Bonjour, voici ma première histoire que je publie ! elle est complète, et ma super béta est en train de la corriger.

je remplace les chapitre au fur et à mesure de sa correction.

Petite précision pour bien comprendre l'histoire :

Severus et Lucius ont la marque. Severus a rencontré sa femme dans l'Ordre du Phoenix. Lucius croit qu'ils se sont rencontrés durant leur scolarité. Donc, mère et père sont dans l'Ordre du Phoenix. Severus a rapporté la prophétie. Les filles ne savent pas la signification de la marque. Lucius ne dit rien concernant la femme de Severus car elle est une sang-pur d'une famille de mangemorts. Voldemort ne dit rien à Severus concernant sa femme car elle est une sang-pur d'une famille de mangemorts.


Prologue

Sarah était devant sa bibliothèque, cherchant un livre à se mettre sous la dent. Elle soupira, puis rassembla ses longs cheveux noirs et lisses sur le côté. Jouant distraitement avec une mèche ébène, elle passa la main sur différentes couvertures avant de prendre finalement un roman. S'installant confortablement dans son fauteuil, elle commença la lecture de son livre. Dix minutes plus tard, elle le reposa. Elle n'avait finalement pas envie de lire. En fait, tout ce qu'elle voulait c'était aller chercher ses affaires pour Poudlard. Déjà cinq jours qu'elle avait reçu sa lettre, et elle ne tenait pas en place. Ses parents lui avaient promis d'y aller aujourd'hui.

Elle s'imaginait déjà, parcourant les boutiques, liste de fournitures à la main. Elle avait surtout hâte d'avoir sa propre baguette. Ma baguette, pensa-t-elle, pour être une vraie sorcière. Elle avait déjà utilisé une baguette, mais c'était une baguette pour enfants. Elle regarda ladite baguette sur sa table de nuit, et s'en empara pour s'entraîner aux sorts basiques.

– Lumos Maxima !

Une simple lueur sortit de la baguette, témoignant de la faible puissance de ce jouet. Grognant, elle essaya un autre sort.

– Wingardium Leviosa !

Le livre qu'elle lisait quelques secondes auparavant se décolla à peine du divan. Elle laissa tomber, et reporta son attention sur l'heure.

Par Merlin, ce qu'elle voulait sa propre baguette, et pas un jouet pour enfants. Sauf que pour avoir sa baguette, il fallait aller sur le Chemin de Traverse. Et pour aller sur le Chemin de Traverse, il fallait être accompagnée.

Bien sûr, elle aurait pu y aller juste avec son père, la Terreur des Cachots de Poudlard, mais sa mère avait tenue à venir aussi, et c'était là tout le problème. Médicomage spécialisée en pathologies des sortilèges, elle avait dû partir en urgence au travail, deux heures plus tôt. De toute façon, c'était toujours pareil, son travail passait toujours avant tout le reste. Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait annulé leur sortie entre filles - ou autre chose - car elle avait une urgence à l'hôpital.

Un bruit de cheminette la tira de ses pensées. Elle sortit en trombe de sa chambre, s'engouffra dans le couloir, passa devant la bibliothèque et les bureaux de ses parents, - où son père était sûrement occupé à rédiger son programme scolaire -, et descendit dans les escaliers, et aperçu enfin sa mère, qui quittait sa robe de travail. Assez grande, celle-ci avait des cheveux châtains à peine ondulés retenu en chignon, et des yeux bleus.

– Bon, alors c'est bon, on va chercher mes affaires, ou tu as encore quelque chose de plus important à faire ? grogna Sarah, peu patiente.

– Sarah Valentine Rogue, tu parles autrement à ta mère ! s'énerva Severus, qui était sorti de son bureau. Présente tes excuses immédiatement, ou nous allons attendre le dernier jour pour y aller.

Non sans ronchonner, la jeune fille s'exécuta, sous le regard réprobateur de son père.

– Bon tu as pris ta liste de fournitures ?

– Oui, oui, je peux même te la réciter, déclara-t-elle, agacée. On y va maintenant ? Ils doivent nous attendre.

– À toi l'honneur, déclara son père en désignant la cheminée.

Empoignant une poignée de poudre de cheminette, Sarah la lança dans l'âtre qui tourna au vert, et déclara "Chemin de Traverse !"

Elle atterrit dans le fameux pub des Trois Balais. Sortant de la cheminée, elle se retourna pour attendre ses parents. Une fois tout le monde arrivé, elle regarda son père.

– Père, n'avez-vous pas peur qu'ils fassent une attaque en voyant que la Chauve-souris des Cachots a une famille ? s'enquit-elle, curieuse, en passant au vouvoiement en public.

– Si ça peut me permettre d'avoir moins d'imbéciles en cours, non, dit-il avec un petit rictus.

Il ricana en voyant une troisième année de Poufsouffle qu'il avait en cours les regarder avec un air effaré, avant de donner un coup de coude à son voisin de table.

Sarah ne put s'empêcher de rigoler.

– Cette journée s'annonce bien ! rit-elle de plus belle.

La famille sortit du pub, sous les regards intrigués et les chuchotements des passants : la Terreur des Cachots à a une famille ! Ils retrouvèrent Draco chez madame Guipure, en train d'essayer les robes de Poudlard.

– Hey, Draco, nous voilà ! Bonjour marraine, dit-elle en faisant une révérence.

– Sarah... dit-il en soupirant, tu es trop exubérante. Karen n'est pas là ?

– Non, elle est chez Astoria.

– Tu as hâte de l'avoir avec toi à Poudlard ?

– Oui. C'est ma petite sœur, c'est normal que je m'inquiète quand je ne la vois pas.

– Bon alors, quelle maison ? demanda Draco, pendant que la couturière faisait une dernière retouche.

– J'hésite entre Gryffondor et Poufsouffle, déclara-elle le plus naturellement possible en regardant ses parents parler avec Narcissa.

– Tu n'es pas sérieuse, j'espère ? demanda Draco, incrédule

Il fut rassuré quand Sarah lui fit un clin d'œil.

– À vous, jeune fille, déclara la couturière en arrivant.

– Il nous faudrait un trousseau complet pour Poudlard, ainsi qu'une cape de voyage. annonça son père en approchant.

– Bien. Quelle matière pour la cape ?

– Coton de bouffetout. Boutonnière en argent, précisa sa mère qui s'était jointe à la conversation.

– Des sorts spécifiques ? demanda la vendeuse, en notant dans son carnet.

– Hum... Imperméabilité et nettoyage.

– Bien, c'est noté.

La couturière prit toutes ses mesures, et lui fit essayer plusieurs modèles avant que Sarah ne jette son dévolu sur une longue cape lui arrivant au-dessus des genoux. Ample, elle se fermait par quatre boutons visibles sur le col et des pressions cachées dans la doublure. La cape avait des manches de type chauve-souris qui lui permettaient de bouger aisément. Elle demanda à l'avoir en noir, sous le regard amusé de Draco.

Ils sortirent de la boutique avec les uniformes de Poudlard, mais devaient repasser plus tard pour la cape.

– Bon, alors on fait quoi ? s'enquit-elle en regardant les futurs élèves de Poudlard.

– Je vais passer à chez l'apothicaire pour commander le nécessaire pour les cours, commença son père. Je prendrai le nécessaire pour Sarah en même temps.

– Achète de la poudre de cheminette, ce sera fait, demanda sa femme. On va aller chercher ses livres.

– Tu as déjà tes livres, Draco ? demanda Sarah

– Oui. Mère, puis-je accompagner Sarah chez Fleury & Bott ?

– D'accord. Je vais voir Lucius. On se retrouve devant Ollivander's dans une demi-heure.

– Bien, mère. À tout à l'heure.

Narcissa partit, Sarah regarda Draco.

– Tu as déjà ta baguette ? s'enquit-elle tout en marchant.

– Nerf de dragon, bois d'aubépine, vingt-quatre centimètres, dit-il fièrement en la sortant de sa poche.

– Cool… déclara elle en regardant la baguette. J'ai hâte d'avoir la mienne.

Les deux amis entrèrent dans la librairie, suivis de près par la mère de Sarah.

– Sarah, choisit un livre pour ta sœur, je lui ai promis un cadeau avant de partir, déclara sa mère. Quand tu auras tout les tiens, viens me chercher, je serais au rayon des livres médico-magiques.

Sarah ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel en entendant le nom du rayon. Draco lui prit le bras, et l'entraîna vers le rayon des livres de cours.

– Viens, je sais où sont les livres de la liste, ça sera vite fait.

– Je crois que père a un livre de potions en plus dans la bibliothèque, donc je ne vais pas le prendre.

– Ok.

Ils passèrent un quart d'heure à vadrouiller dans les rayons, rigolant des titres des livres ou des nés-moldus découvrant avec effarement les livres voler ou parler. Ils se rendirent ensuite au rayon de l'histoire de la magie, sa sœur étant passionnée par cette matière.

– Bon, je lui prends quoi ? demanda Sarah en se plantant devant l'étagère.

– Pourquoi pas « Les Contes de Beedle le Barde » ? proposa Draco, en prenant au hasard un roman pour le consulter.

– Déjà lu. Tiens, celui-ci, t'en penses quoi ? dit-elle en prenant un livre à la couverture en cuir.

– "Les légendes du Roi Arthur". Ouais, pourquoi pas, dit-il en reposant l'ouvrage qu'il tenait. D'ailleurs, tu lui souhaitera un bon anniversaire de ma part, même si c'est en retard - et même si on se voit demain.

Draco regarda les livres et en prit un, nommé "Histoire de la magie, les contes de Merlin". Il commença à le feuilleter distraitement, avant de le reposer et d'en prendre un autre.

– Tu t'intéresses à l'histoire de la magie, Draco ? railla Sarah en se souvenant de ses lettres, dans lesquelles il se plaignait quand son précepteur lui enseignait l'histoire.

– Oui, c'est ma nouvelle passion, ironisa Draco en allant à la caisse. C'est mon cadeau d'anniversaire pour ta sœur.

– Bon, je vais chercher mère, je reviens.

Sarah laissa Draco faire la queue à la caisse, et alla chercher sa mère qui était plongée dans sa lecture.

– Ah, chérie, tu as trouvé tous tes livres ?

– Oui. Et vous ? demanda-t-elle par politesse.

– J'ai trouvé le " Traitée de médicomagie avancée ". Il est très intéressant.

– Plus de pages, tu ne fais pas, soupira Sarah en avisant le pavé qui devait bien faire huit cent pages. On y va ? Il me faut encore ma baguette !

– Tu as trouvé un livre pour ta sœur ?

– Oui, et Draco en a pris un aussi, pour son anniversaire. On y va ?

Une fois tous les livres achetées, ils retrouvèrent Severus, Narcissa et Lucius devant Ollivander's, en pleine discussion.

– Draco, nous allons y aller, déclara Lucius en avisant l'heure sur une montre à gousset ouvragée.

– A demain ! On se voit à midi, Sarah.

– Ne t'inquiètes pas ! répondit l'intéressée. Parrain, Marraine, à demain.

– Au revoir, Sarah. À demain, Lucie, Severus.

Après les derniers échanges, la famille Rogue entra dans la boutique d'Ollivander's, sans aucun autre client.

– Bonjour jeune fille !

– Bonjour ! C'est pour une baguette pour la rentrée, ma première année, tout ça, tout ça... Bon, je pense que vous le savez, mais je préfère préciser.

– Sarah, calme-toi, commença Severus, qui sentait le mal de tête venir.

La jeune fille leva les yeux au ciel, et marmonna.

– Si on ne peut même plus plaisanter.

– Hâte de rentrer à Poudlard ?

– Si je savais transplaner, j'y serais déjà !

– Future Serdaigle alors ? demanda malicieusement le vendeur.

– Il ne faut pas se fier à son apparence, rigola sa mère, elle veut juste explorer le château.

– Vous avez sept ans pour ça. Mais avant d'y aller, il vous faut une baguette. De quelle main écrivez-vous ?

– Gauche ! déclara-t-elle, joyeuse, en levant ladite main.

– Comme votre mère, si je me souviens bien. Plume de Phoenix, bois d'aubépine, vingt-deux centimètres et demi, il me semble. Votre père à a, lui, une baguette en pin, nerf de dragon, vingt-quatre centimètres. Bon, voyons voir…

Ollivander partit dans sa boutique, sachant exactement où aller, et monta sur une étagère pour tirer une boite.

– Bois de chêne, crin de licorne, vingt-trois centimètres.

Sarah prit la baguette, mais la relâcha aussitôt quand une fumée noire en sortit.

– Non. Pas elle, déclara prestement le vendeur en la lui retirant des mains.

Il partit de nouveau, et tendit une autre baguette à Sarah.

– Acajou, ventricule de dragon, vingt-cinq centimètres.

Elle prit la baguette et esquissa un geste, mais la baguette mit le feu à une chaise.

– Heu... oups ? rigola-t-elle, gênée, en regardant sa mère lança un Aguamenti et un Reparo.

Le fabricant de baguette marmonna, puis après deux autres essais infructueux, où elle provoqua respectivement une mini-tempête, qui dévasta plusieurs étagères, et une explosion, il regarda la jeune fille qui commençait franchement à perdre patience.

– Hum… oui, j'aurais dû m'en douter. Une affinité avec l'air… Intéressant, très intéressant….

– Une quoi ? demanda-t-elle, sourcils froncés, en sentant la curiosité du vendeur.

– Voyez-vous, chaque sorcier à a une affinité avec un des quatre éléments. Dans votre cas, c'est l'air. On retrouve le plus souvent une affinité avec la terre et le feu. L'air et l'eau sont bien plus rares…

– Et ça fait quoi si j'ai une affinité avec l'air ? demanda-t-elle, perdue.

– Les baguettes contenant un ventricule de snallygaster, une plume d'hippogriffe, ou, parfois, un ventricule de dragon, sont plus enclines à vous choisir. Il y a aussi…

Il s'interrompit, dévisagea sa cliente avant de reprendre.

– Attendez ici, je reviens.

– Quitte à essayer tout le stock, je compte repartir avec ma baguette ! lança-t-elle pendant qu'Ollivander allait dans sa réserve.

Elle regarda son père occupé à discuter avec sa mère, une question lui trottant en tête.

– Ça existe la magie élémentaire ?

– Oui, mais c'est d'autant plus difficile à maîtriser que c'est une magie qui se pratique sans baguette ni formules. C'est au programme en Aspic, mais seulement la théorie.

– Ah, la voilà ! s'exclama Ollivander depuis sa réserve.

De retour devant Sarah, il ouvrit la boite poussiéreuse devant son regard intrigué.

– Bois de sycomore, plume d'oiseau tonnerre, vingt-trois virgule soixante-quinze centimètres. L'une de mes plus anciennes baguettes. C'était mon arrière-arrière-grand-père qui l'avait fabriqué, déclara-il, pensif.

La jeune fille prit la baguette dans sa main, et frissonna en sentant un léger courant lui parcourir l'échine. La baguette produisit de légères étincelles dorées.

– Parfait ! s'exclama le vendeur, rayonnant.

– Et le bois de sycomore correspond à quoi ? demanda-t-elle pendant que le vendeur rangeait sa baguette dans sa boite d'origine.

– Ce bois est pour les personnes avides de découvertes et d'expériences, curieuses, dynamique et avec un fort caractère.

– Donc, si je me fie à ma baguette, je suis têtue et dynamique ? demanda Sarah, perplexe.

– Et bien, demandez à vos parents, rigola Ollivander.

Sarah regarda ses parents, levant juste un sourcil.

– Cela te définit bien en effet. Têtue et qui ne tient pas en place, déclara son père avec un rictus.

– Tss, d'abord je ne suis pas têtue mais déterminée ! s'insurgea Sarah, vexée.

Sa mère paya la baguette, et la famille rentra chez eux. Une fois arrivée, Sarah déposa toutes ses affaires sur son lit avant de redescendre.

– Chérie, va chercher ta sœur, demanda sa mère, occupée à lire une lettre qu'un hibou venait d'apporter.

– Ok, j'y vais !

Prenant de la poudre de cheminette, elle se mit dans le feu et déclara :

– Manoir Greengrass !

Elle atterrit dans un salon où un adulte était présent. Elle exécuta une révérence parfaite.

– Bonjour, Lady Greengrass.

– Bonjour, Sarah. Les filles sont à l'étage.

– Daphné est rentrée ?

– Non, elle est toujours chez sa tante mais je lui dirais que tu es passée.

– Merci !

Sarah prit le grand escalier et suivit les éclats de rire. S'adossant à l'encadrement de la porte, elle regarda sa petite sœur. Elle était brune, contrairement à elle, mais avait comme elle les yeux bleus de leur mère. Son amie Astoria était blonde, aux yeux marron.

– Salut les mioches !

– Sarah, ce n'est pas parce que tu as un an de plus que nous que nous te sommes inférieures. Déclara sa sœur en se levant. Après tout, Merlin était le plus jeune à diriger le monde sorcier en son temps.

– Oui, c'est bien beau mais les parents nous attendent. Tu vas bien, Astoria ?

– Oui merci et toi ? C'était bien le chemin de traverse ?

– Très bien. J'ai adoré, j'ai hâte d'aller au château. Bon, merci d'avoir gardé la mioche, on va y aller !

Le groupe redescendit les escaliers et s'arrêta devant la cheminée. Après les salutations d'usages, les filles rentrèrent chez elles.

– Impasse du tisseur, maison Rogue !

Quelques secondes plus tard, les deux enfants se retrouvèrent dans leur salon.

– On est rentré ! s'écria Sarah.

– Et on n'est pas sourd, précisa son père.

– Ah bon ? s'enquit-elle d'un air faussement détaché. J'aurais bien voulu utiliser un sonorus mais, tu vois, je ne connais pas encore le sort, déclara-t-elle en repassant au tutoiement en privé.

– Je pourrais m'entraîner aussi ? demanda Karen.

– Si vous vous tenez à carreaux ce soir.

Les deux sœurs se regardèrent et, d'un commun accord, se calmèrent instantanément, en utilisant son empathie pour l'une et son sang-froid pour l'autre.

Le repas se passa normalement et dans le calme, mais les parents savaient très bien que c'était une façade pour pouvoir ensuite apprendre des sorts.

– Bon, puisque vous avez été sages, commença leur mère pendant que leur père allait travailler dans son bureau, on va s'entraîner.

– On est toujours sage ! s'insurgea Sarah.

Un petit sourire avec un sourcil levé lui fit dire :

– Enfin, la plupart du temps… rigola Sarah de bon cœur avec sa sœur.

– Bon allez, venez dans le salon.

Les filles s'assirent dans le salon, dos à la cheminée.

– À toi l'honneur Sarah. Tu nous montres un Lumos ? demanda sa mère.

– Pourquoi, je ne peux pas utiliser ma propre baguette maintenant ?

– Tu pourrais en effet, mais les enfants ne sont pas autorisés à faire de la magie avant leur majorité.

– Oui, à cause de la trace, mais dans un foyer sorcier elle est inutile puisqu'elle ne discerne pas qui a lancé le sort. Et là, je suis en train d'en faire.

– Sous ma surveillance. Quand vous saurez utiliser correctement votre baguette on vous autorisera peut-être à utiliser des sorts mineurs sans surveillance, mais pas avant votre troisième année.

– Arf, c'est nul, soupira-elle en prenant la baguette de sa mère. Lumos !

Une vive lumière blanche sortit de la baguette. Contente, Sarah prononça le contre sort.

– Nox.

– Super. Passe la baguette à ta sœur.

– Lumos maxima ! s'exclama Karen en faisant apparaître une lumière très puissante du bout de la baguette.

– Pff… Fais gaffe, tu t'étouffe avec ton orgueil, déclara sa sœur en levant les yeux au ciel.

– Tss, tu es juste jalouse.

– Les filles, commença leur mère en avertissement.

Sarah avait eu le don d'empathie de sa mère, et sa sœur Karen était capable d'apprendre très rapidement les sorts et savait faire la plupart des sorts de première année avant même d'avoir mis les pieds à Poudlard.

Ils avaient découvert ça par hasard, quand ils avaient eu la baguette d'entraînement. Sa sœur avait réussi à conjurer un Lumos puis un sort de lévitation du premier coup, sous le regard ébahi de ses parents. Et pour ébahir son père, il en fallait beaucoup. Et même avec d'autres sorts simples comme le Tergo ou le Récurvite, sa sœur n'avait pas besoin d'effectuer plusieurs fois le sortilège pour l'apprendre. Maintenant, les parents attendaient qu'elle soit à Poudlard pour voir si la puissance des sorts était une limite à son apprentissage.

Bien sûr, Sarah avait été un peu jalouse mais elle avait eu le don d'empathie de sa mère.

– Sarah ?

– Oh, désolée, j'étais dans mes pensées. Qu'est-ce qu'il y a ?

– Tu veux faire le sort de lévitation ?

Contente d'avoir à nouveau la baguette en main, Sarah fit voler le bouquin servant de cobaye.

– On fait quoi demain ? demanda Karen qui était déjà passée à une autre activité.

– On est invité à midi chez les Malfoy pour ton anniversaire, leur rappela leur mère en reprenant sa baguette.

– Ah, oui, c'est vrai ! s'exclama Karen, contente.

– D'ailleurs, ça me fait penser… marmonna Sarah. Mère, peux-tu faire un Accio sur le livre ? Je n'ai pas le courage de remonter.

– Accio, livre Karen.

Le livre voyagea tout seul, et lévita jusqu'aux mains de Lucinda qui le tendit ensuite à Karen.

– "Les légendes du Roi Arthur" ? Trop cool, merci !

Sans attendre, la jeune fille prit plusieurs coussins et s'installa à côté de la cheminée pour commencer à lire. Sa sœur la regarda, puis se leva jusqu'à la bibliothèque et prit un livre sur les poisons et les potions, matière qui la passionnait - au plus grand bonheur de son père. Affalée sur les coussins devant la cheminée, elle lut un bon moment sur les poisons existant et leur composition, avant de somnoler puis de s'endormir sur son livre, bercé par le sentiment de calme régnant dans la maison.

Lucinda regarda ses filles et ne put s'empêcher de repenser à son enfance à elle.

Lucinda Selwyn. Fille de Circé Selwyn née Rosier et de Hockriel Selwyn. Fille unique, elle avait toujours reçu une éducation propre à son rang de noble sang-pur, faite de précepteurs, de bals mondains, de cours de maintien, de cours de danse, de musique, d'étiquette… On ne jouait pas à la poupée, on récitait la devise familiale. On ne dormait pas au coin du feu mais dans des appartements luxueux, dénués de vie. On ne discutait pas les ordres ou les points de vue sinon on devait copier des lignes, puis recevoir des claques et, si cela ne suffisait pas, c'était dans les cachots que finissait sa punition, à la baguette. On ne sortait pas voir ses amies, on travaillait les bonnes manières auprès des adultes. On apprenait à haïr les nés-moldus, à lancer des impardonnables et des sorts de tortures pendant que les autres enfants jouaient dehors.

Son seul exutoire était la bibliothèque, qui contenait plus de livres qu'elle n'en n'avait jamais vue. "Le savoir, c'est le pouvoir", lui répétait sa mère. Alors, pour ne pas les décevoir, elle lisait et enregistrait tout. C'est à ce moment-là qu'elle avait pu mettre un nom sur cet étrange phénomène qui faisait qu'elle savait tout ce que les gens ressentaient. Quand elle put enfin aller à Poudlard, elle fut répartie à Serdaigle, au grand dam de ses parents. Heureusement pour elle, elle ne fut pas reniée, mais dû encore plus faire ses preuves.

Flash-Back

De retour au manoir pour les vacances d'hiver, l'heure était aux explications. La petite fille, bien qu'effrayée, se tenait droite, la tête haute et regardait son père qui la jaugeait, assit dans un luxueux fauteuil derrière un bureau en bois précieux.

Tu nous as fait honte en étant répartie à Serdaigle, commença son père d'une voix dure. Je te rappelle que depuis toujours les Rosier et les Selwyn sont à Serpentard. J'espère que tu ne fréquente pas les sangs de bourbe et les traitres à leur sang.

No…non père, bégaya Lucinda, terrorisée par les sentiments de son père à son encontre. Elle savait qu'elle allait le payer.

Je vérifierais cela en temps voulu, déclara son père avec un rictus qui en disait long sur la punition si sa fille lui mentait.

Le savoir, c'est le pouvoir ! s'exclama d'un coup la fillette au bord des larmes. Soit proche de tes amis et encore plus de tes ennemis !

Le père regarda sa fille. Oh oui, il allait lui faire payer son insolence. Mais il semblerait finalement que tout n'était pas perdu.

Puisque tu sembles si convaincue, je ne dirais rien sur tes ... fréquentations. Mais avise-toi une seconde de nous trahir et tu le regretteras amèrement. Compris ?

Je...

J'ai mal entendu.

Oui père, répéta l'enfant en s'inclinant.

Je préfère cela. Parlons maintenant de ton insolence, déclara l'adulte avec un sourire.

Une lueur de peur traversa les yeux bleus de Lucinda.

Fin Flash-back

Ses parents, emprisonnés durant la guerre sorcière en 1976 à cause de leur appartenance aux mangemorts, furent condamnés à la peine de mort. Elle finit ses études de médicomagie un an plus tard. Elle s'engagea dès lors dans l'Ordre du Phoenix, ayant toujours joué double jeu pour avoir la paix auprès de ses parents. Elle fit la rencontre de Severus et eu le coup de foudre pour cet homme mystérieux et intriguant.

Rongé par son passé, ne faisant confiance à personne à part Dumbledore, seul le temps avait permis d'avoir d'abord sa confiance, puis son amitié, et, enfin, grâce à Merlin, son amour. Ils finirent par se marier en 1979. Deux ans plus tard, deux rayons de soleils illuminaient leur vie. Ils avaient beaucoup hésité sur leur éducation, mais ils avaient décidé de leur apprendre un minimum les us et coutumes sang pur, ainsi que l'étiquette, tout en évitant de leur inculquer la supériorité du sang. La même année, en 1981, Severus perdit sa meilleure amie, Lily Evans - à présent Potter -, à cause d'une prophétie qu'il avait rapportée au Seigneur des ténèbres. Seule sa famille lui avait permis de ne pas sombrer.

Puis, Lucinda avait fait la rencontre de Lucius et Narcissa. Bien sûr, elle devait maintenir les apparences devant Lucius, et ne pas clamer haut et fort leur appartenance à l'Ordre, mais elle s'était fortement liée d'amitié avec Narcissa, et avait découvert une femme sensible qui ne souhaitait qu'avoir une famille réunie sans "Roi sorcier", comme elle surnommait le seigneur des ténèbres. Elle haïssait les nés-moldus, certes, mais ne voulait pas leur mort pour autant. Du moment qu'ils ne l'approchaient pas, cela la satisfaisait.

– C'est bien calme pour une fois, s'étonna Severus en descendant les escaliers pour aller au salon.

– L'autre gamine dort, expliqua la plus jeune en regardant son père.

– Karen, ta sœur a un nom, soupira leur père en regardant du coin de l'œil sa femme plongée dans la contemplation du feu.

– Mais c'est affectif. Elle m'appelle pareil en plus.

– Ce n'est pas une raison.

Karen se releva, et ne put s'empêcher de bailler.

– Bon, je vais dormir. Je fais quoi de Sarah ? Je la réveille ?

– Vas-y, mais doucement, déclara son père qui commençait à s'inquiéter que sa femme soit toujours fixée dans la contemplation de la cheminée, et sans réaction.

– Eh, la gamine ?

Sarah grommela tout en marmonnant.

– Kestuveux? demanda Sarah à moitié endormie.

– Tu t'es endormie dans le salon.

– Suis fatiguée.

– Bah va dormir dans ton lit alors, ricana sa sœur.

L'intéressée se releva, et, ramassant son livre, monta jusqu'à sa chambre. Elle eu juste le temps d'entendre son père avant de fermer la porte.

– Ouais ouais. 'Nuit.

Leurs enfants partis, Severus s'approcha de sa femme.

– Chérie ? appela Severus. Ne voyant pas de réaction, il réessaya. Lucie ? Pas de réaction. Lucinda ?

Sa femme releva la tête, intriguée à l'entente de son nom complet qu'il n'utilisait pour ainsi dire jamais, et sentit l'inquiétude de son mari.

– Ne t'inquiète pas, j'étais juste égarée dans mes… souvenirs, déclara Lucinda en passant une main lasse sur son visage. Tu as besoin de quelque chose ?

– Juste passer du temps en compagnie de ma femme, sourit Severus en l'embrassant tendrement, notant quand même le léger tremblement de la main de sa femme.

Le lendemain matin, Karen alla réveiller sa sœur, sachant qu'il fallait un moment pour qu'elle émerge.

– Debout la marmotte.

À moitié réveillée, et pas du matin, Sarah lança la première réponse qui lui parvint à l'esprit.

– C'est toi la marmotte.

Sa sœur rigola avant de descendre du lit et de tirer la couverture.

– Allez, bouge.

À contrecœur, Sarah sortit du lit et, enfilant un pull, descendit au salon où son père était en train de lire le journal.

– Salut ! clama-elle en baillant.

– Bien dormi ?

– Oui merci et toi ?

– Oui.

– Elle est passée où Karen ? s'enquit-elle en ne la voyant pas au déjeuner.

– Elle a déjà déjeuné. Tu n'es pas aller voir dans sa chambre ? demanda son père, en buvant son thé.

– Pas le courage de remonter. Tu vas faire quoi de la matinée ? s'enquit la jeune fille en mangeant un toast.

– Je voulais faire quelques potions pour l'infirmerie, tu veux m'aider ?

– Oui, bien sûr, tu dois faire lesquelles ?

Severus fouilla dans les poches de sa robe sorcière et sortit un parchemin qu'il tendit à sa fille.

– Tu veux du thé ? demanda-t-il pendant que sa fille lisait le parchemin.

– Oui merci.

– Pimentine, Wingerden, potion calmante, potion contre la nausée… énuméra la jeune fille en lisant le parchemin. Je peux m'occuper de la Pimentine si tu veux, comme ça tu peux lancer la Wingerden et comme il faut qu'elle repose 5 heures, pendant ce temps on est chez Draco.

– J'ai déjà lancée la Wingerden hier. Mais, oui, tu peux t'occuper de préparer la Pimentine.

– Ok.

Elle but son thé tranquillement en feuilletant le journal à son tour. Sentant une personne jouer avec ses cheveux, elle renversa la tête en arrière pour voir sa mère.

– Tu ne voudrais pas faire des tresses ? Ça t'irait bien, demanda-t-elle en mimant le geste avec ses cheveux.

– Je vais faire des potions toute la matinée, tu me coifferas pour le repas.

– Tu me rejoins au laboratoire ? demanda son père en reprenant le parchemin.

– Oui j'arrive !

Elle finit son thé, grignota quelques biscuits et partit dans sa chambre pour se changer.

Elle troqua son pyjama contre une robe sorcière, enfila une paire de ballerines, et, tout en s'attachant les cheveux, descendit les escaliers pour retourner au rez-de-chaussée. Passant dans l'entrée de la maison, elle ouvrit une porte qui se trouvait sur le mur du fond. La porte donnait directement sur le laboratoire - assez grand, pourvu de plusieurs armoires d'ingrédients, de bibliothèques contenants quelques livres et de plusieurs chaudrons. Elle alla directement à la bibliothèque pour prendre le livre de "potions médicales" qu'ils avaient en double exemplaire. L'ouvrant à la bonne page, elle le posa sur la paillasse à côté de son chaudron.

Son père sorti de sa réserve quelques secondes après avec des flacons vides. Il en posa la moitié sur la paillasse de Sarah et l'autre moitié à côté de son chaudron.

– Tu me dis si tu as besoin de quoi que ce soit, déclara son père.

– Depuis le temps que je fais des potions, tu sais très bien que je gère.

Elle alluma son feu avec la baguette qui avait appartenue à sa grand-mère paternelle, qu'elle et sa sœur avait le droit d'utiliser uniquement quand elles faisaient des potions - et en cas d'urgence - et rassembla ses ingrédients.

– Père, est ce que tu as un livre de potions de première année ? Je ne l'ai pas acheté, je ne savais pas si on en avait un.

– Oui, j'en ai un exemplaire ici et un à Poudlard, en plus du miens.

– Ok, c'est parfait, déclara-t-elle, en se demandant quand même l'utilité d'avoir un livre en trois exemplaires.

Sarah commença sa préparation comme à son habitude. Au bout de deux heures, devant attendre vingt-minutes avant de rajouter un ingrédient, elle prit le livre de potions de troisième année de la bibliothèque et continua à le lire. Elle avait déjà fait le programme de première année depuis un moment et celui de seconde année depuis cet été.

– Père ?

– Oui ? s'enquit-il sans relever le nez de sa potion.

– Dans le livre, ils disent que pour le philtre de confusion il faut mettre les racines d'armoise avant de mettre la pierre de lune, mais si on fait ça la préparation est ratée, on met toujours la pierre de lune en premier quelle que soit la potion non ? Car c'est elle qui joue le rôle de tampon si nécessaire.

– Tu as raison.

Conjurant un sort de stase sur la potion, il alla voir dans sa bibliothèque et sortit un autre livre.

– Tiens, celui que tu as c'est un vieil exemplaire, non corrigé.

– Comment on peut faire des livres de potions et de magie en général s'ils ne vérifient pas que ça existe ou que la ... combinaison est possible, grommela la jeune fille en prenant le livre que son père tenait. S'il n'est pas bon, pourquoi tu le gardes ?

– J'ai noté des choses dedans, et ça peut toujours servir.

La jeune sorcière leva les épaules, non convaincue, et retourna à sa lecture. Au bout d'un moment, elle délaissa le livre pour revenir à sa potion.

Une heure plus tard, sa potion était en flacon et n'avait plus qu'à être utilisée. Rangeant sa paillasse, elle remonta prendre sa douche et se changer.

Une heure plus tard, la famille était réunie au manoir Malfoy pour fêter l'anniversaire de Karen.