Voilà un petit texte en deux parties du point de vus de Charlie, bien trop peu représenté je trouve. Il n'était même pas là pendant la bataille de Poudlard ! c'est quand même pas juste ! .


« Charlie ! Charlie ! Debout espèce de marmotte ! »

En grognant, le garçon se retourna dans son lit, de façon à ne pas recevoir le soleil dans les yeux et, au passage, de façon à ne pas voir son aîné qui sautait sur son lit.

Devant le manque de réaction de son frère, Bill décida que le lit de ce dernier était bien plus rebondissant que le sien et se rua dessus.

« Debout ! Debout ! Il est déjà neuf heures ! »

Quand Charlie reçut son aîné sur le ventre, il poussa un hurlement et se replia sur lui-même. Inquiet, Bill cessa aussitôt de sauter.

« Charlie ? Ça va ? Je t'ai fait mal ? »

Il n'eut pas le temps de s'inquiéter plus que nécessaire car déjà, il se retrouvait sur le dos, avec la marmotte susnommée sur l'abdomen, qui s'attaqua à ses côtes. À cinq ans, Charlie connaissait déjà étonnement bien les points faibles de son aîné.

« Vengeance ! Hurlait-il. Vengeance ! »

Quand son frère réussit à se dégager et courut se cacher sous son lit, le petit roux se dressa sur son lit, le poing brandit en signe de victoire et continua à brailler :

« Il fuit ! Il fuit ! Je suis le meilleur !

- Ça m'étonnerait ! » Répliqua son aîné.

Il sortit de sa cachette, une fausse baguette dans la main. Charlie poussa un cri entre le hurlement et le rire, attrapa son mini-balai et se rua hors de la chambre.

Tandis que son frère le poursuivait, Charlie enfourcha sa monture et dévala les escaliers. Il oublia juste de tourner en arrivant dans le couloir et se prit le mur en pleine face. Il se redressa pendant que son frère le rejoignait en rigolant et se frotta le front.

Très vite cependant, il prit de nouveau la fuite, la lubie de son aîné consistant à lui sauter dessus ayant repris.

Dans le couloir, il croisa Percy qui, son pouce dans la bouche et son doudou dans la main, l'observait avec de grands yeux interrogateurs.

« À terre Percy ! Le méchant Mangemort Bill me poursuit ! »

Son petit frère écarquilla les yeux avant de s'enfuir, son pouce toujours dans la bouche, aussi vite que le lui permettaient ses petites jambes. Ils arrivèrent bientôt au sommet des escaliers et commencèrent à les dévaler.

Mais Percy, du haut de ses deux ans, n'allait pas vraiment vite et Bill eut tôt fait de le rattraper. Pendant que Charlie roulait sous la table, l'aîné Weasley prit son petit frère dans ses bras et, sans prendre garde aux hurlements stridents de celui-ci, dévala les marches restantes.

« Qu'est-ce que c'est que ce barouf ! Hurla soudain une voix trop connue. J'en ai marre ! Dès neuf heures du matin ! Si j'en chope un, y'a des taloches qui vont se perdre ! »

Immédiatement, Bill et Percy rejoignirent le plus vite possible le cadet de la tribu sous la table et tous trois attendirent anxieusement que le danger passe. Même en temps de guerre, il fallait savoir s'allier devant un ennemi plus puissant que soi.

Cependant, l'ombre menaçante ne bougeait pas de devant la table, et les trois rouquins se résolurent à quitter la pièce par derrière.

Doucement, Bill poussa Percy vers le canapé et le suivit. Charlie les observa d'abord sans bouger pour s'assurer qu'il n'y avait pas de danger. Il n'était pas suicidaire lui ! Il tenait à la vie ! Et quand ses frères eurent, inconsciemment, tâtés le terrain pour lui, il se résolut à sortir de sa cachette. Il rampa d'abord à côté du canapé, surveillant quand même du côté de la table si la terreur ambulante était partie. Mais celle-ci n'avait pas bougée et continuait à invoquer tous les deux du monde sans distinction pour maudire les trois fuyards.

Tentant d'échapper aux altercations prononcées à son encontre, Charlie roula sous la petite table de chevet et, suivant la trace de ses frères, se rapprocha de son objectif final, la porte de la cuisine.

Au moment où il bondit sur ses pieds, une main l'attrapa par le col et il se sentit voler, défiant toutes les lois de la gravité.

« Je t'ai attrapé toi ! Tu vas m'expliquer maintenant, pourquoi vous braillez comme ça de si bon matin ! »

Le visage de sa mère était tout rouge, mais le point critique n'était pas encore atteint. Le bébé qu'elle portait depuis si longtemps dans son ventre l'avait poussé à piquer des colères bien plus terribles. Charlie opta donc pour une feinte. Il s'assit sur le ventre de sa mère, tellement énorme qu'elle pouvait le lâcher sans avoir peur qu'il tombe, et la serra dans ses bras.

« Je t'aime ma petite maman !

- Ça ne marche pas avec moi jeune homme ! Ne me fais pas les yeux doux ! J'en ai marre de vous entendre crier à longueur de journées ! Si vous continuez je… »

Soudain, elle devint livide et vacilla. Charlie glissa à terre et la regarda avec inquiétude. Qu'est ce qu'elle avait ? D'habitude, crier ne lui posait pas autant de problèmes !

« Maman ?...

- Charlie… Appelle papa s'il te plaît... »

Aussitôt, Charlie se rua dans la cuisine et hurla de toute la force de ses poumons :

« Papaaaaaa ! Maman elle va pas bien ! Viiiite ! »

Il n'aurait pas du crier ainsi. Son père, face à levier, sursauta brusquement et lâcha le bol qu'il tenait dans les mains. Charlie se précipita sur lui et le tira avec force dans le salon. Sa mère était assise sur le canapé, encore plus pâle que tout à l'heure. Arthur se rua près d'elle, l'air inquiet.

« Qu'est ce qu'il se passe ? Mon cœur, qu'est ce qu'il y a ?

- C'est l'heure Arthur… C'est l'heure, je vais accoucher… »

« Un garçon ? Une fille ? Un garçon ? Une fille ? »

Charlie sautait en cercle autour de son père, l'agressant de mille et une questions. Il voulait savoir. Il ne connaissait rien aux bébés. C'était un nouveau monde qui s'ouvrait à lui. Et surtout, une nouvelle personne avec qui jouer.

« Un garçon ? Une fille ? Il est petit ? Gros ? Elle est belle ? Est ce qu'elle…

- Charlie ! Craqua son père. Il n'est pas encore né le bébé ! Et on ne sait pas si c'est une fille ou un garçon. Il n'existe à pas de sort pour savoir. J'ai demandé à ta mère d'utiliser le moyen des Moldus pour savoir, mais elle n'a pas voulu. Alors tu vas devoir attendre qu'il soit né le bébé. T'as compris ? Va jouer avec Bill et Percy maintenant.

- Mais… Est-ce que ça fait mal à maman ?

- Oui, un peu. Mais ne t'inquiètes pas. Tout va bien se passer.

- Tu nous préviens quand il est né ? On veut savoir !

- Promis ! Je vous le crierai par la fenêtre. Maintenant, vas jouer ! »

Aussitôt, Charlie dévala les deux étages et se rua dans le jardin. Il chercha un moment ses frères des yeux et se précipita vers eux.

Bill était en train de chasser un papillon et Percy, assit dans l'herbe, semblait en extase devant une file de fourmis. Charlie se rua sur son aîné et, sans prendre garde à l'exclamation de celui-ci, lui sauta dessus violemment, l'entraînant dans sa chute.

« Le bébé va naître, le bébé va naître !

- Quoi ? S'exclama Bill dans un grognement étouffé par le poids de son cadet. De quoi de quoi ?

- Le bébé va naître ! » Lui brailla Charlie dans l'oreille.

Aussitôt, Percy se redressa de tout ses soixante centimètres et courut jusqu'à eux à son tour. Il agrippa la manche de Charlie et tira dessus avec insistance.

« Bébé ! Bébé !

- Oui Percy ! Tu ne vas plus être le dernier ! On pourra l'embêter ce sera trop bien ! Il va souffrir le bébé ! » S'écria Bill avec un grand sourire sadique.

Charlie hocha la tête avec vigueur, même s'il savait pertinemment qu'ils ne le feraient pas. D'abord, comme pour Percy, le bébé serait trop petit pour qu'on joue avec lui, et ensuite, il serait assez grand pour qu'on l'embête mais maman ne voudrait pas « parce que c'est le plus petit » ! Du coup, ils se défoulaient avant. Le cadet Weasley leva la tête vers la fenêtre de la chambre des parents et hurla :

« Papaaaa ! Il est néééééé ? »

Il dut attendre un peu avant que son père ne daigne passer sa tête par la fenêtre et secouer négativement la tête.

« Non ! Ne t'inquiètes pas je vous préviendrai ! »

Il referma ensuite la fenêtre et Charlie se laissa tomber dans l'herbe. Il resta un petit moment à fixer le ciel avant que l'entrée inopportune de la tête de son aîné dans son champ de vision ne l'arrache à ses pensées.

« Dis Charlie, tu crois que ce sera une fille ? Questionna celui-ci.

- Nan, répondit-il en secouant la tête. Moi je suis sûr que c'est un garçon.

- Pou'quoi ? Demanda Percy, s'immiscent dans la conversation.

- Parce que on est que des garçons. Je crois que maman n'arrive qu'à faire des garçons. »

Malgré son raisonnement pour le moins bancal, Charlie avait réussi à convaincre ses frères car Bill hocha la tête avec gravité et Percy remis son pouce dans sa bouche, signe qu'il était d'accord et qu'il trouvait inutile de rajouter quoique ce soit.

Soudain, des grands cris retentirent dans la maison et la fenêtre de la chambre s'ouvrit violemment et leur père apparut, un grand sourire sur les lèvres.

« Des garçons ! Ce sont des garçons ! Venez voir !

- Tu vois ? Jubila Charlie. J'avais raison ! Un garçon ! J'avais dit un… »

Il ferma soudain la bouche, prenant enfin conscience de ce que son père avait dit. Bill, lui, avait la bouche grande ouverte au contraire et Percy, était reparti dans sa contemplation des fourmis.

Sans un mot, les deux aînés plantèrent l'ex dernier Weasley sur place et se ruèrent dans la maison. Les deux étages les séparant de la chambre de leur parents furent gravit quatre à quatre et ils poussèrent très rapidement la porte.

Devant eux, leur père, assit près du lit, tenait un bébé dans ses bras. Il était tout petit, avec un duvet roux sur la tête. Leur mère, toute pâle, en avait aussi un dans les bras.

« Des jumeaux ! S'écria Bill.

- Ils sont deux ! Renchérit Charlie.

- C'est le principe des jumeaux mon chéri, rigola doucement sa mère.

- On peut les voir ? » Demanda Bill.

Dans un sourire, leur père se leva et se dirigea vers eux quand les deux bébés se mirent à hurler. Charlie plaqua violemment ses mains contre ses oreilles et regarda son père qui paniquait. Il se rapprocha de sa femme et aussitôt, les jumeaux se turent.

« Incroyable… chuchota le patriarche. On va avoir du mal à les séparer ces deux-là…

- Pourquoi voudrait tu qu'on les sépare ? Demanda sa femme dans un sourire.

- Comment ils s'appellent ? Demanda Charlie.

- Fred, répondit leur père en montrant le bébé qu'il tenait dans ses bras. Et George. Continua-t-il en montrant l'autre.

- Tu es sûr ? Demanda leur mère en fronçant les sourcils. On n'avait pas dit le contraire ? »

Leur père regarda le bébé dans ses bras avec un air indécis sur le visage. Il ne savait plus. Charlie regarda son aîné qui souriait de toutes ses dents. Lui aussi ne pouvait pas s'empêcher de sourire. Il avait attendu un petit frère, il en avait eu deux.

Deux petits frères pour le prix d'un.