Il était un peu plus de neuf heures quand James fut réveillé par un rayon de soleil qui se reflétait sur la vitre de la fenêtre de sa chambre. Il roula sur le côté, enroulé dans sa couette rouge avec un lion d'or comme motif. Il aurait bien voulu se rendormir, mais une voix perçante l'en empêcha.

-James ! Dépêche-toi ! C'est aujourd'hui !

James grommela et repoussa sa couette. Il se leva d'un pas traînant, ses cheveux noirs en pagaille, et chercha ses lunettes à tâtons. Puis, il se dirigea vers son armoire et en sortit des vêtements au hasard. Il en avait marre de ces accoutrements de moldus ! Pourquoi ne pouvait-il pas avoir de capes ou d'habits de sorciers, comme son père portait pour le travail ? Mais bientôt il pourrait enfin cesser de s'habiller comme un moldu, enfin…

-James ! Qu'est-ce que tu fais ? Allez ! On doit aller au…

-La ferme Lily ! hurla James à travers la porte de sa chambre, tout en enfilant un tee-shirt. Il n'est que neuf heures !

James descendit les escaliers en trombe, énervé d'avoir été tiré du lit. Il s'assit au bout de la table où se trouvaient déjà Lily, sa plus jeune sœur aux cheveux roux flamboyant, qui trépignait d'impatience, et Albus, son frère plus jeune d'un an, qui avait également les cheveux d'un noir de jai, mais contrairement à James, ne portait pas de lunettes.

-Lily a raison, annonça Ginny à son fils ainé, nous ne devons pas trop tarder. La rentrée à Poudlard est demain et tout le monde va se ruer au Chemin de Traverse aujourd'hui pour acheter ses fournitures. Nous aurions du y aller plus tôt.

Ginny avait les même cheveux roux que sa fille Lily, et elle était particulièrement jolie pour son âge. Elle amena un bol de lait à James et s'assit à son tour pour déjeuner avec ses enfants.

-Papa n'est pas là ? demanda James.

-Non, il a du aller au travail, alors qu'il était en vacances. Le pauvre, il ne se repose jamais, on dirait que le Bureau des Aurors ne peut se passer de lui…

James grommela. Il vivait assez mal la célébrité de son père. Ils ne pouvaient sortir de chez eux sans que tous les sorciers qu'ils croisaient le reconnaissent et ne passent une heure à lui faire des louanges, à le remercier d'avoir sauvé la communauté magique, ou encore de lui demander un autographe ou de prendre une photo avec lui. James aurait simplement souhaité avoir un père comme les autres, qui n'appartient qu'à sa famille, et n'est pas toujours sollicité par le ministère, les journalistes ou les admirateurs.

-Tu devrais être fier de notre père, lança Albus qui avait lu sur le visage de son frère. Fier d'avoir un père comme lui.

-Maman ! coupa Lily. On y va ? Hein ?

-Cinq minutes, chérie, ton frère n'a même pas terminé de déjeuner.

-Pourquoi es-tu si pressée d'aller au Chemin de Traverse ? On ne va rien t'acheter, ce n'est pas toi qui va à Poudlard !

Lily croisa les bras d'un air offusqué et ses yeux s'embuèrent de larmes.

-Oh ! Ma Lily ! Mais non, ne pleure pas. Ce n'est pas parce que tu ne vas pas à Poudlard que je ne vais rien t'acheter.

-Mais je veux aller à Poudlard M'man !

-Tu iras bientôt, mais tu es encore trop petite. Tu ne veux pas quitter ton Papa et ta Maman maintenant ?

Lily sembla réfléchir pendant un instant puis secoua la tête. Ginny lui sourit puis ajouta :

-Allez vas te préparer ma chérie on y va.

Dès que Lily fut sortie de la cuisine, Ginny se tourna vers James.

-Tu es content ? Maintenant je vais être obligée de lui acheter quelque chose.

-Tu n'avais qu'à pas la laisser venir ! rétorqua James.

-Et qui l'aurait gardée ? Ton père n'est pas là.

-Albus.

-Eh ! J'ai le droit de venir au Chemin de Traverse moi aussi !

-Ton frère a raison James. Nous allons peut-être acheter tes affaires scolaires, mais cela fera du bien à ton frère et à ta sœur de sortir un peu.

Il y eut un silence et Albus ajouta :

-Moi aussi tu m'achèteras quelque chose, M'man ?

Ginny se contenta de soupirer, exaspérée. Visiblement, la journée allait être longue pour elle.

Ils durent traverser le village de Godric's Hollow à pieds, pour aller transplaner là où aucun moldu ne risquait de les surprendre. Car si Godric's Hollow était un village très célèbre dans le monde des sorciers, il y avait pourtant bon nombre de moldus qui y vivaient, ignorant l'histoire de ce lieu.

A l'orée d'une forêt, Ginny s'arrêta et demanda à ses enfants de lui tenir la main. James soupira. Il détestait le transplanage comme moyen de transport. Ce n'était pas très agréable, mais Ginny insistait en disant que c'était la façon la plus pratique et la plus rapide de voyager.

James eut l'impression désagréable de passer dans un tuyau très étroit et d'être compressé de partout. Enfin, ils se retrouvèrent dans une rue animée de Londres. Un bus à impériale passa devant eux et James questionna sa mère du regard.

-Nous ne sommes pas encore au Chemin de Traverse. Nous ne pouvons pas y transplaner directement. L'entrée est par ici.

Elle entra dans un petit pub miteux. James se demanda si cela était fait exprès, afin que les moldus ne soient pas tentés d'y entrer. Il remarqua rapidement, qu'en effet, tous les clients étaient des sorciers.

Sa mère salua d'un signe de tête le barman, un très vieil homme bossu, et James se demanda s'ils se connaissaient, mais après tout sa mère avait déjà du passer par là de nombreuses fois pour se rendre au Chemin de Traverse.

Ils sortirent par une petite porte, qui les emmena dans une minuscule cour entourée de murs en pierre. Il n'y avait que des poubelles et quelques mauvaises herbes. Les trois enfants se tournèrent vers leur mère d'un air intrigué. Elle parut cependant satisfaite, et avec un sourire, sortit sa baguette de sa poche, et tapota trois fois une brique du mur. Elle se mit alors à vibrer, puis se déplaça en pivotant. Toutes les briques qui l'entouraient firent de même, s'écartant, formant ainsi un passage en arcade assez large pour permettre à un hippopotame de passer. James, ainsi que son frère étaient bouche bée. Quant à Lily, elle avait les yeux brillants d'excitation, comme une petite fille qui se retrouverait soudain dans un conte de fées.

James ne savait plus où donner de la tête. Il y avait tellement de sorciers tels qu'il n'en avait jamais rencontrés. Ils étaient si différents de ses parents. Certains transportaient des animaux comme des crapauds ou des énormes araignées, d'autres avaient des chapeaux dont certains avaient d'étranges facultés comme par exemple de faire des commentaires désobligeants à chaque personne qui passait trop près. Beaucoup de sorciers paraissaient miteux, on aurait dit des clochards, et la plupart vendaient des accessoires qui avaient l'air attrayant pour James, mais n'étaient –il le savait- certainement pas légaux.

Il découvrait dans cette rue pavée, le véritable monde des sorciers. Il connaissait bien sur la magie et les bases à savoir lorsqu'on est sorcier, grâce à l'éducation qu'il avait reçue. Mais il se rendait compte que la magie s'étendait encore au delà de ce qu'il imaginait.

Il s'extasia avec Albus devant le magasin d'accessoires de Quidditch et Ginny eut le plus grand mal à les faire décoller de la vitrine montrant de superbes balais dernier cri.

- De toute façon tu n'as pas le droit de posséder un balai en première année, James. Et si vous voulez jouer au Quidditch à la maison, il y a le balai de ton père, il va très bien. Je te rappelle que nous sommes là pour acheter tes fournitures, James.

Le visage renfrogné de James s'illumina.

-Il faut que j'aille acheter une baguette !

-Le magasin d'Ollivander est tout à l'autre bout, nous irons en dernier.

-Allez, sors ta liste, James, demanda Albus. Qu'est-ce que tu dois acheter ?

Mais James stoppa net.

-Ma liste ! Je l'ai oubliée !

Ginny secoua la tête d'un air affligé, et fouilla dans sa poche. Elle en sortit un morceau de parchemin plié.

-Que…Euh… merci M'man.

Albus éclata de rire.

-Tête en l'air ! Heureusement que Maman est là.

James ne répondit pas et se mit à bouder. Ils arrivèrent seulement dix minutes plus tard devant chez Fleury&Botts car il avait fallu un moment pour que Ginny réussisse à calmer Lily, après qu'elle ait fait un caprice pour avoir un hibou, devant la vitrine de la Ménagerie Magique. Elle avait promis qu'elle lui achèterait autre chose, mais qu'un hibou était trop cher, et qu'elle n'en aurait aucune utilité tant qu'elle resterait à la maison. Le hibou de la famille, appelé Snowy en raison de sa couleur blanche, reviendrait à James qui l'emmènerait avec lui à Poudlard pour pouvoir contacter sa famille.

Lorsqu'ils eurent acheté tous les manuels nécessaires, ils allèrent chez l'apothicaire pour se fournir des ingrédients et du matériel pour la préparation des potions. James et les autres commençaient à trouver cette séance shopping particulièrement ennuyeuse, par rapport à ce qu'ils avaient espéré.

Mais James fut un peu plus motivé lorsque Ginny annonça qu'ils allaient acheter des robes de sorciers pour Poudlard. Il allait enfin être débarrassé de ces accoutrements de moldus. Lorsque Mme Guipure ajustait les robes, il ne cessait de se regarder fièrement dans le miroir, et de tourner pour se voir sous tous les angles –et par la même occasion voir la mine envieuse de son frère.

Quand ils eurent enfin fait le tour de tout ce qu'ils devaient acheter, ils se rendirent enfin chez Ollivander. James, oubliant toute retenue, courra devant et distança rapidement sa famille. Il entra dans la vieille boutique et une clochette retentit lorsqu'il ouvrit la porte. Il fut surpris de l'ambiance de ce lieu : le silence était total, il n'y avait personne. Il y avait des centaines de boîtes empilées partout, recouvertes de poussière. James regretta de ne pas avoir attendu sa mère et d'être entré ici tout seul.

Heureusement, Ginny ne tarda pas à le rejoindre, accompagnée de Lily et Albus. La clochette sonna une seconde fois, et cette fois-ci, un vieil homme apparut au fond du magasin.

-Ah ! Mme Potter ! Enchanté. Comment allez-vous ?

-Très bien Mr Ollivander et vous ? Le commerce a bien repris ?

-Oh oui. Je crois que beaucoup ont été heureux quand j'ai réouvert ma boutique et depuis les affaires marchent plutôt bien… Hélas ça ne durera pas éternellement. Et votre mari n'est pas là ?

-Non, il n'a pas…

-Ah ! Je me rappelle du jour où il est venu m'acheter sa première baguette. Je l'ai tout de suite reconnu, c'était le portrait craché de son père, tout comme vous jeune homme, ajouta-t-il en s'adressant à James. Sa baguette était très puissante, elle contenait une plume de phénix, était en bois de houx, 27,5 centimètres, facile à manier, très souple. Une baguette légendaire, pour un sorcier légendaire. Les baguettes jumelles ont eu un rôle important dans le parcours de votre mari, Mme Potter.

-Oui, oui, coupa sèchement Ginny. Bon, je suis venue acheter une baguette à mon fils.

-Ah oui, excusez-moi.

Il partit au fond de la boutique et disparut dans l'obscurité.

-J'aimerais bien avoir une baguette avec un cœur de dragon… annonça James.

-Les licornes c'est mieux que les dragons, rétorqua Lily, c'est plus joli.

-On s'en fiche que ce soit joli, cracha James. Les dragons sont plus forts et ta licorne ils la réduisent en cendres !

-James ! coupa Ginny, furieuse.

Mais Ollivander revenait et tout le monde se tut. Il avait plusieurs boîtes et il ouvrit celle au dessus de la pile.

-Allez-y essayez…

Il regardait James avec une certaine excitation, comme s'il attendait quelque chose de particulier. James savait qu'il fallait essayer de nombreuses baguettes avant de trouver la bonne, aussi il fut surpris de sentir une vague de chaleur se répandre dans son bras.

-J'en étais sur…

-Pardon ?

-Vous ressemblez tellement à votre père… j'étais sur que la baguette qui vous conviendrait serait forcément semblable à la sienne. Elle ne contient pas une plume du même phénix bien sur, mais elle est également en bois de houx.

James posa la baguette sur le comptoir, un peu déçu.

-Vous êtes vraiment sur que c'est cette baguette qui me convient ? C'est bizarre que je trouve la bonne dès le premier essai non ?

-C'est la baguette qui choisit son sorcier, jeune homme, par l'inverse. Cette baguette vous a choisi, elle est à vous.

Ginny sortit sept gallions de son sac et les tendit à Ollivander en le remerciant, puis ajouta :

-Allez, James. Prends ta baguette, et fais-y bien attention. Au revoir Mr Ollivander.

James était déçu. Certes, il avait voulu avoir une baguette, mais celle qui l'avait choisi, lui rappelait une fois encore sa ressemblance avec son père. Comme si ce n'était pas assez que tout le monde ne cesse de lui rappeler… Il ne regardait même plus les merveilles dont regorgeait le Chemin de Traverse, mais avançait dans la rue pavée en direction de l'arcade, quand Ginny s'arrêta.

-Il nous reste un peu de temps. Comme vous avez été à peu près sage, et que je ne t'ai toujours rien acheté, Lily, nous allons aller rendre visite à Tonton Ron et Tonton George.

-Ils habitent ici ? demanda Lily.

-Bien sur que non ! scanda James. Ils ont une boutique ici je crois ?

-Oui, c'est ça James. Et je sens que vous allez adorer tous les trois.

Ils bifurquèrent dans une rue adjacente. Au milieu des façades ternes, James eut l'impression de voir une explosion de couleurs. La vitrine était remplie de divers objets plus étranges et fascinants les uns que les autres. L'enseigne du magasin indiquait « Chez Weasley, Farces pour Sorciers Facétieux »

-Un magasin de farces et attrapes ? s'exclamèrent en chœur James et Albus.

Avant que leur mère eut le temps de réagir, ils s'étaient déjà précipité à l'intérieur. L'endroit était bondé, mais les deux garçons réussirent à se faufiler dans la foule pour atteindre les étagères. Ils s'extasièrent devant les baguettes farceuses, des plumes ensorcelées qui corrigeaient automatiquement les fautes d'orthographe…

Ginny avait tenu la main de Lily pour ne pas la perdre dans la foule, mais elle avait réussi à lui échapper. Elle contemplait avec envie les boîtes à flemme, attirée par les bonbons multicolores, et se leva sur la pointe des pieds pour en prendre un paquet.

-Je ne suis pas sur que ta maman sera d'accord, lança une voix derrière elle.

Elle se retourna brutalement.

-Tonton Ron ! s'exclama-t-elle en lui sautant dans les bras.

Entendant cela, James et Albus allèrent également dire bonjour à leur oncle.

-Salut James, Albus. Comment allez-vous ?

-Très bien merci. Tu ne nous avais pas dit que vous aviez un magasin de farces et attrapes, George et toi ?

-Non, votre mère n'a pas voulu. Elle savait que vous insisteriez pour venir voir le magasin, et elle pensait que vous étiez trop jeunes. Certains produits de ce magasin peuvent se révéler dangereux. Vous voyez ces innocents bonbons, annonça-t-il en montrant la boîte qu'il avait repris à Lily. Ce sont des pastilles de gerbe, ça rend hyper malade ces trucs-là.

-Et euh… pourquoi vendre des bonbons qui rendent malades ? questionna Albus.

-Pour sécher les cours par exemple, proposa James.

-Tu as tout compris, affirma Ron. Mais je m'étonne que votre mère ait laissé Lily entrer dans la boutique. D'ailleurs où est votre mère ?

Mais justement Ginny arrivait, se faufilant dans la foule, l'air soulagée.

-Oh Ron ! Lily est avec toi ! J'ai eu si peur, elle m'avait échappé. Viens Lily, ce rayon-là n'est pas pour toi. On va aller voir plus loin pour te trouver un cadeau.

Mais deux mètres plus loin, Lily avait encore faussé compagnie à sa mère, regardant avec envie un rayon rose bonbon, rempli de philtres d'amour de toutes sortes.

-Où est George ? demanda James à Ron.

- Il est dans l'arrière-boutique, je vais lui dire que vous êtes là, il va être ravi.

James connaissait son oncle George depuis toujours, mais il ne s'était toujours pas habitué à voir le trou à l'endroit où il aurait du y avoir son oreille. Quand James avait demandé à ses parents ce qui lui était arrivé, ils lui avaient seulement répondu que George avait été touché par un sortilège un jour où il avait aidé Harry. C'était pendant la « période sombre » comme ils disaient, mais James ne savait pas ce que cela signifiait, seulement que son père y avait mis fin.

Une heure plus tard, Ginny avait réussi à regrouper ses trois enfants et à les faire sortir –non sans peine- de la boutique. Elle avait finalement acheté un boursouflet à Lily, même si elle refusait d'habitude d'acheter des animaux à ses enfants, car c'était un des seuls articles de la boutique qui ne se révélerait pas trop dangereux pour la fillette.

En revenant sur leurs pas, en direction de l'arcade, ils croisèrent une silhouette étrange, une personne dont le visage était caché par le capuchon de son grand manteau noir. En analysant sa démarche, il sembla à James que c'était une femme. Elle se faufila dans une ruelle adjacente, sombre et étroite, que James n'avait pas remarqué la première fois.

-M'man ? Où va cette ruelle ?

-C'est l'Allée des Embrumes, fiston. Autrefois, c'était un endroit mal famé, où se retrouvaient tous les pratiquants de magie noire. Aujourd'hui, presque toutes les boutiques ont fermé, la magie noire est bien plus contrôlée qu'auparavant. Plus grand monde ne va là-bas maintenant, c'est une rue quasiment abandonnée, mais quoi qu'il en soit ne t'y aventures jamais, il peut toujours y avoir des sorciers dangereux qui y traînent.

James réfléchit. Si l'endroit était abandonné, pourquoi cette femme y serait-elle allée ? Quel intérêt s'il n'y avait plus aucun magasin ? Mais sa mère avait dit « presque toutes les boutiques ». Il y en avait donc qui étaient toujours ouvertes… Les femmes étaient de vrai trouillardes d'habitude, pourquoi celle-ci s'y serait-elle aventuré ? Cela était louche, très louche, et James continua à se poser pleins de questions jusqu'à leur retour à la maison.

Lorsque Harry rentra du travail, ce soir-là, il demanda comment s'était passée la journée. Voyant que James n'avait pas la moindre envie de raconter quoi que ce soit à son père, Albus se lança dans un compte-rendu détaillé de la journée. James lui lança un regard foudroyant lorsque son frère arriva à l'épisode des baguettes et qu'il ne manqua pas de décrire la composition de celle de James.

James monta tôt dans sa chambre, ce soir-là. Il ne se coucha pas tout de suite, mais prépara ses affaires pour le lendemain. Il feuilleta un peu ses manuels, mais il fut déçu. Ils ne paraissaient pas si intéressants. Les seuls qui pouvaient l'être, étaient ceux qui évoquaient des sortilèges, et expliquaient comment les utiliser. Mais James savait qu'il n'avait pas le droit d'utiliser la magie avant d'être à Poudlard. De plus, utiliser sa baguette, cette fichue baguette, ne lui disait vraiment pas. Il s'endormit en songeant que demain il serait enfin à Poudlard, qu'il ne serait plus obligé de supporter son idiot de frère et sa piailleuse de sœur. Il pourrait même oublier qui était son père…

James se réveilla une heure avant son réveil. Il était trop énervé pour réussir à se rendormir. Il ouvrit sa fenêtre et regarda dehors. Il vit dans l'obscurité la route qui traversait le village, l'église éclairée illuminant la pénombre, et en dessous le cimetière où étaient enterrés ses grands-parents. Il avait hérité du nom de son grand-père, qu'il n'avait jamais connu. Ses autres grands-parents n'étaient pas si âgés avait déjà constaté James, et il se doutait que les parents de Harry n'étaient pas morts de vieillesse. Mais son père n'avait jamais voulu lui révéler quoi que ce soit sur ce sujet. Comme toujours, le passé restait dans l'ombre.

Lorsqu'il descendit prendre son petit-déjeuner, seule sa mère était levée. Elle préparait le petit déjeuner.

-C'est ton père qui t'emmène au train James. Il ne travaille pas aujourd'hui, donc il s'est proposé… Il n'a pas beaucoup le temps de s'occuper de toi d'habitude, alors il veut en profiter pour t'accompagner.

En effet, quelques minutes après, Harry descendit les escaliers. Il ressemblait beaucoup à James avec ses cheveux noirs en bataille, ses petites lunettes rondes. La seule différence, c'est qu'il avait une fine cicatrice en forme d'éclair sur le front.

- Salut James ! Tu as bien dormi ? Prêt à aller à Poudlard ?

James marmonna une vague réponse.

Dès qu'il eut fini son petit déjeuner, il alla chercher sa valise dans sa chambre et fit bien attention à faire le plus de bruit possible en redescendant, afin de réveiller son frère et sa sœur. Juste avant qu'il ne sorte de la maison, sa mère le serra dans ses bras et pour la première fois il se sentit un peu triste de partir.

- J'ai loué une voiture du ministère, annonça Harry. Je sais que tu n'aimes pas trop le transplanage.

James monta dans la petite voiture après avoir hissé ses bagages et la cage du hibou blanc Snowy dans le coffre. Le trajet dura une bonne demi-heure mais James préférait ça au transplanage. Enfin, ils arrivèrent devant la gare de King's Cross et Harry gara la voiture. Il sortit ensuite quelque chose et le tendit à son fils.

- C'est ton billet, ne le perd pas surtout ! Allez viens.

James fut surpris en voyant le numéro du quai « 9 ¾ ». Mais après tout, le quai d'un train menant à Poudlard, ne pouvait être accessible pour les moldus, il devait être un peu spécial. Et il ne s'était pas trompé.

Il sembla à James qu'il était le seul à voir des familles entières traverser une barrière séparant les voies 9 et 10. Ce fut ce qui le surprit le plus. Dans le monde des sorciers, rien n'était étonnant, pas même passer à travers un mur de brique. Mais comment se faisait-il que les moldus autour ne se rendent compte de rien. Il posa la question à son père, oubliant qu'il était censé ne plus lui adresser la parole.

- Les moldus ? Ils ne voient jamais rien. Mais essayons quand même d'être discrets, on ne sait jamais.

Il regarda de tous les côtés, mais aucun regard n'était tourné vers eux.

- Vas-y fiston.

Un peu anxieux, mais faisant confiance à son père, James fonça contre la barrière et se retrouva quelques instants plus tard, sur un autre quai, au moins dix fois plus bondé que celui du côté moldu. La plupart des gens qui montaient dans la vieille locomotive rouge qui crachait des panaches de fumée, étaient âgés d'entre onze et dix huit ans. Beaucoup d'entre eux avaient, en plus de leurs valises, une grosse cage renfermant un hibou ou pour certains, un chat. James se sentit soudain un peu intimidé. Il remarqua que plusieurs regards s'étaient tournés vers lui. Si seulement il n'était pas venu avec son père. Il avait envie de repartir, maintenant que tout le monde avait découvert son identité.

- Ne t'inquiète pas fiston, le rassura Harry. Tout se passera très bien. N'hésite pas à nous envoyer du courrier. Allez monte vite dans le train pour trouver une place.

Un peu anxieux, James s'avança et grimpa dans le train, traînant avec peine sa lourde valise et la cage de Snowy. Beaucoup des compartiments étaient déjà pleins, et à travers la vitre les autres élèves le regardaient avec admiration. L'un d'eux sortit même du compartiment et demanda :

- Certains disent que tu es le fils d'Harry Potter ? C'est vrai ?

James ne lui accorda aucune attention et continua son chemin. Il trouva enfin un compartiment vide et s'y installa. Cinq minutes après le train démarra. James vit son père lui adresser un signe depuis le quai et imagina tous les autres élèves le nez collé à la vitre en train d'admirer Harry Potter, le célèbre Harry Potter.

- Excuse-moi, je...

James ne se retourna même pas et lança :

- Oui, je suis le fils d'Harry Potter, mais j'aimerais qu'on me lâche les...

- ... je voulais juste savoir si la place était libre. Enfin, ce n'est pas grave. Au fait, c'est qui Harry Potter ?

James se retourna brusquement et regarda la fille avec des yeux ronds. Elle était un peu plus petite que lui, avait les yeux bleus et de longs cheveux châtains.

- Enfin, ce n'est pas important, je vais aller voir ailleurs si...

- Attends ! hurla James alors que la fille commençait à s'éloigner.

Elle s'arrêta et le scruta d'un air étonné.

- Tu... tu ne sais pas qui est Harry Potter ?

- Non, non. Enfin si, c'est ton père d'après ce que j'ai compris.

- Oui, c'est mon père. Rien que mon père, et rien d'autre, pigé ?

- Euh d'accord. Alors cette place est libre ou non ?

- Ah... oui. Elle est libre.

La fille s'assit en face de James qui continuait à l'observer comme s'il n'en croyait pas ses yeux.

- Au fait, je m'appelle Emma.

- Moi c'est James. C'est incroyable, tu es la première personne que je rencontre qui ne connaisse pas mon père.

- C'est normal.

- Pourquoi ?

- Je suis née moldue.

James resta un moment bouche bée, puis il comprit. Son père n'était connu que chez les sorciers. Il en éprouva un immense soulagement et eut un élan d'affection pour Emma. Cependant, il trouva qu'elle avait l'air un peu inquiète.

- Que se passe-t-il ?

- C'est simplement que... j'avais un peu peur de ta réaction. J'ai entendu dire qu'il y a des familles de sorciers qui n'aiment pas les gens comme moi, qui sont nés-moldus.

- Oui, mon père m'en a parlé. Il y a quelques années, ils étaient même poursuivis et mis en prison ou tués. Mais désormais des lois sont passées, tu ne risques plus rien. Et les sorciers de sang-pur, anti moldu, sont de moins en moins nombreux, tu ne devrais donc pas avoir de problèmes.

- Ouf, ça me rassure alors.

Le chariot à friandises passa dans le wagon et tous les deux se levèrent pour aller acheter un stock de bonbons. Cependant, Emma ne connaissait pas bien l'argent sorcier et James dut l'aider à payer. Ils discutèrent ensuite des différentes maisons à Poudlard.

- J'ai entendu dire qu'il y en a quatre. Serdaigle, Pouffssoufle, Serpentard et Gryffondor.

- Je ne voudrais pour rien au monde aller à Serpentard. Même si cela s'est atténué, ils ont toujours un certain mépris pour les sorciers dont le sang n'est pas pur et d'après mes parents la plupart des Serpentards ne sont pas très fréquentables.

- Je crois que Gryffondor pourrait être pas mal comme maison.

- C'est celle où sont allés mes deux parents.

- Alors il y a de grandes chances que tu y ailles.

James lui lança un regard perçant et elle sut qu'elle avait fait une gaffe.

- Pourquoi ne veux-tu pas aller dans la même maison que tes parents ?

- J'en ai marre de ressembler en tout point à mon père. Si ce n'était pas le cas, les gens se douteraient moins que je suis son fils et je pourrais être un peu tranquille.

- Ce n'est pas parce que tu vas à Gryffondor que cela signifie que tu ressembles à ton père. Ta mère aussi y est allée. Et certains membres d'une même famille vont dans des maisons différentes, malgré leur ressemblances.

Le train commença à ralentir et James et Emma enfilèrent à la hâte leur robes de sorciers. James en était tellement fier. Il avait vraiment l'impression d'être un sorcier désormais.

Enfin.
Ils descendirent leurs lourds bagages sur le quai mais on leur fit signe de les laisser là, tandis qu'une silhouette immense apparaissait. James fut étonné de constater qu'il s'agissait d'un homme. Il paraissait très âgé, sa barbe était grisonnante, mais il paraissait avoir encore un tonus exceptionnel pour son âge. En effet, les élèves avaient du mal à suivre son allure, lorsqu'il avançait en direction du lac. Ses immenses jambes, malgré leur âge, faisaient des pas incroyablement longs et James était presque obligé de courir pour garder le rythme.

Lorsqu'ils arrivèrent au bord du lac, James put enfin contempler le magnifique château. Jusque là, il ne l'avait vu qu'en photo. Depuis le temps qu'il attendait ce moment... c'était comme un rêve. Il monta dans une barque avec Emma et une autre fille aux cheveux blonds et à l'air un peu absent. Cependant, au milieu du lac, elle sembla sortir de sa rêverie et dit d'un ton neutre.

- Tu es le fils de Harry Potter.
Ce n'était pas une question.

James sentit toute son euphorie retomber soudainement. Sentant sa rage s'accumuler, il répliqua.

-Oui, je suis le fils d'Harry Potter, mais je n'ai pas envie de répondre à une foule d'admirateur !

-D'admirateur ? Oh non. Mes parents sont des grands amis de ton père et de ta mère. Vous veniez même dîner chez nous des fois, quand on était petit.

-Ah... euh. Désolé, je ne me souvenais pas de...

- Moi si. Je t'ai reconnu, mais tu as beaucoup changé. C'était il y a longtemps.

James se sentit un peu gêné d'avoir parlé ainsi à la fille de deux amis de ses parents. Mais il avait beau chercher, il ne se rappelait pas d'avoir été dîner chez des amis qui avaient une fille blonde. Il devait être trop jeune pour s'en rappeler. Mais la fille l'avait-elle vraiment reconnu ou était-ce à cause de la ressemblance avec son père ? Pourtant James remarqua qu'elle n'avait rien demandé sur Harry, pas même un autographe. Il décida donc de la croire.

Il arrivèrent enfin au château. Après avoir déposé les barques dans le hangar à bateaux, ils grimpèrent une série interminable d'escaliers, traversèrent une cour pavée, et se retrouvèrent devant une double porte en bois de chêne. Le géant les fit entrer dans le hall, où un jeune homme les attendait. James leva brutalement la tête, incrédule. Le jeune homme lui adressa un clin d'œil, et une fois encore tous les regards se tournèrent vers James qui commençait vraiment à en avoir assez.

-Bonsoir, et bienvenu chers nouveaux élèves, à l'école de sorcellerie. Je m'appelle Teddy Lupin, et je serai votre professeur de défense contre les forces du mal. Dans quelques minutes, vous allez entrer dans la Grande Salle où se trouvent déjà les autres étudiants, et vous serez répartis dans les différentes maison. Suivez-moi.

Il ouvrit alors les portes de la Grande Salle et James resta bouche bée.

La salle était immense, beaucoup plus que le hall. Quatre tables étaient alignées, et au fond il y avait une cinquième table qui faisait face aux autres : celle des professeurs. Au centre, assise sur le grand fauteuil doré, il y avait la directrice, le professeur McGonagall.

C'était une femme très âgée, mais elle ne montrait aucune signe de faiblesse. Elle se tenait droite comme un piquet, le regard fier et sévère de quelqu'un qu'il ne faut pas embêter, derrière ses lunettes rectangulaires.

Le groupe des nouveaux élèves s'arrêta devant un tabouret sur lequel était posé un vieux chapeau rapiécé. Le silence devint total dans la salle, et le chapeau se mit à bouger et à chanter :

Ce soir commence une nouvelle année

Souhaitons-le dans la joie et prospérité

Le malheur, l'élu l'a chassé

Il y a de cela des années

Ne le laissons jamais revenir

Pour certains c'est un souvenir

Que les autres qui ne l'ont jamais connu

Jamais ne puisse être déçus

A Poudlard la magie vous sera enseignée

Mais aussi le respect et la loyauté

Afin que plus jamais ne reviennent

Les forces du mal et la haine

Acceptez vos différences

C'est votre seule chance

Les plus hardis et les plus forts

Rejoindrons la maison du lion d'or

La maison Poufsouffle sera vôtre

Si vous êtes justes envers les autres

Les Serdaigles vous ouvriront leur ailes

Si à la sagesse vous êtes fidèle

Vous rejoindrez Serpentard

Si ambitieux je vous déclare

Quelle que soit votre maison

Rien n'est plus important que notre union

Si dans la bonne direction on avance

Il faudra oublier nos différences.

Il y eut alors une salve d'applaudissement dans la salle, qui ressembla à une détonation. James se dépêcha d'applaudir aussi, mais il n'avait écouté qu'à moitié le discours du chapeau. Il n'avait plus qu'une question en tête : dans quelle maison allait-il être envoyé ? Teddy Lupin déroula alors un long parchemin sur lequel était écrits les noms des élèves.

La répartition commença. Après un moment, la fille aux cheveux blonds qui avait fait la traversée du lac avec James et Emma fut appelée.

-Marguerite Londubat.

James pouffa de rire en entendant son nom, et il ne fut pas le seul. Marguerite se retourna et fusilla James du regard tout en avançant vers le Choixpeau si bien qu'elle ne vit pas la marche et s'étala de tout son long, sous les éclats de rire cette fois-ci non retenus. Même Teddy Lupin dut retenir un sourire. Le professeur McGonagall, en revanche, affichait un air pincé. Le professeur à sa gauche, un homme un peu rond et aux cheveux noirs coupés courts, baissa la tête d'un air désolé.

Marguerite ne sembla pas le moins du monde affectée par ce qu'il s'était produit, et s'assit sur le tabouret avec son éternel sourire absent.

- Gryffondor ! s'écria le Choixpeau.

James parut un peu surpris. Il ne s'attendait pas à la voir envoyée dans la maison « du courage ». Vraiment pas.

Emma fut également envoyée à Gryffondor. Le tour de James approchait et il se sentait de plus en plus anxieux. Le moment tant attendu arriva.

-James Potter !

Immédiatement, et comme il s'y était attendu, le brouhaha stoppa net. Le silence était total, oppressant. James savait que tous les regards étaient posés sur lui et il se dirigea vers le tabouret. Le plus dur fut de se retourner et de faire face aux centaines de visage qui le scrutaient d'un air avide.

-Gryffondor !

Il ne réalisa même pas. Tout ce qu'il voulait, c'était se mettre à l'abri des regards, et il s'empressa d'enlever le chapeau et de se faufiler à la table des Gryffondors. Quelques regards le suivirent mais la plupart s'étaient tournés vers l'élève suivant en train de revêtir le vieux Choixpeau.

-Pas trop déçu ? demanda Emma, à côté de lui.

-Hein ? Oh… ça vaut toujours mieux que d'aller à Serpentard j'imagine.

Il n'avait pas tout de suite remarqué, mais Marguerite était assise en face de lui. Il se sentit un peu honteux d'avoir rigolé et de l'avoir fait tomber, mais elle semblait avoir déjà oublié cet épisode et se conduisit avec James comme s'il ne s'était rien passé.

-Ma mère va me manquer à Poudlard. D'habitude, on part tout le temps à la chasse du Ronflak Cornu.

James se tourna vers Emma et murmura :

-C'est quoi un Ronflak Cornu ?

Emma se contenta de hausser les épaules.

-Mon père ne veut jamais venir avec nous, c'est dommage, continua-t-elle. Il préfère la botanique.

-Et il fait quoi dans la botanique ? Il cherche le Navet Cornu ? pouffa James.

-Non, il est professeur.

-Professeur ?

-De botanique. A Poudlard. Tu vois, c'est lui là-bas, dit-elle en montrant l'homme brun à la gauche de la directrice.

James se sentit encore plus mal à l'aise. Il s'était moquée de la fille d'un professeur, il risquait de se faire mal voir dès le premier jour. Et en plus ses parents ne tarderaient pas à être au courant de son comportement, si Mr Longdubat était un de leurs amis. Quel idiot !

Il n'osa plus dire un seul mot jusqu'à ce que McGonagall se lève et prenne la parole.

-Bienvenue chers élèves, je suis Minerva Mc Gonagall votre directrice. Je tenais à vous signaler pour les nouveaux et à rappeler pour les anciens que la forêt interdite est , comme son nom l'indique, interdite et SANS AUCUNE EXCEPTION !
Le règlement sera affiché vers le bureau de Mr Rusard. Sur ce, Bon Appétit !

La bonne humeur de James revint lorsqu'il vit apparaître tout un tas de plats succulents sur la longue table. Il était affamé et ne savait plus où donner de la tête. Il prit un peu de tout et au final son assiette débordait. Marguerite s'était servie une assiette de frites à laquelle elle ajouta une bonne dose de crème chantilly –dont une partie qui coula sur sa robe- sous le regard abasourdi de James, et Emma qui se retenait tellement d'éclater de rire qu'elle en avait les larmes aux yeux.

Un peu plus tard, lorsque les assiettes furent vidées, le fromage et les divers desserts apparurent. Alors Marguerite se prépara une tartine de pain et étala du roquefort dessus, avant d'y ajouter une bonne quantité de miel.

Peu après, la directrice annonça qu'il était temps d'aller se coucher et demanda aux préfets d'amener les premières années dans leur dortoirs. Ce fut une préfète qui leur fit signe de les suivre. Le groupe immense que formaient les élèves sortant de la Grande Salle se sépara en trois : les Serpentards descendirent dans les cachots, les Poufsouffle empruntèrent une porte à gauche de l'escalier de marbre les Serdaigles et Gryffondors montèrent dans les étages.

Mais seuls les Gryffondors continuèrent jusqu'au septième étage. James était à bout de souffle. Pourquoi leur salle commune était-elle si mal placée ? Il vit alors un immense portrait représentant une grosse dame au sourire bienveillant.

-Le mot de passe ?

-Rosée du matin, annonça la préfète.

Le portrait pivota et elle entra, suivie des élèves de première année.

La salle commune était circulaire, meublée avec de gros fauteuils moelleux encadrant une cheminée dans laquelle quelques braises finissaient de s'éteindre. Tout ici semblait s'embraser tellement la couleur rouge était présente, et les murs étaient recouverts de tapisseries ornées de lions d'or.

La préfète montra les dortoirs et James alla se coucher dans le sien. Il se sentait un peu perdu car il ne connaissait personne. Et ce n'était pas ce soir qu'il ferait des connaissances : les cinq garçons prirent à peine le temps de se déshabiller avant de tomber endormis dans leurs lits à baldaquin.