Note de l'auteure : Je suis un peu (beaucoup) fan de tout ce qui touche aux mythologies (que ce soit grecque ou égyptienne) et ainsi j'ai décidé de créer des personnages (un peu à la Percy Jackson, mais c'est énormément différent) qui découvrent qu'ils ont un lien avec celles-ci.

Voilà, j'espère que vous apprécierez :)


Prologue

« Il faut toujours un peu de talent pour survivre » François Latraverse

Le craquèlement des branches sous ses pas lourds mais vifs indiquaient aux hommes à tout faire où ils devaient la trouver.

Elle s'épuisait de plus en plus vite, éprouvant des difficultés à respirer. Ses poumons se remplissaient de l'air frais qui se mêlait à l'odeur provenant de la terre à ses narines : le petrichor. Le sang coagulait de façon irrégulière, son pouls s'accélérait à une vitesse folle.

Bientôt, elle imploserait d'avoir effectué tous ces efforts, mais peu importait si elle en mourrait : ceci aurait été un plus beau sort que celui que son grand-père lui réservait.

Si ils m'attrapent, je suis foutue !

Courir, courir, courir, courir… Une seule obsession la hantait et une vague de terreur s'emparait chaque instant de son corps, le stress comme unique adrénaline.

Elle repensait à toutes ces fois où elle s'était plaint de devoir se pavaner en survêt' devant tous ces petits camarades. Elle repensait à toutes ces fois où son père avait regardé des documentaires – ceux qu'elle haïssait tant – dans lequel un homme parvenait à survivre en pleine nature. A présent, tout cela lui paraissait révolu. Car oui, ce qu'elle était en train de faire, c'était courir. Mais, courir pour survivre. Elle ne se doutait aucunement de quels moyens elle utiliserait pour leur échapper, sachant que les domestiques de son grand-père étaient déjà à ses trousses – ayant le besoin utile de la ramener à celui-ci et d'empocher une somme véritablement très importante.

Comment vont-ils s'y prendre pour se débarrasser de moi ? Une balle, et puis hop ?

Elle ne regardait rien autour d'elle, quitte à se surprendre elle-même par la présence d'un des hommes. Au fur et à mesure que ses jambes s'alourdissaient, elle eût l'impression que cet espoir était vain. Puis, elle se ressaisit.

Non, continues…

Pas le temps de penser, pas le temps de penser...

Son champ de vision se rétrécissait considérablement depuis qu'elle avait décidé qu'il en serait autrement et que son avenir en dépendait.

Elle espérait intérieurement qu'aucun autre domestique ne s'était caché préalablement dans les bois, auquel cas elle aurait couru… Pour rien.

Elle inspira, expira profondément afin de reprendre son souffle…

Allez, allez, tu y es presque !

Ses bois, elle les connaissait comme sa poche. Elle et son frère s'amusaient autrefois à les arpenter, en y délaissant toujours leurs miettes de pain quand ils apercevaient des moineaux dans le coin. Aujourd'hui, tout son monde avait basculé. Les échos de leurs rires – dont elle aimait tant se souvenir – étaient teintés d'une douleur irrépressible qu'elle ressentait et du sentiment de trahison qui lui laissait un goût d'amertume. Oui, son propre aïeul l'avait trahi. Désormais et par sa faute, il fallait qu'elle se batte pour sa vie, coûte que coûte. Elle avait maintenant la niaque nécessaire pour se battre, pour les affronter si ils arrivaient à la rattraper. Elle avait maintenant le goût de vivre.

Et ça, personne ne pourrait le lui enlever. Pas même un membre de sa famille, qui essayait tant bien que mal de l'évincer sans raison quelconque.