[Action après le tome 9 et le combat contre Lust]
Un cavalier de l'échiquier de Mustang vient de tomber. Peu de temps après, la Reine est mise en danger.
Bonjour à tous,
cette fanfiction est fondée sur la première œuvre de Hiromu ARAKAWA, Fullmetal Alchemist à partir du tome 9. Je n'ai pas suivi l'intrigue qui suit ce tome. Je me suis inspirée ou j'ai repris les éléments qui mettent en avant certaines relations. Ne soyez pas étonné des changements. C'est une ré-écriture, je remercie ma bêta-lectrice et amie pour toute son aide.
Voilà, le disclaimer étant dit une fois pour toute, je vous laisse lire cette histoire.
Lily
Introduction
Qui voudrait être un pion ?
Un pion à sacrifier, que l'on oublierait d'un battement de cil. Un pion auquel le seul regret permis serait d'avoir accordé nul avantage dans la partie.
Un pion dont on ignore les envies, les rêves.
Qui voudrait de cela ?
Mais avez-vous pensé au pion inutilisable ? Au pion déjà sacrifié ?
Sa seule raison de vivre, envolée.
N'est-ce pas une personne encore plus pitoyable et méprisable ?
J'aimais être un pion, savoir que je pouvais un jour être utile dans la destinée de cet homme, l'aider dans son ascension vers le sommet. Aujourd'hui, mon office inachevé, je suis pis que mort.
J.H.
Chapitre 1 La visite au Lieutenant Havoc
- Entrez-donc Lieutenant. Vous pouvez poser ici vos affaires proposa la septuagénaire à la militaire en lui montrant le porte-manteau et la table d'appoint posés dans l'entrée.
Je vous remercie répondit la trentenaire tout en s'affairant à déposer la boîte qu'elle portait, avant de se débarrasser de son manteau bleu marine.
Ses gestes étaient vifs et secs.
- Je ne vous suis d'aucune gêne ?
- Bien sûr que non. Vous savez, Jean apprécie peu les sujets de conversation de sa vieille mère.
La dame ouvrit la porte du salon et fit entrer la militaire, puis la dame lui emboîta le pas.
L'homme installé dans son fauteuil roulant, lisait un journal près de la fenêtre. Il salua avec bonheur l'arrivée de sa collègue :
- Merci, Lieutenant, de venir me sauver des rumeurs et commérages. Les moindres faits et gestes de tous les habitants de mon village et à cinq kilomètres à la ronde n'ont déjà plus de secrets pour moi.
- Bonjour Havoc, cela développe vos capacités pour des missions de renseignement. Vous avez là un très bon instructeur.
Riza adressa un sourire à la mère d'Havoc. Cette dernière acquiesça silencieusement, heureuse de trouver une alliée.
- Je ne suis pas sûre que des informations sur le flux gastrique du vieux Gaspard soit une information d'intérêt public, répliqua malicieusement Havoc tandis que Riza répondait par un discret sourire. Et au bureau, comment ça va ?
- C'est plus calme depuis que nous avons répondu aux requêtes d'informations complémentaires sur la mission.
L'homme hocha la tête.
Le lieutenant faisait allusion à la situation au QG. Les hauts gradés de l'armée exigeait des réponses sur cette étrange confrontation avec l'homonculus Lust. L'équipe avait lissé les faits et les avait rendus plus présentables, omettant des informations de premier ordre sur les raisons de cette rixe et les capacités de l'être artificiel. Havoc était au cœur de cette intrigue, ayant eu une relation avec l'incarnation de la luxure. Lust, sous le nom d'emprunt de Solaris, cherchait à récolter des informations sur l'avancée de l'équipe dirigée par le Colonel Mustang. Ces faits, ainsi que les facultés uniques de l'ennemi avaient été cachés. Les services bureaucratiques avaient formulé de nombreuses requêtes d'informations complémentaires afin de retirer le plus d'informations possibles de cette équipe, qu'ils avaient à l'œil. Cette dernière était au fait de cette surveillance, son travail et ses motivations étant contre les intérêts de personnes ou de groupes agissantdans l'ombre au cœur de l'armée . L'enjeu était d'identifier ces personnes, leur plan d'action et leurs intérêts avant qu'ils n'arrivent à mettre hors-jeu l'équipe. La situation n'était pas favorable à l'équipe : ses membres étaient connus de l'ennemi. De plus, son rayon d'action était limité par le fait que l'ennemi se dissimulait dans sa hiérarchie. En outre, leur force, leur motivation et leur plan d'action inconnus plongeaient l'équipe dans l'incertitude. Dans cette éternelle course entre le chat et la souris, il ne faisait pas bon avoir la place du petit rongeur. Le chat ayant toujours des coups d'avance : la connaissance du terrain et des acteurs en présence.
- Arrêtons de parler travail pour le moment, Havoc. Je vous ai amené vos affaires personnelles. Je les ai déposées à l'entrée. Je suis sûre que vous vouliez finir la lecture de ce roman que vous lisiez même pendant vos heures de travail.
Le ton de reproche du Lieutenant Hawkeye fit rire la mère du lieutenant Havoc.
- Ça ne m'étonne pas de toi, tu détestais déjà l'école. Rester assis derrière un bureau ne te ressemble pas. Mais ne pas travailler pour lire, là, tu me surprends ! s'étonna la mère du soldat.
La tension dans les épaules d'Havoc augmenta et il se tint plus droit. Le culot du lieutenant Hawkeye n'avait d'égal que son intelligence.
Le lieutenant Hawkeye montrait une fois de plus qu'elle était le digne second du Colonel Mustang. L'étonnement du lieutenant Havoc s'évanouissant, il reprit contenance et se cala de nouveau au dos du fauteuil. Sa mère n'avait pas remarqué son trouble. En effet, la femme âgée était occupée à répondre à Riza Hawkeye.
- Si, j'aime lire, dit Havoc. Je ne suis pas qu'un écervelé. De toute façon, il va bien falloir que je m'y habitue je vais devoir bosser dans le service de l'administration centrale. L'action, c'est fini pour moi.
Il baissa la tête. Ses yeux brillaient d'une envie de vengeance à peine dissimulée. Il ne pouvait plus faire partie de l 'équipe Mustang et allait être transféré soit dans un de ces placards, soit dans un de ces grands open space où les petites mains s'affairaient à faire de la paperasse. Des secrétaires civils auraient très bien pu accomplir ces tâches, mais il y avait deux avantages à ce que des militaires pourvoient ces postes. Le premier, connu de tous, était que cela permettait de reclasser les militaires diminués physiquement après la participation à un conflit armé. L'armée ne pouvait pas les laisser sans indemnisation. Pour ces pantins cassés, il fallait une indemnisation au minimum. Les reclasser permettaient de diminuer le coût :ils avaient une indemnisation mais continuaient de travailler. L'image de l'armée en sortait grandie elle prenait soin de ces héros de guerre qui avaient mis leur vie en danger.
Le second avantage tout aussi stratégique, était que mettre des informations dans les mains de militaires plutôt que de civils était plus sécurisé.Des informations, sans intérêt tant qu'elles étaient seules, pouvaient dévoiler des stratégies une fois qu'elles étaient recoupées. A ce niveau, les militaires semblaient être plus fiables que les civils. Ces faits-là, les militaires fidèles non à l'armée mais à leur supérieur, le Colonel Mustang, en étaient bien conscients. Avoir l'un d'entre eux dans la bureaucratie pouvait être utile surtout celui dont l'on sous-estimait les capacités intellectuelles. La souris acculée au mur y avait trouvé un passage secret et s'éloignait ainsi des griffes du chat.
Gênée par le désespoir affiché par Jean, Riza Hawkeye regarda la vieille femme.
- Ne vous inquiétez pas, Jean.
Sur ces mots, le lieutenant Hawkeye posa sa main sur l'épaule de l'homme.
À l'utilisation de son prénom, ele lieutenant Havoc observa sa supérieure avec intérêt.
- Je suis sûre que vous serez toujours utile dans ce service. Je ne vais pas vous embêter plus longtemps. La prochaine fois, dites-moi comment vous avez trouvé l'intrigue du roman. Et surtout, ne me donnez pas trop de détails : si c'est intéressant, prêtez-le moi.
Jean adressa un sourire à sa collègue.
- J'en sais assez sur ce roman et sur vous pour savoir que son contenu vous intéressera.
Elle répondit à son sourire. Il était évident que cet homme n'avait rien d'un écervelé.
Heymans Breda et Vato Falman remercièrent leur collègue Fuery de leur avoir apporté une touche de réconfort : deux tasses de café fumant. Le lieutenant avait quitté le bureau une heure plus tôt. Ses subordonnés continuaient à travailler et leur chef avait été appelé dans un autre service pour régler un problème administratif. Cette situation était plutôt inhabituelle. Il arrivait souvent que le lieutenant soit la dernière à partir seule ou en même temps que son supérieur. Les autres militaires partaient souvent les premiers. Toutefois, ils avaient rendu plusieurs fois visite au lieutenant Havoc et le travail s'empilait. Ils avaient réussi à passer l'épreuve des rapports concernant cette complexe mission, mais il restait toutes les tâches quotidiennes. Le membre le plus efficace de l'équipe avait déjà accompli une part considérable du travail et avait été rendre visite à son collègue pour lui rendre ses affaires. Fuery, qui revenait vers les bureaux de ses collègues avec une tasse à la main, contempla le bureau vide du lieutenant Havoc et soupira.
Tous faisaient leur travail, remplissant des circulaires ou accomplissant d'autres tâches administratives n'y avait aucune récrimination, aucune joute verbale ou blague douteuse, aucune de ces railleries coutumières entre eux, seulement le silence. Ils n'étaient plus que cinq, avec six bureaux, dont l'un resterait irrémédiablement vide. Le lieutenant Havoc, fidèle soldat, n'était pas et ne serait plus jamais présent.
L'adjudant-chef Breda avait espéré retrouver le docteur Marcoh, médecin alchimiste pour soigner son collègue et ami. Les homunculus l'avaient précédé de peu, kidnappant le médecin, et avec, le dernier espoir de guérison du jeune homme. Le dernier espoir de revoir ce blond optimiste, la cigarette au bec, sourire et regard amusé, raillant son colonel, avait disparu.
- Les rumeurs vont bon train en ce moment. Et elles parlent toujours des deux mêmes … »
Le Colonel et le Lieutenant ? Qu'est-ce que tu as attendu ? Demanda le sergeant-chef Fuery.
C'est loin des rumeurs habituelles sur leur pseudo-aventure, ajouta le sous l'adjudant-chef Breda.
Le bruit court que le lieutenant a mal répondu au Colonel, reprit le sergeant-chef. Quand elle partait du quartier général, il y a une ou deux heures, le Colonel l'a vue avec un carton plein d'affaires d'Havoc et lui a proposé d'aller les lui rendre à sa place et les rendre.
Moi, ce que j'ai entendu c'est que le Colonel a requis, et pas proposé, d'amener les affaires chez le Lieutenant Havoc, dit le sous Lieutenant Falman. Il voulait le voir et lui remettre en personne. Le Lieutenant Hawkeye lui a répondu qu'elle savait qu'il avait d'autres priorités qu'aller rendre visite à un de ses anciens subordonnés. et que tout le monde savait ce qui le préoccupait. On m'a dit qu'elle a ensuite regardé en direction du bureau du Généralissime. Elle en a eu marre de l'égoïsme du Colonel. L'homme qui m'a raconté ça m'a aussi dit quelque chose d'autre… ces collègues ne voulaient pas que l'un d'entre nous entende ça… Ils pensent que le Lieutenant Havoc et le Lieutenant Hawkeye sont secrètement ensemble.
L'adjudant chef Breda et le sous lieutenant Falman se regardèrent d'un air entendu, pendant que le sergent -chef Fuery soupirait. Falman reprit son récit.
D'autres disent que le lieutenant Hawkeye a compris que le Colonel ne pense qu'à lui-même, et qu'elle a tourné la page et s'est tournée vers Havoc. Beaucoup disent qu'elle est furieuse contre le Colonel, parce qu'il n'a rien pu faire pour sauver les jambes d'Havoc.
Et c'est à ce moment que leur supérieur fit son entrée, des dossiers à la main et un air goguenard. Il regarda à peine ses subordonnés, déposa avec force les dossiers sur son bureau, retira sa chaise d'un coup sec, s'assit rapidement puis se mit à travailler. Il n'avait pas pris la peine de refermer la porte derrière lui. Des curieux tentaient de regarder la scène. Le sergent-chef Fuery jeta un coup d'œil dans leur direction, soupira, alla refermer la porte afin d'éloigner ces paires d'oreilles et d'yeux. Mais ça n'empêcherait pas les rumeurs de circuler. La prochaine visite n'allait d'ailleurs pas améliorer la situation.
Je vous remercie d'avoir lu ce chapitre et espère vous revoir au prochain chapitre.
