Bonjour !

Je modifie cette note après avoir publié un certain nombre de chapitres car je me suis rendue compte que je manquais à certains devoirs. Alors tout d'abord, bienvenue dans mon histoire sur Frozen, qui ne m'appartient pas et ne m'apporte rien d'autre que la satisfaction de vous divertir. Ensuite, sachez que je n'ai personne pour corriger mes fautes, donc j'espère qu'il y en a le moins possible. Je ne me trouve pas mauvaise en orthographe mais les coquilles se glissent si facilement...

Ensuite, sachez que cette fanfiction commence gentiment, mais j'aborderai des sujets difficiles tels que la torture et la mort. C'est pourquoi je l'ai mise en M : ce n'est pas non plus gore, mais je préfère prévenir que guérir :) Et enfin, pour que certaines personnes ne soient pas déçues, sachez tout de suite que ce ne sera pas du Elsanna. Cependant, je promets l'arrivée d'une « princesse » de Disney dans les chapitres suivants que je pense... Non, j'en dis pas plus, sinon vous ne lirez pas.

Pour finir, sachez que j'aime beaucoup échanger avec les lecteurs, c'est d'ailleurs grâce à certains qui m'ont reviewée que je publie aujourd'hui un chapitre tous les jours ou tous les deux jours. Alors n'hésitez pas à commenter, réclamer, etc... !

Bonne lecture à tous :)

Hély Sappho


Être sur le trône pouvait avoir des avantages. Régner offrait crainte, respect au souverain. Un mot et tout est réalisé. Un geste et une guerre peut voir sa fin ou son commencement. Un regard et un peuple est nourri ou affamé. Mais être sur le trône pouvait aussi avoir des inconvénients. On se retrouvait seul, face à des responsabilités que les rêveurs oubliaient, que les enfants ne voyaient pas, que les conseillers ignoraient.

Et lorsque l'on est une Reine, une femme, seule, avec des capacités magiques en plus, cela était mille fois décuplé. Si tous étaient ravis de voir l'hiver éternel s'arrêter, si tous étaient contents d'avoir quelqu'un pour les gouverner, une fois l'euphorie passée, beaucoup se demandaient quelle était la légitimité d'Elsa. S'il ne fallait pas mieux donner sa place à sa sœur cadette, bien plus… normale. A l'image de ses sujets.

Mais depuis que son règne avait commencé pour de bon, les choses se compliquaient sérieusement. La gestion de ses pouvoirs en public était déjà quelque chose, mais la gestion d'un royaume en était une autre. Elle devait apprendre sur le tas, très vite, tremblait à l'idée de prendre une mauvaise décision.

De plus, elle avait dû faire connaissance avec ceux qui avaient constitué sa régence en attendant sa majorité. Un conseil de sept conseillers, chacun ayant un domaine de compétence en particulier. Elle sentait bien, lors de leurs réunions, que cela leur coutaient de lui expliquer chaque cas pour qu'elle rende sa décision. Elle avait donc dû investir beaucoup de ses soirées dans la lecture de livres sur l'agriculture, la politique, la médecine, les arts militaires… Tout en étant tentée d'abandonnée.

Elsa elle-même se posait la question. Puis refusait d'une main balayant l'air. Comment donner cette vie de stress à sa petite sœur aimée ? Elle avait déjà failli lui voler sa vie, elle n'allait pas le faire trois fois. Elle préférait la voir rire, danser, chanter, participer à la soupe populaire pour les plus pauvres, diriger les grands travaux publics.

Mais en contrepartie, elle devait oublier cette paix, cette liberté avortée qu'elle avait connue dans la montagne. Parfois, à sa fenêtre, elle voyait encore son havre de paix par la fenêtre, et soupirait, menton dans la main. Elle chantonnait parfois cette chanson que lui avait inspirée cette sensation de légèreté. Elle rêvait à un monde meilleur, dans lequel elle n'était qu'un fournisseur de glace, comme Kristoff, l'amour de sa petite sœur. Puis, elle se ressaisissait, pour retourner à ses royales lectures.

Ce matin-là, pas fait comme les autres, assise dans la salle de réunion du conseil, elle s'apprêtait à affronter une nouvelle longue journée de discussions stériles et de décisions risquées. Elle fit signe à son directeur de réunion, chargé de déclamer les ordres du jour et de notifier les actes, de commencer.

« Bonjour Ma Reine, Bonjour Messieurs les Ministres. Aujourd'hui, nous avons pour ordres du jour plusieurs problèmes de succession parmi trois familles de nobles, une loi sur le commerce à voter ainsi qu'un messager d'Espadril souhaitant prendre la parole devant Sa Majesté. »

Haussant un sourcil, elle regarda ses conseillers. Puis elle demanda :

« Est-il déjà là ?

_Oui, Ma Reine, il attend derrière la porte.

_Faites le entrer. Nous n'allons quand même pas le faire souffrir après un si long trajet. »

Les gardes ouvrirent la porte du fond, puis laissèrent entrer un soldat habillé tout de noir. Il portait l'uniforme des messagers rapides du Royaume d'Espadril, géré à la façon militaire. Ce peuple guerrier tenait à intimider jusque dans ses messagers, pourtant pacifiques. Soupirant intérieurement, elle lui fit signe de déclamer son message.

« Le Roi Johan et la Reine Mary, mes souverains, présentent leurs hommages à la Reine Elsa d'Arendelle et lui font parvenir une demande de droit de visite dans son magnifique Royaume ! »

Il fit ensuite un salut militaire très bien exécuté, mettant un poing fermé devant son cœur et l'autre poing en parallèle dans son dos, se tenant droit comme un I. Elsa haussa un sourcil. Elle ne comprenait pas cette demande, ces souverains ayant été présents à son couronnement et leurs frontières n'étant pas fermées. Ils auraient parfaitement pu juste signaler leur visite, plutôt que formuler une demande. Elle se souvenait même que ses parents, de leur vivant, appréciaient beaucoup leurs royaux voisins.

Elle jeta un coup d'œil à son ministre de la politique, cherchant un quelconque signe de réflexion ou même de colère. Ce dernier, Sir Theo, la regardait d'un air détendu, avec un petit sourire en coin. Cela signifiait qu'elle pouvait donner son aval, sans problème. Au moment où elle allait ouvrir la bouche, elle nota qu'il pointait du doigt le directeur de réunion puis fit signe d'écrire quelque chose.

Elle se souvint alors qu'elle devait obligatoirement répondre à ce type de demandes par des messages écrits, donnant preuve de l'accord. Elle se tourna donc vers son directeur disant :

« Voudriez-vous bien m'écrire une autorisation, afin que je la signe, s'il vous plaît ? »

Son greffier lui sourit tout en s'activant rapidement. Il lui donna ensuite une plume et le document afin qu'elle le signe. Et enfin, il le récupéra pour le donner au messager en main propre. Celui-ci refit un signe militaire après avoir réceptionné ce même document, prononçant les formules de politesse d'usage.

Par la suite, Elsa regarda ses conseillers, qui semblèrent avoir un avis mitigé sur ce qui venait de se passer. Elle réfléchit deux minutes, et se rendit compte qu'elle avait respecté le protocole du début à la fin. Alors, ce devait être quelque chose qu'elle ignorait concernant les coutumes internationales entre Royaumes.

« Je suppose que cette demande de séjour à Arendelle n'est pas innocente. Parlez, Sir Brenn. Vous êtes bien le ministre chargé des affaires entre royaumes ?

_Oui, Ma Reine. Cependant, j'ignore réellement ce qu'ils souhaitent. Je dois concéder que généralement, ce genre de coutume est utilisé pour prévenir un Roi qu'un Prince souhaite épouser sa fille. Ou du moins la demander en épousailles. Mais étant donné que le Roi d'Espadril est déjà marié, il me semble qu'un de ses fils souhaite demander votre main… Ou celle de votre sœur. Mais il semble plus logique que cela soit votre main, Ma Reine. déclara Sir Brenn »

Il s'inclina puis s'assit, gêné. Mais pas autant qu'Elsa. Entièrement cramoisie, la glace recouvrait totalement ses mains. Effrayée à l'idée de leur faire du mal, elle congédia tous ses conseillés excepté Sir Theo, son plus fidèle parmi tous.

« Ma Reine, vous ne devez pas être à ce point perturbée… Il s'agit d'une pratique tout à fait répandue, et accepter de donner ce droit de visite n'engage en rien…

_Mais pourquoi maintenant ?... Cela fait à peine un an que je suis sur le trône ! Et puis, qui pourrait vouloir de moi ?

_Vous savez… Vous n'êtes pas une mauvaise personne, et vous êtes très belle, si vous me le permettez. De plus, j'ignore si le fils des Souverains d'Espadril vous ait seulement aperçue. Ces droits de visite servent surtout à se rencontrer, apprendre à se connaître.

_Mais j'ai toujours souhaité épouser une personne que j'aime. Et si je ne l'aime pas ?

_Vous aurez toujours le loisir de refuser. De plus, je tenais à vous dire… Sans vouloir vous offenser… Mais vous êtes Reine. Vous n'êtes pas supposée vous marier d'amour. Vous êtes supposée épouser qui sera le plus profitable pour le peuple. »

Elsa reste coite. Elle l'a toujours su, c'était une évidence, que sa vie entière sera réglementée par les responsabilités, jusqu'à celui qui partagera sa couche. Mais elle ne pouvait pas l'accepter. C'était intolérable à ses yeux. Et rien ne pouvait cesser les frissons d'horreur qui lui parcouraient l'échine.

« Et si je ne souhaite pas me marier ?

_Cela me semble difficile à éviter…

_Vous avez dit difficile. Pas Impossible.

_Certes. Si vous voulez refuser la présence d'un prince ou une autre personne de profitable pour notre Royaume, alors… Il faudrait rendre cette présence inutile.

_Dites m'en plus.

_Qu'est-ce qu'un Prince offrirait à notre Royaume ? De nouvelles terres cultivables, des accords commerciaux nécessaires, un allié en cas de guerre, un héritier… A vous de développer Arendelle de façon à rendre la cité prospère, avec des accords commerciaux plus solides, une armée efficace… Pour l'héritier, en revanche, j'ignore comment en trouver un sans prince…

_Il est plein d'hommes dans mon Royaume, et encore plus d'enfants ayant besoin d'une famille, ce ne sera pas un problème. Mais ce que vous dites a tout son sens. »

Sir Theo se rengorgea, fier d'obtenir un compliment de sa Reine.

« C'est ma fonction de Ministre et de Conseiller que de dire des choses qui ont du sens, Majesté.

_Continuez comme ça. »

Elsa se leva ensuite sans un regard puis se dirigea vers la suite de sa petite sœur, Anna, sa complice, sa confidente. Il lui fallait régler cette histoire d'héritier. Et la seule personne qui pourrait lui en fournir un… Serait sa sœur, sa petite sœur si follement amoureuse de l'Amour. Et de Kristof aussi. Ils n'étaient pas mariés, même au bout d'un an. Et elle ne se posait pas tellement de questions, jusque-là.

En ouvrant doucement la porte, elle retrouva sa petite sœur dans son lit, sous la couette, endormie. Il n'était que neuf heures du matin après tout. Et il est vrai qu'Elsa se montrait extrêmement laxiste envers elle. Par culpabilité principalement, même si elle savait que ce relâchement pouvait donner le pire sur une adolescente de seize ans.

Tout en replaçant une mèche de cheveux roux sur le côté de son visage, elle s'assit sur le bord du lit, doucement, ne souhaitant pas la réveiller tout de suite. Regarder son visage insouciant lui rappelait qu'elle était toujours là, qu'elle ne lui en voulait pas. Il ne fallait surtout pas en faire trop peser sur elle.

Non. Elsa se mariera, enfantera, et fera tout ce qui est bien pour son Royaume. Quitte à ne pas aimer celui qui partagera sa couche.