Avant-propos : Voici une nouvelle fic centrée majoritairement sur Ging ! Elle sera assez longue cette fois. Je reprends l'arc des élections en modifiant certains passages et j'vais essayer d'approfondir plus le personnage, quitte à le rendre un peu OOC sur les bords, donc j'avertis.
Ce sera une sorte d'AU canon divergent pour le coup, car je vais intégrer pas mal de choses qui ne sont pas présentes dans le manga/anime.
PS : P'tite réécriture. Juste des modifications mineures.
Bref enjoy ~
Chapitre 1 : L'odeur.
Les auréoles orangées du crépuscule parsemaient de toutes parts la voûte céleste. L'air était agréablement frais, ni trop humide ni trop sec. Positionné sur le toit d'un immeuble, un homme aux habits amples surplombait la ville encore active. Ce début de soirée s'annonçait paisible pour Ging Freecss, jusqu'à ce qu'une voix provenant de derrière lui vienne gâcher sa tranquillité.
« Tu vas attendre combien de temps avant d'aller voir ton gosse ? dit Dwun.
Ging ne prit pas la peine de se retourner, le regard toujours rivé vers l'horizon.
- Si tu tiens tant à le sauver, alors fais-le. J'ai pas que ça à faire.
- Justement, si, répondit List, qui se tenait juste à côté de Dwun. »
Ging poussa un soupir agaçé, et il fit face à ses deux acolytes. Dwun (ou plutôt Wdwune, mais Ging ne s'était pas gêné à modifier son prénom afin que cela corresponde aux initiales de son jeu) avait une apparence négligée et ne s'était visiblement pas peigné depuis des années (tout comme lui d'ailleurs) au vu de sa tignasse similaire à une coupe afro. Une cigarette à moitié entamée se consumait entre ses lèvres. List portait des vêtements beaucoup plus distingués que les deux autres hommes réunis, et sa coiffure à la couleur dorée semblait impeccable. Ce dernier rappelait vaguement à Ging une autre personne bien plus détestable, comme s'il s'agissait de la version bienfaisante de celle-ci.
« Bon, écoutez, je ne peux rien faire pour lui. Autant laisser ses amis s'en charger. Je suis sûr qu'ils peuvent faire quelque chose, eux.
- Mec, il est dans un profond coma, là. Le Souffle de l'Ange, ça te dit rien ? dit le fumeur, l'air de plus en plus exaspéré.
Ging sourit. La fameuse carte capable de soigner n'importe quelle blessure ou maladie. Il l'avait presque oublié son existence.
- Justement. Ce serait trop facile, tu ne penses pas ?
Cette fois, ce fut List qui réagit face à son comportement méprisable.
- Ging, sans vouloir te mettre la pression, il peut mourir à tout instant. Ce n'est plus un jeu à ce stade. Tu te rends compte que le seul moyen que les médecins ont trouvé pour le « soigner », c'est de faire appel à des exorcistes ? Et encore, la plupart refusent même de le sauver, de peur de risquer leur vie.
Son sourire se fit davantage espiègle.
- Vous êtes devenus ses amis depuis qu'il a terminé Greed Island, non ? Alors à vous l'honneur.
- Ouais mais c'est ton fils, 'spèce de bâtard ! dit Dwun en haussant le ton, mais on t'a fait un lavage de cerveau depuis ? Il est passé où, le papa poule qui pouvait pas faire un mètre sans foutre son gosse dans le scanner[1] pour savoir si tout va bien ?
Cette remarque fit crisper Ging. Il n'avait pas besoin qu'on lui fasse se remémorer ce genre de chose pour le moins gênante.
- Oui bon, ça veut pas dire que je l'aime plus, hein ! Il est grand maintenant. Et il a de bien meilleures personnes à ses côtés que son père.
Ses amis pouffèrent.
- Ooooh ! Monsieur se considère comme une p'tite racaille pas assez bien pour son fiston ? J'en pleurerais presque ! »
List et Dwun continuèrent gentiment de se moquer de Ging. Ils avaient l'habitude de le taquiner à cause de son mauvais caractère et de ses maladresses. Bien que Ging ne revenait jamais sur une décision donnée, il cédait facilement lorsqu'il hésitait. Et ses deux compères le connaissaient suffisamment pour comprendre qu'il n'était pas sûr de son choix, contrairement à ce qu'il prétendait au cours de leur discussion.
Comme prévu, Ging craqua et décida de partir à l'hôpital, là où gisait son fils. List lui donna alors la carte de l'Ange qui lui permettrait de sauver son fils. Puisqu'il ne lui restait qu'une minute une fois le morceau de papier en main avant qu'il ne disparaisse, Ging ne perdit pas une seconde pour s'y rendre.
Sentant que des amis de Gon patientaient devant sa chambre (il pouvait détecter leur présence grâce à l'En, et ainsi savoir que seulement Gon se trouvait dans la pièce), il essaya de s'introduire en passant par la fenêtre. Cependant, elle était fermée. Alors, il dû se servir de son nen, en faisant pénétrer son aura dans la fente, sans pour autant briser le verre, afin de l'ouvrir. Ce n'était pas une technique à proprement parler, il ne faisait qu'imiter de mémoire les gestes d'un hunter qu'il avait connu autrefois, passé maître dans l'art de l'infiltration.
Une fois à l'intérieur, il observa rapidement les lieux. Blanc sur blanc. Un bip régulier accompagné d'un bruit de respiration résonnait dans ses oreilles. Curieusement, une moustiquaire opaque entourait le lit de Gon, ne laissant qu'une ombre de visible. Mais surtout, une étrange odeur empestait les lieux.
L'odeur de la mort.
Ging ne fit aucune réaction malgré un sentiment de dégoût. Quelque chose n'allait pas. Son état était si grave que ça ? D'un pas rapide, il s'approcha du lit et souleva la moustiquaire.
L'odeur se fit plus intense. Un drap couvert de sang protégeait Gon, du cou jusqu'aux pieds. Le tissu était plat au niveau de son bras gauche, laissant sous entendre l'absence de celui-ci. Un bandage lui aussi taché de ce liquide rouge dissimulait la tête du garçon. Un masque à oxygène était posé sur son visage.
Décidément, ses amis ne lui avaient pas menti quant à la gravité de la situation.
Sans plus tarder, il sortit la carte (il ne lui restait plus que deux secondes) et l'activa en prononçant le mot « gain ». Une créature féérique à l'apparence féminine se matérialisa à ses côtés. Suite à l'ordre de Ging, elle souffla des particules de poussières sur sa cible. Un fin voile lumineux recouvra le corps tout entier, puis se dissipa petit à petit. Après quelques secondes, la créature disparut.
Mais rien n'avait changé.
Ging ne s'en rendit pas compte immédiatement. Il était sur le point de partir sans avoir prit la peine de jeter un regard en arrière. Ce fut l'odeur qui l'arrêta. La même odeur que tout à l'heure, comme si elle avait élu domicile en ces lieux.
Lorsqu'il se retourna pour vérifier, son coeur rata un battement. Le corps restait immobile et le sang refusait de partir.
C'était impossible. Pas une seule maladie ou blessure dans ce monde ne pouvaient résister au souffle du Grand Ange, qu'elles soient connues ou non. Cette carte avait été conçue pour être infaillible, et c'était la raison de son extrême rareté.
Alors, Ging écouta son instinct et retira le drap d'un geste brusque. Certains pourraient considérer cela comme une erreur, d'autres plutôt comme une nécessité. Dans tous les cas, Ging ne s'en remettrait jamais.
Ging ne se considérait pas réellement comme un mauvais père. Même s'il admettait que l'absentéisme n'était pas une très grande qualité, jamais la volonté de blesser ou de démoraliser son enfant ne l'avait atteint. Ging désirait seulement sa réussite. La première fois que son regard s'était posé sur son fils, il savait que celui-ci deviendrait un grand hunter. Ou qu'au moins il en aurait le potentiel. Greed Island, la perte de sa garde, tout cela avait été calculé à l'avance. Et également son traumatisme, lui permettant d'éveiller son plein potentiel.
Absolument tout lui avait traversé l'esprit. Tout. Sauf le fait que Gon ne devienne une momie. Littéralement.
Sa peau semblait avoir été déchiquetée de part en part, ne laissant que la chair de visible. Enfin, une chair putréfiée, noire. Seule une très fine couche empêchait de mettre à nu son squelette. Son ventre était creux, comme si ses organes situés à l'intérieur avaient disparu. Et l'odeur. Plus forte, plus insupportable qu'avant.
Jamais Ging n'avait vu quelque chose d'aussi horrible jusqu'à présent. Personne ne pouvait rester de marbre face à ce spectacle.
Il voulait hurler, détruire cette chose devant lui. Mais son corps ne réagissait pas. Comment ça pouvait être encore en vie ? Comment ?
Plusieurs détails le frappèrent. Aucune buée ne se formait dans le masque. Et aucun fil n'était positionné sur le corps. Il retira doucement le masque, et le bruit continua. Il comprit.
C'était un enregistrement. Le bruit venait de sous le lit, un magnétophone tournait en boucle. Et pour l'électrocardiogramme, celui-ci enregistrait le son d'un appareil produisant le même rythme qu'un battement de coeur.
Ging sourit, puit ria. Son rire se fit de plus en plus hystérique. Sa vision se floutait et ses yeux s'humidifiaient. Puis il tomba à terre.
C'était une farce. Gon ne pouvait pas être mort, ça n'avait aucun sens. Il était en vie. Dans un sale état, mais en vie.
Ging se releva, affichant une expression proche de la démence. L'enfant assit en face de la chambre avait intérêt à lui fournir des réponses. Et vite. Néanmoins, il était sûr d'une chose.
Ils allaient le regretter. Tous.
Voilà la fin du chapitre, et pour ceux qui se demandent la raison du magnétoscope et tout, c'est normal. L'explication viendra après :p
[1] Réf à la carte n°61, Le chien en pièces.
