A DOUBLE SENS
(Pour toutes les choses qui ne sont pas et qui devraient être.)
Fandom
: NCIS
Pairing :
Tibbs (Slash)
Rating :
K voir M (-17)
Les
personnages ne m'appartiennent pas, je ne connais rien de leur vie.
J'ai écrit cette histoire juste pour le plaisir, et je ne
perçois rien dessus.
J'attire
cependant votre attention sur le contenu de cette fiction qui
comporte des scènes à caractère sexuel, donc
destiné à un public averti.
Dernière
chose, si vous décidez de continuer, ne serait-ce que par
curiosité, sachez qu'il y a une relation slash (personnes du
même sexe).
Note de
l'auteur :
Au départ
l'idée était une enquête policière des
plus banale. Puis emportée par les vagues de mon imagination,
tantôt propulsée, tantôt freinée, cette
enquête est devenue celle de la navy.
A
l'arrivée, c'est une histoire d'amour, inspirée
d'une part, par une chanson de Sarah Brightman « This
love », et de l'autre, par des personnages d'une série
que j'affectionne particulièrement, le « Naval
Criminal Investigative Service ».
Et comme
toute histoire d'amour, je ne voulais pas que cela finisse. Alors,
je l'ai écrite jours après jours, en prenant soin
des détails, en traînant en longueur, pour que jamais le
rêve ne s'arrête. Voici les élucubrations d'une
rêveuse, les délires d'une romantique.
Résumé :
L'un en
pince pour l'autre qui craque littéralement pour lui. Jusque
là ça va !
L'un a
peur de se dévoiler et l'autre de s'engager. Point
commun ? Leur ignorance. Détail non négligeable.
L'un est
jeune, extraverti, distingué et hésitant, l'autre est
plus âgé, introverti, bourru et trop sûr de lui.
En termes clairs, ils ne parlent pas le même langage. Mais en
amour, les mots sont-ils seulement nécessaires ?
«
Il y a ce (ceux) qu'on voit , et ce (ceux) qu'on ignore,
Il
y a ce (ceux) qu'on aime, et ce (ceux) qu'on déteste,
Il
y a ce (ceux) que l'on cherche, et ce (ceux) que l'on perd ;
Il
y a ce (ceux) qu'on trouve, et ce (ceux) qu'on laisse. »
CHAPITRE 1
Prise de conscience
Ncis – Open-space – Jeudi 18 H –
Du haut des marches menant au MTAC , appuyé à la rambarde, un café à la main, l'agent spécial Leroy JethroGibbs observait son équipe, attardant son regard sur le jeune Anthony Dinozzo qui mâchouillait un stylo. Celui-ci jetait de petites boules de papier sur l'agent Ziva David. L'Israélienne relisait ses notes et commençait sérieusement à être agacée par l'attitude juvénile de son équipier. A leurs côtés, le génie en informatique, Timothy Mc Gee, pianotait avec aisance sur son clavier. Sourcils froncés, il s'efforçait de garder toute sa concentration.
- Tony,
tu n'as pas quelque chose d'autre à faire, de plus
productif ?
- On
t'a pas sonné le bleu !
- Peut-être,
mais certains d'entre nous aimeraient bien finir leur rapport.
- Tss
tss ! je travaille là, ça se voit pas Mc
Gee ? Je teste les réflexes de l'agent David. J'affine
mon tir. Et……
La boulette alla se loger dans le décolleté de ziva qui vira au vert. Muette jusqu'alors, elle porta son regard au delà de l'épaule de Tony et s'exclama :
- Gibbs ! J'allais justement…
Tony se retourna brusquement sur son siège. Le fauteuil qui ne suivit pas le mouvement recula, envoyant momentanément son occupant sous le bureau. Une poubelle roula jusque dans l'allée centrale. Il jeta un regard noir à Ziva, qui maintenant, lui souriait avec fierté.
« Très
marrant ! » marmonnât-il en se relevant. Il
s'époussetât et jeta un nouveau regard vexé en
direction de Mc Gee qui, tout en fixant son écran, affichait
un air moqueur. Le jeune italien allait lui lancer une vanne, mais se
retînt et commençât à ramasser le contenu
d'une poubelle vagabonde.
Du haut de
la mezzanine, Gibbs, un demi sourire aux lèvres, avala une
gorgée de café, avant de descendre vers son bureau à
vive allure.
- Dinozzo !
Tu veux de l'aide ?
- Euh,
c'est pas ce que tu crois….
- Et
qu'est-ce que je crois, Tony ?
- Que…
Le service de nettoyage ne fait pas son travail ? (...) OK, je
retourne m'asseoir.
Gibbs
adoptait une attitude froide et affichait toujours un air sévère.
Il ne laissait jamais transparaître ses émotions,
témoignant seulement de rares fois son affection à Abby
Sciuto, la scientifique dont le laboratoire se situait au sous-sol.
Il affichait une assurance parfaite en toutes circonstances et il
savait se faire respecter de tous.
Pourtant,
lorsque le grand boss parlait au jeune homme, ses mains devenaient
moites, ses entrailles se comprimaient et son cœur s'emballait. Et
quelques fois même, ses pensées l'emmenaient au bord
de l'implosion. Il avait
été long à comprendre la vraie nature de ses
sentiments, ou du moins long à l'admettre. Mais aujourd'hui
il savait que, ce qu'il ressentait pour son jeune agent allait bien
au-delà d'un amour paternel.
Le téléphone de bureau de l'agent senior sonna. Ses 3 agents arrêtèrent instantanément leur activités, attentifs au moindre mouvement qui leur signalerait un départ imminent.
- Gibbs. Oui. ……………Nous arrivons !
Tony saisit son sac à dos, Mc Gee attrapa les clefs que lui lançait son patron et Ziva se dirigeait déjà vers l'ascenseur. Gibbs griffonnât une adresse et lança à la volée :
- Marine à Norfolk ! Ziva va chercher Ducky, Mc Gee avec moi !
Puis en s'adressant à Tony, il rajouta :
- Toi,
tu restes là mon grand. Tu as un rapport à terminer.
- Mais,
tu vas avoir besoin de …..
- Oui ?
Tony ?
- Enfin
si tu as besoin de moi...je dis pas que tu as.. besoin…de
moi,.. mais…
- Et
depuis quand un ordre est sujet à débattre ?
- ……….
Il le
fixait de son regard bleu pâle. Tony frémit
subrepticement et baissa la tête.
Gibbs lui
tourna le dos en direction de l'ascenseur, soulagé qu'il y
ait enfin matière à s'éloigner de lui. Cette
mise à distance, de plus en plus utilisée, lui
permettait d'évacuer la tension émotionnelle
accumulée par la promiscuité des bureaux. Taire ses
sentiments était un vrai défi et rester à
proximité de Tony était parfois une vraie torture.
« Si tu savais comme j'ai besoin de toi »……songeât-il.
Le calme
retomba sur l'Open-space. Le cœur serré, Tony retourna
s'asseoir à son bureau. Il mit la tête entre ses mains
et poussa un très long et profond soupir. Une boule se forma
au fond de sa gorge sans qu'il n'en saisisse vraiment la
signification. Etait-ce dû à la décision de Gibbs
ou au fait de se retrouver seul ? C'était un peu la
même chose pensât-il.
Pourquoi l'empêchait-il
d'être présent sur le terrain ? Et ce, à
plusieurs reprises ?
Il passa
sa main dans les cheveux en tournant lentement la tête vers le
bureau de son patron.
« Qu'est-ce qui cloche Chef ? Qu'est- ce que j'ai fait de mal ? »
Tony
aimait son travail, Abby, Ducky, Ziva et Mc Gee, mais Gibbs avait une
place privilégiée dans son cœur. Il aimait
particulièrement être à ses côtés,
surtout sur le terrain. Il avait beaucoup appris de lui durant ces
deux dernières années.
La
prestance, l'écoute, le discernement et le savoir faire de
l'ex-marine, avaient tout d'abord intimidé Tony, puis
troublé. Aujourd'hui c'est cet homme insensible et
inabordable qui l'attirait malgré lui. Une pression
douloureuse dans la poitrine et un frisson dans le dos le ramena à
la réalité.
Il plaqua
ses mains sur le bureau en se redressant :
« Allez Tony, tu as un rapport à finir si tu ne veux pas te faire botter les fesses. Et si il n'y a que ça pour impressionner Monsieur, alors donne lui ce qu'il veut et soit le meilleur ! »
Une heure plus tard, il déposait l'objet de sa pénitence sur le bureau de Gibbs. Il frôlât des doigts la matière dure et froide du support.
"Comme son propriétaire, comme le bleu acier de ses yeux »
Pouvait-il seulement
parler à quelqu'un de ce qu'il éprouvait ?
Combien de
temps pourra-t-il encore cacher ce qu'il ressentait pour son
patron ? Réussir à contrôler ses émotions
sans rien laisser paraître. Quelque part au fond de lui, il
envisageait déjà la fuite car il savait qu'il n'y
avait pas d'avenir. Leroy était un homme, marié 3
fois, Jethro un rêve inaccessible et Gibbs, son patron, un
ex-marine…..
Il avait
besoin de s'aérer et décida d'aller voir sa
laborantine préférée. Il descendit au sous-sol
où une musique assourdissante l'accueillit.
- Abby ! ABBY !
La jeune gothique accrochait un tableau plutôt original au mur. Elle lui décrocha un sourire en lui faisant signe d'éteindre le poste. Tony observait la toile sans plus de convictions. Il grimaça et alla s'asseoir sur le coin de la table centrale.
- Tony ?
tu n'es pas à Norfolk ?
- J'avais
un rapport à finir et, ……tu connais Gibbs !
- Oh !
je vois. (elle le scrute). Je ne rêve pas ? Tu ne dis
rien ?
- Quoi ?
qu'est-ce qu'il y a ?
- Là !
(en désignant le tableau). Ma dernière acquisition !
Comment tu le trouves ?
- Très….
Comment dire, très…….Toi !
- Glauque,
tu veux dire ?
Tony souriait à son allégresse. Elle se campa devant lui, les mains sur les hanches. Il baissa la tête et soupira. Mais Abby avait eu le temps d'apercevoir un voile de tristesse passer dans ses yeux. Elle secoua la tête. Il prit des échantillons en mains, qu'elle lui retira aussitôt. Ses doutes se confirmeraient-ils ? C'est ce qu'elle allait savoir !
- Monsieur
Tony, cœur qui soupire n'a pas ce qu'il désire. Je VEUX
savoir ce qui se passe dans TOUS les détails.
- ?!?
Nan ! (et devant la posture insistante d'Abby) …Quelques
difficultés avec le Boss. Il est parfois si pénible à
… enfin tu vois… ?
- …
(elle secoue la tête en signe de dénégation)
- Ce
que je veux dire c'est que… oh laisse tomber. (Il lève
des yeux sombres vers elle) Gibbs est dur avec moi, mon travail n'a
pas l'air de lui convenir. J'ai toujours tout faux. Et il est de
plus en plus ….distant.
- …(elle pose une main sur son bras pour l'encourager à
continuer)
- J'aurais
tant souhaiter qu'il remarque un peu plus ce que je fais, qu'il
apprécie ma… présence, …sur le terrain. Je pensais
qu'il considérait un peu plus ses amis et que… (Les mains
de Tony s'agitaient et il avait du mal à contrôler sa
voix).
- Et ?
….
- Il ne
m'aime pas Abby, dit-il soudain abattu.
- TOnyyy !
Je le savais ! Oui, je LE SAVAIS !
Abby
s'était éloignée en sautillant, le laissant
dans une incompréhension totale. Elle tournait maintenant
autour de la table centrale, les mains en l'air, comme plongée
dans une profonde réflexion. Tony reprenait pied, comprenant
qu'elle avait saisi le sens profond de son malaise. Comment
pouvait-il en être autrement ?
Abby avait
ce don si particulier d'empathie, qu'elle pouvait ressentir le
moindre trouble de son entourage direct. Peut-être même
communier avec ceux qu'elle affectionnait le plus.
Elle
saisit son « Caf'Pow » et se rapprocha de
lui.
- Tony,
sérieusement, tu devrais revoir la définition du mot
« ami ». Tout d'abord, sache que Gibbs
apprécie d'autres choses que le travail, ensuite cette
fermeté n'est due qu'à son expérience et à
sa maturité.
- D'accord,
mais ce n'est pas si simple de ...Il est impénétrable
et…
- Homme
de peu de foi ! Il est secret mais pas insensible. Tiens, ce
produit peut t'aider !
Avec un sourire énigmatique, Abby lui avait mis entre ses mains, le grand verre rouge qu'elle tenait plus tôt puis retourna s'affairer auprès de ses instruments d'analyse, mettant un terme à leur discussion. Tony avala une gorgée du liquide et sourit.
- Merci
Abby, soit bénie !
- T'es
qui toi, mon confesseur ?
- Alors
soit maudite ! dit-il en se dirigeant vers l'ascenseur.
- Bonne
chance, murmura-t-elle.
Les portes se refermaient. Ca lui avait fait du bien de parler avec elle
De retour
à son bureau, Tony regardait le breuvage dans ses mains. Abby
lui avait bien fait comprendre qu'il devait regarder au-delà
des apparences. Comme ce liquide noir, révélateur d'une
multitude d'arômes et de sensations.
Comme le
café, riche en contrastes : sombre à la vue et
pourtant si lumineux en bouche, amer et doux, à la fois
excitant et apaisant. Il sourit et jeta le liquide froid dans la
poubelle et prit son blouson.
« Presque 21 heures, l'équipe sera affamée à son retour de Norfolk. Je vais leur chercher une Pizza. »
En
s'engouffrant dans l'ascenseur, il pensait qu'il n'était
pas suicidaire au point de dévoiler à son patron ce
qu'il avait sur le cœur, et risquer sa place. Mais il savait aussi
que ce serait très difficile de vivre avec, à moins
que….
Qu'y avait-il au-delà de la carapace de Gibbs ?
Se pouvait-il qu'il y ait eu un sens aux paroles d'Abby ?
« Non Anthony, vu la conjecture, l'affaire est close. »
Il remonta son col et s'enfonçât dans la fraîcheur de la nuit.
MTAC :
Multiple Threat Alert Center (Centre d'alerte de menaces
multiples)
Poste central de surveillance du Naval Criminal Investigative
Service.
Caf'Pow :
soda caféiné
