Titre : Ramène-moi à la vie
Auteur/Artiste : Jeece
Couple : Deidara/Sasori
Fandom :Naruto
Rating (G, PG, PG-13, R, NC-17) : G
Thème (numéro et nom) :
1. Regarde-moi
Disclaimer : Les personnages de Deidara et Sasori ne m'appartiennent pas bien sûr. Tout l'univers de naruto en fait.

Il est partit, mais il demeure. Impossible de le retirer de sa tête. Depuis sa mort, il occupe chacune de ses pensées. Si Deidara pouvait tuer Sasori dans son cœur, il se sentirait mieux. Plus libre, plus serein. Il pourrait peut-être à nouveau respirer. Et vivre. Présent dans chaque recoin de son cerveau, il engloutit sa joie, ses espérances. S'il pouvait l'oublier, il irait mieux. Sasori resterait coucher là où il est vraiment. Deidara n'avait pas voulu voir le corps, il n'avait donc pas vu la scène et ne désirait pas la voir. Il était dans la grotte où ils s'étaient séparé après avoir eu une discussion animée sur l'avenir du cadavre de Gaara.

Deidara est égoïste. Il ne songe pas un seul instant au plan de l'Akatsuki mit à mal par cette mort. Il veut juste savoir s'il était dans la tête du marionnettiste au moment où celui-ci est mort comme aujourd'hui il est dans la sienne. Non, en fait, c'est LUI l'égoïste.

Il s'en va sans penser à ceux qui restent.

Lui qui était si fier de son corps en partie marionnette, de son art permanent. Sasori, finalement tu étais toi aussi éphémère.

Il lui avait dit pourtant, subtilement, que pour afficher un point faible de cette façon... autant porter en permanence une pancarte avec écrit dessus 'Tuez-moi'. C'était une remarque trop subtile peut-être...

Devenu le seul artiste de l'organisation, il avait bien fait comprendre aux autres que, désormais, il ne serait plus question ni de Sasori ni de ces oeuvres dans les conversations. Une vengeance, une toute petite vengeance. Du genre: voilà, Sasori-dana, tu m'as fait souffrir, alors je te fais tomber dans l'oubli. Après tout, comment aurait-il réagi s'il l'avait abandonné, trahi, avec la même désinvolture ? Comment monsieur la marionnette humaine aurait-il fait pour vivre après lui ?

Qu'il revienne ou alors, qu'il meurt dans sa tête comme il est mort dans sa vie. Il était plus facile de côtoyer le néant que l'absence obsédante d'une personne qu'on aim... côtoyait tous les jours.

Il ne voulait pas voir de corps et pourtant ses pas l'avait conduit presque automatique vers la fameuse grotte où Sasori reposait. Peut-être était-ce la solution pour le faire disparaître de sa tête. Tuer l'espoir que Zetsu avait menti et que ce qui était couché là n'était pas le vrai corps de Sasori. Qu'il allait réapparaître et se moquer des blessures de Deidara en disant que lui n'avait rien eu.

Oui, tout espoir avait été définitivement détruit dès qu'il avait posé le pied dans la grotte, qu'il avait vu.

Pourtant rien n'avait changé dans son cœur, il était toujours aussi présent, envahissant, étouffant. Ses jambes se dérobèrent sous un poids imaginaire et Deidara se retrouva adossé à une des parois ayant survécut au combat. Son regard plongé non dans la vision de ce qu'il était venu chercher mais contemplant un point à l'horizon dégagé ou bien un point au-delà de cet horizon.

Il ne bougea pas un muscle. Et même si son visage restait neutre, il souffrait.

Au début, il crut que c'était un bruit de pas feutré qui l'avait détaché de sa contemplation. Mais quand il vit le responsable, il se dit que c'était tout bonnement impossible. Ce fut plutôt une présence. Son visage trahit d'abord la surprise mais redevint vite impassible. Une illusion, rien qu'une illusion.

Imaginaire ou spectre, Sasori vint s'assoire près de lui, parfaitement silencieux.

Ils restèrent un moment ainsi avant que Deidara ne prit finalement la parole.

"Je n'ai pas envi d'en parler." Peut-être qu'en voyant s'il répond ou pas, il voulait s'assurer de la réalité de la scène qu'il vivait.

"Tant mieux." Répondit Sasori de sa voix imperturbable habituel. "J'aurais été obligé de t'écouter puis de trouver des conseils pour te remonter le moral. Et enfin tu devras pleurer toute ta tristesse sur mon épaule. Ce serait très embarrassant pour nous deux. Enfin surtout pour moi."

Deidara sourit. Oui, c'était exactement ce qu'il dirait. "Tsss, de toute façon tu n'es qu'une illusion créer par mon cerveau qui perd les pédales."

Et soudain, il eut un pincement au cœur, ferma un instant les yeux pour amoindrir cette douleur bien réelle. Il se retourna alors vers celui qui lui parlait, vers Sasori. Illusion, fantôme, âme, qu'importe pour lui. Il ne voulait qu'une chose en cet instant. Qu'il le regarde.

Sasori regardait droit devant lui et Deidara ne pensait qu'à une chose, qu'il détache son regard comme lui-même l'avait fait quand il était apparu.

Regarde-moi. Regarde-moi.

Sasori se tourne lentement vers lui et pendant qu'il faisait cela, son chagrin augmentait comme une rivière en crue. Il ne servait à rien de se mentir. Sasori était mort et les souvenirs qu'il utilise pour le croire vivant ne sont que du vent.

Leurs regards se croisent enfin et là, il n'en peut plus. Les larmes refoulées jusqu'alors coulent d'elle-même.

"Excuse-moi." Ce n'était vraiment pas la dernière image de lui qu'il voulait laisser au marionnettiste. Sasori ne répondit pas, il passa juste un doigt sur les larmes qui coulaient sur la joue de Deidara.

"Je t'avais dit que se serait embarrassant pour nous deux, idiot." Dit-il alors en essuyant délicatement les larmes qui avaient cessé aussi brusquement que commencer. Le visage de Sasori s'approcha alors doucement vers celui de Deidara. Les lèvres se frôlent.

Sasori était mort et pourtant le baiser même s'il ne dura qu'un instant, même si les lèvres n'avaient fait que se toucher, même alors il semblait si réel.

Deidara réouvrit les yeux et constata l'amer réalité. Il n'y avait personne d'autre que lui dans la grotte. Personne d'autre de vivant.

"Adieu... Sasori-dana." Murmura-t-il.

Réel ou non, cette discussion lui avait libéré l'esprit. Il n'a plus le sentiment de tourner en rond dans une pièce sans issue. Sasori est là, dans sa tête, dans son cœur. Deidara l'aimera toujours. Il ne le quittera jamais mais il faut que l'artiste réapprenne à vivre. Non pas en se révoltant contre son absence mais en acceptant qu'il soit en lui comme un merveilleux souvenir.

fin