"BOUM BOUM BOUM"

Je me réveille en sursaut. Mais qu'est ce qui se passe ? C'est quoi ce bouquant ? Je regarde à droite, à gauche, je suis complètement déboussolée

"PAM PAM PAM » Des coups contre la porte d'entrée résonnent dans toute la maison

"POLICE, OUVREZ LA PORTE IMMEDIATEMENT"

Quoi ? la police ? et merdeeee !

Mon cœur s'emballe, cogne de plus en plus fort.

Sans réfléchir, je saute de mon lit et me précipite dans sa chambre.

Je suis complètement paniquée, je cours, hystérique. Ma pauvre Alice est là debout au milieu de sa chambre. Elle ne bouge pas, ne parle pas. A vrai dire, je pense qu'elle ne me voit même pas. Je peux lire la peur dans ses yeux, la pauvre est terrorisée.

"PAM PAM PAM » Les coups, cette fois-ci, sont plus puissants.

Il faut faire vite, je me dois d'agir. Ma petite protégée est comme tétanisée. Je saisis son bras et la traine jusqu'à la salle de bain. Nous savions, toutes les deux, que ce genre de situation pouvait nous arriver. On en a déjà parlé. On y a réfléchi. On s'y est préparé. Le plan… nous devons nous conformer au plan. Je me retourne et fais face à Alice. Nous n'avons plus de temps à perdre.

Je place, instinctivement, mes mains sur chacune de ses joues afin d'attirer son attention et lui chuchote :

- « Alice s'il te plaît… aide moi… je ne veux pas te perdre »

Elle me regarde droit dans les yeux et les larmes coulent sur ses joues. J'ai tellement mal au cœur de la voir comme ça.

- « Je te promets de tout faire pour que tu ne retourne pas là-bas, mais il faut que tu m'aides »

« PAM PAM PAM » « POLICE OUVRER » La police continue à se déchainer contre la porte d'entrée.

Vite, vite… Je ne peux pas les faire patienter trop longtemps, ils vont se poser des questions.

Alice semble revenir à elle, je vois dans ses yeux toute sa détermination. Alors, je me précipite devant la baignoire et déplace la corbeille de linge sale qui est située devant. Je me baisse et avec l'aide d'Alice, nous arrivons à déplacer la planche qui se situe contre la baignoire et qui fait office de coffrage. Alice s'allonge par terre et se glisse dessous la baignoire. Je m'accroupis et lui dit

- « Je vais aller ouvrir. Tu ne bouges pas et tu ne fais aucun bruit ».

Elle acquiesce d'un signe de tête. Elle ferme les yeux quelques secondes puis me regarde de nouveau et m'adresser un petit sourire. Elle me fait confiance, je le sais. Elle sait que jamais je ne la trahirais. Non, jamais. J'ai tellement envie de la prendre dans mes bras et la rassurer en lui disant que tout ira bien mais… à vrai dire j'en doute fortement et puis le temps nous fait défaut. Je dois faire au plus vite. Je la regarde une dernière fois et tout en replaçant la planche je lui souffle un « je t'aime petite sœur ». Je repositionne de nouveau la corbeille de linge et le tapis au pied de la baignoire.

"PAM PAM PAM » Je cours dans le couloir et hurle un « J'arrive ».

Je me précipite ensuite, dans la chambre des jumeaux. Lina pleure dans son lit tandis qu'Antony me regarde encore à moitié endormi. Je les prends dans mes bras chacun leur tout et les place sur chacune de mes hanches. Ils sont en âge de marcher, mais je suis tellement habituée à le faire et puis, le fait de les avoir dans les bras me permettra d'avoir une certaine contenance devant mes visiteurs.

C'est avec la peur au ventre que je me dirige vers la porte d'entrée. Je suis angoissée, tellement angoissée… Je ne veux pas perdre mon Alice, ma petite sœur de cœur. Je ne veux pas qu'elle retourne dans cet enfer qui a été le sien pendant tant d'années, trop d'années.

Devant la porte, je souffle un bon coup. Mon cœur bat de plus en plus vite, il va exploser.

J'ouvre enfin et fais face à trois policiers. J'ai les jambes qui flageolent alors je prends appui contre la porte. J'ai des sueurs froides, j'espère qu'ils ne vont pas remarquer mon état de panique. Ma gorge est nouée, je suis incapable de prononcer le moindre mot.

- « Bonjour Mademoiselle Swan, je suis l'inspecteur black. Je vais vous demander de nous suivre jusqu'au poste de police. »

J'essaie de paraître le plus étonnée possible et je leur demande d'une voie faible la raison de tout cela.

- « Nous vous expliquerons au poste Mademoiselle »

Je pense à Alice qui est là-haut. Finalement, ce n'est pas une mauvaise idée de les suivre loin d'ici, enfin comme si j'avais le choix en même temps. e fronce les sourcils et secoue la tête de droite à gauche

- « Eh mes enfants ? Je vis seule, je n'ai aucune solution de garde »

L'inspecteur, d'un ton toujours aussi froid et professionnel, me répond de les emmener puisque nous n'avons pas le choix de faire autrement.

- « Nous vous laissons 10 minutes pour rassembler vos affaires »

Aucun des trois policiers n'esquive un geste pour rentrer dans la maison. Sans demander mon reste, je tourne les talons et file dans ma chambre pour enfiler un survêtement. Je ne prends pas le temps de me coiffer ou autres. Je vérifie que personne ne m'a suivi et file dans la salle de bain. Je chuchote à Alice que je dois suivre les policiers au commissariat et que j'emmène les enfants avec moi. Je retourne dans la chambre des enfants pour les préparer. Je n'ai pas le temps de les habiller, tanpis ils resteront en pyjamas.

L'inspecteur Black s'impatiente « Mademoiselle Swan vous êtes prêtes ? Ne devons y aller maintenant»

- « Oui oui j'arrive »

J'enfile les chaussures ainsi que les manteaux aux jumeaux puis je fini de me préparer. J'attrape mon sac à main et nous suivons les trois policiers.

On nous installa à l'arrière d'un des véhicules. Aucun des policiers ne m'adressa la parole. Aucune explication. Rien… C'est grâce aux panneaux de signalisation que je comprends que nous nous rendons à Seattle. Dès le début du trajet, mes bébés se calent contre moi et s'endorment, chacun la tête posée sur une de mes cuisses.

Le silence est pesant dans l'habitacle de la voiture. Une multitude de questions tournent en boucle dans mon cerveau. Pourquoi ce silence ? C'est vrai, dans les films, les policiers expliquaient un minimum les choses avant de dire les droits aux criminels. D'ailleurs, en y réfléchissant, on ne m'avait pas énoncé les miens. Ils n'étaient pas rentrés dans la maison non plus pour s'assurer qu'Alice n'était pas là. Pourquoi maintenant ? Alors que nous avions emménagé à Forks depuis bientôt deux ans maintenant. J'ai beau réfléchir, tourner le problème dans tous les sens, je ne comprends rien de ce qu'il se passe. Mon cœur s'est calmé mais une boule d'angoisse a pris place au niveau de ma poitrine. J'ai peur pour Alice mais aussi peur pour mes enfants. Mes bébés… Dans un commissariat… J'ai envie de pleurer.

En proposant à Alice de venir vivre chez nous à Forks, je connaissais les risques bien sûr mais je n'avais jamais pensé que mes bébés seraient impliqués. Mon Alice… Elle me disait toujours que je l'avais sauvé mais à dire vrai, ce petit bout de femme était ma bouée de sauvetage.

Je vivais depuis quelques mois à Seattle. Grâce à l'héritage de mes parents, j'avais pu acheter un petit appartement proche de l'université dans laquelle j'avais été acceptée. Alice était plus jeune que moi. Elle avait 15 ans lorsque nous nous sommes rencontrées, nous avions toute de suite sympathisé. Elle habitait dans l'appartement voisin. Sa mère était morte et elle vivait ou plutôt elle survivait avec le compagnon alcoolique de sa défunte mère. En contrepartie de cet hébergement, elle se devait de tenir la maison, de faire le ménage et le linge, de voler la nourriture au super marché et servait accessoirement de punching ball de temps à autres. Plusieurs fois, elle s'était réfugiée à la maison couverte de bleu pour se soigner et se reposer quelques heures. J'étais triste pour elle, elle me faisait tellement mal au coeur. Mais qu'est ce que j'aurai bien pu faire ? Je ne faisais pas le poids devant ce monstre et puis je devais aussi me protéger je n'étais plus vraiment seule à présent. De plus, Alice avait toujours refusé que j'aille lui parler. Elle ne voulait même pas qu'il sache que nous nous étions amies. Malgré cette vie de merde, il faut bien le dire, Alice était toujours pétillante et joyeuse. Je me suis toujours demander où elle trouvait cette joie de vivre.

Quand j'ai appris que j'étais enceinte de mes jumeaux, je vivais seule sans aucune famille. C'était une période très difficile pour moi. Le père de mes bébés avait disparu du jour au lendemain sans aucune nouvelle, ni explication. J'étais vraiment au plus mal, mais heureusement j'avais mon amie Alice. Je m'étais confiée et elle ne m'avait pas jugé. Malgré ses propres misères, elle me réconfortait et me remontait le moral. Elle venait me voir chaque jour, me changeait les idées, me soutenait.

Et puis, il y a eu ce fameux soir où tout à basculer. Ma petite voisine était arrivée à la maison couverte de sang, en larmes et complétement paniquée. J'avais eu du mal à comprendre la situation alors je m'étais rendu, discrètement, devant son appartement où j'avais pu voir, à travers la porte entrebâillée, que son beau-père était également couvert de sang et plutôt en mauvais état. Mon amie m'expliqua que cette pourriture avait essayé d'abuser d'elle sexuellement et qu'elle s'était défendue en lui cassant un miroir sur la tronche. Elle était terrorisée et n'arrêtait pas de répéter « il va me tuer ».

Je n'avais pas pris le temps de la rassurer ou même de réfléchir à la situation, mon seul objectif est de la sauver, de la protéger. Et c'est après avoir emballé quelques affaires, que nous avions pris la direction de Forks, à bord de mon vieux camion. L'objectif étant de sauver Alice et de lui offrir un nouveau départ. Pourquoi cette ville ? Tout simplement parce que j'y avais vécu toute ma vie et que j'y possédais un pied à terre.

Mes parents sont décédés dans un accident de voiture, l'année de mes 10 ans. Malgré ce tragique évènement, j'ai vécu une enfance heureuse avec ma grand-mère Mélina. Elle s'est occupée de moi et m'a apporté beaucoup d'amour. Quelques mois après avoir fêtée mes 18 ans, ma grand-mère décéda suite à une crise cardiaque. Sa mort m'a complétement dévasté. J'étais orpheline et n'avais plus aucune famille, plus aucun repère. J'ai déprimé un certain temps et puis j'ai refait surface pour elle, pour eux. Ma grand-mère et mes parents n'auraient pas voulu que je me laisse mourir de tristesse. J'ai repris mes études mais la vie sur le campus ne me correspondait plus. Les fêtes, les fratries… non je ne supportais plus de devoir côtoyer du monde. J'avais éprouvé le besoin de m'isoler alors avec l'argent de l'assurance-vie de mes parents je me suis achetée un petit appartement. J'ai toutefois gardé la maison de ma grand-mère. Il est impensable pour moi de me séparer de ce lieu, seul témoin de mes merveilleux souvenirs.

Le véhicule de police se mobilise déjà juste devant le commissariat. Je réveille mes bouts-chou et l'un des policiers vient nous ouvrir la portière.

C'est la première fois que je rentre dans un commissariat et je dois bien avouer que je n'en mène pas large. L'inspecteur Black m'escorte jusqu'à une petite pièce et repars aussi vite en nous laissant tous seuls. Celle-ci est meublée d'une table et de quatre chaises, les murs ont dû être blancs à une époque et un radiateur d'appoint est posé à même le sol contre un des murs. j'enlève le manteau de Lina et d'Antony et les laissent découvrir les lieux. Ils regardent partout mais restent très proches de moi. Je pense qu'eux non plus ne sont pas rassurés.

Je n'ai pas vraiment le temps d'analyser la situation que l'inspecteur revient parmi nous. Son visage ne reflète rien, aucune émotion, aucun sentiment. Il s'assoit et nous regarde attentivement chacun notre tour. Je suis de plus en plus mal à l'aise. Le silence est pesant. Il est là en face de moi et quoi ? On va se regarder dans le blanc des yeux encore longtemps. Peut être qu'il essaie de m'intimider… S'il savait que j'étais déjà terrorisée. Je ne peux soutenir son regard plus longtemps, je porte mon attention vers Antony qui commence à gesticuler et je lui adresse un petit sourire en lui caressant les cheveux.

- « Mademoiselle Swan avez-vous une petite idée de la raison pour laquelle vous êtes ici »

Sans relever le regard sur lui, je lui réponds que non. Répondre par oui ou par non, voila c'est bien ça. J'avais vu un jour dans un film que moins on en disait, mieux c'était. Je ne sais pas vraiment si c'est la bonne technique à adopter mais je suis, de toute façon, décidée à ne pas lui faciliter les choses.

- « Vous habitez depuis longtemps à Forks Mademoiselle Swan ? »

Mais qu'est ce qui peut m'énerver avec ses Mademoiselle Swan. Je lui réponds en essayant de paraître le plus calme possible

- « j'ai quasiment toujours habité là-bas ».

- « Vous êtes en location ? » poursuit-il

Je secoue la tête.

- « Propriétaire ? Non… pas à votre âge ! » S'exclame-t-il faussement.

Je ne lui réponds pas, je suis persuadée que de toute manière il connait déjà la réponse. Mais où veut-il en venir avec ses questions à la con. Loin d'être dupe, il poursuit

- « Vous êtes également propriétaire d'un appartement sur Seattle »

- « Oui mais je le loue »

Il sourit et me répond qu'il est au courant de ce détail. Il a l'air si sûr de lui, je me demande à quoi il joue.

- « Par contre » dit-il lentement. « Je me demande bien comment une jeune fille de votre âge, qui a arrêté ses études pour devenir serveuse »

Je l'interromps sans même y réfléchir

- « Pour élever mes enfants ».

Je me mords la lèvre, une vieille habitude et me répète mentalement : ne pas m'étaler, ne surtout pas en dire trop, répondre par oui ou par non. Il sourit de nouveau et poursuit

- « je disais donc comment une jeune serveuse, maman de deux adorables enfants peut-elle être propriétaire de deux habitations ? »

Je baisse la tête, je n'aime pas parler de cela « j'ai hérité » souffle-je.

- « Pardon ? Mademoiselle Swan j'apprécierai que vous vous exprimiez clairement s'il vous plaît »

Connard ! Ne pas s'énerver, ne pas s'énerver...

- « J'ai reçu un héritage suite à la mort de mes parents et de ma grand-mère ».

Il me fixe intensément et le silence refait surface. Je n'en peux plus de ce suspense. Lina me tend les bras alors je la place sur mes genoux. Mes enfants sont toujours très sages d'habitude mais là, je dois dire qu'il m'épate. Pas un bruit. Pas un geste. Antony est scotché à mon genou. Comme si tous les deux avaient compris que nous étions dans une situation délicate. Je me mis à penser à Alice, j'espère qu'elle a réussi à sortir de dessous de la baignoire. Elle doit être dans tous ses états, la pauvre.

Au bout d'un certain temps, l'inspecteur « super-connard » reprend la parole

- « Ce n'est pas trop dure d'élever deux enfants toute seule »

Nous y étions, il allait me parler d'Alice. Je sens le stress monté en moi, je ne sais vraiment pas quoi répondre alors je hausse les épaules en jouant la carte de l'indifférence. Paraître normal, ne rien montrer de mon état de stress.

- « Leur père prends le relai parfois ? »

Quoi ? Mais c'est quoi cette question encore… pourquoi il me parle de ça et puis qu'est ce que ça peut bien lui foutre « Non, il n'est pas présent dans nos vies »

De nouveau le silence.

J'observe à la dérober mon interlocuteur. Il doit surement avoir des origines indiennes vue son physique. La carrure de ce mec est impressionnante, encore un adepte des salles de sport… Avec son regard sombre, il n'a vraiment pas l'air commode. Je peux même dire qu'il me fout les jetons surtout quand il m'observe ainsi, à croire qu'il essaie de s'introduire dans mon cerveau.

Roooo et puis merde, j'en ai marre

- « écoutez inspecteur, je… Disons que je n'ai aucune idée de la raison pour laquelle vous avez eu envie de me rendre une visite »

- « Ah bon, toujours pas ? » m'interrompe-t-il avec un des sourcils levé.

Je ne me laisse pas démonter et poursuis « non je ne vois vraiment pas ! alors soit vous m'expliquez, soit vous nous laissez partir. Je n'ai pas eu le temps de prévenir mon employeur et j'ai beaucoup de route pour repartir jusqu'à Forks.

- « Qui vous garde vos enfants pendant que vous travaillez ? »

Rt merde… Pourquoi je n'ai pas fermé ma grande gueule ! Répondre par oui ou par non, ce n'est pourtant pas compliqué !

Vite, vite… Un mensonge, un mensonge.

- « euh, je… je donne des cours de… de soutien à une petite voisine et en échange elle me garde les jumeaux ».

Je n'ai jamais su mentir correctement. Il sourit de nouveau. Je l'amuse ce crétin. Il connaît la vérité et se moque de mon pitoyable mensonge. Mon cœur s'affole, je me sens de plus en plus mal. Et là sans aucune explication, il bondit de sa chaise, se dirige vers la porte et sors précipitamment.

Cela fait déjà un petit moment que l'inspecteur est reparti. Je n'ai pas pris le temps de mettre ma montre et il n'y a aucune horloge dans cette maudite pièce. En l'absence de « super-connard », les jumeaux se montrent plus hardis. Antony court après Lina autour de la table, ce qui pour instant les amusent énormément.

Mes bébés… Je les aimais tant. Le jour où la gynéco m'a annoncé que j'étais enceinte et que je n'attendais pas un mais deux enfants, a été pour moi le moment le plus intense de ma vie. J'étais passée par toutes les formes d'émotions : le choc d'être enceinte de quasiment deux mois sans m'en être aperçue avant, la douleur de ne plus avoir le père près de moi, la peur de devenir responsable de deux petits anges et la joie à l'état pure de devenir maman, ne plus jamais être seule. Si à l'époque j'en étais déjà certaine, je peux affirmer aujourd'hui que jamais au grand jamais, je ne regrettais le choix de les avoir auprès de moi.

La ressemblance entre eux était frappante, un peu logique pour des jumeaux. Les mêmes yeux verts, les mêmes taches de rousseur, la même couleur de cheveux auburn… Seuls la longueur de ces derniers, les différenciait. Lina avait déjà les cheveux au niveau des épaules avec de grosses boucles tandis qu'Antony les portait assez court. Alice avait insisté pour lui faire adopter une coupe « p'tit mec fashion » selon ses dires, ce qui lui allait très bien. Lina et Antony avaient peu de traits communs avec moi, peut-être la forme du visage ou les fossettes. Ils étaient le portrait craché de leur père.

Je fus interrompu dans ma réflexion par « super-connard » qui s'était enfin décidé à venir nous voir. Il prend place en face de moi et sourit en regardant mes enfants se précipiter sur moi. Puis, dépose sur la table un dossier et tout en le feuilletant prend la parole

- « Alors Mademoiselle Swan toujours aucune idée de votre présence parmi nous ? »

Comprenant surement que je ne lui répondrai pas, il soupire et pousse vers moi une photo

- « la mémoire vous reviendra peut-être avec ceci ? ».

Je jette un léger coup d'œil et reporte mon attention sur lui en levant un sourcil de manière interrogative.

« Regardez attentivement cette photo » reprit-il plus durement en tapant du poing sur la table. Lina sursaute par ce changement de ton et Antony resserre sa prise autour de ma jambe. J'attrape agressivement la photo. Eh oui, moi aussi je peux m'énerver non mais !

Le cliché avait été pris d'assez loin, un groupe d'hommes en costume visiblement entrain de discuter était figé sur le papier glacé du document. Ne voyant toujours pas où « super-connard » veut en venir, je pris le temps de détailler chaque homme : le premier mec avait l'air d'être un rugbyman, il n'avait rien à envier à Vin diesel. Le deuxième était blond, il avait l'air d'être un peu âgé. Deux autres hommes étaient de dos et je ne vois donc rien de spécial. Je reporte mon attention sur le dernier, il a les cheveux à la gomina et… non ce n'est pas possible ! Je plisse les yeux dans une pauvre tentative de voir plus nettement… Non, ce n'est pas possible ! Mon cœur se met à battre fort, de plus en plus fort à l'instant même où mon cerveau reconnait cet homme : Antony. Je n'arrive pas à décrocher mes yeux de son visage il a l'air tellement différent pourtant c'est lui, je n'ai aucun doute la-dessus.

- « Vu l'expression de votre visage, je présume que vous savez maintenant pourquoi vous êtes là»

Tout en continuant de fixer la photo, je lui fais signe de la tête que non. Je suis totalement perdue. Quel est le rapport avec Alice ? Qu'est-ce que tout cela veut dire ? Peut-être est-il arrivé quelque chose de grave à Anthony ? Même si j'ai toutes les raisons du monde de détester cet homme une partie de moi lui appartient toujours et jamais je ne voudrais qu'il lui soit arrivé quelque chose.

- « Pouvez-vous me dire ce que vous savez de ses hommes Mademoiselle Swan ? »

Tout en continuant à secouer la tête légèrement, je murmure

- « Je ne connais qu'Antony », ma voix est rauque par émotion.

- « Qui ? Dites-moi Mademoiselle qui est Antony ?»

- « lui » dis-je en le désignant du doigt

L'inspecteur se relève et se dirige vers la porte du bureau qu'il ouvre en grand

- « Leah, viens me voir s'il te plaît ».

Une jeune indienne débarque avec un grand sourire et me salue d'un signe de tête. Je reporte mon attention sur lui, son regard se veut rassurant et sympathique cette fois-ci. Je dois me concentrer pour comprendre ce qu'il me dit :

- « Mademoiselle Swan, accepteriez-vous que ma collègue s'occupe de vos enfants pendant que nous finissons cette discussions ensemble. Ils pourraient faire des dessins ».

Sans réfléchir davantage je leur donne mon accord. On est dans un commissariat, il n'y a aucun risque. Mes bébés n'ont vraiment pas besoin de me voir dans cet état. J'ai toujours réussi à me contenir devant eux mais là l'émotion est trop forte. Je me penche vers mes enfants et leur dis d'une voix rassurante

- « Lina, Antony, la dame va vous emmener faire un beau dessin pour maman dans la pièce juste à côté».

Cette dernière leur adresse un grand sourire et leur tend une main à chacun pour quitter la pièce

- « Allez les loulous on va bien s'amuser ».

J'essuie les larmes traitresses du revers de la main et souffle un bon.

L'inspecteur se racle la gorge pour attirer mon attention

- « Mademoiselle Swan, avant toute chose, je dois vous informer que l'homme que vous m'indiquer ne s'appelle pas Antony mais Edward »

- « Edward » dis-je étonnée

- « Oui, Edward Cullen »

- « Non ! Vous vous trompez. Son nom est Antony, Antony Masen. Je connais son prénom c'est d'ailleurs la raison pour laquelle mon fils porte le même ». Je deviens hystérique. La situation me dépasse, je ne comprends plus rien. Il secoue la tête tout en fouillant de nouveau dans son dossier. Il pousse devant moi, une feuille où est photocopiée une pièce d'identité, sa pièce d'identité : Edward Antony Cullen, né le 19 juin…