Je dédie cette fanfiction à toutes les personnes que j'ai rencontrées et qui ont été victimes de harcèlement sexuel, de viol ou d'attouchementsVoilà, c'est encore moi! Ne vous inquiétez pas, cette fic sera finie! ( pas comme les deux autres... Bref!)

Je reviens pour poster une autre version d'analyse, extraction et mise en équation, celle du point de vue d'Hermione.

Etant trop longue pour en faire un O.S, j'en fait un twoshot. Et, comme elle est déjà écrite et finie, je posterais dès que j'aurais six reviews!

En tous cas, Merci pour les reviews d'analyse, extraction et mise en équation pour ceux qui l'on lue, et vous pouvez toujours aller la lire si vous le voulez!

Bref, passons au disclaimer: Les personnages ne sont pas à moi, tout est à JK Rowling.

Résumé: Hermione tente de se suicider mais Drago la sauve. Commence alors pour elle un combat contre les tortures qu'elle subit d'Harry et de Ron. /!\ Fic crue avec viol, ASA=âmes sensibles s'abstenir/!\

Attention: il y aura un viol dans le prochain chapitre donc, encore une fois, ASA! J'encadrerai le passage pour que les âmes sensibles puissent ne pas le lire!


Je dédie cette fanfiction à toutes les personnes que j'ai rencontrées et qui ont été victimes de harcèlement sexuel, de viol ou d'attouchements


Sur ce, je vous laisse lire et juge de mon travail ( n'oubliez pas les reviews ou il n'y aura pas de suite! (au moins six, allez, c'est faisable!) )


Elle montait les escaliers sans les voir, le regard embué par les larmes. Ils avaient recommencé. Ils l'avaient encore blessée.

Elle manqua de tomber à plusieurs reprises, se rattrapant de justesse.

Sans réfléchir, elle atteignit la salle de divination. Un endroit qu'elle détestait pour quelqu'un qu'elle détestait. Elle-même.

Ils l'avaient encore meurtrie, encore. Une fois de plus. Elle n'en pouvait plus, elle ne tenait plus, il fallait qu'elle disparaisse. Elle devait disparaître, elle voulait que cela s'arrête.

Disparaître… Pour ne plus avoir à souffrir, pour ne plus avoir à affronter cette existence, ne plus avoir à jouer un rôle – un rôle imposé par ses deux tortionnaires, mais qu'elle devait impérativement jouer, sous peine qu'ils ne sévissent plus encore.

Pendant qu'elle ruminait sa haine contre eux, elle posa la lame de rasoir dans le pli de son coude, l'y enfonça et la poussa jusqu'à ce qu'elle atteigne la base de sa main.

La douleur se répandit. Elle la savoura, ses larmes ne cessant de dévaler joues. La douleur prenait peu à peu possession de chaque partie de son corps. Elle n'était plus que douleur, son corps n'était que douleur, son esprit n'était que douleur… Une douleur pourtant salvatrice.

A chaque nouvelle goutte de sang versé, elle sentait la vie s'échapper d'elle. Et elle aimait cette douce sensation, cette sensation de partir, planer…

Pourtant, ils auraient pu choisir quelqu'un d'autre, non ? Et pourquoi avaient-ils recommencé ? Encore ? Inlassablement ? Comme si c'était un jeu – un jeu des plus malsains.

- Pourquoi, demandait-elle. Pourquoi moi ? Pourquoi encore ? Je vous hais!

Elle se leva et laissa la lame tomber au bas de la tour, pensant qu'elle allait enfin pourvoir être libre… Dans la mort. Loin d'eux ; eux ses tortionnaires, eux ces enfoirés qui l'avaient faite souffrir sans aucun remord.

Elle se laissa glisser sous la fenêtre, regardant son sang et sa vie s'échapper de son bras.

Peu à peu, elle se sentait partir et regretta que cela n'aille pas plus vite. Après quelques instants, elle s'écroula, perdant le peu de conscience qu'elle avait de ce qui l'entourait.

Elle sentit des mains lui prendre le visage.

-Hé ! Hé, répond-moi ! Tu m'entends ?

-Laisse-moi… Je veux mourir…

-Ce n'est pas le moment de mourir ! Reste avec moi ! Hé ! Ouvre les yeux ! Regarde-moi !

Elle se laissa partir pour ne plus revenir. Jamais. Elle avait enfin réussi à quitter ce monde.

.

Elle reprit lentement conscience. Très lentement, elle ouvrit les yeux. Toujours aussi lentement, ses pupilles s'habituèrent à la pénombre ambiante. La panique monta en elle lorsqu'elle aperçu les étoiles scintillantes dans le ciel. Elle commença à pleurer. Quelqu'un l'avait sauvée, quelqu'un l'avait soignée et ce quelqu'un allait payer pour lui avoir sauvé la vie. De la sienne.

Pomfresh passa la porte, et s'approcha d'elle.

-Miss Granger, je suis contente de vous revoir parmi nous.

Elle lui lança un regard noir, lui faisant vivement comprendre qu'elle la détestait pour ce qu'elle avait fait – la sauver.

-Miss Granger, pourquoi avez-vous fait ça ?

-Cela ne vous concerne pas, lui répondit-elle entre ses dents.

Elle pensa ironiquement qu'elle battait Rogue de loin en cet instant. Elle n'était plus que haine – de cette haine qui peut se lire sur chaque pore de votre peau, que chaque trait de votre visage et qui glace les sangs lorsque l'on vous regarde dans les yeux. De la haine à l'état pur.

Pomfresh saisit un pot d'onguent sur la table de chevet à côté du lit d'Hermione.

-Je vais vous en appliquer sur le bras, ça fera disparaître la cicatrice.

Hermione se saisit du pot et rétorqua, haineuse.

-Je peux le faire moi-même, merci.

L'infirmière hocha les épaules et s'en fut, laissant la rouge et or seule face au pot d'onguent. Elle ne tarda pas à s'effondrer en pleurs dans les draps, serrant celui meurtri de toutes ses forces, comme pour le broyer, pour le punir de ne pas avoir pu verser tout son sang assez vite.

Pendant dix minutes, elle pleura sans discontinuer puis s'endormi en serrant contre elle le petit pot.

Elle ne dormit pas longtemps mais cru bien avoir dormi toute la journée lorsqu'elle rouvrit les yeux : le ciel était rouge.

En l'attendant remuer, l'infirmière sortit de son bureau et s'enquit de son état. Comme elle affirmait bien se porter, l'infirmière la laissa sortir après qu'elle eut appliqué de l'onguent sur sa cicatrice encore rouge.

Hermione retourna donc dans la tour de sa maison et se prépara pour aller en cours. Elle se lava, s'habilla et prit un livre qu'elle lut en attendant Harry et Ron dans la salle commune.

Ces deux derniers ne tardèrent pas à la rejoindre. Harry l'embrassa sur la joue en guise de bonjour tandis que Ron l'embrassait sur les lèvres. Ces deux baisers la répugnèrent mais elle ne laissa rien paraître et leur sourit. Ils descendirent dans la Grande Salle pour manger. Ils s'installèrent au milieu de leur « bande ». Elle sentait le regard de Malefoy posé sur elle mais ne s'en occupa pas et joua une fois de plus son rôle à la perfection.

Dés qu'ils eurent fini de manger, ils se levèrent et sortirent de la salle pour se rendre dans les cachots où avait lieu leur double cours de potion avec ces chers Serpentards.

Malefoy les fixa du regard en les voyant arriver. Ce qui fit vivement réagir Harry.

-Qu'est-ce qu'il t'arrive Malefoy ? Moi qui pensais que ma cicatrice ne t'impressionnait pas, l'invectiva Harry alors que Drago le regardais fixement.

-La ferme Potter.

-Que de répartie ! Voilà enfin la grande classe des Malefoy !

-Potter, tu la fermes !

-Drago, laisse-tomber, il n'en vaut pas la peine.

-Mais c'est qu'il parle bien le petit toutou de Malefoy ! Bravo Zabini, tu fais des progrès, c'est bien.

-Blaise, on se calme, il n'en vaut pas la peine, rappela Drago avec son éternel sourire narquois.

-Dit-il avec un grand sourire, répondit Blaise entre ses dents.

La susnommée Pansy attrapa Blaise par le bras et le plaqua contre le mur pour l'embrasser.

-Il faut croire que le pékinois s'est trouvé un gorille, s'étonna faussement Ron.

-Il faut croire que le traitre à son sang s'est trouvé une sang-de-bourbe, fit mine de s'étonner Drago à son tour.

-La ferme Malefoy ! Je t'interdis d'insulter Hermione, s'insurgea Ron.

-Et moi, je t'interdis d'insulter Blaise et Pansy.

-Et pourquoi ? De toute façon, tout le monde sait qu'ils ne font ça que pour la baise !

-Ce n'est pas parce que tu es impuissant que tout le monde doit te demander une autorisation pour une bonne partie de jambes en l'air. Mais c'est quelque chose que tu ne dois pas connaître…

-Je te signale, Malefoy, que je suis bien meilleur que toi au lit ! Ce n'est pas parce que tu ne sais pas baiser que personne ne sait se servir de sa queue !

-150 points en moins pour Gryffondor et un mois de retenues entier pour monsieur Weasley.

-Mais, monsieur, tout est de sa faute !

-Je ne veux rien entendre monsieur Weasley. Entrez en cours et contentez-vous de ne pas faire exploser votre chaudron.

La porte de la salle s'ouvrit et ils entrèrent, Hermione suivant machinalement le mouvement. Elle s'installa à sa place habituelle – à savoir avec Ron et Harry qui ne tardèrent pas à se manifester ; Harry en lui caressant la cuisse et Ron en lui faisant du pied sous la table. Elle ne laissa rien transparaitre de sa répulsion et de son envie de disparaître, comme elle le faisait depuis maintenant trop longtemps, beaucoup trop longtemps…

Le cours passa, puis une semaine et une deuxième, et les deux garçons semblaient sexuellement insatiables : ils le prenaient de plus en plus, parfois entre deux cours, sans lui demander son avis, lui ayant ordonné de ne rien porter sous sa jupe. Ce qu'elle faisait. A chaque fois, elle ne pleurait pas, ne disait rien et se contentait d'encaisser sans broncher. Elle aurait voulu les tuer, tous les deux, qu'ils disparaissent, mas cela aurait signé la condamnation du monde alors elle s'était résignée.

Chaque soir, pourtant, ils lui laissaient une pause, le temps qu'elle fasse sa ronde avec son homologue préfet-en-chef, à savoir, Drago Malefoy. Ils marchaient dans les couloirs sombres du château, côte à côte, baguettes levées.

-Dis Granger, c'est quoi ce petit jeu avec Potter et Weasley ?

-Pardon ? Quel jeu ?

-J'ai bien vu à quoi vous jouez.

-Je ne comprends rien à ce que tu racontes.

-Je te demande pourquoi ils te touchent pendant les cours.

-Nous somme amis, c'est normal d'entrer en contact les uns avec les autres.

-Si je comprends bien, c'est normal de caresser sa meilleure amie pendant les cours ?

-Ils ne me caressent pas !

-Pardon, ils te masturbent ouvertement pendant les cours.

-Qu'est-ce que ça peut te foutre ?

-C'est juste indécent.

-Je ne vois pas en quoi ça te concerne.

-Tu as une cicatrice ?

-Pardon ?

-Ta cicatrice sur ton…

-Comment tu sais ça toi ?

-Laisse tomber.

Malefoy avait accéléré et la planta au détour d'un couloir. Mais elle le rattrapa bien vite et se planta devant lui, les mains sur les hanches.

-Comment es-tu au courant Malefoy ? Répond !

-J'ai… Juste vu ta cicatrice en Potion.

-Mais bien sur. Ne me prend pas pour une imbécile !

-Je ne te prends pas pour une imbécile !

-Dans ce cas, explique-moi comment tu as pu voir une cicatrice inexistante !

-Donc, tu admets que tu tailladé les veines.

-Comment… Comment sais-tu ? C'était toi ? C'était toi l'enfoiré qui m'a sauvée ? S'écria-t-elle en l'attrapant par le col.

-Ouais. Ca te pose un problème ? Ce n'est pas le meilleur moyen d'échapper à ses problèmes. Il faut y faire face Granger, il faut savoir affronter la vie !

-Et c'est toi qui me dis ça ? Tu aurais pu me laisser mourir, mais non ! Il a fallu que tu joues les héros et que tu me sauves ! Tu te fous de ma gueule ? Et qu'est-ce que tu faisais là-bas aussi tard ?

-Si tu m'expliques, je t'explique.

-Je n'ai rien à t'expliquer Malefoy.

-Je ne crois pas. Dis-moi qui t'as fait quoi, où et comment.

-Dis-moi pourquoi tu m'as sauvée et peut-être que tu ressortiras de ce couloir en vie.

-Parce que ce n'est pas une solution. Demande de l'aide, il y aura forcément quelqu'un pour t'aider. Tu en as parlé à Potter et Weasley ? Ou à McGo ? A Dumby ? Tu n'es pas comme moi, tu n'es pas seule alors je refuse de voir quelqu'un qui peut se faire aider mourir en prétendant être un cas désespéré.

Elle le lâcha et baissa la tête.

-Parce que tu penses que je n'ai pas essayé ? Parce que tu penses que je n'en ai pas parlé à Harry et Ron ? Parce que tu penses que c'est simple ?

-Je n'ai pas dit que c'était simple, j'ai juste dit que tu peux te faire aider, et donc, d'en parler à Saint Potty et la belette.

-Mais je le leur ai dit ! Parce que tu crois qu'ils en ont quelque chose à foutre ? Parce que tu crois qu'ils vont s'arrêter en si bon chemin ?

-Parce que ce sont eux la cause du problème ?

Une larme roula sur sa joue. Elle qui s'était promis de ne rien laisser transparaitre, ne pas laisser sa détresse et sa douleur s'exprimer laissa couler une seule et unique larme sur sa joue. Et ce, devant son pire ennemi. Encore qu'elle ne savait pas où étaient réellement ses ennemis et… Avait-elle seulement encore des amis ?

-Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

-Cela ne te concerne pas.

-Granger, si tu ne m'en parle pas, parle-en au moins à quelqu'un en qui tu as confiance.

-Je n'ai confiance en personne. Ils étaient les personnes en qui j'avais le plus confiance.

-Et tes parents ?

-Ils n'ont pas besoin de savoir.

-Il va bien falloir que tu en parles à un moment ou à un autre.

-Hermione ! On commençait à s'inquiéter, l'interpella Harry en lançant un regard noir à Drago. Qu'est-ce que tu lui as encore fait Malefoy ?

-C'est bon Harry, ce n'est pas de sa faute, lui affirma Hermione.

-Tu vois Potter, je ne fais pas pleurer les filles, moi.

-Parce que tu t'en soucies maintenant ?

-Et voilà la belette qui s'amène. Retournez vite dans vos dortoirs avant que je n'enlève des points à votre maison. Et Granger finit sa ronde avec moi.

-Je ne pense pas que ce soit nécessaire, rétorqua Ron.

-Nous n'avons pas fini. Et, que ça te plaise ou non, nous n'avons pas le droit de faire nos rondes seul, la belette.

Ron soupira et Harry lâcha Hermione en lui lançant un regard entendu. Ils partirent et les deux préfets les regardèrent. Dès qu'ils eurent tournés, Hermione lança à Drago un regard reconnaissant. Mais Drago ne le vit pas, il était trop occupé à essayer de les trucider du regard.

-Drago ?

Il se tourna enfin vers elle.

-Oui ?

-Pourquoi ?

-Parce que nous n'avons pas fini de discuter.

-Mais…

-Tu voulais partir ?

-Non. Ca ne fait que retarder l'échéance. Finissons-en vite, je n'ai pas envie qu'ils soient trop énervés quand j'arriverais.

-Comment ça énervés ? Tu ne fais que faire ton devoir de préfète.

-Ca n'a rien à voir avec le fait que je sois préfète.

-Qu'est-ce qu'ils te font ?

-Rien.

Elle reprit la marche et il la suivit.

-Alors pourquoi as-tu peur de retourner dans ton dortoir ? Tu sais que tu peux demander à Dumby d'intégrer l'appartement des préfets-en-chef.

-Si je le fais, ça empirera encore.

-Comment ça, encore ? Explique-toi à la fin !

-Je ne peux pas en parler.

-C'est ce que tu fais depuis dix minutes ! Tu en parles mais tu n'expliques pas ! J'ai bien vu que tu ne veux pas les rejoindre ce soir, j'ai bien vu que tu as peur de leur réaction, j'ai bien vu que tu souffres de quelque chose et qu'ils en sont la cause, et j'ai conscience que je ne peux pas te forcer à en parler, mais essaye d'en parler à quelqu'un d'autre, ça te soulagera peut-être.

-La seule chose qui pourrait me soulager serait leur mort pure et simple.

-Alors détruit-les comme ils t'ont détruite.

-Ce n'est pas aussi simple.

-Et pourquoi ?

-Tuer Harry revient à laisser le champ libre à Voldemort. Et ça, je ne le permettrais pas.

-Alors brise tous les liens qui te relient à lui sans pour autant le tuer.

-Je ne peux pas, il me retrouverait où que j'aille ! Tu ne comprends pas, je suis enchainée à lui !

-Mais par quoi ? Qu'est-ce qui te relie à Potter à ce point ?

-Tu veux vraiment le savoir ?

Drago hocha vivement la tête.

-Je suis son jouet ! Je suis leur jouet ! Un putain de jouet qui les amuse et qu'ils s'amusent à détruire inlassablement ! Je ne suis qu'une marionnette entre leurs mains, rien de plus !

-Explique-toi, je ne comprends rien. Moi qui pensais qu'ils étaient tes meilleurs amis !

-Cela fait déjà un an qu'ils ne sont plus mes meilleurs amis.

-Que t'ont-ils fait ?

-Ils… Me forcent, je n'y peux rien. J'ai perdu toute volonté et toi, tu m'as empêché de mourir. Je me suis expliquée. Maintenant, c'est à ton tour. Pourquoi m'as-tu sauvée ?

-Parce que… Je te l'ai déjà dit.

-Et tu m'as mentit.

-Pousse-moi à bout et peut-être que je craquerais.

-Tu es désespérant.

-Potter et Weasley n'avaient pas à te faire ce qu'ils t'ont fait. Où est passé la Hermione que je connaissais ? Celle qui lève la main avant que Severus n'ait finit de poser sa question ? Celle qui s'insurge à chaque fois que j'insulte un de ses amis ? La sang-de-bourbe au sang chaud ? Déjà avant les vacances tu semblais… déprimée. Maintenant, j'ai une excellente raison de détester ces deux imbéciles.

-Cela ne m'explique rien.

-Si je t'ai sauvé, c'est parce que tu es la seule personne qui me donne vraiment envie d'aller en cours. Parce que tu réponds à ce que je dis, parce que tu as toujours réponse à tout et parce que tu es la seule personne qui arrive à m'énerver aussi vite et à me faire perdre totalement le contrôle. Ca te va comme explication ?

Elle se tut quelques instants avant de répondre, hésitante :

-Je… Ne savais pas que tu pensais tout ça. Mais tu aurais pu me laisser mourir, ça aurait fait une sang-de-bourbe en moins à éliminer.

-Et tout serait redevenu gris et sans goût. Ca, je ne le permettrais pas.

-Alors tu préfères me regarder souffrir à me voir mourir ? C'est plus amusant ?

-Non, je veux juste que tu mettes un peu de couleur dans cette vie merdique qu'est la mienne.

-Je ne sers qu'à ça ?

-Non, pas du tout. Lorsque tu ne vas pas bien, ça n'a pas le même effet. Les couleurs sont plus… Fades. Elles sont déjà fanées avant d'être apparues. Et ça, c'est nul.

-En gros, pour faire ton bonheur, il faut que j'aie le mien ?

-C'est à peu près ça. Mais toujours dans une relation de haine.

-Dans ce cas, il va falloir que tu te contentes de couleurs fanées pendant encore longtemps.

-Hermione, tu ne supportes pas que quelqu'un te touche. Ni même que quelqu'un te frôle dans les couloirs. Et moi, je me pose des questions. Que t'ont-ils fait pour que tu en arrives à de telles extrémités ? Que t'ont-ils fait pour que tu veuilles mourir ? Que t'ont-ils forcée à faire ?

-Cela ne te concerne pas, se récria-t-elle.

-Il va bien falloir que tu finisses par en parler !

Il avait dit cela en l'attrapant par le bras et la forçant à le regarder.

-Lâche-moi. Je t'interdis de me toucher.

Il ne n'obtempéra pas.

-Lâche-moi !

Il la toisa du regard en guise de défi. Elle essaya désespérément de se dégager.

- Lâche-moi ! Lâche-moi ! Lâche-moi !

Elle s'écroula.

-Ne me touche pas… Je t'en supplie, ne me touche pas… Lâche-moi…Laisse-moi…

-Je te lâcherais lorsque tu m'auras expliqué ce qui se passe avec Potter et Weasley.

Elle se dégagea subitement de son emprise et le planta là. Elle entendit les pas de Drago qui la suivait mais ne le laissa pas passer le portrait de la grosse dame. Une fois dans sa salle commune, elle ne s'y attarda pas et courut se réfugier dans son dortoir où elle ferma les rideaux d'un coup sec et leur lança un « collaporta » puis un sort de silence. Elle pleura de plus belle, se demandant si Drago n'allait pas aller voir Harry et Ron pour leur poser des questions. Cela allait encore empirer. Ils la tortureraient plus, la prendraient plus, la forceraient plus, lui donneraient encore plus d'ordres, la ferait chanter, la détruirait encore plus – si c'était possible.

Mais Drago n'en fit rien, ce qui la rassura quelques peu. Deux saisons passèrent, six mois pendant lesquelles ils ne cessèrent pas leur traitement. Ils lui ordonnaient de faire leurs devoirs, de les servir ; elle était devenue un elfe de maison pour ses deux tortionnaires. Ils la prenaient où ils le voulaient, quand ils le voulaient, parfois entre deux cours, parfois dans leur dortoir, ou dans la salle sur demande, ils la faisaient réaliser tous leurs fantasmes et plus encore… Mais elle restait digne et gardait sa réputation de miss-je-sais-tout en ayant les meilleures notes possibles à chaque devoir et se noyait dans le travail pour oublier un peu sa douleur…

Le lundi dix mars, cependant, en cours de Potion, pour la première fois depuis presque sept ans, Hermione Granger, première de sa promotion depuis son entrée à Poudlard, fit exploser son chaudron sous les yeux ahuris de ses camarades de classe. Même l'autre bâtard graisseux, chauve-souris des cachots, Severus Rogue, ouvrit la bouche de stupeur et se figea.

-Je… Pardon, je suis désolée.

-Ce n'est pas grave Hermione, la rassura Harry avec un sourire qui se voulait compatissant.

-Ou… Oui, c'est ça, ce n'est pas grave.

-Miss Granger ?

-Oui, professeur ?

-Je… Pourquoi ?

-Je ne sais pas professeur, je suis désolée.

Elle se demandait pourquoi cette foutue potion lui avait explosée à la gueule, pourquoi il avait fallu que ce soit une potion de filtre d'amour qui lui explose à la figure... Comme si elle en avait besoin ; elle s'avait d'ors et déjà qu'Harry et Ron allaient lui faire payer son faux pas… Elle devait trouver une explication !

Elle sortit donc de sa torpeur et chercha frénétiquement dans son livre.

-Je dois avoir mit un mauvais ingrédient au mauvais moment… Ou alors, j'ai utilisé une mauvaise formule, je me suis forcément trompée quelque part…

Drago décida d'intervenir.

-Tu ne t'es pas trompée Granger. Il y a une chose que tu ignores sur les potions.

-Et quoi donc Malefoy ?

-Si tu ne fais pas attention à ce que tu fais, ta potion se rebelle. Tu devais avoir l'esprit ailleurs que dans ton chaudron, tout simplement.

-Je ne vois pas de quoi tu parles.

-C'est toujours la même réponse, tu ne vois pas de quoi je parle. En attendant, ton chaudron a explosé.

Le regard d'Hermione se perdit de nouveau et elle murmura pour elle-même.

-C'est impossible, un objet ne peut pas se rebeller, c'est totalement irrationnel.

-Le cours est finit, rangez vos affaires, je me charge de vos chaudrons. Miss Granger, vous restez. Vous aussi monsieur Malefoy.

Les deux intéressés ne bougèrent pas pendant que les autres élèves sortaient de la salle dans la confusion la plus totale. La porte se referma sur Harry et Ron qui regardèrent Hermione d'un regard prévenant. Ou menaçant, allez savoir…

-Miss Granger, je vais vous dire une chose. Un filtre d'amour peut faire exploser le chaudron dans lequel il est contenu si son préparateur ne connaît pas l'amour.

-Je ne vous suis pas professeur.

-C'est simple. Vous n'avez pas une once d'amour en vous. Pas le moindre sentiment positif. Vous n'aimez rien ni personne. Pas même vous-même.

-C'est faux ! Totalement faux ! Comment pouvez-vous prétendre une chose aussi horrible ?

-C'est la magie qui parle, pas moi.

-Granger, je t'avais bien dit que tu serais obligée d'en parler un jour.

-Tu ne sais rien Malefoy, rien ! Alors tu te la fermes !

-Je savais bien que quelque chose ne tournait pas rond.

-Que… Quoi ?

-Miss Granger, depuis la fin de l'année dernière, je vois bien que quelque chose ne va pas. Laissez-moi continuer. Vous avez constamment le regard vide, vous ne mangez presque rien, vous ne levez plus la main que par réflexe, vous avez frissonné lorsque j'ai parlé de filtre d'amour, comme si cela vous répugnait. Et Potter et Weasley ne semblent pas remarquer ce qui vous arrive.

-Ou alors en sont-ils la cause, intervint Drago.

Severus fixa Drago qui fixait Hermione un moment puis se ré intéressa à Hermione, qui détourna le regard.

Cela faisait maintenant plusieurs mois qu'elle avait pris sa décision. Alors elle mit son plan à exécution. Elle savait que Rogue était un excellent légilimens. Alors, elle lui ouvrit son esprit.

Elle lui montre tout, la soirée où tout avait commencé, puis la deuxième fois, un mois après cette soirée, et les autre fois, les fois où ils la frappaient, les fois où ils lui faisaient faire des choses qu'elle ne voulait pas faire, où ils la forçaient à les sucer, à se donner en spectacle, les fois où ils la tailladaient…

Puis toutes les fois où elle s'était elle-même scarifiée, les bras, les chevilles, les hanches, la bassin, l'aine…

Et sa discussion avec Drago, qui était devenues sa raison de vivre.

Il sortit de son esprit et elle put voir son regard horrifié.

-Miss Granger ? Puis-je voir vos bras ?

La concernée leva vers lui un regard étonné.

-Fait-le Granger, ne discute pas.

-Je ne peux pas.

-Vous ne pouvez pas ou vous ne voulez pas ?

-Les deux.

Severus lança à Drago un regard entendu et ce dernier se lança sur Hermione pour la plaquer au mur, les bras bloqués au dessus de la tête.

-Qu'est-ce que tu fais Malefoy ? Lâche-moi !

Elle essaya de se dégager, en vain. Elle se tortilla alors, essaya de le frapper, de le mordre, mais il teint bon et ne lâcha pas prise. Rogue s'approcha d'elle et lui baissa les manches de sa robe.

Alors, tout bascula dans sa tête. Une fois, Harry la plaquait contre un mur, exactement dans cette position et Ron venait lui baisser les manches de sa robe pour la mordre et la couper afin de la faire crier de douleur.

-Laissez-moi, je vous en supplie… Harry, Ron, je vous en supplie, laissez-moi, ne me touchez pas…

Elle sentit la pression sur son corps se relâcher et elle se laissa tomer à terre, en larmes.

Rogue rompit le silence.

-Je ne savais pas que c'était si grave. Il faut que vous fassiez quelque chose Miss Granger.

C'étaient exactement les mots de Ron. Il les avait prononcés, le scénario était le même. Elle savait ce qu'elle devait faire. Elle se releva donc et entreprit d'enlever sa robe de sorcier.

-Qu'est-ce que tu fais Granger ? Tu ne vas pas te déshabiller tout de même ?

-Ce n'est pas ce que vous voulez ?

-Non Miss Granger, nous ne somme pas là pour ça. C'est même tout le contraire. Montrez-moi encore vos cicatrices. S'il vous plait.

Elle avait finit de déboutonner sa robe et la laissa tomber. Elle enleva ensuite son pull et se retrouva en débardeur court. Ce qui laissait largement voir ses multiples scarifications.

-Elles sont toutes de vous ?

-Non.

-Qui a fait les autres alors ? Parle Hermione !

-C'est… Ce sont… Ron et…

-Et ?

-Harry.

-Vous n'en n'avez que sur les bras ?

Elle ferma ses yeux d'où s'écoulaient des larmes douloureuses et enleva son débardeur puis ouvrit son pantalon et le baissa un peu. Là, ils purent voir une autre partie non moins négligeable des dégâts que le corps de la jeune femme avait subit. De multiples cicatrices lui mangeaient les bras, des poignets jusqu'à la base du cou, d'autres lui barraient la ceinture abdominale, d'autre encore, moins évidente, suivait son aine. Certaines étaient déjà blanches, d'autres encore rouge et quelques unes, plus rares, étaient marron. A peine cicatrisées. Mais ce n'était pas tout. Sur le corps maigre d'Hermione, il y avait diverses autres traces de sévices. Des bleus, des morsures, des brûlures…

Severus et Drago étaient horrifiés et ne cherchaient pas à le cacher. Ils avaient pourtant vu bien des horreurs. (La faute à qui ? Tonton Voldy !) Mais là, c'en était trop. Ils avaient parfaitement conscience qu'une seule personne ne pouvait pas supporter tout cela. Les premiers instants de stupeur passés, Severus reprit la parole, d'une voix plus blanche que jamais.

-Rhabillez-vous Miss Granger.

Elle s'exécuta sans perdre de temps, les larmes coulant toujours sur ses joues. Une fois rhabillée, elle se laissa glisser contre le mur et se recroquevilla une nouvelle fois. Drago s'approcha d'elle et s'agenouilla devant elle.

-Hermione ?

Elle releva la tête et le regarda droit dans les yeux. Elle voyait dans ses yeux qu'il ne savait pas comment agir, elle voyait qu'il voulait l'aider et qu'il ne savait pas comment s'y prendre, elle voyait qu'il ne comprenait pas vraiment lui-même ce qui lui arrivait… Elle regarda la main qu'il avançait vers elle avec horreur – cela faisait maintenant plusieurs mois qu'elle ne supportait pas que quelqu'un la touche. Il vit l'horreur dans ses yeux et reposa sa main sur son genou. Elle le vit ensuite pleurer. Pas de joie, non, mais de désespoir. Elle pensa qu'il avait de la chance de pouvoir pleurer de désespoir, parce qu'elle ne pouvait plus le faire depuis bien longtemps… Elle espérait qu'il pleurait pour elle aussi, qu'il comprenait un tant soit peu ce qu'elle ressentait et ce qu'elle vivait. Elle savait qu'ils n'étaient pas si différents que ça…

Severus, qui avait jusque là suivit cet échange silencieux, s'éclaircit la gorge.

-Miss Granger, relevez-vous s'il vous plait. Asseyez-vous sur une chaise, le sol est froid et je n'aimerais pas que vous tombiez malade.

Hermione s'exécuta avec un regard encore plus vide mais Drago ne bougea pas. Il resta à fixer le sol devant lui pendant deux minutes avant de se relever et de fixer son parrain, le visage ravagé par les larmes. Severus regardait Drago et elle sentait qu'ils se comprenaient par delà les mots. Ils avaient une relation qu'elle enviait, elle aurait tellement aimé avoir quelqu'un qui la comprendrait d'un regard, quelqu'un qui sentirait son désespoir, sa détresse et son désarroi d'un foutu regard… Mais il n'y avait personne ou alors, ses sentiments paraissaient peu.

-Miss Granger, il faut que vous alliez à l'infirmerie. Il faut que vous vous soigniez.

-Non. Je ne veux pas.

-Miss Granger, soyez raisonnable, il faut que…

-Vous n'avez pas à me donner d'ordre !

Elle se leva et sortit en courant de la salle. Harry et Ron l'attendaient de l'autre côté de la porte et elle s'arrêta à leur niveau en baissant la tête. Ils avancèrent et elle les suivit en sachant ce qui allait lui arriver.

Ils l'entrainèrent dans une salle vide du cinquième étage. Ils verrouillèrent la porte et lancèrent des sorts de silence à la pièce afin que personne ne puisse entrer ou entendre. Ils repoussèrent ensuite les tables contre les murs. Ils mirent ensuite une chaise au beau milieu de la salle.

-Assieds-toi, ordonna Harry.

Elle s'exécuta, la tête toujours baissée.

-Que s'est-il passé, demanda Harry.

-J'ai fait exploser mon chaudron.

-Ca, on a bien vu, merci. Mais pourquoi, insista Ron.

-Je ne sais pas, je suis désolée.

-Elle est désolée ! Tu entends ça Harry ? Elle est désolée, la bonne blague.

Il la gifla.

-Et Rogue ne t'a pas collée ?

-Non.

-Vraiment ?

-Oui.

-Qu'est-ce que tu lui as raconté pour qu'il te laisse partir ?

-Rien.

-Menteuse !

Ce fût Harry qui la gifla.

-Tu essaies de nous faire croire qu'il ne t'a pas punie pour ce qui est arrivé ?

-C'est la vérité, je vous le jure !

-Ne nous ment pas !

Elle reçu une nouvelle gifle de la part de Ron. Les larmes perlèrent aux coins de ses yeux mais elle les ravala.

-Admettons qu'il ne t'ait pas punie, commença Harry. Que t'a-t-il dit alors ?

-Il a dit que ce n'était pas normal et qu'il était franchement déçu que la meilleure élève de cette école aie fait explosé son chaudron.

-Il n'a pas enlevé de points ?

-Non.

-Et tu penses que l'on va te croire, questionna Ron.

-C'est la pure vérité ; essaya en vain de se défendre Hermione.

Harry lança un regard mauvais à la brune avant d'en lancer un entendu au roux puis de s'avancer jusqu'à Hermione.

-Alors comme ça, Rogue ne nous a pas enlevé de points ?

-Oui. Il a dit que si cela se reproduisait, j'écoperais d'un mois de retenue et que notre maison perdrait 100 points.

Le regard d'Harry s'assombris soudainement et son visage se déforma de fureur.

- 100 points ? Je vais te faire passer l'envie de recommencer alors !

Il lui décocha un direct dans l'estomac ce qui lui coupa la respiration.

-Maintenant, fait-toi pardonner.

Elle ravala une fois de plus ses larmes et se leva


C U next week,

Lilith Y.