Disclaimer : pas à moi les gens, pas à moi.
Auteur : Sebarrya, la seule, l'unique (Ou Seb', tout aussi unique :P ).
Note : Alors voici le premier One-Shot de mon premier recueil de One-Shot. Je vous laisse le découvrir, on se retrouve à la note en bas de page. Bonne lecture !
One-Shot n°1 : Le Banc
Je suis passé par beaucoup de bras, beaucoup de lits. Mais mon corps est toujours aussi glacé sans ta présense pour le réchauffer.
"Tout a commencé sur un banc. Non, sur le banc. Parce ce que ce n'est pas n'importe quel banc. C'est celui qui se situe à la frontière de la forêt interdite et à la limite du lac. Peu de gens savent qu'ils existent. Le feuillage des arbres qui l'entourent le cache. C'est sur ce banc que tout a commencé. C'est sur ce banc que tout a basculé. Et c'est sur ce banc que tout finira."
Il est seul sur ce banc. Perdu dans ses pensées. Nimbé d'une aura de mystère attirante. Il lance un énième soupir agacé. La nuit est tombée depuis bien longtemps. Il n'a pas dormi depuis quelques temps. Trop de choses à faire. Le poids d'un monde sur ses épaules trop graciles. Et cette solution qui ne vient pas. Tout lui semble vain. Il a beau cherché. Rien ne semble pouvoir arrêter l'inéluctable. Cette guerre est perdue d'avance. Il sait qu'il devra le combattre. Il sait aussi qu'il n'y survivra pas. Alors il passe ses nuits sur ce banc. S'éloigne de tout le monde. Cherche en vain une solution qui n'existe pas. Et surtout se prépare à mourir. Mais cette nuit rien n'est pareil. Cette nuit il entends des bruits dans les feuillages. Il voit une silhouette se découper dans les ombres. Il ne la reconnaît pas tout de suite. Celle-ci s'assoie à ses côtés sur le banc.
"Belle nuit, n'est ce pas ?
-En effet, Malfoy."
La guerre les a changé. Ils n'ont plus le temps pour ces enfantillages. Ils ne sont plus vraiment ennemis, pas vraiment amis. Ils sont comme deux inconnus apprenant à se connaître après s'être regardé toute leur vie à travers un miroir sans tain sans se voir. Loin des disputes, des combats, des insultes. Loin des conversations animés, des secrets partagés. Mais si proches de tellement d'autres choses.
"Tu ne dors pas, Potter ?
-Toi non plus."
Il laisse tomber sa tête sur son épaule. Un léger sourire moqueur sur les lèvres. L'autre ne pense même pas à le repousser. Cela semble naturel au milieu de cette guerre. Ils ont peur. Mais ils ne le disent jamais. Ils ne savent que trop bien que si l'un craque c'est tout un groupe qui le fait. Alors ils le cachent. Font semblant de ne pas avoir peur. Ils restent longtemps comme ça, sans rien dire. Juste à profiter de la présence de l'autre si rassurante.
"J'ai peur ..."
Juste un souffle. Un aveu. Un tabou dans cette guerre inégale. Une main qui cherche une autre. Et qui la serre. Si fort. Juste pour le rassurer. Lui dire qu'il est là. Qu'il n'a rien à craindre pour l'instant. Lui faire comprendre qu'il n'est pas seul. Ils se savent tout les deux condamnés. Mais ils sont encore bel et bien en vie. Et au fond c'est tout ce qui importe.
"Moi aussi."
Un chuchotement un peu rauque. Le héros descend de son piédestal soudain. Il semble tellement humain. L'autre ne bouge pas. Trop surpris pour le moment. Son vis-à-vis cache si bien sa peur. Mais elle perce dans sa voix un peu tremblante soudain. Elle l'oppresse. Il veut le rassurer. Il en a besoin. Alors il serre la main de l'autre. A s'en faire blanchir les jointures de ses mains déjà si pâles. Ils n'ont plus besoin de mots. Tout ce qu'ils ont à se dire, leurs gestes le disent déjà. Alors ils restent dans ce silence paisible. Loin de tout, de tous. L'aube arrive bientôt. Il esquisse un geste pour partir. Mais l'autre le retient. Ils se font enfin face. Leur visage si proche. Se rapprochant inexorablement. Leur lèvres se frôlent avec une infinie douceur. S'apprivoisent avec lenteur. Juste un premier baiser. D'un tendresse si loin de la réalité de la guerre. D'une perfection à en avoir mal au coeur.
C'est sur ce banc que tout a commencé.
"Je pourrais te raconter des mois de bonheur. Passer des heures à te parler de la douceur de ses cheveux, de la beauté de son regard, de sa tendresse le matin au réveil, de tant de choses. Je pourrais te décrire ces nuits entre ses bras, ces moments de perfection insensé entre lui et moi. Effacer une bonne fois pour toute le mystère sur notre relation. Mais à quoi bon ? En as-tu eu quelque chose à faire jusqu'à présent ? Non. Alors cela ne servirais à rien. Mais je peux te parler de lui. C'est d'ailleurs tout ce que je sais faire."
Deux silhouettes sont enlacés sur ce banc. Ils parlent peu. Un léger sourire joue sur leurs lèvres glacés. L'hiver n'est pas encore fini. La nuit est glaciale. Alors ils se réchauffent mutuellement. Espérant ne jamais voir l'aube se lever. Que la nuit durera éternellement. Simple rêve de grands enfants désespérés. Mais quoi qu'il arrive demain arrivera toujours. Et malgré tout leurs efforts hier s'effacera. Ils le savent. Mais ils aimeraient l'oublier. Juste le temps de quelques heures.
"Tu as des rêves ?
-Oui. Toi et moi, juste toi et moi, seuls au monde."
Ils ne croient plus en leurs propres rêves. La vie les a rendu paranoïaques, méfiants. Incapables de croire au bonheur. Mais ils aimeraient tant y croire. Ils aimeraient tant croire que ce rêve se réalisera. Tant croire que le bonheur est à porté de main. Mais ils ne savent que de trop bien que ce ne sont que des mensonges. Et ils s'embrassent. Cherchant l'anesthésie de la douleur. A travers un baiser sulfureux. L'approche de l'aube les rends impatients. Ils savent que tout va trop vite. Mais leurs vêtements tombent au sol. Un sort est lancé pour que le froid ne les atteignent plus. Les caresses s'enchaînent. Les baisers s'additionnent. Le temps semble s'être arrêté alors que leurs corps ne font plus qu'un. L'air s'emplit de cris et de gémissements rauques. Tout n'est plus que plaisir. Désir. Ils oublient le reste. Plus rien n'a d'importance. Ils se sentent enfin vivants. Enfin entier pour la toute première fois. Et c'est tout ce qui importe.
Au prix d'un ultime effort, ils atteignent l'apothéose. Leurs corps retombent au sol et ils restent un moment prostrés dans l'herbe. L'un contre l'autre. L'un dans l'autre. Les mots sont superflus. Ils n'ont plus le temps pour ça. Ils sont unis l'un à l'autre et c'est cela le plus important. La seule chose qui en vaille réellement la peine. Ils ne sont plus ennemis. Il ne sont toujours pas amis. Encore moins des étrangers. Ils sont simplement deux amants qui n'ont plus que quelques heures pour s'aimer. Alors ils recommencent encore et encore. Juste pour oublier que l'aube approche à grand pas. Ils s'épuisent à force d'amour. Mais ce n'est pas grave. Rien n'est grave désormais de toutes manières. Ils finissent par s'arrêter, remettant leurs vêtements épars. Ils ne leur reste plus beaucoup de temps.
"Alors c'est comme ça ? L'aube va arriver, et tu partiras ? Et moi, je ferais quoi sans toi dis moi ?
-Je dois le faire, Draco. Si je pouvais je resterais. Mais je ne le peux.
-Tu as le choix. Tu l'as toujours eu. Mais au fond tu es un lâche. Tu es incapable de leur dire que cette guerre n'est pas la tienne. Que tu refuses de sacrifier ta vie pour sauver la leur. Tu es un lâche, Harry. Est-ce que tu as pensé à moi ? Je ne pourrais pas continuer sans toi. As-tu vraiment envie de te sacrifier, nous sacrifier, pour qu'une armée d'ingrats puissent vivre à notre place ? Ils ne te remercieront pas dans ta tombe, tu sais ?
-Je sais. Mais c'est mon destin. Je suis né pour ça. Et même si je crève d'envie de rester avec toi, je partirais dès que l'aube sera levée."
Ils se taisent. Restant un long moment dans ce silence inconfortable. Lourds de reproches, d'espoirs déçus et de déceptions. Ils regardent l'aube se lever avec une angoisse grandissante. La vie s'éloigne d'eux au fur et à mesure que la nuit s'efface. Le soleil fini de se lever et Harry se lève. Il s'apprête à partir quand l'autre le retient soudain par le poignet.
"Pars, si c'est ton destin. Mais je t'en prie, reviens-moi."
Il dépose un dernier baiser sur les lèvres de l'homme qu'il aime. Tentant d'apaiser ses peurs. Puis il part. Il part faire une guerre dont il se fiche. Prêt à se sacrifier pour des millions de personnes dont il n'a rien à faire. Mais il est un héros. Et c'est ce que tout le monde attends de lui. Aujourd'hui il vaincra ou il mourra.
C'est sur ce banc que tout a commencé.
"Il est loin d'être parfait. Il ne souris pas souvent, mais il a un sourire magnifique avec des fossettes et de jolies dents blanches. Il n'est pas très fort, il faut l'avouer, mais il a un corps fin et agréable à regarder. Il est lâche, mais il sait parfois dépasser sa lâcheté quand le bonheur de ceux qu'il aime est en jeu. Il est souvent froid et distant. Mais il a un quelque chose de magnifique en lui quand il se laisse découvrir. Il a une beauté intérieure qui m'a souvent coupé le souffle."
Du sang sur mes mains. Et comme une lourdeur dans sa poitrine. Il marche avec précaution dans le noir. Il sait qu'il aurait dû directement aller se faire soigner. Ses blessures entravent sa marche. Mais il a besoin de le voir. Il a besoin de lui dire. Il est allé se battre la mort dans l'âme. Sans aucun espoir quand à sa survie. Il a vécu cette nuit comme si c'était la dernière. Et il a vraiment cru que c'était sa dernière. Mais il vit. Et il s'apprête à rejoindre la seule personne pour laquelle il a envie de le faire. Il aimerait avoir la force de courir. Juste pour le rejoindre plus rapidement. Mais il ne le peut pas. Alors il traverse, aussi vite que ses jambes lui permettent, le parc du château. Il aimerait tant être déjà près de lui. Lui dire que c'est fini. Qu'ils ont gagné. Que leurs rêves se réaliseront. Qu'il ne partira plus jamais. Il respire enfin. C'est la fin du cauchemar. Et à chaque battement de son coeur, il se rappelle qu'il est en vie.
Son coeur s'emballe alors qu'il longe le lac désert. Il aperçoit leur cachette. Leur refuge. Ce banc caché par les feuillages. Il l'imagine assis dessus à se ronger les sangs. Il imagine la joie dans ses yeux quand il le verra. Inconsciemment il presse le pas. Il a fini de longer la rive. Il s'approche des arbres. S'arrêtant un instant pour profiter du silence qui règne ici. Après le chaos du combat quelques heures plus tôt. Il essaye de ne pas penser aux cris de terreur. Aux hurlements de douleur. Aux cadavres. A ces centaines de yeux morts. C'est fini. Tout est fini. La guerre est terminée. Il a vaincu. Bientôt il sera dans ses bras et ils pourront commencer à vivre ensemble. Il écarte lentement les branchages. Pénétrant dans cette niche improvisée. L'obscurité y est plus profonde. Plus rassurante étrangement. Il aperçoit une silhouette sur le banc. La sienne. Et il a l'impression que son coeur va exploser.
Il s'approche du banc. L'autre semble endormi. Il prend sa main entre la sienne. Et il a sursaut d'effroi devant sa froideur. Il a l'impression de tenir la main d'une sculpture de glace. Il cherche son pouls. Guette une respiration. Cherche en vain un signe de vie. Il panique quand il se rends compte qu'il n'y en a aucun. Il ne sait pas pourquoi il a fait ça. Il ne sait pas que l'autre a entendu l'annonce de son ennemi le disant mort. Il ne sait pas que l'autre s'est tué après avoir appris cette nouvelle. Sans attendre. Il n'aurait suffit que de quelques minutes de plus. Quelques minutes et il aurait su que c'était faux. Quelques minutes et il serait encore en vie. Mais il n'a pas attendu. Harry le serre entre ses bras si fort. Trop fort peut être. Il cherche en vain la chaleur que ses bras lui apportaient. Mais son corps est glacé entre ses bras. Il chuchote des paroles sans sens.
"Pourquoi t'es parti ? Je suis revenu, moi. Je suis là. Pourquoi tu m'as pas attendu ? Je t'en prie reviens. Me laisse pas. J'ai été égoïste en partant, mais je suis revenu, alors reviens. Je t'en supplie ne me laisse pas. Je suis rien sans toi, moi, Draco !"
Son hurlement se répercute dans le silence. Il secoue le corps de celui qu'il a aimé. Refusant d'admettre qu'il ne reviendra plus. Refusant d'admettre que finalement il a perdu. Il a cet espoir fou au fond de lui. Il voudrait tellement que l'autre ouvre les yeux. Le rassure. Lui dise que ce n'est pas fini. Qu'ils ont encore de longue années devant eux. Mais au fond de lui, il sait que ça n'arrivera pas. Il le sait. Mais il ne le supporte pas. La réalité est trop dure à accepté. Il a gagné, mais à quoi bon ? A quoi bon la survie de tous, quand la seule personne qui comptait pour lui est morte ? Et il pleure. Lui que ne le faisait plus. Il pleure comme l'enfant qu'il a été. Il a perdu son dernier repère. Il a perdu celui qu'il aimait, mais il a surtout perdu l'autre partie de lui. Et il ne peut plus avancer sans celle-ci. Il a un vide au fond de l'âme. Comme une déchirure dans ses poumons. Et à chaque battements de son coeur, il ne peut s'empêcher de se dire que c'est celui de trop.
Et c'est sur ce banc que tout finira.
"Il est assez gamin, il faut l'avouer. Il a vraiment un humour médiocre. Mais je ris toujours à ses blagues, pour ne pas le vexer. Il peut être très doux comme extrêmement violent. Il est assez impulsif. Mais plus souvent calme et réfléchi. Et c'est sûrement la raison pour laquelle je l'admire le plus. Il est mort. Mais ça je refuse de l'admettre. C'est pour cela que je parle de lui au présent. Maintenant habille toi et dégage."
Il ne se fait pas prier deux fois. Je l'avais prévenu qu'il valait mieux ne pas savoir pourquoi je refuse de m'engager. Mais il a insisté. Ils ne comprendront donc jamais que je ne veux rien de plus que du sexe. Que leur présence m'incommode. Que je ne veux pas me réveiller à leur côté. Que je t'aime encore et que cela ne changera pas. Que je cherche simplement l'oubli de la douleur. Mais tu sais ...
Je suis passé par beaucoup de bras, beaucoup de lits. Mais mon corps est toujours aussi glacé sans ta présense pour le réchauffer.
Fin
Déjà j'espère que cet OS vous aura plus. Ensuite, je préviens direct, ce recueil contiendra tous mes futurs OS HPDM, tout style confondus, sans aucun lien et sans date de parution régulière, . C'est juste pour que plutôt que de les chercher vous pourrez retrouvez tout mes futurs OS ici (si c'est pas génial ? xD). Voilà, c'est tout ce que j'avais à dire. Ah et au fait, les reviews sont toujours les bienvenue, quelle soit là pour critiquer ou admirer.
Bisous et à bientôt,
Seb' (Qui profite de ses vacances pour faire des bangs avec des bouteilles d'eau ^^)
