-1Don't Ask ! Don't tell ! Don't Love ?

Je ne sais pas ce qu'il s'est passé. Je ne comprends pas moi-même, alors comment l'expliquer aux autres ? Et pourtant, il va bien falloir, car, ici, toute ma carrière dépend des explications que je vais donner. Dans quelques minutes, moi, le Colonel John Sheppard je vais passer en cour martiale pour avoir brisé la loi « Don't Ask, Don't tell ». Et je n'ai posé aucune question.

Et oui, vous avez bien suivi, le capitaine Kirk de Pégase est gay, homo, P.D, fait parti de la jaquette, bref il aime les garçons. Ça vous la coupe hein ? Ouais ben moi aussi !

Et pas qu'un peu. Avant lui, jamais je n'avais été attiré par un homme de ma vie entière. Les femmes oui. Sans problème. Ma réputation de séducteur et de coureur de jupon n'est pas usurpé. Blondes, brunes, rousses, blanche, jaune, noire, pas de racisme, j'aime toute les femmes. Ou peut-être devrais-je dire aimait ? Je n'en sais rien.

Ma vie a changer, va changer, sur tout les plans à cause d'un homme. Ou peut-être grâce à lui.

Et sa vie à cause de moi.

Non tout ça, c'est à cause de ce salopard de Kavanaugh. C'est lui qui a provoqué notre outing à tout les deux. Je n'aimais déjà pas ce procédé qui consiste à forcer un homosexuel à sortir du placard, sans lui demander son avis ni rien alors que je pensais que jamais je ne serais concerné. Mais maintenant que je l'ai subit, je déteste ça.

C'est aussi lui qui, non content d'annoncer à toute la cité notre relation, voyant que Weir ne faisait rien, a envoyé un rapport à nos supérieurs.

Oui nos. Parce que non content de tomber amoureux d'un homme, il faut qu'il soit militaire et qu'avec la mienne, je mette sa carrière en danger.

Oui, quand je me plante, je fais pas semblant, c'est dans les grandes largeurs.

Mais est-ce que c'est vraiment planté ? Oui j'aimais les femmes avant lui mais je n'étais jamais tombé réellement amoureux. Avec lui, j'ai enfin compris ce qu'était le sentiment amoureux. Alors que je crois pas qu'on peut considérer ça comme un plantage.

Mais seulement, j'avais toujours pensé que le jour où j'aimerai une personne cela serait synonyme de bonheur. Qu'est-ce que j'ai pu être naïf !! Parce qu'Evan et moi, oui nous avons eu des moments de bonheur. Mais certainement pas assez, ni complet.

Déjà, ce fut long avant d'accepter qu'on était attirés par un autre homme. Pour lui, comme pour moi, c'était une grande première. Je ne sais pas si vous pouvez vous imaginer toute la remise en question que cela implique. J'ai passé un an à tenter de me convaincre vainement que non, je ne tombais pas amoureux d'un homme, que j'étais restait trop longtemps dans la salle vidéo alors qu'on diffusait le secret de BrokeBack Montain et que cela m'était monté à la tête. Puis au bout d'un moment j'ai fini par accepter. Par admettre la réalité, que non seulement j'étais attiré sexuellement par un homme, mais qu'en plus, j'étais amoureux de lui. C'est grâce à une discussion, apparemment anodine mais de la plus grande importance pour moi avec Beckett. Le médecin venait de lire un article « pseudo-scientifique », c'est ses propres mots, dans une revue médicale. Le chercheur qui l'avait écrit annonçait qui l'aurait trouvé un traitement médical contre l'homosexualité. Carson était révolté par cet article. « Comme si c'était une maladie », s'était-il indigné plusieurs fois. Tant que je me suis demandé pendant quelques secondes si lui aussi n'était pas gay. Avant de me souvenir qu'il coulait des jours heureux avec Cadman. Et on avait discuté du sujet ensuite. Je sais pas exactement quels mots prononcés, quel arguments avancés m'ont fait admettre ma propre homosexualité. Mais ça a été le déclic chez moi.

Alors après ça, j'ai cherché un peu plus souvent la compagnie de Lorne. Petit à petit, on est devenus amis. Puis un soir, est-ce qu'il a vu un de mes regard glisser sur ses épaules parfaitement musclées ou ses fesses rebondies, est-ce que lui non plus ne supportait plus cette tension qui était entre nous ? Toujours est-il qu'il a fait le premier pas. Il n'a prononcé que 2 mots. « Moi aussi ». Et c'était bon. On était ensemble. Du moins presque. On était obligé de se cacher. Ne jamais se sourire, se toucher, surveiller chacun de nos gestes et de nos attitudes en public à cause de cette foutu loi. Et se voir et s'aimer moins d'une fois par semaine, quand on avait de la chance. On en souffrait tout les deux. Mais on s'en accommodait. Parce qu'on avait pas le choix. Parce que c'était comme ça.

Cette situation à durer 2 mois. 2 malheureux petits mois, qui n'ont pas été que bonheur puisqu'on devait se cacher et se surveiller. En tout et pour tout, on a pu se voir 5 fois. Et on a eu le temps de s'aimer réellement que 2. Et la première est à oublier. La première fois avec un homme tout les deux. On avait été plus que maladroit, mais on avait tout de même réussi à prendre du plaisir.

Puis un soir, il était plus de trois heure du matin. On était dans mes quartiers. On a eu le tort de penser que tout le monde dormait et que personne ne viendrait me déranger. Et je n'ai pas fait attention, je n'ai pas verrouillé mes quartiers

Mais Kavanaugh avait besoin de moi. Il avait fait sauté je ne sais quel machine ancienne et avait besoin de mes codes et des gènes pour la relancer. Il rentrait en trombe dans ma chambre alors qu'Evan et moi faisions l'amour.

Après ça, ce fut fini. Dès le lendemain, toute la cité était au courant. Et même si cela s'est très bien passé auprès de nos plus proches amis, malgré une trace de déception dans le regard d'Elizabeth, ça n'a pas été accepté par tout le monde. Et on s'est retrouvé face à une homophobie ambiante et non déclarée. Le docteur Weir nous soutenait donc personne n'osait aller contre. Personne sauf Kavanaugh, toujours le même, qui nous à vendu à Caldwell.

Et maintenant je suis dans la salle d'attente d'un tribunal. Le greffier vient de m'appeler pour que j'explique pourquoi je suis tombé amoureux d'une personne plutôt que d'une autre.

Vous seriez capable vous, d'expliquer pourquoi vous aimez votre conjoint ? Vous vous sentiriez comment si on vous obligeait à vous justifier de cet amour ? Et que cet amour détruise votre carrière ?

FIN