Auteur : Sephora85
Titre en anglais : The Wolf Within
Titre en français : Parmi les loups-garous
Traducteur : DiagonAlleyParis
Disclaimer : Les personnages de Harry Potter appartiennent à J.K. Rowling.
Beta Reader : Tigrou19, qui me relit et corrige mes imperfections.
Sujet : AU. Après des années de mauvais traitement, Harry à l'âge de 7 ans, s'enfuit de chez les Dursley. Quand des loups-garous le trouvent, ils l'amènent à leur chef Fenrir Greyback qui décide d'élever le garçon dans sa meute. Comment cette éducation changera-t-elle la vie d'Harry et son avenir ? Aidera-t-il le monde magique dans leur combat contre Voldemort ?
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA
PARMI LES LOUPS-GAROUS
Chapitre 1 : Fuite
Tout, absolument tout était silencieux au 4, Privet Drive à Little Whinging, tout sauf les sanglots d'un petit garçon de sept ans qui était tapi dans le coin d'un petit placard. Ses genoux étaient collés contre sa poitrine alors que ses yeux cherchaient quelque chose à regarder dans l'obscurité.
S'il y avait quelque chose – n'importe quoi – à regarder, alors cela lui permettrait de détourner la douleur qu'il ressentait dans son ventre, pensait Harry désespérément. La sourde souffrance qui accompagnait la faim était bien connue pour lui mais cela dérangeait encore beaucoup. Etre privé de nourriture pendant une ou deux journées n'était pas rare pour Harry, mais jamais auparavant son oncle l'avait laissé sans manger durant quatre jours entiers.
Harry n'était même pas sûr d'avoir fait quelque chose de mal, cette fois-ci, quoique ce ne fût pas inhabituel que sa tante ou son oncle ne lui dise pas pourquoi il avait été puni. Chaque fois que quelque chose n'allait pas dans la vie toute tracée des Dursley, c'était la faute de Harry et, finalement, il avait appris à croire qu'en effet, il était probablement la raison de tous leurs problèmes. Après tout, il n'était qu'un monstre.
Un monstre sans valeur, né d'un chômeur alcoolique et d'une prostituée qui s'étaient faits tuer quand il était tout petit ; c'était du moins ce que lui répétait Tante Pétunia tous les jours. Qu'il n'arriverait à rien dans la vie, ne manquait pas de lui dire son oncle au moins deux fois par vingt-quatre heures. Tout ce que voulait Harry depuis sa plus tendre enfance, c'était gagner l'affection de quelqu'un, n'importe qui, mais personne dans sa famille ou quiconque d'autre ne semblait prêt à lui porter un tant soit peu d'attention.
Harry avait la respiration saccadée et essuya son nez qui coulait avec le revers de la manche du vieux pull de Dudley qui lui servait de vêtement pour la nuit. Il avait toujours porté les affaires usées de son cousin, du moins si elles étaient assez défraîchies pour être portées par lui, sinon elles étaient données aux bonnes œuvres. Harry commença à se toucher les genoux dans le noir et sentit les bosses de ses contusions. Ce n'était pas les seules ecchymoses sur son corps sous-alimenté mais c'étaient celles qui lui faisaient le plus mal.
Hier encore, son oncle avec son endémique rage l'avait poussé dans les escaliers. Les genoux de Harry avaient violemment heurté le sol. Il n'avait pas été capable de retenir ses larmes et avait commencé à pleurer, ce qui lui avait valu deux gifles au visage balancées par le mari de sa tante.
'Tu ne dois pas pleurer'. C'était une règle que Harry avait dû apprendre très tôt dans sa vie, avant même qu'il ne sache parler. Faire preuve de faiblesse signifiait encore plus de punition. Plus de punition voulait dire encore plus de souffrance que celle qu'on lui affligeait déjà de toute façon. C'était seulement quand il était tout seul dans son petit et froid placard durant la nuit qu'il se permettait de pleurer et qu'il essayait de se réconforter lui-même avec ses propres larmes.
Le placard était le seul endroit où il se sentait en sécurité. Il s'y sentait comme à la maison car, après tout, il avait lu que la maison était la place où l'on se sentait vraiment en sécurité. Se sentir en sécurité n'était pas un luxe que Harry avait très souvent ; en fait, il ne l'avait presque jamais mais il estimait qu'il était bon d'imaginer qu'il puisse être en sécurité dans son placard.
Le bruit de pas descendant les escaliers juste au-dessus de sa tête provoqua un raidissement dans le corps de Harry et il se pressa encore plus contre le mur en bois. Il écouta avec attention la destination de ceux-ci et retint sa respiration quand il entendit qu'ils s'arrêtaient juste en face de son réduit.
Une seconde plus tard, la porte du placard s'ouvrait d'un coup sec et Oncle Vernon se tenait dans l'embrasure. Il lança un regard furieux à Harry qui se recroquevilla, apeuré, aux pieds de l'immense homme.
« Encore en train de dormir, espèce de chien paresseux ? », aboya Vernon, plein de colère, en prenant Harry par le col de son pull-over. Il le tira hors du placard et le jeta à terre. Harry se remit en toute hâte sur ses pieds, ne permettant pas de montrer la douleur qu'il avait ressentie lors de l'impact au sol. Avec hésitation, il releva la tête et regarda prudemment son oncle, s'attendant à un nouveau coup.
« Nous attendons des invités et la maison a besoin d'être nettoyée », dit-il froidement en donnant à Harry une claque au niveau de la nuque car il n'avait pas réagi assez vite. « Qu'est-ce que tu attends, monstre ? »
Harry baissa vivement la tête et sortit rapidement du placard le nécessaire pour nettoyer. Puis il se précipita vers la cuisine et commença à laver le sol. Il était seulement revêtu du pull trop large de Dudley mais avait tout simplement trop peur de demander à son oncle s'il était autorisé à se changer et à mettre d'autres vêtements.
Harry prit soin de nettoyer en profondeur le sol et en particulier les petits coins car sa tante contrôlait soigneusement son travail. Il était justement en train de faire un de ces coins difficiles quand un bol de fraises posé sur un meuble de cuisine attira son attention. Il était incapable de détourner son regard de cette magnifique vision.
Un fort grondement dans son ventre et la douleur qui l'accompagnait lui rappelèrent que cela faisait quatre jours qu'il n'avait pas mangé. Il avait tellement faim. Juste une fraise, personne ne le saura, se disait-il en lui-même. Lentement, il se rapprocha du bol tout en continuant à laver et à vérifier que les membres de sa famille n'étaient pas dans les alentours.
Avec une main tremblante, il attrapa un de ces délicieux fruits et le prit entre le pouce et l'index en prenant garde de ne pas l'écraser. Son visage était tout concentré tandis qu'il amenait la fraise vers sa bouche impatiente. Quelqu'un commença à crier et il laissa tomber le fruit sur le sol propre.
« Le monstre a volé de la nourriture ! », cria triomphalement Dudley, un de ses gros doigts désignant son cousin beaucoup plus petit que lui alors qu'il avait le même âge.
Les yeux d'Harry s'écarquillèrent et il eut peur quand il entendit les pas lourds de son oncle qui se rapprochaient de la cuisine. Il savait qu'il aurait dû fuir mais il ne bougea pas. Il regarda, effrayé, son oncle entrer dans la pièce. Ses petits yeux étaient rivés sur la fraise au sol.
« Tu oses nous voler ? Comment toi, espèce de monstre inutile, oses-tu prendre de la nourriture sans nous en demander la permission ? », gronda Vernon, en avançant d'un air menaçant vers l'enfant qui tremblait.
Harry secoua désespérément la tête, il s'éloigna de son oncle, apeuré.
« Je suis désolé. Je ne voulais pas. Je le jure. »
C'était inutile, bien sûr. Oncle Vernon empoigna avec force Harry par le col et le poussa contre un élément de la cuisine. Harry eut le souffle coupé en raison de la brutalité de l'impact qui lui ôta l'air des poumons. Ses yeux se remplirent de larmes et tout son corps lui faisait mal, mais il se retourna vers son oncle pour lui faire face. Son jeune visage afficha une expression d'horreur quand il réalisa que Vernon enlevait sa ceinture.
« S'il vous plaît… », murmura le petit garçon, dont les lèvres tremblaient.
Quand la ceinture le frappa pour la première fois, il ferma les yeux pour essayer de supporter la douleur en silence. A chaque coup sur son cou, son dos, ses jambes, ses bras et à tout autre endroit visé par son oncle, il ne ressentait que du feu à travers son corps, et retenir ses larmes était devenu trop difficile.
Après un coup particulièrement douloureux, il tomba à genoux. Cette souffrance-là fut presque insignifiante par rapport au reste de son organisme.
« Répète ces mots, espèce de monstre. Je ne dois pas voler », ordonna Oncle Vernon, ne prenant pas la peine d'arrêter de châtier l'enfant.
« Je… Je ne dois pas voler », prononça Harry avec difficulté, pensant que son corps était en feu. Il y eut encore quelques coups sur ses bras, puis cela se termina et Harry resta allongé sur le sol, en essayant de reprendre sa respiration.
« Debout ! », grogna Vernon avec impatience. Harry obéit immédiatement, sachant les conséquences s'il enfreignait un ordre.
« Va dans ton placard et je ne veux pas te voir ou t'entendre pendant le reste de la journée. Si j'entends plus que ta respiration alors que nos invités sont là, je te jure que je te tuerais ! », murmura Vernon d'un ton menaçant, ses yeux ne montrant aucune pitié vis-à-vis du petit garçon qui était en face de lui. Harry hocha la tête pour indiquer qu'il avait bien compris. Il ne douta pas un seul instant que son oncle le ferait.
Tous ses muscles et os lui firent mal quand il se dirigea vers le placard mais il se mordit la lèvre pour s'abstenir de gémir. Il pouvait sentir le regard de Dudley sur lui et, du coin des yeux, il aperçut le sourire triomphant de son cousin.
« Deux jours supplémentaires sans nourriture », déclara Oncle Vernon en souriant, tout content, quand il vit les traits décomposés de son neveu.
Harry se laissa tomber sur la dure couchette dans son placard et regarda, impassible, la porte se refermer juste devant son visage et son environnement fut enveloppé par les ténèbres.
Quand il fut certain que ni son oncle ni son cousin n'étaient restés près du placard, il laissa échapper les premiers sanglots qui franchirent ses lèvres. Il y en eut d'autres et bientôt il pleura toutes les larmes de son corps, comme le petit garçon qu'il était. Il savait qu'il n'aurait pas dû prendre la fraise mais il avait tellement faim…
Parfois, il se demandait si ses parents l'avaient aimé quand ils étaient encore vivants mais il rejetait rapidement cette pensée ridicule à chaque fois qu'elle lui venait à l'esprit. Pourtant, il s'imaginait qu'ils lui auraient donné à manger et qu'ils ne l'auraient pas battu aussi souvent que son oncle le faisait.
Il continua à se demander comment c'était d'avoir une famille. Il souhaita qu'il y eût un endroit où on le désirerait. Peut-être pourrait-il trouver quelqu'un qui prendrait soin de lui et le prendrait dans ses bras de temps en temps. Harry entendit sonner et les voix des invités parvinrent jusqu'à ses oreilles. Il s'assit très doucement en faisant attention de ne faire aucun bruit mais la pensée de trouver un endroit où il pourrait rester continua à tourner dans sa tête. Celle-ci fut même capable de lui faire oublier un peu la douleur brûlante dans son corps. Une expression pleine de détermination apparut sur son visage couvert de larmes et il décida de trouver cet endroit. Ailleurs serait mieux qu'ici, où il était battu et méprisé.
Harry attendit que les invités aient quitté la maison puis encore quelques minutes supplémentaires afin d'être sûr que les membres de sa famille les aient accompagnés vers le lieu où ils devaient aller. Il se mit sur ses pieds et sa tête toucha légèrement le plafond du placard. Lentement, il alla à la porte en espérant qu'elle ne serait pas fermée mais fut déçu car c'était le cas. Une fois, il avait réussi à ouvrir celle-ci alors qu'elle était verrouillée, mais il n'arrivait pas à se souvenir comment il avait fait cela. Il poussa désespérément la porte mais elle ne bougea pas.
Harry ferma les yeux et posa, complètement abattu, son front contre le bois dur. Encore plus de larmes s'écoulèrent le long de son visage sombre. Tout à coup, la porte s'ouvrit et Harry sortit du placard. Debout dans le couloir de la maison, il fixa celle-ci, tout émerveillé. Parfois, il faisait bouger des choses sans vraiment le vouloir. C'était peut être la raison de pourquoi son oncle et sa tante pensaient qu'il était un monstre.
Il marcha sur la pointe des pieds jusqu'à la porte d'entrée et tourna la poignée. Il n'osa pas prendre de vêtements ou de nourriture avec lui. Son oncle n'allait certainement pas le tuer s'il s'enfuyait, mais il ne serait pas aussi indulgent si Harry volait quelque chose.
Il sortit de la maison et referma la porte derrière lui, le vent frais ébouriffant ses cheveux. Il frissonna et serra les bras autour de lui afin de se protéger contre le froid. On était en novembre et les nuits étaient désormais incroyablement glaciales. Harry était content que le vieux pull-over de Dudley soit trop grand et qu'il lui arrive jusqu'aux genoux. De cette manière, seuls ses mollets et ses pieds étaient sans protection.
Harry commença à courir, sachant que les membres de sa famille pouvaient revenir à chaque instant. Il s'éloigna encore plus de la maison où il avait tant souffert. Il se demanda s'il devait se sentir triste, mais il ne ressentit que du soulagement à travers son corps.
Il courut aussi vite que possible en direction de la forêt qui entourait la partie ouest de Little Whinging. Il ignora le froid qui s'infiltrait dans son organisme et les broussailles qui blessaient ses pieds. Les ombres des arbres et les bruits inconnus apeurèrent Harry, mais il se concentra seulement sur sa course. Il ne connaissait pas sa destination mais, aussi longtemps qu'il pouvait courir, les membres de sa famille ne le retrouveraient pas. Cette pensée l'aida à continuer.
Finalement, ses jambes se fatiguèrent et il se sentit engourdi par le froid. Harry se força à marcher mais cela devenait de plus en plus difficile. Il s'arrêta près d'un arbre et se servit de l'énorme tronc comme d'un soutien pour reprendre sa respiration. Peut-être pouvait-il se reposer pendant un moment ; juste quelques minutes, puis il devrait repartir. Las, il se laissa tomber à terre et enregistra seulement les douleurs en raison des ecchymoses.
Le froid l'avait rendu insensible aux blessures que son oncle lui avait infligées. Il s'allongea sur le sol, ramena ses genoux contre sa poitrine puis ferma les yeux. Juste quelques instants puis je devrai repartir, se dit-il à lui-même. Il ne lutta pas contre le sommeil qui commençait à obscurcir son esprit. Lentement, le petit garçon dériva vers les bras de Morphée.
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Quand la nuit tomba sur la ville, une meute composée de trois loups-garous sortit pour aller chasser dans la forêt environnant Little Whinging. Numitor était à la tête de celle-ci en l'absence de leur chef qui ne les accompagnait pas. Il s'arrêta dans une petite clairière et laissa ses yeux de couleur ambre errer sur les alentours.
Puis il aperçut quelque chose sur le sol à environ cent mètres d'eux. Avec un hochement de tête, il fit signe à ses autres camarades loups-garous de le suivre. Bien qu'étant sous leur forme humaine, leur sang leur permettait d'avoir les sens très développés et une force incroyable. Les trois hommes arrivèrent devant l'enfant humain qui gisait immobile, sur le sol froid. Quirinus chercha à se saisir de cette proie facile mais Numitor l'arrêta avec un grondement de colère.
« Regarde donc avant d'agir ! »
Il désigna le front de l'enfant où une cicatrice en forme d'éclair était visible. Ses deux camarades loups-garous se regardèrent, surpris, en reconnaissant celui-ci. Beaucoup de loups-garous de la meute de Greyback venaient de familles sorcières et étaient donc au courant de l'histoire du Garçon-Qui-A-Survécu.
« Ce n'est pas possible, Numitor », dit Lupercus, le plus jeune et le plus petit des hommes.
« Tu le vois de tes propres yeux, Lupercus », murmura Numitor.
« C'est une proie, n'est-ce pas ? », demanda Quirinus en contemplant avidement l'enfant.
Numitor lâcha un grognement de mise en garde.
« Ne sois pas stupide. Fenrir le voudra pour lui-même. »
Il se pencha et prit facilement le petit enfant dans ses bras. Avec un dernier et prudent coup d'œil sur les alentours pour voir si quelqu'un les avait vus, il se dirigea avec le reste de la meute vers leur camp dans une forêt loin, très loin de Little Whinging.
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Voilà, c'est le premier chapitre de cette nouvelle traduction. Pour ma part, c'est la première fois que je lis une histoire où Harry va vivre avec les loups-garous et j'attends la suite avec impatience pour connaître la suite des évènements.
Bisous.
DiagonAlleyParis
PS : Cette traduction ne remplace pas 'Le moment où cela commença', car je suis revenue sur ma décision et dès la semaine prochaine, vous aurez le vingtième chapitre de cette histoire.
