Salut tout le monde ! Bon alors que je vous explique avant que vous lisiez :

- Je commence une histoire un peu spéciale, qui, une fois n'est pas coutume, contiendra un peu de mystère, un peu de fantastique basé sur le floklore japonais. Vous aurez les explications en temps voulu ! Etant donné que j'ai un mal de chien à écrire depuis que j'ai fini A Story, je vous soumets le début de cette fic pour essayer de voir un peu à travers vos critiques où j'en suis et si cette histoire vaut la peine d'être continuée. S'il y a quoi que ce soit que vous n'aimez pas, n'hésitez pas à me le dire. ( bon en ce qui concerne les passages en italique, c'est obligé que vous trouviez ça bizarre mais vous allez comprendre au fur et à mesure ! XD)

- Ensuite, étant donné que j'ai beaucoup de boulot en ce moment, les mises à jour risquent d'être très espacées.

- Ca m'énerve que le site refuse toutes les marques de séparations entre les parties que j'ai pu essayer. Il ne m'a laissé que ces deux petits traits minables !

lol ! Voilà, à bientôt !

La bataille est terminée… Cinq heures de combat acharné pour finalement se retrouver vaincu par les hommes de ce chien Ieyasu Tokugawa. Sanada-san a été fait prisonnier et je t'écris ces quelques mots, à genoux au milieu des cadavres. Je suis blessé mais pas assez pour mourir.

Watashi no ai…tu sais ce que la défaite implique…Ces mots sont les derniers. Ujio se chargera de te les apporter. Il s'est magnifiquement battu pour un si jeune guerrier mais je ne veux pas qu'il m'assiste dans le seppukku. Il a vu assez de sang pour son âge.

Adieu… Le cycle va continuer. Je ne sais pas quelle sera ma prochaine vie. Mais s'il me reste quelque chose à souhaiter, ce serait qu'un jour, nos deux âmes se retrouvent à nouveau. A ce moment-là, j'en suis sûr, je te reconnaîtrai…

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Heureux…De l'avis des médias et des fans, ce mot semblait inapplicable à Yoshiki car lui-même se l'était refusé pendant de longues années. Le martyr, la diva, le poète torturé… il avait joué tout ces rôles avec plus ou moins de sincérité, rouvrant parfois par ce moyen des blessures qui ne demandaient qu'à guérir.

Et pourtant, ce soir-là, Yoshiki aurait pu dire avec une parfaite franchise que, oui, il était heureux. Dans sa jolie maison à la périphérie de Tokyo, son groupe était réuni pour passer une soirée détendue pour se remettre du stress engendré par l'enregistrement de Dahlia, sa promotion et la première partie de la tournée. Ils avaient également fêté en toute simplicité, le trentième anniversaire de Yoshiki.

Il faisait si bon qu'ils étaient tous dehors sur la terrasse et le jardin éclairé. Simplement assis sur une chaise, Yoshiki mangeait une à une des fraises du dessert dont il avait une poignée dans sa main. Sur sa droite, Heath et Pata livraient une bruyante partie de ping-pong. Le guitariste, si nonchalant, faisait preuve d'une vivacité de réaction si surprenante de sa part que Heath qui s'état targué de lui administrer « la pâtée du siècle » était en train de revoir sérieusement ses ambitions.

En face de Yoshiki, assis au bord de la terrasse, hide, son éternel bonnet enfoncé sur les yeux, fumait doucement une cigarette, la tête tournée vers les deux joueurs sans que l'on puisse deviner s'il suivait le match ou s'il rêvassait.

Tout était si parfait…X-Japan semblait inarrêtable dans sa montée vers les sommets et Yoshiki, sans qu'il l'ait jamais avoué tout haut, bénissait le ciel d'avoir ces hommes-là pour compagnons de groupe. Certes, il se montrait autoritaire, casse-pied et capricieux parfois mais il les aimait tous profondément ces quatre-là autour de lui dont les énergies, combinées à la sienne en concert, lui avaient fait plus d'une fois monter à la gorge des rugissements exaltés.

En disant quatre…où était passé Toshi ? Yoshiki se leva et rentra dans la maison à la recherche de son meilleur ami. Il le trouva dans le salon et sa vue fit pétiller le regard du batteur qui se tint sur le seuil de la porte pour l'observer.

Toshi devait sortir de la douche- ils devaient tous passer la nuit sur place- et il était couché en chien de fusil sur le canapé vêtu d'un pantalon de pyjama noir et d'un t-shirt qui avait autrefois appartenu à Yoshiki. Il semblait déjà endormi mais, ce que Yoshiki trouva particulièrement adorable, c'était que les commissures de ses lèvres étaient relevées en ce

sourire de chibi qui faisait l'une des caractéristiques les plus attachantes de Toshi.

D'humeur taquine, le batteur s'approcha à pas de loup, s'accroupit près de son ami et tira sur l'une de ses mèches humides. Au lieu de grogner, Toshi sourit encore plus largement et marmonna soudain sans même ouvrir les yeux :

- Quatre ans d'âge mental Yo-chan…

- Hé ! Tu ne dormais pas ? Comment t'as su que c'était moi ?

Toshi ouvrit paresseusement les paupières :

- J'étais entre deux eaux disons…Et il n'y a que toi pour faire ça. Pata, c'est pas son genre, Heath n'aurait pas pu se retenir de rire et hide m'aurait réveillé avec un coup de sifflet dans les oreilles !

Yoshiki éclata de rire :

- Tu me connais trop, c'est pas bon ça !

- Et pourquoi cela ? C'est à ce moment-là que l'on aime le mieux les gens !

- Mais on n'a plus de surprise et plus rien à apprendre d'eux.

- Je m'en fous d'être surpris, répliqua Toshi qui se dressa sur un coude et ajouta d'un air insolent : Et que diable veux-tu que j'apprenne de toi ?!

Yoshiki saisit un coussin et l'asséna brutalement sur la tête de Toshi qui rit de bon cœur, un épis de cheveux dressé à l'endroit où le coussin l'avait frappé.

- Et pourquoi tu dormais d'abord ? interrogea Yoshiki en serrant son cousin contre sa poitrine, il n'est que vingt et une heure papy !

- Je te rappelle que je sors d'une grosse maladie et que j'ai besoin de repos, expliqua Toshi avec une gravité feinte.

Il était vrai toutefois, qu'à la fin de la tournée, le stress et l'épuisement cumulés lui étaient retombés dessus tout d'un coup, le clouant au lit pour plusieurs jours. Yoshiki, qui était passé par cet état-là plus souvent que lui, l'avait soigné à sa manière : chocolat, lait, sucreries en tout genre dont lui-même se gavait quand il était malade. Depuis, Toshi se plaignait d'avoir pris trois kilos que personne à part lui ne voyait.

- On va dans la piscine ? proposa Yoshiki.

- Trop froid…, marmonna Toshi en retombant de tout son long sur le canapé.

- Un ping-pong ?

- Heath et Pata sont encore en train de jouer d'après le boucan qu'ils font.

- Une partie de jeux vidéo ?

- Je me goure toujours de boutons.

- On fait quoi alors ?

- Rien, j'ai la flemme !

- T'es pas marrant !

Toshi ouvrit un œil :

- Va jouer avec hide ?

- C'est son quart d'heure de calme là…

Toshi gloussa puis, après une seconde de bouderie, Yoshiki grimpa brusquement sur le canapé pour se coucher dans les bras de son ami qui s'ouvrirent automatiquement pour l'accueillir.

- Alors je vais t'envahir un peu… !

Toshi ne répondit pas mais referma ses bras comme un anneau de chaleur autour de Yoshiki qui poussa un soupir d'aise. Il ne faisait cela avec personne qu'avec Toshi. Aucun homme, même hide qui était pourtant son plus précieux ami après Toshi, ne l'avait jamais tenu ainsi enlacé. C'était une intimité créée par une amitié parvenue à son paroxysme. Les câlins et autres contacts avaient toujours été entre eux plus fréquents qu'ils ne le sont en général entre deux hommes mais aucun d'entre eux ne s'interrogeait là-dessus. C'était Yoshiki. C'était Toshi. Et ils en avaient besoin.

Tout à coup, la montre de Toshi se mit à sonner. Ce dernier bougea un peu pour l'arrêter.

- Ah ! Il est 21 h 05 ! Bon anniversaire Yo-chan !

- Tu as fait sonner ta montre pour ne pas louper mon heure de naissance ?! s'écria Yoshiki avec un étonnement amusé.

Toshi lui fit un clin, se remit dans sa position initiale et Yoshiki en profita pour enfouir son visage au creux de l'épaule de son ami, les poumons remplis de son odeur fraîche qu'il connaissait depuis toujours. Le cœur dilaté par une sensation qu'il aurait fallu un million de mots pour décrire, Yoshiki passa les bras autour de la taille de Toshi et le serra, le serra…

Tout était pourtant normal dans ce qu'ils faisaient. Alors qui leur avait donné la chiquenaude qui les avait fait basculer du côté dangereux ? Comment l'équilibre avait-il pu se rompre ? Pourquoi s'étaient-ils retrouvés soudain, les yeux dans les yeux, le souffle inexistant, le cœur affolé, leurs visages à quelques millimètres l'un de l'autre ?

Toshi, la main serrée sur la hanche de Yoshiki, se pencha encore…et ses lèvres touchèrent celles de Yoshiki. Ce dernier, tétanisé, reçut son souffle chaud et sa bouche frémit, s'entrouvrit, comme si elle attendait que ce frêle contact s'approfondisse enfin. Mais ce ne fut pas le cas parce que Yoshiki bondit soudain sur ses pieds et s'éloigna de Toshi qu'il regarda d'un air effrayé. Quelque chose en lui se brisa en gémissant.

Toshiki, qui avait à peine réagi, lui adressa le même regard apeuré et égaré :

- Yo-chan…

Yoshiki s'entoura de ses bras, chamboulé de l'intérieur par une violente envie de pleurer :

- Non…pas ça…Toshi…pas nous…Qu'est-ce qui passe ?

Mais Toshi ne s'y retrouvait pas plus que lui et se leva également, inquiété par l'agitation de Yoshiki :

- Calme-toi…commença-t-il en se dirigeant vers lui dans l'intention évidente de le prendre dans ses bras.

Mais Yoshiki fuya en arrière et lui dit d'une voix sourde :

- T'approche pas !

Ces trois mots atteignirent douloureusement Toshi car jamais Yoshiki ne l'avait repoussé ainsi auparavant. Ce dernier semblait retourner dans sa tête tout un tas de pensées et soudain, il poussa un long soupir et esquissa un sourire qui avait plus l'air d'une grimace :

- Bon on oublie ça hein ?

- Yoshiki…

- Arrête…

La voix et le regard de Yoshiki étaient tellement durs soudain que Toshi se figea. Puis Yoshiki secoua lentement la tête :

- Sinon, on va tout perdre. Tout. Je ne veux pas…

Sans achever sa phrase, Yoshiki sortit de la pièce, laissant là un Toshi totalement perdu.

Non...il ne nous manquait plus que ça…

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Tu pleures en lisant cette lettre. J'ai le cœur tellement serré en te voyant. Est-ce qu'une créature comme moi pourrait faire quoi que ce soit pour soulager ta peine ? Mais de l'aide, tu ne m'en demande même pas. Tu sors un poignard de la manche de ton kimono et tu l'approches de ta gorge en m'adressant un dernier sourire…Je suis trop petit et trop impuissant pour t'en empêcher. Ton corps s'effondre contre mon puit et souille les pierres de sang. Tu es partie le rejoindre mais quelle chance avez-vous de renaître ensemble ?

Je pleure…

Pour toi qui a été si bonne avec moi, je vais utiliser toute ma magie pour que votre vœux soit exaucé. Même si cela doit me coûter la vie…

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Il se passait décidément de drôles de choses.

Assis en travers de la longue table de la salle à manger de Yoshiki, hide essayait tant bien que mal de comprendre.

A gauche :

Toshi lisait le journal du matin mais hide avait remarqué qu'il en était à la même page depuis un quart d'heure.

A droite :

Yoshiki tournait et retournait sa cuillère dans une tasse de thé qui devait être froid depuis belle lurette.

Entre eux :

Le silence absolu.

Où étaient passés les petits déjeuner joyeux ? hide, qui d'habitude, se chargeait toujours de mettre de l'ambiance quand il n'y en avait pas assez, n'osait même pas remuer du nez tellement il craignait de se prendre une baffe s'il faisait l'erreur de briser ce silence. Mais il réfléchissait en regardant alternativement ses deux amis. Ils ne pouvaient pas s'être disputés sinon, on aurait entendu hurler dans toute la maison. Les querelles entre Toshi et Yoshiki étaient toujours aussi violentes que brèves. Or, la soirée de la veille avait été parfaitement paisible et rien de ce qu'il avait pu voir n'expliquait un tel changement.

hide n'avait jamais vu une si mauvaise ambiance entre eux et il s'inquiétait. Comme il ne serait pas capable de penser à autre chose de toute la journée, il décida de parler à l'un ou à l'autre à la première occasion. En attendant, il se leva de sa chaise en abandonnant son petit déjeuner et quitta cette salle étouffante sans que ni Toshi ni Yoshiki n'ait paru remarquer sa présence ou son départ.

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Le reste de la matinée, Yoshiki la passa dans sa chambre à essayer de composer. Mais son esprit était tellement préoccupé par ce qui s'était passé la veille qu'aucune mélodie ne parvenait à se former dans son cerveau.

Toshi et lui avaient failli s'embrasser…Le pire était que ce n'était pas un accident. Il se souvenait parfaitement de ce qu'il avait ressenti : il en brûlait d'envie. La sensation avait été tellement forte qu'il avait eu envie de se tordre de douleur lorsqu'il était sorti de ses bras. Il repoussait de toutes forces la possibilité que peut-être...

Lâchant son crayon, Yoshiki se prit la tête à deux mains et poussa un gémissement de détresse qui fut coupé par trois coups légers donnés contre sa porte. Avant qu'il ait répondu quoi que ce fût, hide passa sa tête enjouée par l'entrebâillement de la porte et dit d'une voix claironnante :

- Mais comment fais-tu pour rester enfermé par un aussi beau temps ?! Allez viens prendre un peu d'air frais !

Yoshiki rejeta ses angoisses au fond de lui pour offrir à hide un sourire chaleureux.

- T'es gentil mais j'ai des trucs à faire.

hide secoua la tête et au lieu de s'en aller, il entra, referma la porte derrière lui et s'avança vers Yoshiki. Leur amitié était suffisamment solide à présent pour qu'il puisse lui parler sans se gêner et sans tourner autour du pot :

- Tu es bizarre aujourd'hui. Toshi aussi d'ailleurs. Est-ce que quelque chose ne va pas ?

- Non pourquoi dis-tu ça ? dit Yoshiki d'un ton faussement dégagé. Pourquoi aurions-nous l'air bizarre ?

- Vous tirez des tronches de trois mètres de long depuis que vous êtes levés et vous ne vous êtes pas dit un seul mot pendant le petit déj. Crois-moi qu'il ne m'en faut pas plus !

Yoshiki connaissait suffisamment son guitariste pour savoir que ce n'était pas facile de le faire abandonner. Mais comment aurait-il pu lui expliquer ?

Fatigué de sa nuit blanche, il fut bien en peine de trouver quelque chose pour rassurer hide et baissa piteusement la tête en poussant un soupir découragé. hide tira une chaise et s'assit près de lui.

- Donc, j'avais raison, dit-il d'une voix douce. Tu ne veux pas m'en parler ?

- C'est pas ça… c'est juste que c'est compliqué. Même moi, j'ai du mal à y croire.

-Ca pourrait t'aider d'en discuter. Et tu sais que tu peux tout me dire.

Yoshiki leva vers lui un regard hésitant :

- Rien de ce que je pourrais te dire ne serait capable de dégoûter de moi ?

hide eut un drôle de sourire :

- Bon si t'as tué quelqu'un, je risquerais d'être un peu déstabilisé mais je peux te jurer que je ne courrai pas te dénoncer aux flics.

Yoshiki se mit à rire :

- Ne t'inquiète pas, tu n'auras pas à te poser un tel cas de conscience.

- Y'a pas de problèmes alors !

Le fait de rire avait détendu suffisamment Yoshiki pour qu'il se dise que, finalement, il valait mieux qu'il raconte son problème à hide. Il avait besoin de parler et cette oreille-là était la plus sûre au monde où déposer ses secrets.

- Il s'est passé une chose bizarre avec Toshi hier soir…, avoua-t-il avec embarras. On…On a failli s'embrasser.

Il vit les yeux de hide doubler de largeur et même temps qu'une sorte de lueur joyeuse s'y allumait :

- Sans déconner ?! s'écria-t-il d'une voix excitée. Comment c'est arrivé ?

- Je sais pas…j'étais dans ses bras et puis tout d'un coup, on s'est retrouvé…très près.

Yoshiki se tordit les doigts sans oser lever les yeux vers hide :

- C'était complètement fou. Je suis presque sûr que c'était pareil pour lui. On en mourrait d'envie. Mais j'ai eu peur alors je l'ai repoussé…

- Peur de quoi ?

- hide, est-ce que tu imagines un peu la catastrophe que ce serait si nous tombions amoureux ?! Toshi… il compte tellement pour moi. Notre amitié est la chose à laquelle je tiens le plus au monde. On était tellement bien comme ça…Le lien que nous avons pourrait durer jusqu'à notre mort. L'amour je n'en veux pas !

- Mais pourquoi ? demanda hide d'un air perplexe.

- Parce que nous risquerions de ficher en l'air tout ce que nous avons ! Je ne suis plus assez immature pour croire à l'amour éternel et à toutes ces fadaises ! Un jour où l'autre, les sentiments s'effritent. C'est ça l'amour alors qu'une amitié est infiniment plus solide ! Je refuse absolument de risquer notre lien dans une histoire aussi hasardeuse ! Si ça se passe mal…j'aurais perdu mille fois plus qu'un amant…

- Oh je vois…, dit le guitariste. Mais dis-moi une chose : si tu paniques autant, ça veut dire que tu as déjà des sentiments pour lui ?

Yoshiki le regarda, incapable de trouver une réponse claire dans son propre cœur. Etait-il tombé amoureux de Toshi sans même s'en apercevoir ? Il était mentalement incapable de l'envisager.

- Je ne sais pas…je comprends plus rien…La sensation que j'ai eu quand on a failli s'embrasser était si intense…mais je ne pense pas que je sois déjà…Quand bien même ! s'écria-t-il plus fermement. Je ferais tout ce que je pourrais pour m'empêcher de tomber amoureux même si je dois me marcher sur le cœur ! Car si je perds Toshi à cause d'une vulgaire histoire d'amour qui aurait mal tourné, je crois que je ne m'en remettrai jamais.

- Tu es si sûr que ça que vous ne pourriez pas être heureux toute votre vie ? objecta hide d'une voix douce. Yoshiki…pour être honnête, je me suis plusieurs fois demandé quand est-ce que vous finiriez par franchir le pas.

- Comment ça ? dit Yoshiki en levant vers lui des yeux un peu effrayés.

- Vous êtes faits l'un pour l'autre, Yoshiki…vous êtes vraiment les deux seuls à vous aveugler là-dessus en mettant en avant votre amitié. Mais ça fait longtemps que vous avez dépassé ce stade !

- Ce n'est pas vrai !

- Je te dis ce que je crois. Quand vous êtes ensemble…je sens si fort votre union…Vous vous connaissez par cœur, depuis presque toujours ! Il connaît toutes tes qualités, tous tes défauts et réciproquement. Tu ne réalises pas que vous avez atteint la plus parfaite des conditions pour une histoire d'amour ? Les couples traditionnels se séparent parce que quand ils se mettent ensemble, ils ne se connaissent pas assez. Les mauvaises surprises surgissent ensuite. Entre vous, il n'y a plus de mauvaises surprises possibles. L'équilibre est parfait, vous n'avez plus qu'à vous laisser porter tranquillement. Au reste, cela ne changera pas tant que ça de ce que vous vivez déjà. Votre amitié ressemble déjà tellement à de l'amour mais vous aurez en plus, le bonheur de pouvoir vous l'exprimer par le corps.

hide s'interrompit en voyant une larme couler des yeux de Yoshiki. Celui-ci crispait ses poings douloureusement car chaque mot du guitariste l'avait atteint au plus profond de lui-même. Une petite voix, contre laquelle il avait essayé de se battre de toutes ses forces, lui hurlait un appel désespéré auquel il n'arrivait plus à résister.

- J'ai peur…hide…, dit Yoshiki d'une voix tremblante. Je pourrais dire que…je l'aime trop pour vouloir l'aimer.

hide sourit doucement puis se leva contourner la table et se pencha pour saisir Yoshiki dans ses bras.

- Je crois que tu as tort d'avoir peur, murmura-t-il. Si j'ai un conseil à te donner : laisse-toi aller. Tous les deux, vous êtes sur le point de découvrir quelque chose de grandiose.

- Comment en es-tu si sûr ? demanda faiblement Yoshiki en serrant sa main dans la sienne.

- Je ne sais pas. C'est ce que je ressens quand je vous vois. Vous êtes sans cesse en train de vous chercher, de vous toucher. Je ne t'ai jamais vu aussi câlin avec quelqu'un d'autre que lui. Ce qui couve entre vous est magnifique, j'en suis sûr.

Yoshiki ferma les yeux, posa sa tête sur la poitrine de hide et laissa la chaleur humaine qu'il dégageait l'apaiser quelque peu.

- Que vas-tu faire ? demanda doucement le guitariste en jouant dans ses cheveux.

- Je ne sais pas du tout. J'ai besoin de temps.

- D'accord…

- Tu gardes tout ça pour toi hein ?

- Evidemment.

hide passa la main sous le menton de Yoshiki et dégagea les mèches de son front pour y poser un baiser « magique » selon les mots de Yoshiki qui se retrouva miraculeusement réconforté.

Après un dernier sourire, hide s'éloigna et dit avant de sortir :

- J'ai envie d'aller me promener toute la journée. Si tu veux, viens avec moi, on prend la voiture et on roule tant qu'on peut ! Et si les autres veulent venir aussi, ce sera d'autant plus sympa.

Yoshiki se leva, encore étonné de sentir son cœur allégé de plusieurs tonnes. Rien ne lui paraissait plus agréable à présent que de passer une journée dehors avec ses amis. Il emboîta le pas à hide et ils sortirent de la chambre.