Bonsoir à tous et à toute !

J'ai écris ce OS il y a un moment, comme il est long je l'ai sectionné en trois parties ! Des lemons sont présents mais je préviens en début et fin de passage !

Sur ce, je vous laisse apprécier et vive le Thelthazar ~


- Comment ça a commencé tout les deux ?

- Hein ?

- Bah, quand on est arrivé dans le groupe, vous étiez déjà ensemble, donc... on se demande.

Shinddha continua de regarder Bob intensément, la curiosité pétillant dans ses yeux tel un enfant à qui on raconte un conte incroyable. Le pyromage eut un sourire tordu, presque amer. C'est vrais que sa romance avec le paladin relevait de la fantaisie. Dire qu'au départ ce n'était qu'une vague connerie dû à un échec critique cuisant.

Théo arriva alors, ayant posé son armure dans la chambre louée de l'auberge dans laquelle la compagnie s'était arrêtée. Il s'assit en poussant un profond soupire en entendant la question répété du demi-élémentaire, excédé d'avance. Plongeant ses yeux dans ceux de son amant, il s'arrêta un instant, semblant s'y perdre un peu en faisant sourire l'autre d'amusement. L'enfant du diable haussa les épaules avec nonchalance, une mine désolée plaquée au visage. Ils ignorèrent la question de leur ami pour commander des bières, indignant celui-ci qui fini par bouder sous les rires de Grunlek.

La soirée se passa en douceur, tout du moins aussi doucement que le pouvait leur groupe explosif, avant qu'ils n'aillent tous se coucher. Dans le lit, après l'amour, les amants ne purent s'empêcher de repenser à leur rencontre.

Il y a de cela cinq ans, un homme se baladait dans une ville, cherchant des objets de magie pour son apprentissage. Depuis qu'il avait été banni de l'académie des mages à cause de son goût pour ce qu'il appelait la "destruction positive", il devait se débrouiller seul. D'ailleurs, ce n'était pas son démon intérieur qui l'aidait dans la tâche. Fort heureusement, il était désormais loin de l'époque où il pouvait perdre le contrôle après avoir allumé une maigre bougie.

Un frisson le parcouru, tel la mort léchant sa peau et soufflant à son oreille. Il maîtrisa sa crainte et ses émotions en jetant un coup d'œil discret sur le reflet d'un bouclier, posé sur le stand de brique-à-braque. Un homme se tenait à plusieurs mètres, coincé dans la foule qui s'écartait à son passage, plus de crainte que d'admiration respectueuse vu son aura sombre. Bob reconnu directement l'armure des églises de la lumière, dorée et vomissant de prestige aveuglant. Par contre la personne qui la revêtait semblait être la plus dangereuse que la terre ait porté, à tel point que le mage se demanda s'il n'était pas plutôt un bandit qui avait volé l'attirail pour octroyer des faveurs.

Décidant qu'il serait plus sage de le fuir dans la foule plutôt que de connaître la sentence qu'il lui réservait, Bob se glissa tranquillement parmi les gens. Il se mélangea subtilement, passant bien là où il y avait le plus de monde avant de se retirer pour se cacher et se diriger vers l'entrée de la ville. Inquiet derrière le tas de caisses en bois, il jeta un œil pour observer la foule mais soupira de soulagement en ne voyant plus d'armure aux motifs du soleil.

Une lame se glissa sous sa gorge, le figeant sur place avant de lever les yeux vers le paladin qu'il avait vu plus tôt. Il déglutit difficilement, ne voulant pas utiliser ses flammes pour ne pas faire flamber la paille et le bois.

- Prêt à mourir, démon ? siffla haineusement l'homme au profond charisme mais à l'air trop sombre pour être remarqué.

- Objection, chère, tenta le brun avec un demi-sourire en attrapant discrètement un couteau dans sa manche, tordant son poignet.

Il dégaina rapidement pour repousser l'épée et s'enfuit à toute jambes, frappant dans ses mains en hurlant à la foule de s'écarter. Dans une superbe explosion de flammes qui ne blessa et n'embrasa rien, un cheval flamboyant apparu .Ses crains en feu et ses yeux mauves et lumineux impressionna. Le mage sauta sur la monture et s'accrocha solidement à la crinière avant de la talonner durement. La bête partit directement au galop, s'éloignant de l'envoyé divin que le demi-démon pouvait entendre jurer.

Bob mania aussi bien qu'il le put son cheval dépourvu de bride, normalement il lui en mettait une à l'invocation mais dans l'urgence, elle gardait sa place dans son sac à dos. Il n'était pas un as de l'équitation et diriger avec la pression de ses pieds en pleine course n'était pas vraiment son fort. Il cria encore à la foule de s'écarter, entendant rapidement d'autres galops puissants. En tournant la tête vers la rue adjacente, il vit débouler un cheval pie vêtu d'une magnifique armure de la même prestance que celle de son propriétaire. Ce dernier avait le visage fermé dans une expression de fureur pure, paraissant tout bonnement enragé.

- Et c'est de moi qu'on a peur ! J'hallucine ! pesta le mage en talonnant de nouveau Braise.

Il réussit à quitter la ville aussi rapidement que possible, passant les gardes qui hurla qu'ils étaient des fous à lier. Bob tourna la tête pour constater avec horreur que son poursuivant était rapide et se rapprochait de plus en plus de lui. Il ne voulait pas utiliser ses flammes. Non seulement la ville fermerait ses portes pour lui à l'avenir, et se serait dommage en vue de ses ventes magiques, mais en plus il risquait de faire du mal à quelqu'un. Prouver que le feu n'est pas forcément mauvais et destructeur est son but, il ne l'abandonnerait pas maintenant.

Il essaya de passer par les bois, pour slalomer entre la sylve mais l'autre était visiblement un fin cavalier. Faisant demi-tour par un arc de cercle, le pyromage réussi à surprendre son agresseur, reprenant un peu de distance. Il ne devait pas oublier que la bête était un cheval de guerre, l'église de la lumière ne plaisantait pas avec ses effectifs. La meilleur solution serait de revenir dans la ville, de là il pourrait tromper l'homme et se cacher suffisamment longtemps pour sortir discrètement. Cependant, il devait le ralentir un minimum, un peu de pression ne devrait pas faire de mal et il pourra parfaitement se maîtriser.

Serrant les jambes sur sa monture, il écarta un bras et se concentra, augmentant la grandeur des flammes sur Braise. Le feu lécha ensuite sa tunique pour l'entourer et s'étoffer. Il se retourna ensuite vers son poursuivant qui fit un brutal écart par mesure de sécurité mais paru surprit qu'il ne lui envoi pas de boule de feu. Le paladin s'énerva visiblement de l'affront, talonnant son cheval pour accéléra de nouveau. Raté. « Il est borné ! Tout les autres ont abandonné à ce stade ! »

La traversé de la plaine ne rassura guère le mage qui se cramponna en stoppant son spectacle pyrotechnique, son démon intérieur commençait à lui mettre la pression. Le ricanement malfaisant raisonnait encore en lui, susurrant qu'il aurait pu laisser sa puissance partir et le tuer. Il arriva cependant rapidement à la ville qu'il venait de quitté et balança les deux pièces d'or de passage aux gardes en passant. Ces derniers ne réagirent pas, du moment qu'ils étaient payés, rien n'importait.

Braise passa par une ruelle exiguë avant de tourner vers d'autres dans le même genre, jusqu'à ce que Bob profite d'avoir perdu le paladin pour abandonner sa bête et sauter au sol, atterrissant dans un tas de foin. Il attendit et entendu les sabots marteler le sol à toute vitesse peu après sa chute. Après quelques secondes, il commença à sortir, du foin coincé dans sa tunique, le démangeant terriblement. Il poussa un profond soupir, essoufflé. Bien il n'avait plus qu'à réussir à quitter la ville discrètement avant d'invoquer de nouveau son cheval et s'enfuir pour de bon.

Il sortit prudemment en allant au premier magasin afin de troquer sa robe ignifugée rouge et or, qu'il enroula dans son sac, pour une longue cape sombre à capuche. Tout le monde portait la même, il passerait inaperçu. Il entra dans une échoppe où il s'attarda tranquillement sur les étales à la recherche de journal et d'encre. S'il se pressait, les commerçants questionnés par le paladin le dénonceront rapidement et il se fera attraper à coup sûr.

Soudain, en pleine rue, il vit à nouveau son poursuivant, essayant de l'esquiver, il passa par la passerelle de bois, ne faisant pas attention où il mettait les pieds. Une femme avec un panier le bouscula et en essayant de se rattraper à la rambarde, il en constata la fragilité. Le bois se brisa sèchement dans un bruit effroyable alors qu'il tombait, dos le premier, pour atterrir sur quelqu'un plus bas, percutant une armure qui le souffla de douleur.

Bob se redressa avec difficulté, un peu sonné avant d'être attrapé par le col. En ouvrant les yeux il découvrit sans surprise le paladin et déglutit sous les orbes bleues glace. Le regard de cet homme était si froid qu'il se demandait s'il avait bien la vertus de l'église de la lumière.

- Comme on dit, les opportunités tombent du ciel..., grogna sourdement l'homme avant de lever une main vers la femme sur la passerelle. Merci d'avoir aidé l'église de la lumière, madame !

- Aurais-je une récompense ? demanda-t-elle, visiblement plus intéressée par de l'or.

- Notre bénédiction, félicitation, lança le paladin avec amertume avant de se relever avec le mage.

Ce dernier dévisagea son agresseur, interloqué par un tel manque de tact et de savoir vivre de la part d'un envoyé divin. C'était qui ce type, bordel ! Le dit type l'emporta avec lui pour s'éloigner de la foule en pénétrant dans une ruelle. Terrifié, Bob se fit balancer par terre, la différence de force physique étant trop grande pour qu'il démarre un combat physique. Il aurait tant voulu prouver que la magie de destruction pouvait faire le bien avant de mourir.

- Si je me répète tu vas me refaire un coup bas, démon ? siffla l'homme en dégainant son épée.

- Pour aller où ? J'ai pas pu te fuir ! Et puis pourquoi me poser la question ! Bien sûr que non je ne suis pas prêt ! J'ai encore un tas de truc à faire ! Comme retrouver la jolie demoiselle de l'échoppe pour lui proposer de boire un verre...

- Ne penses même pas à te reproduire, je ne suis pas pour le meurtre d'enfant mais ça peut changer.

- Charmant...

- T'as donc des regrets, tant mieux, les créatures de ton espèce ne méritent que ça !

Bob attendu que la lame s'abattent sur sa nuque mais rien ne vint. Perdu il le questionna du regard.

- J'ai pour mission de t'amener en justice devant les chefs de mon ordre. Tu seras jugé et purifié pour la lumière.

- Assassiné, tu veux dire...

- Vois ça comme tu veux, grogna l'homme au cheveux de jais avant de lui attraper le bras pour l'obliger à se mettre debout. Suis-moi et si tu essayes de lancer un sort je te découpe en tellement de morceaux que tu te transformeras en porridge !

- Ok, ok ! répondit le mage sur la défensive avec une voix plus aiguë, levant les mains en signe de défense avant d'avoir des menottes de contention magique. Hey !

- Je ne te fais pas confiance, diable.

- On est deux dans ce cas...

Le tirant par la courte chaîne entre les lourd bracelets de fer, le paladin l'emporta jusqu'au bureau des colombes pour envoyer un message à son ordre. Une fois l'oiseau envoyé et après un énième soupire à fendre l'âme du pyromage, ils allèrent à l'auberge. Le soleil commençait déjà à se coucher quand leur course poursuite a commencé mais désormais la nuit était tombée. Ils étaient en automne et la fraîcheur gagnait les rues.

Bob n'eut le droit qu'à une miche de pain et une choppe d'eau, se prenant la remarque qu'il avait déjà le droit d'être à table et non avec les cochons, là où était sa vrais place. Il ne dit rien et se laissa par la suite emporter dans la chambre empruntée avant d'être balancer sur le lit.

- Espèce de brute ! se releva-t-il. Je peux aller pisser au moins où faut que tu me tiennes la bite ?

- Hors de question que je te touche, siffla sourdement le paladin en croisant les bras, s'asseyant sur la chaise du petit bureau.

Soupirant d'exaspération, le mage utilisa le pot de chambre en tournant le dos à son kidnappeur qui le fixa pour qu'il ne tente rien de suspect. Une fois qu'il eut laver ses mains, celui-ci lui attrapa les bras pour fouiller ses manches et en retira les dagues.

- Que tu ne tentes pas de me tuer ou de casser tes menottes !

Bob poussa un profond soupire, la seconde option était son plan, il aurait attendu le sommeil de l'autre pour le faire. Comptant tout de même là dessus, il espéra trouver quelque chose dans les tiroirs de la table de chevet pour s'en sortir, voir dans les poches de l'envoyer de l'ordre. Il s'allongea donc sur le lit et ferma les yeux, se gardant éveiller en reprenant toute ses connaissances pour réviser, effectuant des calcules complexes au passage. Son estomac vide l'aida grandement, grinçant régulièrement. Après un très long moment, n'entendant même plus de bruit dans la salle principale de l'auberge, il ouvrit un œil et écarquilla les deux en voyant le paladin le fixer froidement.

- Tu penses sérieusement que je vais dormir ? Je peux resté des jours sans sommeil, j'ai juste à méditer, et je reste en alerte. Tu ne t'échapperas pas si facilement, diable.

Vexé, Bob ferma les yeux, il n'avait plus qu'à dormir, il serait plus frais que lui et pourra assurément tromper sa vigilance à un moment donné. Cependant, au court de la semaine épouvantable qu'il passa à manger sur le pouce et à être traîné derrière le cheval du paladin, il put constater à quel point l'autre était borné. Il sentait bien qu'il ne pouvait rien tenter pour s'évader même lors de ses méditations, il était encore pleinement éveillé et son esprit était trop aiguisé. Il commençait à abandonner, se disant qu'il allait quand même mourir sans être sous forme démoniaque.

Un soir où ils retrouvèrent le confort de la ville et une taverne chaude et accueillante, cithare en fond, le mage essaya encore une fois de conversé, en vain. L'homme, derrière son charisme et, il devait l'avouer, son charme, n'était rien autre qu'une statue froide et amère. Une femme s'approcha de lui, une gourgandine très certainement, très mignonne et dans la fleur de l'âge.

- Besoin de te détendre, chevalier ? J'ai de bon service à offrir contre quelques pièces.

- Nul besoin, demoiselle, dégagez.

Elle haussa les épaules, nullement impressionnée le mélange de politesse et de brutalité qui caractérisait le paladin. Le pyromage soupira, le dévisageant gravement.

- Sérieusement ? Elle était pas dégueux, la petite, en plus ! T'aurais pu m'attacher à un poteau le temps de, j'aurais compris !

Ne répondant pas, l'autre commença à boire tranquillement sa bière, Bob bava un peu en la regardant, il n'avait jamais été aussi sobre de toute sa vie depuis qu'il avait découvert l'alcool.

- Allez, une gorgée, je t'en supplie ! pleurnicha-t-il.

- Non !

- Bordel ce que t'es rabat joie, et coincé par dessus le marché ! À croire que tu n'as jamais connu de femme de ta vie...

L'homme sembla se concentrer grandement sur sa choppe avant de s'éclaircir la gorge en dirigeant son regard vers le barde. Le brun ouvrit grand les yeux, sa bouche formant un rond significatif de compréhension. Il devint alors sérieux et se pencha un peu plus vers le paladin qui le fusilla d'avance du regard.

- Alors c'est vrais ? Les membres de l'église de la lumière n'ont jamais... Même pas sois-même à la main ?

- Occupes-toi de tes affaires, diable !

- Putain et... Ça va ? Je veux dire... Bordel t'es qui ? Tu dors pas, tu baises pas, tu te masturbe pas... Tu sais pas vivre !

- Des péchés a confesser ? siffla amèrement son geôlier.

- J'ai jamais été un fin économe, sous-entendit le mage avec un sourire lubrique, le désespérant de ne pas le voir réagir. Sérieux, t'apprécie au moins quelque chose dans la vie ? En dehors d'être plus flippant qu'une armé de démons supérieurs ? Résultant visiblement de ton manque de vie sexuelle, si tu veux mon avis.

- Je ne le veux pas !

- Sérieusement, je vais crevé alors je ne pourrais pas parler, ils n'en sauront rien si tu tires ton coup vite fait. Allez, je te promet de rien dire en échange d'une bière, tenta-t-il en plaçant ses mains en prière, s'aplatissant contre la table.

- Hors de question pour les deux !

Un silence pesant s'installa entre eux, le chant et la musique du barde ainsi que les conversations et début de bagarre animant la salle.

- Au fait, je m'appelle Balthazar Octavius Barnabé Lennon, tu peux m'appeler B.O.B, c'est plus court.

- Rien à foutre.

- Dixit le type qui ne connaît pas le foutre.

Le paladin se leva brutalement en le foudroyant du regard. Il ne l'impressionna pas, il était comme ça depuis le début de la semaine, il commençait à avoir l'habitude. L'homme se rassit donc plus calmement, reprenant une gorgée de bière. Après ce qui sembla être d'une longueur interminable, Bob se leva sans son accord et alla rapidement vers le barde avant que l'autre ne réagisse. Le voyant s'arrêter sur la scène, bien en vu, le paladin sembla s'apaiser un peu.

- Dis-moi, tu pourrais m'aider ? J'ai une idée de chanson et j'aimerais que tu m'accompagnes à la cithare, demanda le mage, les menottes cachées par ses manches, à l'homme aux cheveux blond qui sourit.

- Bien sûr, mon ami, la musique et ses passionnés ne forment qu'une seule et grande famille !

Il commença à donner des indications sur ce qu'il voulait, le barde fit plusieurs essaie d'accord avant qu'il ne trouve. Bob s'éclaircit la voix et posa ses yeux sur le paladin qui dépita, s'attendant au pire, peut-être avait-il peur qu'il crie à tout le monde qu'il était vierge. Il commença alors à chanter avec une douce voix rauque.

« La da da da da,

Je vais vous enfouir sous terre,

La da da da da,

Je vais vous enterrer dans mon son,

Je vais boire le rouge de votre jolie visage rose,

je vais... »

Furieux, le paladin se leva brusquement, le coupant lui et le barde.

- Arrête-ça ! Ce n'est que vilenies sortant de ta bouche d'abject créature !

- Oh, tu n'apprécies pas ? Ou est-ce moi que tu n'aimes pas ? cracha amèrement Bob en faisant signe au musicien de reprendre.

« Désolé, je ne te traite pas comme un dieux, reprit-il avec des gestes exagérés.

C'est ce que tu veux que je fasse ?

Désolé de ne pas te traiter comme si tu étais parfait,

Comme tout tes loyaux petits sujets le font,

Désolé je ne suis pas fait en sucre,

Je ne suis pas assez tendre pour toi ?

Est-ce pour cela que tu m'as toujours esquivé ?

Ça doit être comme un inconvénient pour toi.

Très bien... Je suis juste ton problème,

Je suis juste ton problème,

C'est comme si je n'étais même pas une personne, n'est-ce pas ?

Je suis juste ton problème.

Bien, je ne devrais pas à avoir à justifier ce que je fais,

Je ne devrais pas à avoir à te prouver quoi que ce soit,

Je suis désolé d'exister, j'ai oublié comment j'ai atterri sur ta liste noire,

Mais je ne dois pas à être le seul à concilier,

Alors, pourquoi voudrais-je? Pourquoi ai-je envie?

T'enfouir sous la terre,

Et boire ton sang depuis... »

La colère avait emporté ses mots après avoir fait bercé les précédents de sa voix claire et sincère. Une fois apaisée, elle l'avait donc fait taire. La salle l'applaudit et le barde lui demanda s'il pouvait reprendre sa musique. Le mage hocha la tête avant d'aller se rasseoir à table, face au paladin qui le dévisageait avec surprise. Après un long moment, ce dernier ouvrit la bouche.

- Théo de Silveberg.

Sidéré, le demi-diable leva brusquement la tête vers le paladin qui sembla un peu moins agressif. L'ouverture faite, il lui sourit amicalement et essaya de négocier une bière qui se solda par un échec. Il passèrent par la suite une autre semaine sur les routes, Bob charriant régulièrement l'envoyé de l'ordre sur sa méconnaissance charnelle. Il s'était donné le pari fou de faire céder le garçon aux pulsions primaires mais les convictions du paladin était aussi dur que le métal de son armure.

Théo voulait éviter les villes le plus possible, craignant que le mage tente un plan tordu pour s'échapper. Cependant il l'épuisait tellement psychologiquement que le confort technologique était son seul moyen d'avoir la paix. Ainsi il ne l'entendait pas geindre à propos du vent, de la pluie, du froid, de l'obscurité et des animaux qui venaient sans arrêt roder pour voler leur affaires ou leurs vivres. Il avait d'ailleurs augmenté la ration des repas car l'autre maigrissait et les gargouillis de son estomacs le gênait plus qu'autre chose.

Ainsi ils retournèrent en ville, en profitant pour faire quelques achats utiles avant de trouver une auberge à la nuit tombée. À table, Bob recommença à raconter des blagues de mauvais goûts, du même niveau que celles déjà faite sur le chemin, Théo était à bout.

- Bordel, je n'ai jamais rencontré un demi-diable aussi chiant, soupira-t-il avec une profonde exaspération.

- J'essaye de mettre un peu d'ambiance, je profite de mes derniers jours. Et tu devrais prendre exemple ! Tiens, elle là bas, derrière ceux qui joue aux dés, elle mignonne ! Je suis sûr que tu pourrais la serrer même avec ton expression d'enclume.

- La ferme.

- Eh puis, on est encore loin ? J'ai mal aux pieds...

- Assez oui.

- Pas que je suis contre quelques jours de plus mais... De combien ?

- Deux mois, peut-être, si tu ne me retardes pas avec tes péchés !

- Ah, ça va ! Tu peux te détendre un peu ! Qui le saura ! Surtout si tu retires ton armure.

- Je vois ce que tu essayes de faire et c'est mort pour m'attaquer de cette façon !

- Toujours aussi méfiant après tout ce que nous avons partagé ? minauda le mage, prenant une petite pose timorée.

Théo l'esquiva et commanda leurs repas. Il perdait peu à peu patience et Bob était avide de voir où ça irait. Il dévora tout de même son assiette en silence, la faim l'appelant avant ses plans malicieux. Il revint cependant à la charge alors que le paladin essayait de savourer une bière.

- Pourquoi ce serment ? Je ne comprends pas... On ne peut pas sainement vivre une vie sans sexe !

- C'est la différence entre les créatures de l'enfers et les défenseurs de la lumière. Nous ne sommes pas corrompu par le péché.

- Tse, je suis persuadée que la moitié de tes supérieurs se sont déjà tapés la femme de chambre !

- Certainement pas ! défendit fermement le paladin en frappant la table du point. La source divine ce serait assombrit si tel avait été le cas !

- La quoi ?

Son geôlier se tut subitement, en ayant visiblement trop dit. Il l'esquiva mais la curiosité de l'autre avait été bien trop piquée pour qu'il en reste là. Le brun se pencha donc vers lui, parlant plus bas pour rendre la chose plus confidentielle.

- Hey, je vais mourir de toute façon, tu peux me le dire. Personne ne le saura, contre une bière, je garde le secret !

- Jamais !

- Bien, je vais donc demander ce que c'est à... Ce type là bas ! Hey ! Monsieur !

- Oui ? demanda l'homme deux tables plus loin.

- Bordel mais la ferme ! D'accord, d'accord !

- Non rien, je me suis mépris, toute mes excuses, sourit Bob.

L'homme haussa les épaules et retourna à sa bière, celle du mage fut servit et il pleura presque de joie de l'avoir entre les mains. Il en savoura la première gorger après avoir inspirer le parfum enivrant. La chope lui fut retirer et il pleurnicha en trépignant.

- Qui me dit que tu vas tenir parole ? se méfia le paladin.

- Cette bière ! Bordel rend-moi ma bière ! Prive-moi de cul mais pas de bière !

Désespéré et sur ses gardes, Théo lui rendit la chose qu'il savoura de nouveau, poussant un profond soupir d'aise.

- Par les dieux, que c'est bon...

- T'as intérêt à tenir ta langue.

- Alors, c'est quoi cette histoire de source divine ? Jamais à la tour rouge ont ne m'en a parlé.

- ... Dans notre salle des bains, en quelque sorte, nous avons une fontaine découlant de la source divine de la lumière. Elle énergise et purifie mais noircie si un péché a été commis. J'ai déjà vu la chose de mes propres yeux.

- Vous êtes à poils devant tout le monde pour ce test ? souffla le mage, incrédule.

- Nous gardons un pantalon mais sinon oui, on le passe devant l'ordre entier. C'est ainsi qu'on est également adoubé à la fin de notre formation.

- C'est bizarre...

- De la part d'un demi-diable, c'est ironique.

- Alors tu ne baises pas sinon...

- L'eau noircira à mon retour et je serais banni de l'église de la lumière.

- Par banni tu veux dire...

- Exécuté.

- Oh.

Réfléchissant et comprenant le point de vu du paladin, Bob retourna l'histoire dans sa tête. Il fronçait les sourcils en se mangeant les lèvres, trouvant visiblement tout ça louche.

- Quelqu'un a déjà passé le test seul ? Sans personne ?

- Les trois grands de notre église doivent être présent, c'est la règle.

- Tu sais, parmi les ordres, j'ai déjà vu des dirigeant utiliser de la magie pour abuser de leur pouvoir.

- Je ne te permettrais pas d'insulter mon ordre ! grogna sourdement Théo.

- Je pense sérieusement qu'il y a anguille sous roche, je suis persuadé que si tu baise et que tu t'y baigne seul, rien ne se passera.

- Tu ne me tromperas pas ainsi, démon.

- Qui le saura, lâche-toi ! Et puis, avec ça, appuya le pyromage en montrant sa chope avec un sourire avant de parler avec une voix comique et pincée. Je suis tenu au secret... professionnel !

- La ferme...

- Allez, je vais t'aider si jamais tu ne sais pas comment les aborder ! Les femmes adorent les compliments, c'est simple !

- La ferme avant que je ne fasse quelque chose que je regretterais...

- Prenons la petite toute mignonne que je t'ai montré tout à l'heure, en plus elle semble éméchée, c'est idéale ! Ce sera facile !

- Dernier avertissement..., siffla Théo avec plus de tension mais l'autre préféra l'ignorer.

- Tu pourrais commencé par la saluer et lui dire que cette frange cache la beauté naturelle qu'elle a eu de naissance. Qu'il est dommage de cacher tel don à faire saliver les anges... Hum, c'est bien ça...

Poussé à bout, le jeune homme se leva d'un bon en le fusillant d'un regard que Bob ne lui connaissait pas. Il prit un peu peur, ne sachant pas s'il allait le tuer où non. Le fait d'être emporté vers la chambre payée plus tôt le rassura, il le mettait juste au lit pour le faire taire, le paladin était plus raisonnable qu'il ne l'avait cru. Le mage fut balancé sur le lit sans aucune finesse. L'un de ces bracelets de fer l'emprisonna pour entourer la barre tenant le matelas.

- Hey j'ai pas besoin d'être attaché ! Il n'y a pas de fenêtre, je vais pas m'enfuir ! rugit le brun, bloqué sur le ventre en tournant la tête vers son bourreau qui était à quatre pattes au dessus de lui, le figeant de stupeur.

- Je t'avais prévenu de t'arrêter... C'est ta faute et je compte bien te le faire regretter...

L'ambiance était palpable et complètement différente de celle meurtrière habituelle. La peur commença à nouer l'estomac du demi-diable, essayant de fuir ce qui était en train de se passer, tirant sur ses menottes. Une main ferme se plaqua contre son dos alors que le paladin s'assit complètement à califourchon sur son fessier. Le geste le paralysa, il mentirait s'il disait que la pression le laissait indifférent. Pendant leur voyage, il avait déjà été attaché ainsi, à la vue du jeune homme le temps qu'il se fasse une rapide toilette. Bien sûr que Bob l'avait plus longtemps regardé lorsqu'il ne le fixait pas, il n'était pas insensible bien qu'il ne s'était intéressé qu'à quelques femmes jusque là. Cela l'avait surprit mais il s'était simplement dit que c'était dû au manque, simplement et que ça passerait.

La tension s'était installée au fur et à mesure, il n'y avait pas prêté attention, pensant que ce n'était que l'ambiance habituelle. Il avait été stupide, écoutant à présent la boucle de ceinture de Théo se défaire, les plaques d'armures attachées à elle tombant au sol. Son cœur battait à tout rompre et malgré sa peur, le manque et le désir éprouvé plus tôt pour la femme en fond de salle le hanta. Il n'était cependant pas du tout dans l'imagination d'une nuit avec elle, juste du paladin soulevant sèchement sa robe ignifugée pour dévoiler son pantalon. Ce dernier se défit rapidement, il pouvait sentir les tremblements de ses mains, les yeux écarquillés, il pouvait sentir la protubérance contre lui alors que l'autre prenait une pause d'hésitation.

Il pourrait dire quelque chose, là, maintenant, ramener le guerrier à la raison pour l'empêcher de commettre l'irréparable. Alors pourquoi restait-il muet, fixant le mur, les yeux obscurcit par un désir mal placé ? Pourquoi cambrait-il son dos par un réflexe stupide plutôt que de se débattre ? Peut-être tout simplement, parce que personne ne le saura.

/Lemon\\

Sortant de sa brève hésitation, Théo se releva un peu pour se mettre sur les genoux et relever les hanches du mage. Ce dernier, le pantalon désormais baissé juste assez, se retourna avec angoisse. Il constata alors que le paladin avait encore son armure, n'ayant ôté que la petite cape de hanche et les armature sous celles-ci. Il lui enfonça la tête dans les coussins, rouge de gêne et perdu dans ses nouvelles émotions.

- Regardes pas !

- Me prends pas comme ça !

- C'est toi qui l'as cherché ! grogna Théo dans un souffle trahissant la pression qu'il avait, se plaçant un peu hasardeusement à son entrée.

- Non ! Prépare-moi d'abord au moins !

- Quoi ?

- Tu n'as jamais eu de cours d'anatomie ? Ou de torture ? Sans préparation si tu mets quelques choses de gros ça déchire les tissus... Et c'est douloureux...

- Qu'est-ce que j'en ai à foutre, râla le paladin en serrant un peu plus dans son poing la tunique noir du mage, sous la robe rouge.

- Je peux faire hémorragie !... Et mourir...

Le silence étant sa seule réponse, Bob tourna timidement la tête, son équilibre précaire sur ses genoux éloignés commençait à lui donner mal au dos. Il découvrit que derrière les mèches sombres, les yeux étaient fermés et la mâchoire, serrée fermement, il tentait de se contenir. Une impulsion se fit dans son bassin en admirant le visage rosie ravagé par le dilemme, lui même ne comprenait pas ce soudain intérêt pour un homme. Théo ouvrit cependant les yeux pour le fixer durement, le désir que le mage pouvait y lire était si profond qu'il communiqua jusqu'au sien.

- Comment ?

- T'as une main, tu sais t'en servir, lubrifie et tu débrouilles, bredouilla le brun en se cachant dans le coussin.

- ... Te mettre un doigt dans le... Hors de question !

- C'est comme ça ! Pour les femmes aussi, si elles le veulent !

- J'ai oublié à quel point tu aimes forniquer..., siffla sombrement le paladin, un peu refroidit.

- Je n'ai jamais fais ça, avec aucun des deux bords d'ailleurs...

- Ne penses même pas à essayer de te reproduire !

Bob vit vaguement un gant sombre voler au travers de la pièce avant de sentir trois doigts humides se plaquer à son orifice. Il sursauta et grimaça au premier qui s'inséra rapidement, bougeant un peu avant qu'un second ne le rejoigne après quelques secondes. Les choses s'enchaînaient trop vite et il avait mal, ses chaires se contractaient et même pour Théo ça ne devait pas être agréable. Alors que les doigts se repliaient dans une tentative d'étirement, ils butèrent sur une bosse qui fit sursauter le mage en poussant un profond gémissement.

Pétrifié par la surprise, ils se figèrent tout les deux mais la curiosité déplacée du paladin le poussa à retoucher la chose et eu la même réaction. Les muqueuses furent même prisent de spasmes autour des phalanges, la chaleur semblant augmenter, ou alors ce n'était que sa propre envie qui l'embrasait. Le demi-diable n'arriva pas à comprendre se qui lui arrivait et ne pouvait que subir les émotions dévastatrices qui fouettait son corps comme une mer déchaînée.

Sa voix, incontrôlable, poussait des sons dont il n'aurait jamais soupçonné l'existence. Elle envoûtait de plus en plus le paladin sans qu'il ne le sache, lui même perdu dans les limbes de cette découverte lubrique. Sa fierté masculine en prenait un sacré coup mais il était incapable de tout arrêter.

Après quelques minutes de jeu, le guerrier retira ses doigts, en ayant ajouté un troisième pour voir si cela avait plus d'effet encore et n'avait pas été déçu. Sa verge turgescente lui faisait un mal de chien et il se demandait bien si faire ce qu'il pensait allait vraiment l'aider, s'enfonçant de plus en plus dans l'exiguïté de la luxure. Un profond soupir passa ses lèvres, accompagné du grognement le plus guttural qu'il n'avait jamais poussé, découlant de délice.

Avec la préparation rude, Bob ressentit un peu de douleur mais elle se mélangea si parfaitement à son plaisir qu'il n'arriva pas à savoir si c'était désagréable. Cependant lorsque Théo fit un premier mouvement en poussant un autre son rauque, visiblement surpris et hypnotisé par ce qu'il ressentait, il eut terriblement mal. Les autres coups de reins vinrent rapidement et augmentèrent en vitesses et puissances malgré leur maladresse.

La souffrance partit peu à peu, les sifflements de douleurs du pyromage se muèrent en geignements suintant, ses reins se cambrant doucement. Il commença alors à bouger aussi, trouvant que c'était encore plus bon ainsi, cherchant à calquer le rythme expérimental et erratique de son partenaire. Ainsi la pièce raisonna de leur chant de luxure, le lit craquait de protestation, tapant dans le mur en écrasant les doigts du mages, tenant la barre à s'en faire blanchir les jointures.

La chaleur et la passion humide teintée d'un sentiment d'interdit malsain les prirent à la gorge, augmentant la pression jusqu'à ce qu'elle explose brutalement. Ils s'échouèrent dans leur plaisir, poussant encore quelques gémissements en tremblant avant de se stopper. Ils reprirent doucement leur souffle, Théo ayant tant tenu les hanches de son prisonnier qu'il y vit les marques de ses mains lorsqu'il les retira. Il se sépara malgré lui doucement de l'autre, tremblant comme jamais et encore dévasté par ce qu'il venait de ressentir. Reprenant lentement ses esprits, observant le liquide pâteux et blanc s'écouler le long d'une cuisse du mage, il se rendit compte de son erreur et serra les poings. Il n'arrivait cependant pas à regretter.

/fin du lemon\\

Il se rhabilla correctement et essaya de bouger pour descendre du lit mais toute force l'avait quitté, comme par enchantement. Il fusilla Bob du regard en le soupçonnant d'avoir trouver le moyen de l'atteindre mais ce qu'il vu le figea, son coeur bondissant si fort qu'il le ressentit jusque dans son bassin. Le brun était affalé sur le ventre, les bras et mains bloqués, son visage ravagé par le précédent plaisir dont il n'arrivait pas à se défaire, essoufflé.

- Rhabille-moi...

Sa voix cassées par les émotions fit frissonner Théo dont la respiration s'entre-coupa. Il continua de le regarder, hésitant et résistant à commettre à nouveau cette erreur délicieuse.

- Rhabille-moi au moins...

Cédant à la demande, le paladin avança ses mains pour s'exécuter et se fit fureur pour se lever, trouvant un équilibre assez bon pour aller jusqu'à une chaise. Il déglutit lorsqu'il fut assit, le sommeil le gagnant peu à peu, il ferma les yeux, se rassurant sur le fait que le mage était solidement attaché.

Le lendemain, le berserk ouvrit les yeux et se sentit agressé par la lumière du jour. Il grimaça en ravalant difficilement sa salive, se levant donc pour aller grandement hydrater sa gorge sèche. Ses yeux se tournèrent vers Bob qui ne bougeait pas, dans la même position que la veille, paniquant il alla vers lui et découvrit qu'il avait les yeux ouverts. Le regard du brun était emplit de contradiction, il ne pouvait que supposer qu'il regrettait, tout comme ce sentiment de culpabilité tout au fond de lui. Cette nuit était une erreur et dans leur silence, ils décidèrent d'un commun accord de l'oublier.

Ne pouvant se regarder sans repenser à ce qu'ils venaient de vivre, ils s'esquivèrent mais même après que Théo est passé un linge humide sur son corps, le mage n'avait pas bougé.

- Tu devrais...

Il éclaircit sa voix qui avait déraillé, démontrant ses émotions qu'il tentait en vain de dissimuler.

- Faut que tu te laves un peu...

- Je suis... Bloqué...

L'aveu timide donna des frissons au guerrier qui entendait encore cette voix gémir dans sa tête. Il ferma les yeux et inspira un bon coup en continuant de tourner le dos à son prisonnier, il ne devait pas laisser ça entacher sur sa mission. C'était peut-être même le plan du demi-diable. Il vint donc auprès de l'homme étendu et à sa vue qu'il condamna, délicieusement offert, pour défaire une menotte afin de le détacher du lit avant de la remettre à son poignet.

- Maintenant debout, on a déjà prit du retard.

- Je suis bloqué...

- Je t'ai détaché.

- Pas...

Rouge de honte et de gêne, Bob se cacha dans le traversin. Après un long silence de malaise, Théo comprit enfin et s'écarta, l'évitant en regardant ailleurs. N'ayant pas d'autre choix, le mage commença par récupéré ses bras endoloris, roulant doucement les épaules avant de se contracter et siffler de douleur. Son corps entier était terriblement courbaturé, comme jamais il ne l'avait été après un rude combat. C'était complètement différent.

Après dix minutes interminable de combat, gardant ses geignements de souffrance par amour propre, Bob parvint enfin à se mettre à quatre pattes sur le lit, tête baissée. Il écarta doucement une cuisse dans le but de poser le pied par terre mais se crispa à nouveau en s'écroulant jusqu'au sol, dos contre ce dernier. Théo ne fit rien pour le rattraper ou l'aider et il apprécia, se faisant fureur pour se redresser, n'arrivant cependant pas à s'asseoir. Il se mit donc debout après un long effort, se tenant à la table de chevet, ses os ayant de nombreuses fois craqués. Il n'avait cependant pas fini, une toilette de fortune étant nécessaire.

Déjà bien retardé mais trop embarrassé, le paladin préféra laisser l'autre prendre son temps en lui tournant le dos. Il ramassa ensuite son sac et celui du mage et ils sortirent de l'auberge, les gens observant le terrible boitillement du brun très pâle. Bien que sa marche était un peu chaotique, il ne dit rien et suivit le destrier Lumière, auquel il était attaché, en silence. Peu à peu ses muscles bloqués se dénouèrent assez et il eut un peu moins de mal à avancer, gardant le silence sur le fait que Théo avait ralenti sa monture. Le malaise les empêchait de s'adresser la parole, ou même un regard.