Parce que je suis désabusée de tout. Parce que sur le coup, j'ai rigolé comme une dinde en plein cours de Gestion. Parce que j'imaginais trop cette scène et d'autres. Parce que j'imagine un Rhadamanthe petit et un Valentine un peu plus âgé que lui, et qu'il fallait des origines à tout (il y a toujours une genèse à tout !). Parce que je voulais écrire, tout simplement.

Je débute un recueil de drabbles dans un même contexte, sans qu'elles se suivent forcément. Il n'y a pas forcément de queue ou de tête. Juste mon humour que je trouve fortement… particulier.

Conneries à la pelle à l'intérieur.

Thé

- Septième prison, troisième Malebolge, pour les trois siècles à venir. s'écrit d'une manière posée, le jeune Rhadamanthe, l'un des trois Juges des Enfers, Premier Généraux des Armées d'Hadès

L'âme se dissipe, muette de protestation, et est envoyée immédiatement dans sa prison jusqu'à ce que sa punition soit levée.

Le petit juge a peine réincarné, grimace et s'étire, les bras en l'air. Les manches de sa longue toge lui retombent sur le bout du nez encore une fois, Pandore n'avait pas pris soin de prévoir une tenue plus adaptée. (Bon, à la décharge de la még- régente des Enfers, elle ne pouvait pas prévoir qu'ils (Minos et lui) reviendraient, haut comme sept pommes, et n'ayant pas encore soufflaient leur dix bougies.)

Il s'agace un peu et retire le tissu de son visage. Nager dans ce vêtement n'a rien d'agréable.

À ses pieds, Wyvern s'esclaffe tout en cajolant son porteur d'élan chaud de cosmos.

Au moins, il a le droit de laisser son vêtement sur son siège. Il n'a pas à marcher dessus encore et encore, à tomber toutes les droits marches et les six rochers. Ce qui est tant mieux !

Rhadamanthe soupire. Il est épuisé et n'en peut plus. Les journées sont longues et ennuyantes. Il a du mal à lire le grec et à écrire avec cette fichue plume mesurant trois fois son bras. Le jeune blond se frotte les yeux il aurait pu, nul doute qu'il tenterait bien une petite sieste !

- Dossier suivant, Seigneur Rhadamanthe !

Valentine rentre dans la salle, avec un enjouement singulier.

Le juge retient une grimace, jusqu'à ce que ces yeux se posent sur le cadran solaire et s'écarquillent. Dans ses pupilles, n'importe qui lierait la joie d'une pause bien mérité, ainsi qu'une effroyable horreur. Et pour cause : il était en retard !

- Je fais entrer l'âme de l'ac-

La jeune harpie se tait. Son maître vient de lever la main, signe irréfutable qu'il demande le silence.

Il retire ses manches longues et saute hors du siège de marbre inconfortable. Il disparait sous le bureau sa petite touche blonde mal peignée n'est plus visible. Une main apparaît plutôt rapidement, elle dépose une coupelle puis une tasse toutes deux faites de porcelaine. Un pot remplie de feuilles suit, vite rejoint par une boule et une cuillère d'argent pur. Enfin, ce défilé se termine par une théière, en cuivre, remplit d'eau.

- Seigneur ? appelle Valentine

Son maître se met sur la pointe des pieds, sa tête vient de dépasser du bureau. Il reste un moment comme ça, et disparais sous la table une seconde fois. Une autre coupelle et une tasse assortie arrivent sur la table.

Satisfait, Rhadamanthe remonte sur son siège et pose ses mains autour de la théière. Il fronce son monosourcil, il tira la langue avec concentration. Usant de son cosmos, l'eau se mit à frémir.

Rhadamanthe continua, ouvrit le couvercle, de quoi y plonger la boule métallique et attendit.

- Sei-

De nouveau la main levée, Valentine se tut, ne comprenant vraiment rien. C'était bien la première fois, en plusieurs réincarnations, que le juge agit de la sorte.

Quand il rabaissa sa main, ce fut pour verser une eau brunâtre dans les tasses, avec une odeur douce, presque apaisante.

- As-tu des chocolats, Valentine ?

- Euh… Oui ? se risqua le subordonné, Pour-

- Je n'ai pas de petits biscuits, c'est bien embêtant. Tes chocolats suffiront.

- Si je puis me permettre, Seigneur Rhadamanthe, de quoi parlez-vous ?

Ce gamin de juge le regarde, cligne des yeux. Il secoue sa tête, indigné, avant de s'expliquer, mais tellement outré qu'il fut, il en oublie le grec :

- It's 5. PM ! Valentine, it's tea time !

Et quand c'est l'heure du thé, eh bien, c'est l'heure du thé. Point.

(Il faudra surement aller prévenir Pandore que c'était une bien mauvaise idée de répartir les âmes des spectres au quatre coin du monde, surtout si c'est pout les réprimander de garder leurs us et coutumes par la suite…

Enfin, une mégère reste une mégère. Et, ne nous plaignons pas, cela ne reste que du thé…)

- Pardon -

J'aime ce cliché. Le thé, c'est tellement bon !