Lily's House/Un autre monde
Auteur : Ookami Kitsune
Disclaimer : Histoire de JK Rowling, histoire d'Ookami Kitsune
Pairing : HPDM, Sirius/Remus, Fred/George
Genre : Slash, Romance, OCC, Angst
Attention : Viol, violence, mort
Note : profondément inspirée par Baba O'Riley, complètement fan de l'univers d'Harry Potter (découvert depuis peu, shame !)
Note bis : j'avais décidé de ne pas poster cette fiction avant de l'avoir terminée mais une amie fan voulait la lire alors je la poste dès que possible quitte à la laisser en suspens comme mes autres fictions. Et sans bêta !
Prologue : Les prémices d'une grande tempête
C'était une nuit d'orage, le vent grondait et le ciel s'était obscurcit comme si Merlin déversait sa colère sur le monde. Les éclairs se frayaient un chemin à travers le lourd rideau de ténèbres, pourfendant les plus hautes cimes des pins de la Forêt Interdite. C'est alors que deux ombres s'en échappaient, volant expressément en direction de Londres, semblant poursuivies par Vous-Savez-Qui. La pluie tombait drue, fouettant les fuyards de ses gouttes chaudes, alourdissant leurs longues capes noires. La route fut longue avant leur arrivée en périphérie de Londres. Les silhouettes s'arrêtèrent devant la porte du Lily's House avant d'y déposer un fardeau emballé d'un chaud et doux châle fait de cachemire bleu ciel. Les ombres filèrent au premier cri du nourrisson abandonné, sans aucun regard en arrière. Le ciel pleurait tout autant que l'enfant, le berçant de ses bourrasques de vent violent.
Ce ne fut qu'au petit matin, alors que la ville ruisselait encore de la récente tempête, que le directeur de l'orphelinat retrouva non pas un, mais deux enfants frigorifiés sur le pas de la porte. Tidiane observait attentivement les deux petits garçons : le premier était brun à la peau pâle avec de magnifiques yeux caramel, tandis que le second petit brun avait de beaux yeux vert forêt et un front orné d'une cicatrice en forme d'éclair. Avec un long soupir peiné, le jeune homme prit les deux enfants dans ses bras et les emporta dans la salle rapidement, conscient du peu de chaleur qui entourait les enfants.
-Eva ! Elya ! Clémence ! héla-t-il
- Oui Tidiane ? répondirent-elles en chœur, leurs voix provenant de l'étage.
Elles descendirent et lorsqu'elles virent les enfants, soupirèrent de concert face à l'énième abandon. Soudain Elya se souvint de la fraîcheur de la nuit et prit vite le petit aux yeux verts tandis que Eva prenait le petit aux yeux noisette. Elles les réchauffèrent à l'étage avant de leur faire prendre un bain tiède, passant progressivement à l'eau chaude pour leur éviter un choc thermique. Elles les emmitouflèrent ensuite dans deux châles beige et vert, chacun correspondant à la couleur des yeux du bambin qu'elles transportaient. Elles redescendirent près de la cheminée où s'était assis Tidiane qui se balançait doucement sur le rocking chair. C'était une vieille relique, preuve d'une paisible vie. Elle avait appartenu à la grand mère de Tidiane, il l'avait gardé en souvenir après sa mort et elle recueillait depuis en son sein les enfants qu'il gardait auprès de lui. Elya et Eva avaient gardé respectivement leur nouveau protégé dans leur étreinte maternelle et les berçaient en attendant le verdict. L'âtre était fait de pierre tout comme la bâtisse, elle laissait la chaleur envahir la pièce comme un baume réconfortant. Le jeune directeur remua les braises avec un tisonnier de fer noir pour relancer les flammes, puis il sortit de son mutisme :
- J'ai vu le petit à la cicatrice lorsque je suis sorti pour voir l'étoile du matin, il s'appellera donc Sohan. Tandis que le second s'appellera Aylan, car sa peau claire me rappelle le clair de lune, dit-il en regardant le petit s'endormir.
Il se retourna pour faire face à ses vieilles amies, Elya avec sa belle chevelure ébène et ses yeux lagon semblait le sonder puis elle lui demanda avec une certaine réserve :
- Ils se ressemblent énormément, mais il y a une chance sur deux qu'ils ne soient arrivés ensemble que par simple coïncidence. Devrions-nous les élever comme des frères ?
- Seul le temps nous le dira, en attendant nous les élèverons comme s'ils l'étaient.
Dix ans plus tard
- Sohan ! Aylan ne veut pas me rendre mon doudou !
- Aylan, laisse Chloé tranquille s'il te plaît, répondit doucement mais avec autorité le dit Sohan.
Les deux jeunes garçons se regardèrent longuement avant que l'un des deux ne cède. Le plus grand capitula et rendit la peluche à la frêle petite fille devant lui. Il plia les genoux pour être à sa hauteur et lui ébouriffa les cheveux. Elle le regardait fixement de ses grands yeux en amandes, ses longs cheveux raides et brun étant décoiffés par la friction, sa bouche faisait la lippe. Aylan passa ensuite sa main lasse dans ses propres cheveux mi-longs lui arrivant aux épaules et regarda son jumeau avec un ricanement :
- Saint Sohan, veuillez accepter mon repentir !
- Aylan... soupira le dit Saint avec lassitude
Ces deux petits se ressemblaient, incontestablement. Toute personne qui prenait le temps de les détailler pouvait trouver un point commun entre les deux. Il y avait un mimétisme singulier entre ces deux garçons : ils avaient la même lenteur calculée dans leurs gestes, le même regard fermé bien qu'emplit d'innocence propre aux enfants de leur âge, de même pour leur physionomie. En effet Aylan et Sohan avaient maintenant dix ans, et entamaient leur onzième année. Le premier était brun, les yeux caramel mordoré, athlétique et malicieux tandis que le second avait des cheveux noir de jais plus courts, possédant des yeux verts sapins et une cicatrice en forme d'éclair sur le front. Il était plus calme et plus sage malgré son jeune âge. Tandis que Sohan retournait dans son livre -probablement sur les découvertes de Marie Curie, un livre qu'il relisait encore et encore sans se lasser- Aylan jouait à présent à coiffer Chloé. Ses cheveux raides comme des baguettes étaient attachés en de multiples tresses, donnant un rendu magnifique : une tresse principale ornait en une couronne sa petite tête, plusieurs autres, lâches, coulaient le long de son visage et effleuraient son dos.
-Venez les enfants, il est l'heure de rentrer ! appela une voix grave et douce
-Oui Tidiane ! répondirent-ils en chœur
Tous les enfants se rassemblèrent dans la salle principale et s'étaient assis chacun sur une chaise, le tout formant un « u » face à la cheminée, la barre horizontale se trouvant à l'opposé de l'âtre. Au centre se trouvait une table à roulette garnie de plats chauds, les couverts étaient mis et les enfants s'affairèrent autour. Tidiane se tenait avec Eva, Elya et Clémence sur la table du milieu, celle qui reliait les deux autres. Il se leva et fit l'appel en démarrant par les aînés et finit par les plus jeunes :
- Maximilienne, Enaël, Sohan, Aylan, Elouane, Lohanne, Ethan, Paul, Chloé.
Ils répondirent tous présents avant de se mettre à manger. Ils s'étaient assis par affinité, en effet Maximilienne discutait avec Chloé sur ce qu'elle apprenait à l'école sur à l'une des extrémités de la table, la plus âgée avait élevée la plus jeune après l'avoir sauvé de son père alcoolique. A l'opposé se trouvaient tous les garçons qui parlaient du dernier match de foot, le plus vieux essayait visiblement d'apprendre aux jumeaux et aux plus jeunes les tactiques utilisées par les différentes équipes. Et au milieu les jumelles Elouane et Lohanne rigolaient ensemble, comme d'habitude, commérant sur les idylles enfantines de leurs camarades d'école. C'était une vraie petite famille composée de caractères bien trempés. Chacun était très autonome tout en mettant la famille sur un piédestal. La plupart travaillaient dès leur majorité –parfois même dès qu'ils étaient en âge d'aider- et donnaient les trois quarts à l'orphelinat pour subvenir aux taxes et aux achats telles que la nourriture, l'eau et l'électricité. Le restant était utilisé par les enfants pour s'acheter des fournitures scolaires principalement, occasionnellement pour les cadeaux d'anniversaires.
- Enaël, l'interpela Sohan de sa voix chaude et mélodieuse, je travaillerais demain dans la troisième avenue. Pourras-tu venir me chercher dans la matinée de mardi pendant ta distribution de journaux ?
- Mais Sohan où vas-tu dormir ?
Le concerné ne répondit rien, laissant un silence inconfortable s'installer. Les secrets étaient rare au sein du groupe mais Sohan ne se confiait jamais sur la nature de son (ses ?) travail. Ce fut Aylan qui relança la conversation en demandant à Ethan si son travail de cireur marchait. Il répondit avec enthousiasme, content de pouvoir enfin contribuer à l'aide générale. L'ambiance s'était réchauffée, chacun avait fini son repas avec une part de la délicieuse tarte aux pommes réalisée par Clémence.
Le lendemain Enaël, Sohan et Ethan sortirent de l'orphelinat en direction de leur travail respectif tandis que sur le pas de la porte leur disait au revoir le reste de leur famille. Aylan gardait les plus jeunes ce jour là tandis que Maximilienne avait son jour de repos le lundi. Les adultes étaient allés chercher des donateurs pour l'orphelinat ou bien des mécènes, laissant aux deux plus grands la charge de l'orphelinat.
Sohan partit en direction de la troisième avenue à pieds, Ethan alla vers la gare où il se posterait près d'un quai alors qu'Enaël montait sur son vélo, ayant pour destination la poste où il chargerait tous les journaux de la journée.
Sohan était morose, il était déjà fatigué émotionnellement et psychologiquement lorsqu'il vit l'arrivée d'un énième client. Vieux, un embonpoint déjà bien marqué et le regard vicieux qui faisait concurrence à son sourire. Il avait quelques dents noires quant à celles qu'il avait perdues n'en parlons même pas. Il sentait l'alcool à plein nez alors qu'il n'était même pas midi.
- Alors mon joli, c'est combien ?
Le vieil homme le détailla et le trouva bien mince. Malgré cela il était attiré par la candeur de son visage, de ses grands yeux verts et regarda à présent sa bouche. Avant même qu'il ne puisse lui réponde, il fonça sur Sohan avec un désir furieux. Il le retourna contre le mur sans sommation, maintenant sa grosse main sur l'arrière du crâne du jeune prostitué. Son visage était écrasé contre le mur qui lui faisait face, sur lequel il prenait appui tandis qu'il sentait la main de son bourreau sur ses hanches. L'homme lui baissa rapidement son pantalon et profita de la vue : ses fesses blanches étaient aussi pures que la neige, son intimité était parfaite, il n'y avait pas de mots plus appropriés. Il sentit l'excitation monter face à cette vue, voulant marquer cette peau si fine et si lisse. Il claqua alors sa main contre la fesse droite, qu'il marqua d'une brûlure vermeille, laissant la peau à vif. Il entra alors sans préparation dans le corps si frêle de Sohan. Il était si serré qu'il faillit jouir sur le champ. Il se força à se mouvoir lentement pour faire ressentir toute la douleur à son amant d'un soir puis le pilonna quand il sentit qu'il s'y était habitué. Puis il déchira, viola son intimité. Et il la souilla en jouissant. Il ne vit pas que l'enfant était resté les yeux clos, la bouche fermée en un fin trait, la mâchoire contractée et sans qu'aucun afflux sanguin ne parvint à le faire , il n'avait rien ressenti, il ne préférait pas. L'homme se dégagea, l'air victorieux. Un sourire goguenard s'étira sur ses lèvres et il lui lança un billet de 40 livres.
- Putain ça fait du bien, je reviendrais demain. Si tu es sage je viendrais avec une ceinture cette fois ci, tu es bien trop lisse à mon goût.
L'homme s'en alla, fermant sa braguette une fois assis dans sa voiture. Il partit, laissant Sohan au sol. Son petit corps s'arquait sous les assauts de nausées. Il ne se laissa aller qu'une fois l'homme parti, vomissant son maigre petit déjeuner sur les dalles du trottoir à côté de lui. Il se sentit glisser le long du mur. Ses genoux heurtèrent le sol, ses mains apposées sur le mur. Il posa doucement sa tête sur le dos ses mains et souffla longuement. Il passa machinalement sa manche droite sur ses yeux, las.
Il ne voulait plus faire ça. Il n'en pouvait plus. Ses yeux s'embuèrent mais il se refusait à les laisser couler. Non, il ne le ferait plus.
Il secoua sa tête en voyant la liasse de billets à côté de lui. Il lui lança un regard torve, dénué de tout sentiment de révolte. Mais à quoi pensait-il ? Il n'avait pas le choix, il voulait que sa famille s'en sorte. Il le fallait. Il savait que les petits pouvaient faire de grandes études. Lui, il était bien trop pathétique pour le pouvoir. Il était tellement myope qu'aucune paire de lunettes ne pourraient un jour lui octroyer une vue digne de ce nom. Et il ne voulait pas que Tidiane ne débourse plus d'argent pour lui, il lui avait déjà tant donné. C'est pour cela qu'il ne devait pas se laisser aller, quitte à porter des lunettes dont la correction ne lui suffisait plus depuis des années. C'est pour cela qu'il lisait encore et encore les mêmes ouvrages, dans l'espoir d'arriver à le comprendre au bout d'une énième relecture.
Il se releva bon gré mal gré, remonta son pantalon tout en grimaçant sous la douleur. Il essaya de voir les dégâts sans y arriver. Il maudissait son client de l'avoir autant abîmé, il fallait qu'il soit présentable pour pouvoir attirer plus, pour gagner plus. L'appât du gain. Il rangea son maigre butin dans une cache à côté de la benne à ordure, celle qui le soutenait quand il vomissait.
Il s'en fichait, son corps ne lui appartenait pas. Il appartenait à l'orphelinat pour qui il donnerait tout. Son corps se plia sous les assauts répétés de ses sanglots. Il les étouffa du mieux qu'il put, refusant de laisser couler ses larmes. Et lorsqu'il vit une nouvelle voiture arriver, il était prêt.
