Le vent s'écrasait littéralement sur son visage tandis qu'elle essayait de se concentrer sur ses talons. Sa jument était maintenant lancée à toute allure, le oreilles en avant, et elle n'avait plus qu'à gérer la direction … Et son bas de jambe. Oui, son bas de jambe. Il faisait essuie-glace depuis trop longtemps maintenant, et elle se devait d'y remédier. On ne travaille pas des jeunes chevaux en ayant un bas de jambe qui avance et recule comme il le désire lorsque sa monture passe à l'allure aux trois temps.
L'israëlienne décida donc d'appliquer les méthodes apprises lors de ses débuts. Elle était en équilibre au dessus de ses étriers, et essayait de baisser ses talons. Elle ferma bien ses jambes contre le flanc de la jument et décolla ses genoux des quatriers de la selle. Ziva se rappela de ce qui était presque la phrase fétiche de son ancienne monitrice d'équitation, lorsqu'elle était enfant: « On ouvre les genoux et on ferme les jambes! ». Elle avait perdu ce réflexe, son principal objectif n'était pas spcialement d'avoir la position idéale mais plutôt de rester en selle lorsque certains jeunes chevaux commencaient à cabrer et ruer dans tous les sens. Et puis, elle n'avait repris que deux ans auparavant, après plus de vingt ans sans avoir posé ses fesses sur une selle. Après une carrière plus ou moins longue en tant qu'officier du Mossad, agent de liaison entre ladite agence et le NCIS, puis agent spécial dans cette drenière.
Elle était bien, là, mais voilà, ça faisait plus d'une minute cinquante que Balaïna était à cette allure, et elle n'allait pas tarder à fatiguer. Ziva se rassit donc dans sa selle, inclina ses épaules vers l'arrière et la belle grise repassa au petit trot. L'israëlienne lui laissa les rênes, et la jument continua a trotter, le bout du nez à une dizaine de centimètres su sol. Le duo repassa au pas, et se dirigea vers l'écurie. La jeune femme mit rapidement pied à terre et enleva sa bombe, tandis que Balaïna marchait toujours à sa gauche. Il y avait une sorte de complicité entre ces deux là, probablement parce que Ziva fut la seule à ne pas de décourager après sept chutes dans la même semaine. Elle la ramena au box et entreprit de s'occupper de la jument. Une fois Balaïna propre, sèche et calme, Ziva fouilla dans son énorme caisse de matériel d'équitation à le recherche de son portable.
Il affichait un appel manqué, avec un message sur son répondeur.
Elle devina la suite.
Un numéro, associé à un nom qu'elle ne connaissait que trop bien.
Tony.
Et elle comprit qu'il y avait un problème.
