Cet os a été écrit pour la Vingt-Quatrième Nuit d'écriture du FoF (Forum Francophone), le but étant de rédiger un texte en une heure sur un thème donné (ici, « lâche »). Le jeu commence à 21h et se clôture à 5h, vous comprendrez si le texte suivant n'est pas de la meilleure qualité ! Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp.


Celui-qui-court


Mille cent trois années. Cela faisait mille cent trois ans qu'il parcourait le monde. Les mondes. L'espace. Le temps.

Mille cent trois années qu'il courrait. Sans s'arrêter. Sans prendre le temps de souffler.

Mille cent trois années auxquelles il avait refuser de penser. De réfléchir. Car il devait continuer à courir, n'est-ce pas ?

Mille cent trois années pleines de vie. De morts aussi. De douleur. De souffrance. Mais également d'amour. Et d'espoir.

Mille cent trois années. Une existence inconcevable aux yeux de la majorité des êtres vivants. Un grain de sable dans le sablier du Temps.

Mille cent trois années de rencontres. Sa vie ne se définissait que par ses rencontres. Des gens formidables. Et d'autres beaucoup moins.

Mille cent trois années où l'Univers avait appris à l'aduler. Puis à le craindre.

Mille cent trois années.


Aujourd'hui, le Docteur avait décidé de cesser de courir.

Aujourd'hui, le Docteur avait décidé de se retourner, pour la première fois, et de contempler son passé.

Il ne courrait pas. Il n'avait jamais couru. Il fuyait.

Il avait fui le vortex du Temps, à l'Académie. Il avait fui la Guerre du Temps. Il avait fui à bord du Tardis. Il avait fui Susan lorsqu'il avait compris qu'elle serait mieux avec David. Il avait fui Jack lorsqu'il avait compris qu'il n'était pas mort. Il avait fui...

Mille cent trois années que le Docteur fuyait. La souffrance et la douleur de la mort, principalement. La culpabilité aussi, un peu.


Aujourd'hui, le Docteur avait décidé de cesser de fuir. Et d'affronter.


Ainsi, lorsque River leva son arme à 5h02 ce 22 avril 2010 au lac Silencio, Utah, le Docteur ferma les yeux, un peu anxieux, et resta immobile. Il ne fuyait plus.