt. C'était décevant de sa part. Elle ne buvait jamais.

Pour moi c'était différent. J'avais beau paraître joyeux à cause du Whisky pur feu, ce n'était qu'un mensonge, à l'intérieur j'étais comme d'habitude. Un peu à la masse, un peu conscient. Les deux à la fois. Peut être qu'eux aussi jouaient la comédie. Peut-être…

Hermione était là, appuyée sur le canapé dans le salon d'Harry et Ginny, la tête pressée contre mon bras. J'avais oublié la douceur de ses cheveux. J'avais oublié la douceur de sa peau. Ma main reposait sur son épaule. C'était une position naturelle. Nous étions des amis.

J'aurais voulu qu'on soit plus que des amis mais…parfois la vie en décide autrement. Si les cauchemars nous ont éloigné en tant qu'amis, comment on aurait pu imaginer être plus?

Un jour, pendant la guerre, j'avais bien failli le lui dire. Lui dire comme je l'aimais. Lui dire comme j'avais eu peur. A ce moment là, elle était allongée dans un lit à Sainte Mangouste après 3 jours d'inconscience. Elle était tombée d'une falaise après avoir subi un sortilège foudroyant. Elle aurait pu y rester.

J'aurais voulu lui dire combien je me sentais perdu sans elle et comme je ne pourrais pas vivre si elle devait mourir. Mais je n'avais rien dit. Rien dit sur les larmes que j'avais versé pendant qu'elle se battait pour vivre.

Aujourd'hui, elle était là et elle me regardait. Apparemment, je venais de manquer un morceau de la conversation. Tant pis, ça aussi on le mettra sur le compte de l'alcool. Ginny est assise sur le tapis, complètement hilare. Merde, j'ai manqué un truc drôle en plus.

La soirée continue. Le café arrive et longtemps après minuit, Hermione et moi nous prenons congés, laissant Harry coucher une Ginny complètement épuisée. Décidément cette petite ne tenait pas l'alcool. Tant mieux, c'est mauvais pour la santé de toutes façons.

Hermione non plus n'est pas très bien, elle rit en me voyant lui mettre son manteau. Elle riait en descendant les escaliers. Elle rit quand je lui dis qu'on ne pouvait pas transplaner.

Je la porte presque en la ramenant à…mais où est-ce que je vais la ramener déjà? Je ne sais même pas dans quel appartement elle habite, je ne connais que l'immeuble. Je lui demande le numéro quand elle éclate de rire. Bon très bien Hermione, tu dors dans ma chambre d'amis ce soir.

Elle se laisse porter pendant le reste du chemin. Elle marmonne et dit des trucs incompréhensibles et quand je comprends ça ne veut pas dire quand chose. Arrivés à mon appartement elle s'allonge sur un fauteuil. Non, Hermione, c'est pas là que tu dors.

- Allez Ron, assieds toi un peu, je suis pas fatiguée.

- Mais moi si!

- Oui, mais tu vas quand même rester avec moi, hein?

Elle a ce sourire trop mignon. Elle qui était toujours si sage avant, avait fini par devenir cette fille bourrée affalée dans un fauteuil. La guerre faisait vraiment des ravages. Je m'allonge dans le canapé qui lui fait face. Evidemment, elle avait raison, je ne peux pas résister quand il s'agit d'Hermione.

A une autre époque je l'aurais certainement envoyé balader en lui disant qu'elle pouvait faire ce qu'elle voulait mais que moi j'allais me coucher. Pas ce soir. Plus maintenant. J'étais beaucoup trop las pour lui faire face.

- Bon, tu veux un café? Ça te ferait du bien.

- Tu n'as pas quelque chose de plus fort.

- Non ce n'est pas une bonne idée Hermione.

- C'est pas grave je vais me débrouiller toute seule.

Elle agite déjà sa baguette faisant apparaître une vieille bouteille d'hydromel. Ah, Hermione, tu m'étonneras toujours. Je vais être obligé d'aller cacher cette bouteille sous mon lit maintenant. Elle doit vraiment être mal pour boire comme ça.

Quand je reviens dans le salon, elle est debout et regarde par la fenêtre. J'ai une vue superbe sur Londres, illuminée. Elle semble captivée par la vue. Je ne la dérange pas et retourne m'asseoir sur le canapé.

- Ron?

Sa voix est sure, elle n'est plus si saoule que ça. Elle tient bien sur ses deux pieds et si je lui faisais mettre son doigt sur son nez en levant une jambe, je suis sur qu'elle tiendrait pendant plusieurs minutes. Je préfère m'abstenir.

- Oui?

- Comment on en est arrivé là?

- Euh…on a eu des super notes à nos ASPIC enfin, sauf moi et…

- Non, je veux dire nous.

- Nous? Harry et Ginny sont heureux.

- Que pouvais-je dire d'autre? Je ne peux pas mentir sous l'emprise de l'alcool. Je ne pouvais pas lui dire que j'étais heureux et apparemment, elle ne l'est pas non plus.

- Et nous?

- Nous, on est vivant et on vit.

- Et tu aimes ta vie?

- J'adore jouer au Quidditch. Je me sens libre là haut.

- C'est bien.

- Tu n'aimes pas ta vie?

- Je ne sais pas. J'aime mon métier mais il y a 5 ans je me voyais plutôt…dans une autre sorte de vie.

- C'est-à-dire?

- Je ne sais pas. J'avais imaginé fonder une famille, me marier.

- Tu peux faire ça après.

- Oui, mais…je ne sais pas…

Elle se tourne vers moi. Elle a les yeux secs. Comme d'habitude. Hermione ne pleure pas facilement. Pas depuis la fin de la guerre. Et pourtant par Merlin, elle aurait eu des raisons de pleurer. Mais pleurer c'était trop facile. Hermione aimait se battre le plus longtemps possible.

- Alors si j'ai bien compris tu aurais voulu te marier? Pourtant tu as dit non à Karl…

- Oui, je sais. C'était peut être une erreur. Je ne sais pas. Je ne l'aimais pas je crois.

J'aurais voulu lui dire que moi je l'aimais. Que moi j'aurais tout fait pour qu'elle se marie avec moi. J'aurais voulu lui dire qu'elle avait eu raison de refuser la demande de Karl. Mais à la place je continue à la regarder comme un idiot.

- Et toi Ron, tu te voyais ou il y a 5 ans?

- Nulle part. Je pensais que je serai mort.

Ah, l'alcool fait vraiment dire n'importe quoi. Voilà que je me mets à lui déballer la vérité sur tout ce que je pense. J'aurais mieux fait de continuer à être silencieux. Hermione ne dit rien, elle continue à me regarder de ses yeux noisettes sans rien dire. Ce silence devient pesant et je baisse la tête. Allez Hermione, dis quelque chose!

- Je comprends. La guerre a été dure.

- Oui, mais c'est fini maintenant.

- C'est fini…

Elle vient de se retourner vers la fenêtre, les yeux dans le vague. Le yeux remplis de souvenirs douloureux. Les souvenirs heureux s'étaient faits rares pendant la guerre. Et même après. Hermione se tourne à nouveau vers moi et s'avance dans ma direction. Bon sang Hermione, dis quelque chose.

- Crois-tu vraiment que c'est fini? Je veux dire…fini pour nous aussi?

- Non, pour nous, ce ne sera jamais fini.

- Tu fais des cauchemars aussi n'est-ce pas?

Voilà, elle sait. Je lui ai caché ça pendant des années et voilà qu'elle me pose la question fatidique. Et comme je me connais je vais encore dire la vérité. Je me passe la main dans les cheveux. Je ne peux pas m'en empêcher. C'est comme ça à chaque fois que je suis gêné. Surtout quand Hermione est là.

- On en fait tous, Hermione

- Depuis combien de temps n'as-tu pas dormi?

- Des siècles! Peut être plus encore. Et toi?

- Ça fait 4 ans, 2 mois et 19 jours.

Hermione, tu m'étonneras toujours. Même complètement bourrée, tu te souviens de trucs comme ça.

Elle me regarde avec des étoiles dans les yeux. Je ne sais plus quoi dire. Je ne sais plus quoi faire. Elle agit pour moi et pose sa tête sur mes genoux. Elle pleure. Hermione ne pleurait jamais et pourtant… je peux sentir chaque larme qu'elle verse. C'est insupportable.

Doucement, je la prends dans mes bras et serre. Je la serre contre moi le plus fort que je peux. Je serre son petit corps entre mes bras tandis qu'elle sanglote. Pendant un instant, j'ai bien cru qu'elle ne s'arrêterait jamais. Elle aussi me serrait très fort, donnant des coups de poing dans le canapé. Elle était en colère. C'était injuste. J'étais d'accord avec elle.

Longtemps, très longtemps après, elle se calma mais continua à me serrer contre elle. Ma chemise est trempée de ses larmes et je trouve cela agréable. Elle essayait d'expier sa peine. Elle pensait certainement expier ses fautes. Sa grande faute. Etre vivante alors que les autres ne l'étaient plus.

Je ne savais toujours pas quoi faire. Elle voulait peut être que je la lâche. Elle voulait peut être dormir. Je n'avais pas la réponse. La divination n'avait jamais été mon point fort à Poudlard. Bon sang, j'aurais peut être du écouter Trelawney un peu plus souvent.

Hermione répondit à mes questions en levant son regard vers moi. Elle veut dormir avec moi. Euh…ce n'était pas une bonne idée.

-…comme quand on avait 17 ans, dit-elle sans baisser les yeux.

- Justement on n'a plus 17 ans, les choses ont changé par rapport à ce soir là.

C'était vrai. Ce soir là c'était la chute de Voldemort. Elle ne voulait pas dormir seule. Les cauchemars n'avaient pas commencé ce soir là. Ils ne commenceraient pas avant quelques semaines. Notre amitié était intacte ce soir là. Aujourd'hui. Les choses avaient changé.

- Pourquoi?

- On n'est plus des gamins Hermione.

- Faisons comme si…

Le lendemain matin, elle était partie bien avant que je me réveille. Tant mieux. J'aurais eu du mal à affronter son regard. La nuit a été longue. Je ne serais pas encore très brillant à l'entraînement aujourd'hui. Tant pis. Je me rattraperai un autre jour.

Hermione est partie. Parfois je me demande si on se reverra. Elle est torturée de l'intérieur. L'aider? Il faudrait déjà que je m'aide moi même. Dormir avec elle ne m'a pas empêché de faire des cauchemars. Elle si. Elle a dormi paisiblement toute la nuit. Comment je le sais? Je l'ai regardé presque toute la nuit. Jusqu'à ce que l'aube la réveille et qu'elle s'éclipse de mon appartement en silence. Elle a dormi dans mes bras. Comme la dernière fois. Elle sentait le caramel. Comme la dernière fois.


Alors qu'en pensez-vous? Si vous aimez il y aura du M dans le prochain chapitre. Je ne voulais pas commencer par ça dès le début...