Disclamer:Et non, les persos de GF ne m'appartiennent pas.
A l'origine, c'était sensé être la préquelle à "La courbe de tes yeux" mais vu le comportement de D'jok... L'idée à vite été abandonée. En espèrant que vous aprècierez
Another way to love v.2: Anamorphose.
Chapitre 1: Toi, mon amie pécheresse.
Un enfant recroquevillé sur lui-même. Mais que fait-il là? Il pleure, oh oui, il pleure toutes les larmes de son corps. Ses parents sont morts, pauvre enfant que la vie a torturé. Du haut de ses six ans, il a déjà tout compris de la vie; on naît, on vit et on s'en va pour toujours. C'est dur de perdre ainsi son enfance. Assis dans la neige, le visage bouffi par les larmes, il entend un rire. Un magnifique rire cristallin. Alors, il regarde de l'autre côté du mur et il y voit un ange; un ange aux yeux bleus avec de beaux cheveux noirs. Il veut le voir de plus près, le toucher juste pour s'assurer que ce n'est pas une illusion. Il s'avance, passe par dessus le mur et s'approche de son ange . Il veut lui parler mais le garçon aux cheveux rouges à côté de l'ange l'empêche de venir plus près. Il lui dit qu'il n'a pas le droit parce qu'il n'a plus de parents et qu'il fait partie de la vermine. Sinedd sent son coeur se briser. Ce garçon aux cheveux rouges est un démon, c'est lui qui devrait s'éloigner. Il sent les larmes monter alors il s'en va. Personne ne doit le voir pleurer, il doit être fort aux yeux de tous.
Il chasse tous les bons sentiments de son coeur, ne gardant que la haine et le désespoir. Seul un résiste; c'est le pire sentiment qui soit , celui qui fait mal, celui qui tue si facilement. Le garçon au coeur en miettes est amoureux mais il connait la réalité. Il est un ver de terre amoureux d'une étoile. Jamais son ange ne lui prendra la main, ne le serrera dans ses bras, jamais il ne lui dira « Je t'aime » simplement parce que Sinedd n'est pas aimable. Cela n'a rien à voir avec sa politesse ou sa courtoisie, il ne peut être aimé par personne, il le sait, il le sent il y pense, plus il ferme son coeur, s'entourant d'une armure d'agressivité jusqu'à oublier qui il est...
Qu'est-ce qui me prend de me souvenir de ça? Comme si ça n'allait pas assez mal, il faut que mon cerveau en rajoute. Où suis-je d'ailleurs? Je n'arrive pas à bouger. Mes poignets me font mal, j'entends un bruit sourd et continu, une odeur d'éther m'emplit les narines et me donne envie de vomir. Je suis à l'hôpital? Peut-être que je suis mort...Ca arrangerai tout, tiens... Je repense à la douleur dans mes bras; la mort serait-elle douloureuse? Je remarque une série de « bips » incessants. Est-ce mon coeur? Ca voudrait dire que je suis toujours en vie; J'entends une porte s'ouvrir et des talons claquer sur le sol. Une infirmière. Elle marmonne quelque chose et me pique le bras. J'aurais volontiers froncé les sourcils si j'avais pu. Alors qu'elle continue sa torture, j'entends une autre personne entrer dans la chambre.
« Les visites sont terminées pour aujourd'hui, monsieur, dit l'infirmière
-Je viens juste déposer ça.
Je connais cette voix. Mais que fait-il ici? Je l'entends déposer quelque chose.
-Vous savez monsieur, ces lettres ne servent pas à grand chose...
Il ne répond rien. Pourquoi est-il là?
-Si vous voulez rester un peu avec lui, je peux vous laisser quelques minutes. Après tout, ça fait deux semaines que vous venez là tous les jours...
Deux semaines? Ca fait si longtemps que je suis dans cet endroit? Je ne me souviens même plus comment j'ai atterri ici. Il me reste juste quelques vagues souvenirs. J'entends l'infirmière faire claquer ses talons une nouvelle fois; elle s'éloigne. Je sens une main dans la mienne. J'ai presque envie de pleurer. Je mets mon ange en danger en le laissant s'approcher de moi, je vais le salir, entacher la pureté de son âme. Il caresse doucement mes cheveux.
-Tu sais, aujourd'hui , j'ai décidé de te dire quelque chose. C'est étrange et un peu malsain mais en réalité...
Il s'interrompt un instant.
-Sinedd, je sais que tu ne m'entends peut-être pas mais je voulais que tu saches à quel point je t'aime.
Non, non mon ange ne dis pas ça. J'ai fait tant d'efforts pour te tenir loin de mon monde, les gens « comme ça » sont la vermine, la négation de l'amour humain. J'ai tout tenté alors pourquoi tu m'aimes malgré tout?
-Je ne sais pas si je dois... Allez, j'ose
Je sens tes lèvres sur les miennes, si tièdes et douces. Je pourrai presque en pleurer tant mon envie de te laisser continuer est forte. C'est à toi que je dois penser en premier, je dois arrêter d'être égoïste mais d'un autre côté, j'ai envie de toi à en crever, je te voudrais rien que pour moi...
-J'imagine qu'on se détestera comme avant quand tu te réveillera. Peut-être que c'est mieux ainsi, finalement... D'jok arrêtera de me prendre la tête pour que j'arrête de venir...
D'jok, maudit démon! Depuis toujours, il s'est mis entre nous. C'est de sa faute si tout ça est arrivé.
L'infirmière revient et demande à mon ange de partir. Il s'exécute et me laisse seul avec mes souvenirs...
Le cutter tombe à terre. Finalement, il trouve que ça ne fait pas si mal. Le garçon sourit. Comment l'idée avait-elle fait pour ne pas arriver plus tôt? Quelques petits coups de lame et il était enfin libre, enfin vide de toute émotion. Le sang coule à flots. Comment une si petite blessure peut-elle saigner autant? Il s'écroule, se sent lourd. La vie le quitte peu à peu... Enfin, il pouvait sauver son ange; grâce à lui, il ne serai jamais confronté à tout ça. « Ca » C'est l'horreur la plus indescriptible qu'on puisse connaître. Non, il ne pouvait pas laisser faire ça. Il entends la porte s'ouvrir avec fracas. Quelqu'un le serre dans ses bras, lui dit de tenir encore un peu, lui dit « Je t'aime ». Puis, ce fut le noir complet...
Ca y est, je me souviens. J'ai vu la mort de si près. Mon corps s'alourdit, mon coeur se serre.
Tout ça est allé si vite, comme un brusque retour chariot. Je serre les poings, la vive lumière du soleil me brûle les yeux.
