Petite aventure en deux chapitres

Ne vous fiez pas au titre, pas besoin de Kleenex !

Coucou aux mousquetaires, j'espère que cette fic vous plaira…

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-« Entrez là dedans vous deux ! Allez plus vite, descendez ! » Intima le gangster en agitant son arme, menaçant.

Finch avança le premier vers la trappe. Reese le suivait, prenant soin de toujours s'interposer entre l'arme et son associé. Il s'en voulait terriblement de l'avoir entrainé ici. Par sa faute, Il était désormais prisonnier de ce gang et ces gars n'étaient pas des enfants de chœur. Mais si l'un d'eux s'avisait de toucher à un seul de ses cheveux il n'aurait pas assez d'une vie pour le regretter se promettait-il. Jamais il ne les laisserait lui faire du mal. Pas à lui, son ami, son associé, son ancre, son amour…

Cette pensée le rendit plus furieux encore de son inconséquence !

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*********** Flash back ***********

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Cela faisait trois jours qu'ils étaient sur la piste de cette bande de dealer. La machine leur avait donné le numéro de leur chef. Il était vite devenu évident que celui-ci ne serait pas la victime. Une surveillance attentive, quelques recherches ciblées, leur avait permis de deviner ses plans. Joe Clinton avait l'intention de se ranger et préparait sa fuite à l'étranger avec sa maîtresse. Avant cela il comptait faire le ménage et ne laisser personne derrière lui susceptible de témoigner contre à charge ou de le dénoncer.

John voulait localiser l'endroit où il stockait la marchandise et provoquer l'arrestation du gang et la saisie de la drogue, ce qui enverrait inévitablement tout le groupe en prison pour une plus longue durée.

Dans ce but, il s'était rendu dans ce complexe désaffecté. Un ensemble de vieux bâtiments abandonnés, de vieilles salles de sport et une piscine. Une planque tout à fait convenable pour leurs projets. Pourtant lorsque l'ex agent avait inspecté les lieux il n'avait rien découvert de suspect et aucune trace d'un stock éventuel. Il avait donc décidé de quitter cet endroit vaguement inhospitalier lorsque sa voiture refusa de démarrer. Cela ne l'arrangeait pas. Il était loin de tout dans un coin isolé de la ville. Il avait alors contacté son associé pour lui signaler l'incident et lui annoncer qu'il aurait besoin d'un peu de temps pour rentrer. Il comptait refaire le chemin à pieds jusqu'à ce qu'il soit proche de la ville puis appeler un taxi. Finch avait protesté mais John ne voulait pas être pris en charge dans ce lieu isolé et attirer l'attention. De plus il n'était pas certain qu'un chauffeur accepte la course dans ce coin sinistre.

-« Très bien ! » avait alors répondu Finch « C'est moi qui vous servirez de taxi. Ne bougez pas, j'arrive » avait-il affirmé et il s'était empressé de raccrocher avant que son agent ne puisse répliquer. John l'avait rappelé, bien décider à le dissuader de venir le chercher, mais l'informaticien s'était bien gardé de répondre et il n'avait pu que se résoudre à attendre son entêté partenaire, pestant contre son imprudence. Mais avec tout de même un certain plaisir en constatant l'empressement de Finch à venir l'aider, ce qui lui prouvait qu'il tenait à lui.

« Sans doute pas autant qu'il compte pour moi » avait-il songé. Mais il s'en contenterait. Il s'en contentait depuis des mois d'ailleurs. Collectant chaque petites marques d'intérêt depuis qu'il avait compris qu'il aimait son patron bien plus qu'il ne le devait, bien plus qu'il n'était raisonnable !

Finch était arrivé vingt minutes plus tard. Il était descendu de sa voiture pour examiner le véhicule de son agent, cherchant la cause de la panne. C'est au moment où Reese la lui désignait, regrettant de ne pas disposer du bon outil pour réparer que les deux voitures du gang avaient fait irruption dans la cour, suivit d'une fourgonnette. Constatant la présence d'intrus, le conducteur de cette dernière s'était délibérément garé en travers pour empêcher toute fuite. Reese avait aussitôt tenté de riposter. Même à un contre six, il était prêt à tenter le coup. Mais voilà : il n'était pas seul ! Et pour rien au monde il ne voulait exposer Finch à une balle perdue. Il avait donc préféré temporiser, se laissant arrêter tout en se promettant d'agir à la première occasion pour le libérer.

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*********** Fin du flash back ***********

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-« Allez plus vite ! » lança le second personnage devant les gestes prudents de Finch. Puis il croisa le regard de l'ex agent, la lueur meurtrière qu'il y trouva le fit reculer et le rendit muet. John descendit à son tour suivi par l'autre homme.

Finch s'était réfugié dans un coin de la petite pièce où les deux types les avaient obligés à descendre, Reese devant lui.

-« Assis ! Sur le sol ! » Exigea le chef du haut de l'échelle « Tommy tu me les ligote ! »

Le second obéit et noua les poignets et les chevilles de Reese puis de l'informaticien. Ensuite il remonta rapidement.

-« Je vous apprendrais ce qu'il en coûte de mettre le nez dans mes affaires » gronda Clinton « Mais la leçon risque de ne pas vous servir vu que vous n'aurez pas d'occasion de l'appliquer ! » ajouta t-il en ricanant « Allez Tom on se tire, dans une heure le problème sera réglé ! »

La trappe claqua sur les deux hommes et le bruit du verrou résonna sinistrement.

-« Tout va bien ? » demanda aussitôt Reese.

-« Je n'ai rien. Mais je crois que la situation… » Commença Finch

-« Laissez-moi une minute » murmura l'ex agent. Il ne lui en fallut pas plus pour se détacher les mains.

Il récupéra un petit couteau caché dans sa manche et trancha les liens de ses chevilles puis ceux qui entravaient son associé.

-« Merci » soupira celui-ci en se massant les poignets.

-« Je suis désolé de vous avoir entrainé ici » affirma l'ex agent

-« Je suis venu de mon plein gré M Reese » le contra Finch

-« Maintenant nous devons sortir de là »

-« Je crains que cette trappe là haut soit la seule issue » remarqua l'informaticien « et elle n'a pas de poignée à l'intérieur »

Autour d'eux les murs carrelés étaient blancs et lisses. Une grille de fer était rivée au sol. Il n'y avait aucune autre issue que cette trappe verrouillée au dessus de leurs têtes. John, ayant escaladé l'échelle, l'examinait avec attention.

-« Il n'y a pas de vis accessible » constata t-il

-« Je suppose que dans une heure il va se produire quelque chose ? » interrogea Finch

John hésita, puis répondit :

-« Le dispositif de purge se mettra en marche et la pièce se remplira d'eau »

Finch se pencha et aperçu l'eau affleurant sous la grille à ses pieds. Il ne put retenir un hoquet horrifié.

Reese redescendit rapidement et posa une main rassurante sur son épaule.

-« Je vais vous faire sortir d'ici avant Finch »

Ce dernier fut tenté de lui répliquer qu'il n'y avait pas d'issue mais il croisa son regard déterminé et il n'en garda que la confiance.

-« D'accord » répondit-il simplement.

L'ex agent se pencha sur le seul accès visible en dehors de la trappe. A l'aide de son couteau il dévissa la grille. L'ouverture était suffisante pour laisser passer un homme. Restait à savoir où le mènerait une investigation, existait-il une issue là-dessous ? Peut être un conduit menant dans une autre salle d'où ils pourraient s'échapper ? A condition que le tout ne se révèle pas trop étroit ! Il devait vérifier. De toute façon il n'avait aucune autre solution. Une fois la grille retirée, il se releva et ôta son manteau.

-« M Reese ? Que voulez vous faire ? » Interrogea Finch inquiet, craignant d'avoir deviné et paniqué à l'idée que son agent puisse vouloir plonger. « Vous ne comptez pas descendre dans ce trou ? »

-« Si Finch. Il y a peut être une issue par là. Il faut tenter »

-« Mais… vous pourriez vous noyer » bredouilla l'informaticien cherchant un argument.

-« Je crois que c'est déjà ce qui nous attend si nous ne faisons rien Finch » constata l'ex agent d'un ton tranquille, cherchant à l'apaiser. Il lui tendit sa montre « je ne suis pas certain qu'elle soit étanche »

Finch lui adressa un regard perplexe. Il savait bien qu'il faisait cela pour dédramatiser la situation « mais comment peut-il croire que ça va marcher sachant ce qui risque de lui arriver ! » songea t-il agacé.

Comme son associé restait silencieux, John insista :

-« Je vais descendre explorer ce conduit et je reviendrais vous chercher Harold » Finch finit par approuver d'un hochement de tête.

John enleva ses chaussures. Il examina l'ouverture, cherchant à estimer la profondeur et le meilleur moyen de s'y glisser. Il s'accroupit sur le rebord prêt à plonger. Finch l'arrêta en posant une main sur son bras. Il se redressa un instant et lui adressa un regard interrogateur.

-« Je préférerais que vous restiez » murmura l'informaticien d'une voix étranglée. C'était une demande déraisonnable il le savait bien, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Pas au vu de ce qu'il ressentait envers lui. Reese posa sa main sur la sienne.

-« Harold je dois y aller. Je dois tenter quelque chose. Si nous restons ici nous n'avons pas une chance d'en réchapper, alors qu'il existe peut être une issue là-dessous. Faites moi confiance » l'abjura t-il

-« J'ai confiance en vous M Reese » répondit l'informaticien, troublé par la chaleur de sa main sur la sienne « J'ai juste peur de ce qui pourrait vous arriver si vous restez bloqué… »

-« Ne pensez pas à cela » l'interrompit John « Ca n'arrivera pas et je vais revenir vous chercher » répéta t-il fermement. Il pressa sa main un instant avant de le lâcher.

Finch eut un pauvre sourire devant son ton rassurant.

-« Vous n'avez jamais peur » souffla t-il

John le fixa un instant, hésitant, puis répondit :

-« Bien sur que si. En ce moment je suis terrorisé à l'idée de ne pas réussir à vous sauver. Mais c'est précisément ce qui me donne du courage »

Finch fut touché par cet aveu.

-« Et bien si nous devons mourir ici j'aurais aimé que nous ayons droit à un dernier vœu » murmura t-il.

-« Vous pensez qu'il est temps d'exprimer nos dernières volontés Finch ? » ironisa l'ex agent en lui tendant sa veste.

-« Le moment me paraît adéquat » jugea ce dernier. Une ombre passa dans son regard comme un regret inavoué. « J'emploierai mon vœu à souhaiter que vous puissiez sortir d'ici » ajouta t-il doucement.

Reese le fixa d'un regard sombre. Il y avait tant d'inquiétude dans ses yeux. Autre chose aussi qu'il avait du mal à définir. Et il l'observait si doucement. John avait envie de le prendre dans ses bras pour le rassurer. Brusquement il fut incapable de se contenir. Glissant une main sur sa joue, il posa ses lèvres sur les siennes avec une tendresse infinie qui le trahissait mieux que des mots. Il savoura ces quelques secondes, puis, trop vite à son goût, il recula, sans toutefois retirer sa main, et murmura :

- « Maintenant j'ai tout ce que j'aurais pu souhaiter obtenir pour mes derniers moments »

Finch le fixait les yeux écarquillés par la surprise, mais le cœur fou en réalisant son geste, la valeur de ses paroles.

Reese retira sa main et commença à se détourner. Cédant alors à l'impulsion qui le portait vers lui, Finch prit le visage de son agent entre ses mains et l'embrassa avec toute la passion qu'il ressentait pour lui. John lui rendit son baiser sans une hésitation. Finalement l'informaticien s'écarta, à bout de souffle, et murmura :

-« Moi aussi »

Ils échangèrent un regard puis John se détourna pour briser le charme. Il devait rester concentré.

-« J'y vais. A tout de suite » lança t-il en s'asseyant au bord de l'ouverture avant de se laisser glisser dans l'eau.

Finch le vit disparaitre avec un mélange d'angoisse, devant le risque, et d'euphorie, d'avoir réalisé son rêve.

-« Pourvu que tout se passe bien » pria t-il en lui-même.

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John pensait se retrouver dans un conduit étroit mais c'était en fait une sorte de couloir assez large et il n'eut aucune peine à y nager. Des puits de lumière apparaissaient à distance régulière et il se dirigea vers eux. Il comprit qu'ils correspondaient à d'autres grilles donnant sur d'autres salles comme celle qu'il venait de quitter. L'avantage est qu'il pouvait chaque fois profiter d'un espace entre la grille et la surface de l'eau pour reprendre son souffle. Après une assez longue distance il trouva une grille plus large et devina qu'elle donnait dans une pièce plus grande. Hormis ces grilles aucune autre issue n'était accessible. Si elles donnaient toute sur le même genre de pièce, ils étaient irrémédiablement piégés. Mais peut être la plus grande donnait-elle sur une salle différente ? S'efforçant de garder des gestes calmes, Reese commença à dévisser la grille. Une, deux puis trois vis cédèrent facilement. La quatrième était foirée et refusa de se détacher. John sentit la tension l'envahir. Combien de temps restait-il ? Il respira profondément pour se calmer et reprit son ouvrage. En forçant un peu, la vis céda. Il souleva la grille sans bruit et passa la tête. Il réalisa qu'il était au fond d'une piscine vide. Au dessus s'élevait la salle et sans doute une porte ou des fenêtres : donc une issue ! Il prit le temps de reprendre son souffle puis fit demi-tour pour aller récupérer son associé, soulagé d'un poids terrible. Si tout se passait bien, dans quelques minutes Finch serait hors de danger.

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Finch scrutait la surface de l'eau, inquiet. Qu'y avait-il de l'autre côté ? Y avait-il assez d'espace pour nager ? Et surtout une possibilité de reprendre son souffle ?

Ils auraient dû partir immédiatement sans chercher la panne dans la perspective que le gang pouvait à tout instant revenir à sa base regretta t-il à nouveau. Ils ne se seraient pas retrouvés piégés ici, condamnés à périr noyé dans cette salle glaciale. A cette heure ils se trouveraient probablement à la bibliothèque en sécurité. Au moins ils étaient ensembles se consola t-il. Et puis il n'aurait pas eu connaissance des dernières volontés de John. La pensée le fit rougir, sa réaction plus encore. Comment avait-il osé agir comme il l'avait fait ? Comme s'il n'était pas suffisant de le laisser l'embrasser et de lui rendre son baiser, il avait fallut qu'il l'embrasse à son tour ! Fallait-il qu'il soit stressé pour s'être ainsi laisser aller !

Et comment John allait-il prendre cela ? Un coup de folie ?, un mouvement de pitié ? En tout cas surement pas pour ce que c'était réellement : un geste d'amour…

L'informaticien consultât sa montre pour la énième fois. 24 minutes déjà. Et s'il s'était noyé ? « Alors c'est ce qui m'attend moi aussi et tant mieux » songea t-il « je préfère encore le suivre » constata t-il, tant l'idée de vivre sans lui, lui apparaissait insupportable. Pourtant son instinct lui soufflait que tout allait bien, qu'il le sentirait s'il s'était produit un malheur grâce au lien si puissant qui les liait l'un à l'autre.

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La surface de l'eau se troubla et la tête de John émergea soudain de l'ouverture. Finch se pencha aussitôt

-« John » s'exclama t-il soulagé.

-« J'ai trouvé une issue Finch » répondit l'ex agent en passant la main sur son visage. « Oter votre manteau, la veste, le gilet, tout ce qui pourrait vous alourdir. Vos chaussures aussi et rejoignez moi » ajouta t-il

-« D'accord » murmura l'informaticien en lui obéissant. Reese aperçut ses chaussures reliées entre elles par les lacets et celles de son associé, juste à coté, nouées de la même façon.

-« Toujours aussi prévoyant » remarqua t-il en saisissant ses chaussures pour les accrocher autour de son cou

-« Je savais que vous alliez revenir » répondit spontanément son partenaire « je voulais être prêt »

John sourit à cette marque de confiance.

-« Vous savez nager ? »

-« Oui. Enfin pas aussi bien que vous je suppose mais je me débrouille »

-« Je vous aiderais »

Une fois délesté d'une partie de ses vêtements, Finch s'assit prudemment au bord de l'ouverture. Reese le saisit par les hanches et le fit glisser dans l'eau, le gardant un instant contre lui. L'informaticien frissonna autant de la température de l'eau que de se retrouver dans ses bras.

-« Elle est froide » murmura t-il pour justifier son trouble.

-« Nager va vous réchauffer » affirma l'ex agent « Economisez bien votre souffle. Nous allons faire des haltes à chaque grille. Ne paniquez pas »

-« Non » répondit Finch « Pas avec vous » songea t-il

-« A trois » annonça Reese. Il compta puis ils plongèrent et John le guida de grille en grille. Au début tout se déroula bien, mais parvenu à l'avant dernière grille, le niveau d'eau ayant commencé a augmenter, il fut impossible de s'y arrêter. John fit signe de continuer et Finch le suivit docilement. Le manque d'air se faisait sentir lorsqu'ils arrivèrent à la dernière grille et purent enfin émerger.

-« Ca va ? » interrogea Reese

-« Oui » bredouilla l'informaticien « Tout juste » ajouta t-il en reprenant son souffle.

-« Je grimpe le premier et je vous aide à remonter »

D'une traction des bras Reese réussi à s'extraire de l'ouverture. Il s'accorda quelques secondes puis se redressa et entreprit d'aider son partenaire à sortir à son tour. Finch resta assit un instant sur le bord un peu étourdit. Puis John l'aida à se lever.

-« Vous êtes aussi trempé qu'avec un certain détecteur à incendie » remarqua Reese pour le taquiner « Mais cette fois je n'ai pas de serviette à vous donner »

-« Ne vous inquiétez pas M Reese » répliqua Finch avec un mince sourire « l'essentiel est de sortir d'ici »

-« Oui, allons-y » John entraina son associé vers le fond pour accéder à l'échelle permettant de remonter du bassin « Je monte le premier, vous me suivez ? » Son associé approuva. L'eau commençait à monter dans la cuve et Finch songea qu'il devait en être de même dans les petites salles. Ils l'avaient échappés belle cette fois « Et toujours grâce à son courage » songea t-il

Une fois au sommet Reese passa la tête pour vérifier que la salle était bien vide puis sortit du bassin. Il surveilla l'escalade de son partenaire et lui tendit la main pour l'aider à attendre le bord. Finch prit pied sur le bord, mais buta contre un carrelage et chancela légèrement. John le plaqua contre lui par reflexe pour le retenir et Harold sentit son cœur s'emballer à cette soudaine proximité. Le baiser échangé lui revint à nouveau en mémoire et lui fit monter le rouge aux joues. Il n'osa pas lever les yeux sur son agent ce qui arrangea bien celui-ci, lui permettant de cacher son trouble. Reese l'entraina dans un coin.

-« Je vais aller ouvrir la porte et vérifier ce qui nous attends de l'autre côté. Attendez-moi ici » affirma t-il

-« Non. Je préfère vous suivre » protesta l'informaticien.

L'ex agent hésita puis céda.

-« D'accord. Mais restez derrière moi » intima t-il. Il longea le mur pour atteindre la porte, son associé sur les talons. Elle était verrouillée mais cela ne lui demanda que quelques secondes pour la forcer. Il passa prudemment la tête à l'extérieur. Cela donnait sur un couloir. A gauche, il se prolongeait sur plusieurs mètres. A droite il menait à une porte de sortie.

-« Je vais voir et je vous appelle si la voie est libre » chuchota t-il à son associé. Celui-ci hocha la tête.

Cette porte là n'était pas fermée. Reese la poussa précautionneusement. Elle donnait sur l'ancien hall d'accueil, grande salle circulaire donnant sur l'entrée de la piscine. Sauf que ladite entrée était gardée par deux hommes armés. Il observa le couloir donnant à droite. Il aboutissait à une autre issue donnant sur le côté du bâtiment. Il fallait juste réussir à l'atteindre sans se faire surprendre. Cela devait être possible et c'était surtout la meilleure option. Le risque était d'y trouver un autre garde mais dans ce cas il aviserait. Il revint sur ses pas.

-« Voilà le plan. Nous allons passer par cette porte et nous dissimuler derrière le comptoir. Puis nous attendrons le bon moment pour emprunter le couloir de droite et nous sortirons par le côté du bâtiment. L'avant est trop bien gardé »

-« Et le côté ? » interrogea Finch

-« Je ne sais pas. J'aviserais »

-« Je vous suis » approuva son associé.

Ils se glissèrent dans le couloir puis dans le hall. Reese poussa son partenaire à passer le premier et à se dissimuler derrière le comptoir. Il le rejoignit quelque secondes plus tard.

-« C'est bon. Maintenant le couloir. Quand je vous le dirais allez-y »

Finch attendit son ordre s'efforçant au calme. Il réagit dès qu'il le lui donna et atteignit le couloir sans incident. John le suivit deux minutes plus tard, choisissant chaque fois le moment où le garde le plus proche leur tournait le dos.

-« Maintenant allons au fond »

-« Pourvu que ce soit ouvert » soupira Finch

-« Je préférerais le contraire » jugea Reese

-« Pourquoi ? » demanda l'informaticien étonné

-« Si la porte est fermée elle ne sera pas gardée » expliqua l'ex agent

John avait raison. La porte était vérouillée et donc sans surveillance. Il l'a força puis scruta prudemment l'extérieur. Personne.

-« Venez » affirma t-il en prenant le bras de son associé. Il lui fit traverser l'allée et ils entrèrent dans un petit bâtiment qui devait servir de débarras au vue de tout ce qui s'y trouvait entassé. Reese l'inspecta, vérifia la pièce du fond et y emmena son partenaire.

-« Voilà. Vous allez vous enfermer dans cette pièce. Vous serez en sécurité. Ils ne savent pas que nous nous sommes échappés, donc pour l'instant ils ne nous cherchent pas. S'ils s'en rendent compte vous devriez être bien caché ici » énonça Reese en fouillant les cartons autour de lui « Il y a une fenêtre qui peut servir d'issue de secours bien qu'elle soit un peu haute » estima t-il en levant les yeux un instant pour jauger la distance.

-« Et vous ? » interrogea Finch inquiet de la réponse

-« Ah voilà » marmonna l'ex agent en trouvant ce qu'il cherchait. Il tira une couverture du carton et pivota pour la draper autour de son partenaire. Ce dernier se laissa faire sans résistance. Dans ses vêtements trempés il n'était pas loin de claquer des dents.

-« Elle sent la poussière mais ça va vous réchauffer en attendant»

-« Merci » murmura l'informaticien

-« Dès que je serais sorti vous bloquerez la porte. N'ouvrez sous aucun prétexte et ne faites pas de bruit pour dissimuler votre présence »

-« Je ferais attention mais vous ? » Insista Finch

-« Je dois trouver un téléphone pour appeler Lionel, qu'il vienne nous aider et arrêter ces gars »

-« Mais s'ils vous surprennent ? Nous ne savons pas combien ils sont exactement »

-« Au moins six c'est sur. Mais je devrais pouvoir les éviter facilement et en neutraliser un pour lui prendre son portable »

-« Si vous restiez ici ? » demanda son associé

-« Finch, il faut bien que nous prévenions des renforts »

-« Je sais, mais ils vont repartir. Vous pourriez sortir à ce moment là ? »

-« Je ne peux pas attendre Finch. Ils vont probablement vérifier que nous sommes bien morts et lorsqu'ils constateront que ce n'est pas le cas ils nous chercheront. Nous pourrions essayer d'atteindre votre voiture mais la fourgonnette bloque l'entrée. C'est moins dangereux d'appeler du renfort »

« Moins dangereux pour qui ? » songea Finch. Il n'était pas dupe. John voulait être le seul à être exposé.

-« D'accord » approuva t-il du bout des lèvres « soyez prudent »

-« Bien sur Harold » répondit John avec un sourire qui se voulait rassurant. Il quitta la pièce en glissant dans sa ceinture un petit pistolet d'alarme qu'il avait trouvé dans un carton « Mieux que rien » avait-il songé. « Fermez bien derrière moi » répéta t-il.

Finch obéit, le laissant partir à contrecœur. Décidément, il valait mieux pour lui ne pas se trouver sur place pendant une mission. Il supportait mal de Le voir prendre des risques. C'était plus facile à distance quand il ne voyait pas le danger de trop près. Il bloqua soigneusement la porte puis il observa la pièce. Une sorte de lieu de stockage pour les archives de la piscine à en juger par les vieux classeurs entassés sur une des étagères. Il s'assit sur un tabouret, se blottissant dans la couverture. Il ne parvenait pas à se réchauffer et songea que la présence de son agent aurait été plus efficace que la couverture. Il s'efforçait de calmer son anxiété « Il sait ce qu'il fait » se répétait-il « il ne prendra pas de risques inutiles » Son esprit dériva encore une fois vers leur échange un peu plus tôt. Il passa un doigt sur ses lèvres cherchant à y retrouver l'empreinte de celles de John, le goût de son baiser. Il ignorait s'ils s'en sortiraient et il avait laissé parler son cœur. Qu'allait-il se passer maintenant ? Il n'était pas certain de vouloir continuer dans cette voie. Il craignait trop que cela ne vienne perturber leur complicité au quotidien, remettre en cause leur relation de travail. C'est d'ailleurs pour cela qu'il avait si soigneusement tue ce qu'il éprouvait depuis plusieurs mois. Mais John ? Il l'avait embrassé. Finch savait bien ce qui lui avait donné l'idée de ce dernier souhait, l'envie de lui répondre. Mais lui ? Comment devait-il interpréter son geste ? Y avait-il une chance qu'il ait réellement eu le même souhait ou avait-il juste voulu lui faire plaisir ? Mais pour cela il aurait fallu qu'il devine ses sentiments. Qu'est ce qui lui avait pris de se conduire ainsi ! se reprocha t-il à nouveau. Et il n'arrivait même pas à réfléchir correctement. Trop inquiet de le savoir dans l'immeuble avec six hommes armés en face de lui.

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Reese avançait lentement, le plus silencieusement possible. Il avait d'abord pensé attaquer les deux gardes. Mais à un contre deux cela risquait d'être bruyant et d'attirer l'attention. S'il pouvait n'avoir qu'un adversaire ce serait plus simple. Comme il approchait de l'entrée il aperçut un garde posté près de la grille, à l'affut d'éventuelles intrusions en faisant les cent pas. Il semblait bien sur de lui. « Logique dans cet endroit perdu. Une proie facile » songea Reese. Il se dissimula derrière les voitures, atteignit la fourgonnette et attendit tranquillement que le type finisse sa ronde. L'homme n'eut même pas le temps de réaliser sa présence qu'il était déjà étendu au sol, dument assommé. Reese trouva des liens dans sa poche, le ligota et le cacha derrière un fourré. En fouillant ses poches Reese avait récupéré son portable et une arme plus légère que celle que le type avait en mains. Il se dissimula dans un recoin et appela aussitôt Fusco a qui il fit un rapport détaillé de la situation. L'inspecteur raccrocha en promettant de débarquer aussi vite que possible avec des renforts. L'ex agent devait l'attendre devant le domaine. Il hésita. Devait-il se poster tout de suite au bon endroit ou retourner auprès de Finch? « Non. Pour l'instant il est en sécurité dans le local » jugea t-il. Il fit un compromis en s'installant à mi chemin, à un endroit d'où il pouvait surveiller l'entrée et le local. Il s'efforça de rester concentré mais son esprit profitait de chaque instant de répit pour lui renvoyer le souvenir de cet instant où ils s'étaient quittés dans la petite salle et de ce qu'ils avaient partagés. Il n'aurait jamais imaginé que Finch lui rendrait son baiser. Il était même certain qu'il allait le repousser plus ou moins brutalement. Mais devant l'efficacité du piège John avait réellement craint de ne pas trouver d'issue et il s'était laisser aller. Bien sur il gardait espoir dans ce couloir sous la salle mais au cas où… Lorsqu'il avait plongé il était d'ailleurs bien décidé à faire demi-tour s'il n'avait pas trouvé de solution, pour mourir auprès de lui si tel était leur destin. Seulement il avait réussi à les sortir de cette périlleuse situation et maintenant il ne savait pas trop ce qu'il allait pouvoir trouver comme excuse à son comportement. Dire la vérité semblait la pire des options. Alors que dire ? Pour Finch c'était facile, il avait voulu lui faire plaisir. La pensée qu'il ait eu pitié de lui le révulsait et gâchait un peu la magie du moment, aussi préférait-il écarter cette idée, faire abstraction de ses motivations et se rappeler uniquement des bons côtés, la sensation de ses lèvres sur les siennes, grisante, apaisante, merveilleuse. Qu'il garde le silence ou qu'il s'exprime il avait peu de chance de connaitre à nouveau ce plaisir. Aucune en fait. Alors dans ce cas le silence n'était-il pas préférable ? Il prit sa décision. Si Finch ne lui disait rien, il se tairait aussi. Il ferait comme si rien ne s'était passé. Ils oublieraient ce moment d'égarement et John se promit de faire en sorte qu'il ne se reproduise pas et reste sans conséquence pour leur relation. Et si Finch l'interrogeait ? Et bien il verrait bien à ce moment là pour limiter les dégâts au maximum.

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Fusco tint parole et débarqua rapidement avec six agents. Reese lui expliqua rapidement les lieux et ils décidèrent d'attaquer en deux groupes sur deux fronts différents. Ils restèrent devant pendant que trois agents contournaient le bâtiment pour lancer un assaut simultané à l'avant et à l'arrière dans le but d'empêcher toute fuite des gangsters.

Cinq minutes plus tard, ils lançaient l'attaque. Les dealers ripostèrent aussitôt, peu enclin à se laisser faire. Quatre finirent par se rendre. Fusco se lança à la poursuite du chef et Reese s'apprêtait à le suivre lorsqu'il aperçu son second qui fuyait par une fenêtre et il décida de le suivre. Il passa par la fenêtre à son tour, atterrit dans le parc et scruta les alentours. Il n'avait pas pu disparaitre si vite ? Il couru à l'entrée mais ne le vit pas près des voitures. Il réalisa alors qu'il pourrait vouloir se trouver une cachette, « le débarras » s'exclama t-il inquiet. Il fit demi-tour et se précipita vers le local.

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Finch tournait comme un lion en cage. Il avait entendu des coups de feu et aux nombres il devina que les renforts devaient être arrivés. John avait réussi comme d'habitude. Il n'en avait pas douté un instant. Il était à la fois rassuré de l'arrivée de la police et inquiet à l'idée d'une balle perdue lors de l'arrestation. Il retourna s'assoir sur le vieux tabouret. Il ne pouvait rien faire d'autre qu'attendre mais les minutes semblaient s'écouler si lentement !

Il sursauta en entendant la porte s'ouvrir. Il se leva et allait se précipiter pour déverrouiller l'accès lorsque son instinct l'averti. La personne qui venait d'entrer n'avait pas fait preuve d'une grande discrétion. John aurait agit plus prudemment. Et surtout il l'aurait déjà appelé pour signaler sa présence. Inquiet, il recula imperceptiblement. De l'autre côté du battant des sons indiquaient que l'intrus fouillait la pièce et Finch acquis ainsi la certitude qu'il ne s'agissait pas de son agent. Il se glissa dans le fond de la pièce, le cœur battant, priant plus que jamais pour le retour de John. Il vit la poignée s'abaisser brusquement. L'intrus tira sur la porte, cherchant à l'ouvrir. Il jura devant cette résistance imprévue. L'informaticien retenait sa respiration. La porte n'était pas solide. Elle risquait de céder facilement et il n'avait rien pour se défendre, surtout face à un homme armé.

Puis tout s'accéléra. Un craquement sinistre résonna dans la pièce comme l'homme fracturait la serrure. Finch vit la porte s'entrouvrir. Puis un coup de feu retentit, suivi d'un cri de douleur et du bruit d'un corps qui s'effondre. Vingt secondes plus tard la porte s'ouvrait en grand et la voix de John retentissait, tendue.

-« Finch tout va bien ? »

L'informaticien poussa un soupir de soulagement en l'entendant. Elle lui sembla, une fois de plus, le son le plus agréable qu'il connaissait. Il se redressa puis avança vers l'entrée.

-« Je n'ai rien » lança t-il « Il ne savait pas que j'étais là » ajouta t-il en observant le gangster allongé au sol se tenant le genou en gémissant. « Fidèle a votre technique » jugea t-il

-« Je devais le neutraliser avant qu'il ne vous trouve » Evidemment il aurait pu agir autrement, mais puisqu'il s'agissait de secourir son partenaire, seule la méthode la plus radicale lui avait semblait acceptable. En le voyant sain et sauf il se sentait tellement mieux. Il réalisa qu'il mourrait d'envie de le prendre dans ses bras et se raidit pour résister à cette folle tentation.

-« Venez. Les autres sont aux mains de la police. Il ne manquait que Clinton mais Lionel était sur ses traces » affirma t-il en le prenant par le bras. Ils sortirent sur le seuil du local comme Fusco sortait de l'ancienne piscine.

-« Salut Finch ! » s'exclama ce dernier « Pas trop secoué ? »

-« Ca va inspecteur »

-« C'est bon on a fait le ménage, mais Clinton est manquant. Je l'ai vu entrer dans une salle et quand je suis arrivé il avait disparu ! »

John eut un geste contrarié

-« Il faut le retrouver. Il devait y avoir un passage ? »

-« J'ai rien vu » remarqua Fusco

-« J'y retourne avec toi. J'ai eu le temps d'étudier les lieux »

Il sentit une main saisir son bras et se tourna vers son associé. Il savait ce qui motivait son geste : l'inquiétude. Mais il devait arrêter cet homme. Il était leur numéro et le chef d'une bande de dealers. Il fit semblant de ne pas comprendre :

-« Finch vous pensez pouvoir conduire ? »

-« Un agent peut vous ramener Finch » proposa Fusco « Vous allez finir avec un bon rhume tout les deux ! » se moqua t-il

-« Oui vous devez rentrer vous changer » insista Reese

L'informaticien fixa son agent, pas dupe de la manœuvre. Celui-ci s'efforça de garder un air neutre. Finch se tourna finalement vers Fusco

-« Je peux conduire inspecteur merci » il leva de nouveau les yeux vers son associé « Vous aussi vous avez besoin de vous changer M Reese » ajouta t-il

-« Oh à force de courir mes vêtements sèchent déjà ne vous en faites pas » répondit celui-ci avec un mince sourire. Il l'accompagna à son véhicule. « Lionel on peut bouger la fourgonnette ? »

-« Ouais tout de suite. Kevin ! » Interpella l'inspecteur « Bouge moi le fourgon pour laisser passer la berline »

Reese ouvrit la portière

-« Je trouverais un moyen de rentrer. Dépêchez vous de regagner votre domicile et prévenez-moi quand vous serez arrivé ok ? J'ai retrouvé nos portables dans le bureau » ajouta t-il en sortant celui de son associé de sa poche. Je ne pense pas que Clinton est eu le temps de le fouiller »

-« D'accord » approuva Finch. Il ne quittait pas son agent du regard. Il lui semblait nerveux, pressé de le voir partir et il ne put s'empêcher de remarquer qu'il ne levait pas les yeux vers lui « L'option du silence » songea t-il. Mais il ne pouvait pas l'en blâmer puisqu'il voulait choisir la même. « Mais vous soyez prudent. Vous en avez bien assez fait pour aujourd'hui je trouve » ajouta t-il en prenant place derrière le volant.

-« Promis » affirma John en claquant la portière. L'agent ayant évacué le fourgon, Finch démarra et décida de rentrer chez lui.

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Une fois à son domicile Finch prit une longue douche chaude qui eut l'avantage de le réchauffer et de détendre ses muscles engourdis. Toutefois, hélas, cela ne détendit pas son esprit. Il s'installa dans un fauteuil avec une tasse de thé pour attendre l'appel de son agent, laissant dériver ses pensées. Pesant le pour et le contre. C'était le contre qui l'emportait remarquait-il. Et puis pourquoi se posait-il la question puisque John avait déjà décidé lui ?

Il serrait son portable dans sa main et décrocha dès la première sonnerie.

-« M Reese ? »

-« Tout va bien Finch. Clinton est bouclé »

-« Vous l'avez retrouvé ? »

-« Dans un bassin d'évacuation. Il a eu droit à un bain lui aussi. Il voulait profiter de sa connaissance des lieux mais il nous avait donné les clés à nous aussi »

-« Bien » approuva Finch « L'inspecteur Fusco doit être satisfait ? »

-« Oh oui c'est une belle prise pour lui. Bon il a fini un peu mouillé lui aussi mais c'est un moindre mal » s'amusa l'ex agent « Est-ce que vous êtes… bien installé ? » demanda t-il redevenu sérieux.

-« J'ai fait ce qu'il faut. Et j'aimerais que vous fassiez de même pour vous M Reese »

-« Je suis en route Harold. L'un des agents avait le bon câble dans sa voiture et il a pu réparer provisoirement la mienne » Il laissa passer quelques secondes et ajouta « je suis désolé que vous vous soyez retrouver embarqué là dedans et… »

-« Non John. Je vous l'ai déjà dit » l'interrompit Finch « Vous ne pouviez pas prévoir le retour de la bande au moment où je me trouvais sur place. Vous n'avez rien à vous reprocher »

-« Sauf de vous avoir laissé venir me chercher » insista l'ex agent.

-« Je ne vous avais pas demandé votre avis » remarqua son associé « Et de toute façon vous m'avez prouvé encore une fois que près de vous je ne risque rien »

-« Merci Finch » murmura John touché de sa confiance

-« N'en parlons plus M Reese. Tout fini bien. Cela suffit. Rentrez plutôt vous reposez et prendre soin de vous »

-« Ok. A demain Finch »

-« A demain » répondit simplement l'informaticien avant de raccrocher, rassuré.

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Reese raccrocha. « N'en parlons plus … » se répéta t-il. Il sentait que ces mots ne faisaient pas seulement allusion aux événements liés à l'enquête. Visiblement Finch n'avait pas l'intention d'évoquer leur "rapprochement".

John aurait du s'en réjouir puisque c'était aussi son objectif. Mais quelque chose en lui le regrettait. Un jour ou l'autre il devrait lui dire la vérité. Le secret se faisait de plus en plus lourd. Surtout depuis quelques heures. S'il n'avait pas eu si peur de les perdre lui et son travail cela faisait longtemps qu'il aurait soulagé sa conscience. Seulement a bien y réfléchir il avait bien plus de chance de perdre que de gagner.

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Finch fixa le portable. Leur discussion confirmait ses soupçons. Quel que soit ses sentiments John avait choisit de les taire. Une nouvelle fois il tenta de se persuader que c'était mieux ainsi….

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OoooooooooO

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Lorsque John entra dans la bibliothèque le lendemain matin, il éprouvait une légère appréhension, mais elle disparu très vite devant l'attitude neutre de son associé. Il était le même qu'à l'ordinaire. Ils partagèrent le petit déjeuner puis la sonnerie annonçant un nouveau numéro résonna et John songea que c'était juste au bon moment. Un tête à tête sans occupation précise aurait pu être gênant. Du moins pour aujourd'hui. Ensuite le temps finirait par effacer les tensions. Il partit donc vers leur nouvelle mission d'un pas décidé et Finch le regarda faire, conscient de la manœuvre mais en accord avec elle.