Salut, les gens! Ça va? Les amis, la famille, le travail, tout baigne? Nan, répondez pas, je peux pas vous entendre. Si ça va bien alors tant mieux! Si ça va pas, ben... trouvez un moyen pour que ça aille bien. C'était la phrase philosophique du jour!~
Bon, alors aujourd'hui, je me lance dans une fanfic à chapitre, qui sera une schoolfic en fait. J'en ai jamais fait et ça me démangeait. Par contre, ne vous attendez pas à des trucs extrêmement recherchés, je n'écris ceci que pour le plaisir de jouer avec les persos de Hetalia ("Les Sims, jouez avec la vie!" Pardon, mais c'est un peu ça). En d'autre termes, ça va sûrement être crack. Cette histoire est un genre de crossover avec le contexte d'un forum RPG que j'adorais et qui a fermé. Ça s'appelait "pensionnat Aomori" si ça vous intéresse.
Titre : Crazy School (ça en dit long...)
Rating : T pour l'instant. Mais j'envisage très fortement la possibilité de le transformer en M d'ici quelques chapitres.
Avertissement : Yaoi, des OC, un ou deux incestes, et il va y avoir du Mpreg. Par contre, je ne vous dis pas quel pairing y aura droit! ;)
Pairings : GerIta, AmeriPan, FrUk, RoChu, SpaBel qui va vite se changer en SpaMano, AusHun, PruCan, SwitzLiech, SuFin, NorIce qui vire en DenNor et HongIce, LietPol, EstBela, LatUkr, peut-être un peu de TurGreece si je trouve où le caser, SeaChelles, SebMona, LadKugel, et j'hésite entre du NetherBel ou du ScotBel sur la fin... Ouah, ça fait une longue liste! Et j'en ai peut-être oublié... Si quelqu'un veut voir un couple en particulier, qu'il me le dise, je verrai ce que je peux faire!
Ah, et les nations sont toutes humaines dans cette fic! Maintenant, si ça vous fait toujours envie, eh bien, bonne lecture!
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- Ve! Ve! Fratello! Je retrouve plus Pookie! Il s'est enfuit!
- Putain, Feli'. C'est un chat en peluche, tu te rappelles? Il peut pas se sauver, fratello idioto!
- Ve... Alors quelqu'un l'a volé! Je reverrai plus jamais mon petit Pookie! Veeeeee...
Et Lovino eut la chance d'admirer son "fratello idioto" fondre en larmes à l'idée de ne plus revoir le petit chat en tissu brun qu'il aimait tant. Il le regarda pleurer un moment (au moins trois secondes) avec un air vaguement (et faussement) concerné, avant de repartir à l'assaut des chaussettes qui s'étaient réfugiées sous le lit. Ah, et d'ailleurs, elles avaient visiblement trouvé un allié.
- Feli', reprend ton bâtard de chat et arrête de chouiner, merde!
- POOKIE!
Feliciano se jeta littéralement sur la peluche, soulagé. Son frère ne put s'empêcher de ricaner devant ces gamineries.
- Il en avait tellement marre de ta gueule qu'il s'est foutu sous le lit en espérant que tu le trouverais pas.
Eh bam! Un idiot au bord des larmes, un! Sans plus prêter attention à son jumeau, Lovino entreprit de terminer sa valise, de préférence avant que leur père débarque dans la chambre et panique en disant qu'ils étaient en retard, comme il le faisait chaque fois qu'ils déménageaient.
C'était devenu une habitude pour les jumeaux. Etre en retard pour prendre le train, déménager dans une nouvelle ville, intégrer une nouvelle école, se faire de nouveaux amis, puis repartir à nouveau. Leur père, Romulus Vargas, professeur d'histoire, était plus doué pour se faire virer que pour enseigner. Pas que ses élèves avaient de mauvaises notes. Au contraire. Certaines de ses élèves avaient justement de trop bonnes notes, et sans mérite la plupart du temps, à part celui d'être plutôt jolies. A cela s'ajoutaient des tendances à boire du vin entre deux cours. Résultait un renvoi au bout de quelques mois. Bref, ils se déplaçaient beaucoup.
Les deux garçons bruns auraient certainement dû aller vivre avec leur mère depuis longtemps. Si elle n'avait pas disparu lorsqu'ils étaient enfants. "Un matin, elle n'était plus là." leur confiait parfois leur père avec amertume. Connaissant le tempérament un peu libertin qu'il avait déjà à l'époque, les raisons de son départ étaient plus qu'évidentes.
Perdu dans ses pensées pas très joyeuses, Lovino finit par obtenir la reddition de ses chaussettes qui acceptèrent de sortir de leur cachette. De son côté, Feliciano avait retrouvé le sourire et s'occupait de ranger ses dernières affaires dans sa valise. Comprenez par là qu'il les jetait pelle-mêle les unes sur les autres dans l'espoir qu'elles se plient toutes seules, avant de s'asseoir sur le sac pour pouvoir le fermer. La méthode de son frère n'était pas vraiment différente, d'ailleurs. Sauf que, en prime, Lovino insultait copieusement le tas de vêtements dès que la fermeture éclair se coinçait. C'est-à-dire, toutes les cinq secondes.
Ayant terminé sa besogne, Feliciano ressortit la brochure que son père lui avait donné, au sujet de leur nouvelle école. Normalement, les jumeaux auraient dû passer en 3ème cette année mais, par un miracle aussi improbable qu'inexplicable, Romulus avait reçu une proposition d'embauche du prestigieux pensionnat Hetako, une académie internationalement réputée. Avec ses qualités d'enseignement incomparables et ses méthodes uniques au monde, un diplôme de cette école ouvrait les portes de n'importe quelle filière désirée. En plus du poste de professeur d'Histoire, Romulus avait gratuitement obtenu l'inscription de ses deux fils pour les huit années d'étude. Il n'y avait qu'un seul point discutable dans le règlement de cet endroit légendaire...
- Fratello... Pourquoi les élèves ont pas le droit de sortir du campus? Huit ans sans sortir, c'est long, ve...
- Qu'est-ce que j'en sais, moi? M'en fous...
- Oui, mais c'est bizarre quand même...
- Bah, tant qu'il y a de la pizza, des tomates et des filles, moi ça me va. Et puis il y a du wifi et la télé, non?
- Dis? Tu crois que je pourrais m'inscrire à un club, là-bas?
- Pourquoi? Papà va sûrement se faire virer d'ici la fin du trimestre alors c'est pas vraiment la peine, se?
Feliciano eut une petite moue déçue. Il avait souvent espéré pouvoir s'inscrire dans un club d'art ou de gastronomie mais les rares fois où il avait essayé, il avait été obligé d'abandonner à cause du déménagement. Il rangea sa brochure en reniflant et serra Pookie contre son torse. Lovino, lui, avait à peine fini de boucler son sac à grand renforts de "Merde! Mais ferme-toi, putain de valise!" quand le père des jumeaux déboula dans la chambre et s'écria :
- Les garçons! Dépêchez-vous! On est ...
- ... En retard, termina d'un air blasé l'aîné des deux garçons en enfilant une paire de baskets.
Feliciano, déjà chaussé, se précipita sur sa valise et sortit, suivit de près par son frère, sous l'œil surpris de leur père qui mit un temps avant de les rejoindre dans la voiture.
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Le voyage jusqu'au Japon se fit sans difficultés majeures. Le pensionnat et son campus se trouvaient non loin de la ville d'Aomori, à l'extrême nord de l'île de Honshû. Cependant, étant une école internationale, la langue utilisée là-bas était l'anglais, au grand dam des jumeaux qui avaient toujours détesté cette matière. Ils avaient pourtant de très bonnes notes... A l'oral...
Le voyage en avion se passa relativement bien, si l'on omettait le fait que les deux frères se soient battus pour la place près de la fenêtre. Enfin, "battus"... Feliciano s'était simplement pris un coup de poing sur le crâne pour s'être assis là et Romano avait eu droit à une crise de larmes de sa part en prenant sa place. Rien d'anormal, en somme.
Ils arrivèrent en mi-journée, un peu après le déjeuner (qui leur avait été servi dans l'avion et avait failli faire pleurer les trois gourmets par son goût insipide). Romulus paya un taxi pour les amener au portail du pensionnat. Le professeur et ses deux fils s'endormirent avant que la voiture ne quitte l'enceinte de l'aéroport, assommés par le décalage horaire. Le conducteur dut les réveiller lorsqu'ils furent arrivés devant les grilles. Ils durent marcher quelques minutes avant d'arriver au premier bâtiment.
Valises en main, les jumeaux et leur père entrèrent dans le hall. L'endroit était plutôt spacieux et agréable, avec un escalier, un ascenseur et quelques bancs. Des panneaux indiquaient la direction des différents couloirs qui partaient de là. Une porte sur le mur de gauche était indiquée comme le secrétariat. Les trois nouveaux arrivants se demandaient que faire lorsqu'une jeune femme entra par ladite porte.
Elle semblait jeune, peut-être un peu plus de vingt-cinq ans. On avait beaucoup de mal à deviner ses origines ethniques. Ses yeux étaient sombres et bridés et ses traits semblaient asiatiques. Sa peau mate paraissait, elle, traduire des gènes latino-américains ou africains, ce que démentaient ses cheveux d'un blond cendré, légèrement bruns, qui semblaient trop naturels pour avoir été teints. Elle portait une simple robe blanche et élégante qui tranchait sur sa peau couleur café au lait. Lorsqu'elle vit le trio italien perdu dans le hall, elle vient directement vers eux avec un grand sourire aussi immaculé que sa robe.
- Bonjour, fit-elle d'une voix aiguë et chantante en s'adressant au père de la petite famille. Vous êtes M. Vargas, n'est-ce pas? Le nouveau professeur d'Histoire?
- Oui, c'est bien moi, confirma ce dernier avec un sourire charmeur. Romulus Vargas, enchanté.
Il était loin d'être insensible au charme de la jeune femme, ce dont elle semblait bien consciente. Elle lui tendit une main amicale qu'il serra avec le regard en coin qui en avait fait fondre plus d'une.
- Je suis Luna Chrones, co-directrice de cet établissement, répondit-elle sur un ton agréable mais néanmoins neutre. C'est moi qui vous ai envoyé notre proposition d'embauche.
Un air malicieux se dessina sur son visage et elle se tourna vers les jumeaux qui la contemplaient comme s'ils voyaient un ange. C'était certain qu'ils avaient rarement vu de femmes aussi belles, surtout dans une école.
- Et vous devez être les deux fils Vargas, pas vrai?, fit elle en leur lançant un regard attendri. Lovino et Feliciano, c'est ça? Ravie de vous rencontrer! Je serais un de vos professeurs cette année.
Était-ce à cause de la fatigue ou de l'admiration que leur inspirait cette femme? Quel qu'en soit la raison, les deux frères parvinrent tout juste à sortir quelques sons pour répondre. Un "Ve!" joyeux pour l'un qui souriait d'un air niais, et un "Chigi!" intimidé pour l'autre qui rougissait comme une tomate. Avec un professeur comme ça, ils risquaient d'avoir du mal à se concentrer sur leurs leçons...
Luna ne s'en offusqua pas et reporta son attention sur le père des deux adolescents.
- Bien, je vois que vous avez vos valises avec vous. Je vous proposerais bien une visite guidée du pensionnat et de son campus mais le voyage depuis l'Italie a dû être épuisant. Je vous propose donc de vous montrer vos chambres pour que vous puissiez vous reposer pour la rentrée de demain. C'est d'accord?
Tous trois acquiescèrent et suivirent leur guide en traînant leurs valises. Elle commença par les emmener au second étage via l'ascenseur, et leur fit traverser un long couloir avant de s'arrêter devant la dernière porte à droite.
- Voici votre chambre, M. Vargas. Vous avez un lit, un bureau, une armoire et une salle de bain personnelle. Vous trouverez, sur le bureau, votre emploi du temps hebdomadaire, un exemplaire du règlement intérieur, un plan du bâtiment et un autre du campus, ainsi que le contrat de travail qu'il vous reste à signer. Comme je vous l'ai dit, la rentrée arrive demain, c'est pourquoi je vous prierais de me remettre ce contrat signé au secrétariat avant la fin de la journée. Il n'est pas très long et ne devrais pas vous prendre beaucoup de temps à lire. Vous avez des questions?
- Oui, j'en ai une, répondit le professeur en s'asseyant sur son nouveau lit. Ça vous dit de venir boire un verre avec moi, ce soir, quand j'en aurais fini avec la paperasse?
- Non. Désolée.
Sur cette réponse laconique, elle fit descendre les jumeaux au premier étage, jusqu'à une nouvelle porte portant le numéro 24. Contrairement au couloir des professeurs, celui-ci était loin d'être désert. Plusieurs adolescents, aussi bien filles que garçons, entraient et sortaient des différentes chambres de l'étage en piaillant, en riant ou en grognant selon le cas. Lovino nota, entre autre, un chinois androgyne à l'air angoissé qui trépignait devant une porte avec un briquet en forme de panda à la main, et des jumeaux asiatiques, coréens à en juger par les caractères sur leurs T-shirts, qui se donnaient des coups de poing, aussitôt arrêtés par un garçon, visiblement américain, qui les sépara d'une belle engueulade avant de repartir par où il était venu en riant et en parlant avec... le... vide... D'accord... Sans voir que les deux frères avaient repris leur bagarre là où elle s'était arrêtée. L'aîné des deux italiens essaya tant bien que mal de mettre un sens sur ce qu'il venait de voir. C'était. Quoi. Cet. Endroit?
Ni Luna, ni Feliciano ne semblaient comprendre le désarroi de Lovino. La jeune femme aux origines indéterminées ouvrit la porte devant laquelle ils venaient de s'arrêter, un sourire avenant collé au visage.
- Voici votre chambre, les garçons.
- Attendez... NOTRE chambre?
Luna parut légèrement confuse face à l'énervement soudain de l'aîné des deux frères.
- Oui, les chambres des étudiants sont pour deux personnes. Elles restent les mêmes durant toute la durée de la scolarité, c'est pourquoi nous faisons en sorte de garder ensemble les membres d'une même famille. Il y a un problème Lovino?
A la mine contrite de ce dernier, oui, il devait y en avoir un.
- Ve! Fratello! On va rester dans la même chambre pendant huit ans! C'est génial, ça, non?
- ... Génial, Feli... C'est génial... Youpi...
Une grosse veine palpitait sur son front et menaçait d'éclater. Luna ne lui en laissa pas le temps et poussa les jumeaux à l'intérieur.
- C'est moins grand que les chambres des professeurs mais vous avez toujours un lit, un placard et un bureau chacun. Les toilettes et les douches communes sont au bout du couloir. Nous n'avons pas de femme de ménage alors vous êtes priés de garder votre espace propre. Comme votre père, vous avez deux plans, un emploi du temps et une copie du règlement intérieur chacun. Il y a deux uniformes dans chaque armoire, plus un de rechange. Vous êtes priés de les porter pendant les cours. Cependant, ils ne sont pas obligatoires pendant les week-end et les jours fériés, profitez-en pour les faire laver. Les cours commencent à huit heures, demain, dans l'amphithéâtre qui est à l'extérieur du dortoir, avec une présentation de l'établissement. Ce soir, je vous apporterai le repas, mais, le reste du temps, il faudra aller au réfectoire qui se trouve au rez-de-chaussée, juste après les escaliers. Des questions?
- On peut aller visiter? Juste pour voir, précisa Feliciano qui mourait d'envie de trouver une pizzeria sur le campus.
Luna se gratta l'arrière de la tête avec un air inutilement gêné.
- Les préparatifs pour demain mettent tout le monde en effervescence, il y a plein de choses à faire et j'aimerais éviter que le personnel vous ait dans les pattes. De plus, je préférerais que vous défaisiez vos valises avant ce soir. Reposez-vous, d'accord? Je vous montrerai tout, samedi, pendant la sortie d'intégration des premières année.
Un "mouais..." dubitatif et un "d'accord..." déçu lui répondirent. Elle les salua et ferma la porte. Lovino s'allongea aussitôt sur le lit de gauche qu'il s'était approprié, sans aucun ménagement pour les papiers qu'il venait d'écraser. Son frère sourit en s'asseyant sur l'autre lit.
- T'as vu comme elle est trop belle? Je me demande ce qu'elle enseigne?
- Latin, sûrement.
- Ve? Pourquoi?
- Les jolies profs enseignent toujours le latin.
Feliciano ouvrit sa valise et sortit son chat en peluche qu'il avait rangé avant d'arriver à l'aéroport. Il le serra contre lui en fredonnant une comptine en italien.
- J'aime bien cet endroit, décréta-t-il une fois le premier couplet achevé.
- Ne t'y attache pas, rappela son frère, le visage enfouis dans son nouvel oreiller.
- Mais je suis sûr que Papà ne se fera pas renvoyer, cette fois!
- Crois ce que tu veux...
Le plus jeune des deux jumeaux commença à sortir ses affaires de sa valise pour les jeter pelle-mêle dans son placard. Son uniforme était soigneusement plié, bien en évidence, dans le premier tiroir. Pantalon vert, chemise blanche, cravate brune, gilet beige et veste bleu foncé avec l'écusson de l'école.
Voyant les efforts de son frère, Lovino décida de ne pas reporter les siens à plus tard. Il se leva et essaya avec force injures de soulever sa lourde valise pour la mettre sur son lit. Feliciano voulu l'aider mais, apparemment, c'était une insulte à la virilité de l'italien que de vouloir l'aider à porter une simple valise. L'aîné rabroua violemment son frère qui heurta l'armoire en reculant.
Tout se passa ensuite comme au ralenti. Les jumeaux levèrent la tête vers le meuble qui vacilla, une fois, deux fois, avant de basculer lentement vers les deux garçons. Feliciano hurla un bref instant et se protégea le visage dans une tentative désespérée. Lovino sentit la terreur l'envahir, ferma les yeux, se prépara au choc... qui ne vint pas. Pas la moindre douleur, pas le moindre coup de massue. A peine un courant d'air sur son épaule gauche. En revanche, ce qui vint, ce fut le cri de peur, légèrement étouffé, de son frère.
Il rouvrit les yeux et constata les choses en plusieurs étapes. Un : il était entier. Deux : sa valise lui avait été arrachée des mains et s'en était retournée au sol. Trois : son frère criait à l'aide, écrasé sous le bois du placard. Paniqué, Lovino s'empressa de pousser le meuble de toutes ses forces pour l'éloigner de Feliciano. Le jeune italien pleurnichait, comme à l'accoutumée mais il ne paraissait pas blessé. Pas même un hématome sur sa peau bronzée. Un sacré coup de chance après un tel choc.
Le même genre de coup de chance qui arrivait un peu trop fréquemment, ces temps-ci. En effet, depuis quelques temps, Lovino avait remarqué que son frère, bien qu'aussi maladroit que d'habitude, ne se blessait quasiment plus. D'ordinaire, le petit italien était toujours couvert de bosses, de bleus ou d'égratignures à force de se cogner partout et d'accumuler malchances sur malchances. Ce trait de caractère n'avait d'ailleurs pas changé. Et pourtant, contre toute attente, cela faisait déjà plusieurs mois qu'il n'avait pas eu besoin de pommade ou de pansements. Cela n'avait rien de normal, tous deux en étaient bien conscient. C'est pourquoi, comme à chaque fois que ce drôle de miracle se produisait, les jumeaux se regardèrent dans les yeux et déclarèrent d'une voix égale :
- Pas un mot de ça à Papà!
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Yao poussa avec appréhension la porte de sa chambre. Ivan, occupé à faire son lit, le gratifia d'un de ces grands sourires innocents dont il avait le secret.
- Ah! Salut, Yao!
- Salut..., répondit le chinois avec une face plutôt misérable.
Il fit les trois pas qui le séparaient de son lit et s'étala sur le matelas encore nu, lassitude et agacement collés au visage. Le russe, de l'autre côté de la chambre, eut un petit rire moqueur.
- Eh bien, mon Yao-Yao? T'es fatigué avant même le début des cours?
- C'est ta faute, Ivan. Et m'appelle pas "Yao-Yao", aru!
- Hein? Ma faute? Mais pourquoi?, fit semblant de s'indigner le jeune homme aux yeux mauves.
- C'est la troisième année que je demande à changer de chambre, aru... Et je suis toujours là...
Sans cesser de sourire avec amusement, Ivan vint s'accroupir près de la tête du brun qui frissonna de peur. A moins que ce ne soit de froid.
- Ah? Est-ce que mon petit Yao-Yao veut me fausser compagnie?
- Qu... Non! Enfin... Si, mais...
- Tu sais pourtant que cette chambre restera la nôtre pendant toute la durée de notre scolarité. Ce n'est pas très gentil de ta part de vouloir compliquer le travail du personnel, da?
Yao, décrétant soudain qu'il y avait violation de son espace vital, roula sur le côté et s'assit à l'autre bout du lit, le plus loin possible du russe psychopathe.
- J'en ai juste marre de partager ma chambre avec un sadique de ton espèce alors fiche moi la paix, cette année, ok aru?, s'emporta-t-il.
Le ton qu'il avait pris déplut visiblement à son colocataire mais le chinois n'en avait cure. On avait confisqué le robinet du russe trois jours auparavant et il doutait qu'il s'en soit procuré un nouveau si vite. Il était donc relativement en sécurité.
Ivan s'approcha en kol-kolant d'un air effrayant.
- Mais tu sais bien que je ne fais que te taquiner, mon petit Yao-Yao!
Yao, effrayé, sortit de sa poche son petit briquet en forme de panda qui ne le quittait jamais et le pointa vers son interlocuteur comme s'il s'agissait d'une arme. Pour une personne normale, ce geste aurait parut stupide mais, Yao n'ayant rien de "normal", Ivan cessa d'avancer.
- Fais gaffe si tu veux pas que je l'allume aru!, menaça le chinois.
- Yao, je sais comme toi que, si tu fais ça, à tous les coups tu va mettre le feu à la chambre alors arrête!
- Je me suis entraîné pendant les vacances, qu'est-ce que tu crois?
Ivan laissa échapper un petit rire et toucha l'objet du bout des doigts. Le briquet s'entoura instantanément d'une épaisse couche de glace. Yao le lâcha, dépité. Le russe lui tapota la tête avec condescendance avant de l'attraper par le menton pour mieux s'approcher de lui.
- Tu ne retiens jamais tes leçons, hein, Yao-Yao?, fit-il d'une voix suave, douce et délicieusement dangereuse, leurs visages à dix centimètres l'un de l'autre.
Les yeux du cadet s'écarquillèrent, son cœur battait la chamade. Il dégagea la main qui le tenait d'une claque, se leva du lit, passa la porte et partit en courant dans le couloir sans aucune forme d'explications, sous le regard étonné et légèrement frustré d'Ivan. Il courut ainsi jusqu'aux toilettes les plus proches et s'enferma dans la première cabine qu'il vit. Ouf! Sauvé!
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Peter ne savait pas à quoi s'attendre dans cette nouvelle école. Il lui était arrivé beaucoup de choses étranges récemment, mais là, c'était le pompon! Heureusement, Luna lui paraissait très gentille. Elle l'avait guidé jusqu'à sa nouvelle chambre en lui faisant des recommandations sur comment il devrait se comporter, ce qu'il devait faire avant la rentrée, ce qui allait se passer, etc...
Elle l'avait laissé devant la porte pour aller calmer un chinois qui venait de débouler dans le couloir comme s'il avait le feu à l'arrière-train. Il était donc entré, impatient de voir sa nouvelle chambre. Chambre déjà occupée en réalité.
- Oh! Salut!, dit en souriant le jeune garçon blond en train de plier ses affaires.
Il semblait avoir à peu près quinze ans. Pas très grand, des cheveux pâles tombant sur de grands yeux noisette et un air joyeux cloué au visage. Peter le trouva tout de suite très amical.
- Salut!, répondit-il en essayant d'imiter son sourire jovial. Moi c'est Peter, et toi?
- Moi c'est Tino. Tu es en première année?
- Oui.
- Moi aussi! C'est fou, on a vraiment des élèves de tous les âges ici!
Il sursauta en voyant la tête gênée de Peter et se reprit immédiatement.
- Je ne voulais pas dire que tu étais petit, hein! C'est juste que, ben, t'as l'air plus beaucoup jeune que moi et c'est rare une classe qui rassemble plusieurs âges différents. Mais t'inquiète hein! Je sais que, si t'es là, c'est que t'as le niveau, pas vrai? Enfin, je veux dire...
- C'est à quelle heure les cours, déjà?, demanda Peter pour éviter à son camarade de chambre de s'enfoncer encore davantage.
- Huit heures!, s'écria Tino, trop heureux de trouver une échappatoire.
Le jeune finlandais avait toujours eu un don pour mettre les pieds dans le plat et s'enfoncer jusqu'à ce qu'on l'en sorte. Pourtant, ce trait de caractère lui avait toujours apporté des amis attendris par sa bonne volonté. Peter allait probablement devenir un de ceux-là.
Tino s'empressa de trouver un nouveau sujet de conversation, histoire de faire connaissance avec son minuscule coloc'.
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- Alors tu fais bien attention à tes affaires, d'accord? Et si quelqu'un t'embête, tu viens directement m'en parler pour que je t'aide. Si tu as besoin de quoique ce soit, viens me chercher, et...
- Grand frère, tu sais, nos chambres sont en face l'une de l'autre. Je vais juste ranger mes affaires.
Vash s'interrompit dans le flot de recommandations qu'il était en train de donner à sa sœur depuis que Luna les avait laissés devant leurs chambres respectives. Lili l'écoutait avec attention et avait toujours eu un profond respect pour son grand frère adoptif mais là, il commençait à devenir un peu trop protecteur.
Après quelques instants de combat intérieur, le jeune garçon suisse se décida à laisser la petite blonde aller s'installer dans sa chambre et ouvrit la porte de la sienne, non sans un regard en arrière.
- Bonjour, lâcha-t-il à l'intention de son nouveau colocataire.
Un "k-konichiwa" tendu lui répondit. Vash scruta l'inconnu du regard. C'était un jeune garçon d'à peu près son âge. Traits asiatiques, peau pâle, cheveux de jais raides comme des baguettes tombant sur des yeux sombres et peu expressifs. Cette rapide inspection lui confirma ce que son accueil lui avait soufflé : un japonais pure souche.
Le blond se dirigea sans plus de cérémonie vers le lit de droite, son coloc' ayant déjà investi le côté gauche de la pièce. La première chose qu'il fit après avoir ouvert sa valise fut de sortir un épais rouleau de scotch opaque de couleur noire afin de tracer une frontière nette et précise entre les deux moitiés de la chambre. Le brun le regarda faire d'un air intrigué avant de s'en retourner au pliage de son yukata.
- C'est quoi ton nom?, fit Vash, une fois sa tâche achevée.
- Je m'appelle Honda Kiku, murmura l'asiatique, les yeux baissés.
- Moi c'est Vash. Tu vois cette limite? Ne la dépasse pas, s'il-te-plaît.
Kiku acquiesça sans prendre la peine de demander ce qu'il risquait à la dépasser. Il n'avait pas eu l'intention de sociabiliser en premier lieu. Vash rangea rapidement ses affaires dans son placard, glissa son sac vide sous son lit et s'empressa d'aller prendre des nouvelles de sa sœur.
Dans la pièce d'en face, Lili avait déjà fait amie-amie avec Faustina, la jeune fille brésilienne avec qui elle partageait sa chambre. Toutes deux riaient et partageaient des anecdotes familiales quand Vash débarqua en demandant si tout allait bien. Lili dut rassurer son frère avant qu'il ne décide de faire subir un interrogatoire en règle à la sud-américaine qui pouffait de rire, assise sur son lit.
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Toris ne savait pas à quoi s'attendre, cette veille de rentrée. Pour la première fois depuis son arrivée, deux ans auparavant, il allait connaître les joies de la collocation. Le jeune lituanien avait un très mauvais pressentiment à ce sujet. De ce qu'il savait, son coloc' serait blond, excentrique et bruyant, tout son contraire en quelque sorte. Mais bon, ce n'était pas pour cela qu'il devait être désagréable dès le départ. C'est pourquoi il se tenait prêt à l'accueillir, assis sur son lit et fixant la porte, cherchant mentalement quelle formule de bienvenue adopter. Il servait déjà de souffre-douleur à la "brute communiste" comme il avait déjà entendu le surnom. Il ne devait donc pas se mettre quelqu'un d'autre à dos.
Il sursauta lorsque la porte s'ouvrit brusquement, laissant entrer un... une... heu... un(e) jeune blond(e), légèrement plus petit(e) que lui, avec des yeux verts, vêtu(e) d'un jean rouge moulant et d'un chemisier blanc et ample. Impossible de déterminer le sexe du(de la) nouveau(nouvelle) venu(e). En tout cas, jusqu'au moment où sa voix résonna dans la chambre d'un magnifique :
- Salut, genre!
Toris eu enfin la révélation : non, au vu de cette voix légèrement aiguë mais néanmoins masculine, il n'y avait pas eu d'erreur dans la distribution des chambres. Avec un soupir soulagé, il prit la parole à son tour en priant pour ne pas bégayer.
- Bonjour. Je suis Toris, en troisième année. Je suppose que tu es mon colocataire? Ravi de te rencontrer. Comment tu t'appelles?
- Genre, moi c'est Feliks. Totalement ravi de te voir! Je dors où?
Toris lui désigna l'autre lit, blasé de la question-super-mega-utile vu qu'il n'y avait que deux lits et qu'il était présentement assis sur le sien. Enfin, tout le monde pouvait poser des questions bêtes de temps en temps, pas vrai?
- J'espère totalement que ton ancien coloc' n'a rien laissé!
- Tu es mon premier coloc', en fait.
- Eh? Comment ça se fait? T'es si nul que personne ne veut vivre avec toi?
- Euh... Non, fit Toris d'un air gêné. C'est juste que le nombre de garçons était impair ces deux dernières années, du coup j'étais tout seul.
- Genre, tu dois aimer la solitude, toi...
Le brun ne releva pas et se contenta de ressortir le livre qu'il avait commencé avant l'arrivée de Feliks. Ce derniers s'employa à sortir ses affaires de sa... de ses valises, pardon. Toris y jeta un œil discret et s'étrangla à moitié en voyant une panoplie complète de vêtements davantage féminins que masculins.
- Les murs sont totalement trop ternes dans cette baraque! Y' aurait pas un magasin de peinture dans le coin? Genre, du rose, ce serait cool! Et un poney-club, il y a? Et des boutiques? Au fait, tu saurais pas...
Le jeune garçon soupira. Il sentait que les six années à venir allaient être très, très, très longues...
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Mei entra dans la chambre en traînant sa valise, nerveuse de découvrir qui elle allait trouver derrière la porte. Une jeune fille brune avec une énorme barrette en forme de fleur l'accueillit à bras ouverts.
- Bonjour, coloc'!, s'écria-t-elle dès qu'elle vit la frimousse timide de la nouvelle venue. Moi, c'est Elizaveta, deuxième année! Et toi, c'est quoi?
- Mei, première année. Enchantée!, sourit l'asiatique en retour.
Elle jeta un œil à la pièce. La moitié droite de la chambre était libre, propre et n'attendait plus qu'elle. L'autre moitié était envahie de mangas, de goodies divers et variés, et surtout, chaque centimètre carré de mur disponible était couvert de posters avec, comme thème principal, des garçons enlacés et plus ou moins habillés selon le cas. Les yeux de la taiwanaise s'agrandirent à cette vision tandis qu'une lumière s'allumait dans son regard. En voyant ça, Elizaveta lui fit son sourire le plus innocent en lui demandant :
- Tu aimes le yaoi?
Mei se contenta de hocher la tête. La hongroise éclata de rire.
- Je sens qu'on va bien s'entendre!
.
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Comment ça, c'est pas terrible?
Bon, le but, là, c'était de présenter l'arrivée de tous les nouveaux de première année (avec une exception pour Ivan et Yao mais j'avais vraiment envie de commencer l'intrigue sur ces deux là dés le premier chapitre) donc, forcément, les autres classes n'apparaissent pas. Mais ne vous inquiétez pas, ça va changer très vite. Dés le prochain chapitre, on entame la situation amoureuse du BTT, les objectifs du club de shipping du lycée (Oui, ils ont un club de shipping. Pourquoi? Parce que.), et on rencontre les professeurs.
Si vous avez eu le courage de lire jusqu'ici, je vous adore! Et je vous adore encore plus si vous me laissez une petite review pour me motiver. Si vous le faites pas c'est pas grave, vous le ferez une autre fois, pas vrai? ^^
Niveau rythme de publication, comme les chapitres sont très long, je risque de ne pas être très rapide. Disons entre deux et quatre semaines, ok? Enfin, si vous voulez savoir la suite, hein, sinon...
Je vous fais un french kiss virtuel à tous! Vous êtes vraiment awesome! Et n'oubliez pas : les tomates c'est bon pour la santé, ça ne se jette pas à la figure des mauvais auteurs!
