Pansy Parkinson n'a pas de cœur, disait-on.
C'était un murmure qui partait de nul ne savait où, et qui courrait dans les couloirs, traversait le parc, volait dans les airs, investissait les salles de classe, parcourait le château de long en large jusqu'au creux des dortoirs. Partout il passait de bouche en oreille, et muait, se transformait, mais son essence restait la même.
Pansy Parkinson n'a pas de cœur, racontait-on.
Quelle meilleure preuve que la réaction de la concernée ? Son air fier, supérieur, presque satisfait, sa tête haute, son ricanement de mépris quand ce murmure impudent venait s'échouer à ses côtés. Elle avait mieux à faire, et son ambition n'avait pas besoin de sentiments idiots.
Pansy Parkinson n'a pas de cœur, clamait-on.
C'était dans la tour des gryffondors que cette rumeur avait le mieux aménagé ses quartiers. Nourrie de haine certainement méritée, elle enflait, grossissait et se répandait avec une virulence exacerbée. Ici, pas besoin de baisser la voix, on pouvait la cracher aussi fort qu'on le voulait.
Et, ici, elle venait se loger confortablement dans l'oreille de Neville Londubat. Mais finissait toujours par repartir, dépitée, car lui ne daignait pas l'alimenter. Il se contentait de la regarder filer.
Bien sûr que Pansy Parkinson a un cœur, murmurait-il une fois qu'elle s'était éloignée.
Mais ça, jamais il ne le dirait à haute voix. Car ce cœur si soigneusement dissimulé, c'était lui et lui seul qui en gardait la clé.
