Une feinte, une estocade, esquive, roulé boulé et attaque ! Inlassablement, l'enfant répétait cette chorégraphie de mort, s'impliquant de tout son corps et de toute son âme dans cette attaque. Elle savait qu'elle devait toucher cet homme, faire couler son sang, elle n'avait pas le choix, sinon ... Elle frissonna et s'élança de plus belle vers son adversaire, bien décidée à en finir.
D'un bond, elle se porta à sa rencontre. L'homme tenta de faire reculer l'enfant d'un mouvement sec et rapide de sa lame, fendant l'air horizontalement. La fillette fit une glissade, passa sous la lame, se releva dans le même mouvement et frappa. Trois fois. Au sternum, avec ses phalanges, dans les organes génitaux de l'homme avec son genou. Lorsqu'il s'affaissa sous la douleur, l'homme fut touché une dernière fois au dos par la lame tranchante de l'enfant. L'arme, faite d'argent et d'acier, mordit le tissu et déchira la chair, qui n'opposa aucune résistance.
Sur le coup, son opposant ne sentit rien, la lame étant parfaitement aiguisée, puis la douleur l'envahie. Il hurla et avant qu'il ne comprenne ce qui lui arrivait, l'enfant l'attrapa par les cheveux et tira sa victime jusqu'aux observateurs attentifs qui se tenaient au bord du terrain. Le regard dur de l'enfant plongea dans celui de son entraineur et lui demanda :
« Alors, qu'est-ce que je fais de lui ? Vous êtes content ?
— Parfaite, tu es parfaite ! Tue-le. Il n'a pas su battre une enfant de huit ans, il ne mérite donc pas de vivre, déclara simplement l'homme »
L'homme se tenant à côté de l'examinateur sursauta discrètement. Elle n'avait que huit ans ? Cela n'était pas possible, vu sa maitrise de l'art du combat et son regard. Il se demanda si elle aurait le cran et le courage de tuer cet homme. Il reporta son regard sur elle. Il la connaissait bien mal. Le vaincu glapit et tenta de s'enfuir.
Le pied de la fillette partit avant qu'il n'eut le temps de se relever. Appuyant sur le creux de son dos, elle l'obligea à rester couché. Sa main agrippa la chevelure de l'homme, de l'autre elle attrapa sa lame et sans trembler, elle lui trancha la gorge. Le sang chaud lui barbouilla le visage et elle le laissa tomber, tandis qu'il s'étranglait avec son hémoglobine. Son visage n'avait pas bougé, laissant le monde voir un masque d'impassibilité. Elle n'avait pas cillé une seule seconde.
Son entraineur la félicita et l'envoya se reposer. Il était près de deux heures du matin ...
Après avoir pénétré dans sa chambre, et s'y être enfermée, elle se glissa dans la salle de bain attenante. Sous l'eau de la douche, elle laissa aller ses larmes, qui évacuaient son dégoût et sa douleur. Elle avait huit ans, et elle venait de tuer la première personne de sa vie mais ce qui la désespérait, c'est qu'une longue liste suivrait. Elle comprit ce soir-là que ses sentiments ne devaient pas être montrés, mais enfermés pour survivre. Pourtant, c'était eux qui faisaient des êtres humains des personnes respectueuses et surtout, qui leur donnaient cette humanité. On les lui avait arraché, elle n'était plus qu'un corps vivant pour la volonté d'autrui ...
Ce soir-là, elle devint officiellement une arme.
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Alors, ce nouveau Prologue, vous en pensez quoi ? Cette idée me trottait dans la tête depuis longtemps, ça fait plus de deux moi que le prologue est écrit, j'ai enfin décidé de le posté :)Ca ne vas pas être une fiction facile, vous avez pu le voir
Pourriez vous me donner :
- Vos passages préférés
- Si les sentiments des persos passent bien Oui / Non.
- Les défauts.
- Les qualités.
