Je t'aime et je te Hais

Il était allongé sur le côté, fixant obstinément le mur de sa chambre, les yeux écarquillés, pupilles dilatées. Complètement recroquevillé sur lui-même, respirant à peine.

Il avait l'impression que son cerveau ne fonctionnait plus. Tel une sphère qui, constamment, tournait sur elle-même et, soudain, s'était arrêté net. Comme bloquée dans son élan.

Il avait envie de hurler et de pleurer. Il avait chaud et froid. Il avait mal et il ne sentait rien.

Il aimait et haissait jusqu'à la folie.

Son âme était torturée jusqu'à s'en tordre de douleur.

Il voulait mourir.

Échapper à sa vie, son désespoir, des blessures, sa haine... son amour.

Il frissonna en sentant le poids du corps dans son dos.

Cet homme.

Ce danger.

Cette monstruosité.

Il en avait peur, il en était terrorisé.

Et il couchait avec.

Non. Cet homme l'y forçait. Il y était contraint.

Un viol.

Voilà ce que c'était.

Un viol depuis tellement longtemps.

Combien de temps? Il ne le savait pas. Il ne le savait plus.

La notion du temps était une notion tellement subjective.

Ici, dans cette chambre, le temps s'était arrêté.

Dès le premier jour, dès qu'il y était entré pour la première fois.

Il s'était débattu il ne se débattait plus.

Il avait crié il ne criait plus.

Il avait pleuré il ne pleurait plus.

Il avait eu peur et il avait encore peur.

Toujours.

Il s'était habitué. Mais la peur. La peur ne disparaissait pas.

Il connaissait son emploi du temps par coeur. Par coeur.

Le moindre détail.

À minuit il entrait. Son pas lourd et provoquant le terrorisant parfois plus que son regard. Son regard sur et froid, rempli d'acier et de larmes.

Ce regard il pouvait seulement le deviner.

Mais il lui faisait tellement peur.

À minuit cinq il passait à l'acte. Aussi sordide que cela puisse être, il s'exécutait le plus doucement possible.

Veillant presque à être agréable.

Puis à minuit vingt, il partait. Après avoir murmurer. Murmuré un au revoir.

Satisfait. La satisfaction qu'il recherchait.

Il ne s'attardait quasiment jamais. Ne s'attardait pas.

Après tout... Après tout, cela ne servait à rien. Il avait obtenu tout ce qu'il désirait. Tout.

Il hurla. Il hurla intérieurement.

Son cerveau était plein de braises. Il bouillonnait mais ne pensait plus. Tout ce qu'il sentait, abrité dans son crâne n'étaient que hurlements, haine et amour.

Amour. Haine. Désespoir. Cris. Peurs. Mort.

Mort.

L'était-il? Peut-être. Peut-être. Sûrement.

Rire. Il voulait pleurer. Il riait. Sans bouger les lèvres.

Horrible.

L'homme à côté l'avait détruit.

Le corps bougea. Il se réveillait.

Il voulut fuir. Resta immobile.

Sans le voir il savait que l'homme s'asseyait.

Il sentit l'odeur de la fumée. Il venait d'allumer une cigarette.

Le briquet émit un petit clic en se refermant.

La fumée. L'odeur de poussière, de cendres. La chaleur de son corps.Il était bien et il était mal.

Pourquoi fallait-il qu'il retire du plaisir de son malheur?

Pourquoi?

Pourquoi?

Pourquoi?Il chuchota:

-J'ai envie de mourir.

Il sentit l'autre froncer les sourcils.

-Qu'est-c'que t'as dit?

Il avait une voix... dure et froide. Belle et rauque.

-Rien.

L'autre haussa les épaules. Il s'en fichait.

Pourquoi fallait-il qu'il soit son aimé et amant?

Son violeur et ennemi.

Ses joies et ses peines.

Sa destruction

à

Tout

jamais.


Bon voilà j'ai fini cette petite histoire un rin déprimante et je l'aime beaucoup! Tiens, est-ce que vous avez reconnu les personnages? Du premier coup? Vous êtes fort! Dites-le moi en commentaire!

Une review ça coûte pas cher et ça fait plaisir alors lésinez pas dessus! Je vous donne du gâteau en échange! (si, si)