Disclamer :

Les personnages et l'univers si particulier d'Harry Potter appartiennent à J.K Rowling.


L'étrange disparition de Sally-Anne Perks

Cette histoire ne m'appartient pas
Il s'agit d'une traduction de Paimpont parue sous le titre
The strange disappearance of Sally-Anne Perks

(liens vers l'histoire et la bio de l'auteur dans mon profil)


Résumé : Harry se rappelle qu'une petite fille appelée Sally-Anne a été envoyée à Poufsouffle au cours de sa première année, mais personne d'autre semble se souvenir d'elle. Non seulement Sally-Anne n'est plus à Poudlard mais il n'y a aucune trace dans les dossiers scolaires et les professeurs prétendent qu'elle n'a jamais existé. Y avait-il vraiment une Sally-Anne ? Harry et Hermione ont entrepris de résoudre le mystère de l'élève de Poudlard disparue.


Note de la traductrice : c'est avec un grand plaisir que j'ai eu envie de traduire et de vous faire découvrir cette histoire. Elle est hors du commun, de celles qui se basent sur un petit détail que personne ne semble avoir vu, mais si conforme au monde tortueux de JK Rowling. La première fois que je l'ai lue, curieusement je me suis sentie mal à l'aise (finalement, ce n'est même pas le terme qui convient, mais celui qui s'en rapproche le plus). Pourquoi ? Parce que l'idée de départ est très bien trouvée et conçue. Elle est merveilleuse, pleine d'émotions, d'humour parfois, mais d'une extrême cruauté, tout compte fait.

Les personnages y sont nombreux mais ce ne sont pas ceux que nous avons l'habitude de voir, ce qui fait de cette histoire quasiment un exploit. Harry et Hermione vont mener leur enquête en côtoyant principalement les fantômes et les portraits que nous connaissons bien peu. L'exercice est d'autant plus difficile que nous ne savons pratiquement rien sur eux, ce qui démontre que l'auteur a su faire preuve d'inventivité tout en respectant scrupuleusement le monde d'Harry Potter.

Elle a été traduite en espagnol, slovaque et russe. Ce qui vous laisse présager de son succès international. Je n'ai pas reçu de réponse à ma demande de la traduire en français, mais l'auteur ne s'est pas connecté depuis 2014. Cela dit, il est précisé qu'il (elle) n'a rien contre dès l'instant ou l'annonce est faite que ses œuvres ne nous appartiennent pas. Selon son désir, vous trouverez le lien qui vous permettra d'accéder à la version originale et à la bio de l'auteur dans mon profil (puisqu'on ne peut pas en insérer dans les chapitres), ainsi que dans mes favoris.

Voilà, j'en ai fini avec mon discours interminable (mais nécessaire !).

J'ajouterai juste que, maintenant, je sais pourquoi Dumbledore a dit un jour à Harry que «la vérité est toujours belle et cruelle à la fois»


Note de l'auteur (Paimpont) : Dans les livres, la Répartition touche à sa fin avec "Moon", "Nott", "Parkinson", puis les jumelles "Patil, "Perks Sally-Anne, et en dernier "Potter Harry" (Harry Potter et la pierre philosophale - chapitre 7).

Quelques années plus tard, le professeur Flitwick fait l'appel : "Parkinson Pansy, Patil Padma, Patil Parvati, Potter Harry" (Harry Potter et l'Ordre du Phénix - chapitre 31).

Donc, à un certain moment entre septembre 1991 et le printemps 1996, Sally-Anne Perks n'apparaît plus à Poudlard. Peut-être qu'elle a quitté l'école. Peut-être est-elle tombée malade. Peut-être qu'elle est morte. Ou peut-être qu'elle s'est juste volatilisée...


Excellente lecture à toutes celles et ceux qui passeront par là !

Volderine


Chapitre 1

Un soupçon de fraîcheur planait en cette soirée d'octobre. Les jours étaient encore chauds et dorés, mais la nuit, on pouvait sentir le gel dans l'air, le souffle glacé de l'hiver à venir.

Harry, Ron et Hermione étaient recroquevillés devant la cheminée de la salle commune de Gryffondor. La chaleur et le murmure tranquille des flammes les faisaient somnoler confortablement. Même Hermione avait délaissé son livre posé sur ses genoux et regardait l'âtre d'un air rêveur.

Harry huma l'air épicé par le parfum boisé d'une souche de caryer incandescente en essayant de repérer des formes dans le feu. Combien de couleurs y avait-il dans les flammes crépitantes ! Il avait toujours pensé que le feu était orange ; mais aujourd'hui il remarquait que les flammes dansantes avaient toutes sortes de teintes : ocre, ambre, nuances d'or profond, rouge flamboyant, et maintenant, un scintillement d'un bleu incandescent.

- On dirait une pyramide, marmonna t'il, ensommeillé. Vous voyez ? Juste là, où les flammes sont plus hautes.

Ron tourna la tête de côté pour observer l'âtre.

- Non, déclara t'il, enfin. Ce n'est pas une pyramide, on dirait le Choixpeau magique.

Harry et Hermione rirent un moment mais convenaient volontiers que la forme dans les flammes vacillantes ressemblait en effet à un chapeau.

- Je n'oublierai jamais à quel point j'étais nerveuse le jour de la Répartition, dit Hermione doucement. Il y a plus de deux ans, maintenant...

- Moi aussi, admit Ron. J'étais sûr qu'il m'enverrait à Serpentard ! grimaça t'il. Mes parents m'auraient renié !

Harry sourit mais ne dit rien sur ses propres craintes ressenties ce jour-là. Peut-être qu'il en parlerait une autre fois...

- Je pense que nous avions tous peur, dit-il calmement. Même Malefoy avait l'air mal à l'aise. Il était aussi pâle qu'une autre petite fille, Sally-Anne Perks, on aurait dit qu'elle allait défaillir...

Hermione fronça les sourcils.

- Sally-Anne ? Qui est-ce ?

Harry la regarda avec curiosité.

- Sally-Anne Perks, la jeune fille qui a été répartie juste avant moi. Elle a été envoyée à Poufsouffle. Vous vous souvenez ?

Mais le regard de confirmation qu'il attendait ne vint jamais. Hermione se contenta de secouer la tête, déconcertée.

- Qu'est-ce que tu racontes, Harry ? Il n'y avait pas de Sally-Anne.

- Bien sûr qu'il y en avait une. Comment pouvez-vous l'avoir oubliée ? Vous vous souvenez de tout en général.

Soudain, il lui vint une idée.

- Attendez, c'est quand même étrange. Je ne me souviens pas l'avoir vue après ça. Je n'ai pas vraiment fait attention à elle, je l'ai juste remarquée parce que son nom était avant le mien et je savais que mon tour viendrait bientôt, mais je ne me rappelle pas l'avoir revue depuis ce jour-là. Elle a été envoyée à Poufsouffle mais je ne l'ai jamais vue dans l'une de nos classes. Elle doit avoir quitté l'école peu après la Répartition. Je me demande Pourquoi...

Puis il remarqua le regard étrange de Ron.

- Qu'est-ce que..., tenta t'il de comprendre. Oh, vous savez quelque chose à son sujet ? Vous savez ce qu'il lui est arrivé ? Etait-ce quelque chose de mauvais ?

Harry ressentit de la pitié pour la petite Sally-Anne et le fait qu'ils aient pu l'oublier. Il se rappelait un visage plutôt mince, si pâle, ses yeux bleus lumineux presque translucides agrandis par la peur, une pincée de taches de rousseur sur le nez, les mains crispées sur les bords du tabouret lorsqu'elle s'était assise, attendant que le Choixpeau soit posé sur sa tête. Il espérait sincèrement qu'il ne lui était rien arrivé de mal, comme une maladie ou un terrible accident. Peut-être qu'elle avait simplement eu le mal du pays et qu'elle était retournée chez ses parents ?

- Harry, mais de quoi tu parles ? Il n'y avait pas de Sally-Anne, insista Ron, le regardant d'un air préoccupé.

Mais tout à coup, Harry réalisa que c'était pour lui que Ron s'inquiétait, et non pas pour Sally-Anne. Il commençait à se demander s'il n'avait pas rêvé.

- Ne me dites pas que vous ne vous souvenez pas qu'elle a été appelée juste avant moi. Perks, Sally-Anne et puis moi : ...Potter, Harry.

- Harry, dit Hermione d'une voix douce en posant la main sur son bras. Je t'assure que je me souviens parfaitement du jour de la Répartition. C'était un moment tellement important, celui où nos destins allaient être décidés. Comment aurais-je pu l'oublier ?

Elle prit une profonde inspiration.

- Harry, je ne sais pas ce qui se passe. Peut-être as-tu été victime d'une hallucination ? Il n'y a jamais eu de Sally-Anne. Tu as été appelé juste après les jumelles Patil.

En dépit de la chaleur du feu, Harry ressentit un frisson glacé. Quelque chose n'était pas normal. Il secoua la tête avec obstination. Quel était le problème avec Ron et Hermione ? Comment auraient-ils pu l'oublier, tout simplement parce qu'elle avait quitté l'école après... Après combien de temps, exactement ? Il essaya de se rappeler s'il l'avait revue depuis. Non, ils n'avaient pas eu de cours communs avec les Poufsouffle jusqu'à leur deuxième année, et entre temps, elle avait disparu.

Il se leva brusquement.

- Où vas-tu ? s'inquiéta Hermione.

- Dans la salle commune de Poufsouffle, répondit Harry avec détermination. Peut-être que là-bas quelqu'un se souviendra d'elle, même si elle n'est pas restée longtemps.

-.-.-.-.-.-.-

Mais les Poufsouffle ne se souvenaient pas de Sally-Anne.

À sa grande surprise, Harry put entrer dans leur salle commune sans avoir à prononcer de mot de passe. Il s'était juste dirigé vers la porte et avait pu l'ouvrir, tout simplement. Perplexe, il avait découvert une salle circulaire vaste et confortable, aux murs recouverts de tapisseries d'or. Mais c'était insensé, quelque chose n'était-il pas supposé l'empêcher d'entrer ?

Puis il entendit un doux rire argenté. Susan Bones le regardait avec amusement.

- Tout va bien, Harry. Il n'y a pas de mot de passe.

- Pas de mot de passe ? Mais qu'est-ce qui empêche les visiteurs importuns, alors ?

Susan sourit, ses fossettes dévoilant ses dents rondes, les joues légèrement roses. Nous les laissons à leur propre certitude. Comme celle qu'il doit forcément y avoir un mot de passe.

- Oh, fit Harry, sentant grandir son estime pour les Poufsouffle.

Susan ferma son livre.

- Certaines choses, reprit-elle doucement. Sont trop difficiles à comprendre. Mais le plus souvent, les gens ne comprennent pas parce que les choses sont trop simples. Comme notre mot de passe.

Son sourire se fit espiègle.

- Que puis-je faire pour toi, Harry, maintenant que tu as découvert notre code secret en entrant par la porte ?

Quelques-uns des autres élèves étaient réunis autour d'eux, à présent. Ernie MacMillan, Hannah Abbot, Justin Finch-Fletchley... Harry regarda les visages amicaux. Il inspira profondément.

- Je me demandais si vous vous souveniez d'une fille appelée Sally-Anne Perks ?

Une confusion générale se dessina sur les visages avenants. Ils secouèrent la tête, posèrent quelques questions supplémentaires mais répondirent négativement. Personne n'avait jamais entendu parler de Sally-Anne. Pourtant, ils se rappelaient du jour de la Répartition, qui pouvait l'oublier ?

Harry était désespéré. Il n'était pas fou, elle avait existé... Mais les Poufsouffle étaient aussi désolés que lui, tous les visages affichaient des airs étonnés et innocents. Ils ne savaient rien au sujet de l'élève disparue.

- Dites-moi, reprit-il enfin. Combien y a t'il eu de filles réparties à Poufsouffle lors de notre première année ?

- Il y en a eu quatre, répondit Hannah Abbot, une jeune fille douce avec des nattes. Juste quatre, Harry. Susan Bones, Leanne Robinson, Megan Jones, et moi.

Harry étudia son visage. Elle avait l'air sincère.

- Mais n'y avait-il pas eu cinq filles et cinq garçons répartis dans chaque maison ? demanda t'il désespérément. Gryffondor a accueilli cinq filles, Serdaigle cinq aussi, et Serpentard cinq également. Pourquoi Poufsouffle n'aurait eu que quatre filles et cinq garçons ?

Hannah avait l'air déconcerté.

- Je ne sais pas, dit-elle lentement. Vu comme ça, ça ne parait pas très équitable, en effet. Mais c'est peut-être une particularité qui distingue encore Poufsouffle des autres ?

Il y eut des murmures approbateurs et Harry abandonna. Après avoir remercié ses camarades, il retourna à la tour de Gryffondor.

Ron et Hermione étaient encore assis sur le sol devant le feu, mais en gardant leurs distances. S'étaient-ils disputés ? Hermione leva les yeux vers lui lorsqu'il entra.

- As-tu appris quelque chose, Harry ?

Il secoua la tête.

- Non, ils ne se souviennent pas d'elle non plus. Mais ils reconnaissent que c'est étrange qu'il n'y ait eu que quatre filles à Poufsouffle cette année-là, et cinq dans les autres maisons.

Hermione semblait pensive. Ron se contenta de s'étirer en baillant.

- Eh bien, si les Poufsouffle ne se souviennent pas d'elle, c'est qu'elle n'y a pas été répartie. Tu as dû rêver, Harry. Mais ne t'inquiète pas, mon pote. C'est facile de se tromper, le premier jour à Poudlard était éprouvant pour tout le monde, ce n'était pas évident de garder les idées claires.

- Je ne l'ai pas inventée ! insista Harry, s'énervant presque.

Mais Ron se contenta de hausser les épaules à l'accès de colère de son ami. Harry vit qu'il avait commencé une partie de bataille explosive avec Neville dans un coin de la salle commune et, à voir la robe roussie de Neville, Ron allait l'emporter haut la main.

Harry détourna le regard de Ron et observa le feu dans la cheminée. Pourquoi Ron ne pouvait pas essayer de le croire, juste une minute ? Le souvenir de Sally-Anne commençait à s'estomper. Il l'avait vue si peu de temps, et l'incrédulité décelée sur le visage de son ami lui fit avoir des doutes. L'avait-il vraiment aperçue ? Etait-elle le fruit de son imagination, comme la pyramide qu'il avait cru voir dans les flammes ?

- Harry, nous devrions aller voir McGonagall, suggéra la voix d'Hermione, le sortant de ses pensées.

Harry leva les yeux vers elle, éberlué.

- McGonagall ? Pourquoi avons-nous besoin de voir McGonagall ?

Hermione était à la fois exaspérée et compatissante lorsqu'elle répondit.

- Pourquoi ? Mais pour lui demander ce qu'elle sait à propos de Sally-Anne, bien sûr.

- Alors tu me crois ? s'étonna Harry dans un murmure.

- Je ne sais pas ce que je crois, Harry, répondit doucement Hermione. Je ne sais pas s'il y a eu une Sally-Anne ou non. Mais le fait que tu t'en souviennes alors que tout le monde semble l'avoir oubliée est déjà bizarre en soi. Et le nombre de filles envoyées à Poufsouffle cette année-là... Je n'y avais jamais pensé avant, mais tu as raison : tu n'es pas fou, tu as déjà remarqué que les nouveaux élèves sont toujours répartis uniformément dans chacune des quatre maisons. Il y a donc quelque chose à comprendre, non ? Ca fait partie de la magie même de Poudlard, et peut-être du Choixpeau, également. Ils sont obligés de conserver l'équilibre des quatre maisons qui doivent rester égales en force et en nombre. Il ne peut donc pas n'y avoir eu que quatre filles à Poufsouffle -elle déglutit-, et par conséquent il est logique qu'il en manque une... Allons voir McGonagall, Harry, c'est elle qui se charge de la Répartition.

Elle tendit la main et Harry la saisit avec reconnaissance. Ils parcoururent les couloirs anciens, déserts à présent, sans échanger un mot.

- Entrez ! répondit la voix vive du professeur McGonagall à leurs coups hésitants.

- Ah, Monsieur Potter et Miss Granger ! les accueillit-elle, visiblement ravie de les voir. Que puis-je faire pour vous ? N'est-il pas un peu tard pour vous trouver dehors, tous les deux ?

Puis, comme elle regardait leurs visages, elle ajouta rapidement.

- Asseyez-vous, les enfants. Quelque chose ne va pas ?

Ils s'installèrent sur les chaises qu'elle venait de désigner. Harry prit une profonde inspiration.

- Professeur, vous rappelez-vous le jour où nous avons été répartis, Hermione et moi ?

McGonagall remit la plume qu'elle venait d'utiliser sur son présentoir.

- Bien sûr que je m'en souviens, Monsieur Potter. Comment pourrais-je oublier le jour où Harry Potter a été placé dans ma maison ?

Harry sourit en sentant la fierté dans la voix du professeur. McGonagall rajouta rapidement :

- Et vous aussi, bien sûr, Miss Granger. Harry était précédé par sa réputation, évidement, mais je ne vous connaissais pas encore et je peux me vanter d'être capable de déceler le caractère et la capacité d'un enfant rien qu'en voyant son visage. Laissez-moi vous dire que vous avez largement tenu la promesse de la détermination qui se lisait clairement sur le vôtre, ce soir-là.

- Professeur, demanda doucement Harry. Vous souvenez-vous des étudiants de Poufsouffle ? Vous souvenez-vous d'une fille nommée Sally-Anne Perks ?

Était-ce son imagination, ou la main du professeur avait réellement tressailli pendant une fraction de seconde ? Non, il a dû avoir une hallucination car elle répondit d'une voix claire mais avec un soupçon de surprise.

- Sally-Anne Perks à Poufsouffle ? Non, il n'y avait personne de ce nom, Monsieur Potter.

- Mais je me souviens d'elle !

McGonagall fut étonnée d'un tel emportement.

- Vous vous souvenez d'elle ? Non, vous devez vous tromper, Harry.

Elle lui sourit, d'un sourire tendre et presque maternel.

- Parfois nos esprits nous jouent des tours, Harry. Mais je pense que je peux vous rassurer.

Elle se leva et sortit un livre recouvert de cuir épais d'une armoire fermée à clé le long d'un mur.

- Regardez, Harry. Ce sont les dossiers scolaires de Poudlard, dont je suis la gardienne officielle. Le nom de tous les étudiants qui sont entrés au collège y sont magiquement enregistrés, avec leurs maisons, la date de leur répartition, les résultats de leurs examens, et ainsi de suite.

Elle ouvrit le volume antique et commença à le feuilleter.

- Alors, voyons... Vous avez été répartis en 1991, le premier jour de septembre. Ah, vous voici : Patil, Padma. Patil, Parvati. Potter, Harry. Jetez un oeil, Monsieur Potter et voyez par vous-même qu'il n'y a pas de Mlle... Perkins, avez-vous dit ?

- Euh... "Perks".

- Ah, oui. Perks. Et comme vous pouvez le voir en ce qui concerne Poufsouffle à partir de 1991, il y a eu seulement quatre filles placées dans cette maison cette année-là. Et voici la liste des élèves. Constatez qu'il n'y a pas eu de Miss Perks proposée dans aucune de ces classes.

- Oh, fit Harry en retombant dans son fauteuil, se demandant s'il devait en être soulagé ou malheureux.

Donc, tout ça n'était bien qu'une illusion. Pourquoi se sentait-il si étrangement mélancolique à cette pensée ? La pâle Sally-Anne n'a jamais existé. Mais comment son visage pouvait être si vif dans son esprit ?

- Bien, je vous remercie, Professeur.

Hermione échangea quelques phrases polies avec McGonagall, puis prit le bras de Harry et le conduisit doucement à l'extérieur. Lorsque la porte du bureau se fut refermée derrière eux, Harry chuchota :

- Eh bien, je suppose que le problème est réglé, alors.

- Il l'est certainement.

Mais que signifiait la lueur étrange que Harry décela dans les yeux d'Hermione ? Elle l'entraîna dans le coin d'un couloir désert.

- Elle est ensorcelée ! McGonagall est ensorcelée ! Maintenant, je suis certaine qu'elle existe ton hypothétique Poufsouffle.

- Quoi ? Mais nous venons de consulter le registre...

Hermione secoua la tête avec impatience.

- Tu n'as rien remarqué ? Tu n'as pas vu comment ses mains tremblaient quand tu as mentionné Sally-Anne ? Et puis elle nous a montré les dossiers scolaires ! Le professeur McGonagall, le gardien du registre secret de Poudlard, a laissé voir des informations confidentielles à deux étudiants, tout simplement parce que l'un d'eux prétend se souvenir d'une élève qui n'a jamais existé. Pourquoi aurait-elle fait une chose pareille ? Elle aurait dû être outrée, ou être inquiète pensant que ta mémoire défaillante était grave et t'expédier à l'infirmerie pour que tu prennes du repos. Mais elle ne l'a pas fait. Au lieu de ça, elle met tout en oeuvre pour te prouver que Sally-Anne n'existe que dans ton imagination... Pourquoi ?

- Je ne sais pas. Harry sentit sa tête tourner. Hermione, tu n'es pas en train de suggérer que McGonagall essaie de cacher une sorte de… crime ? Si Sally-Anne n'existe pas dans les dossiers scolaires, ni dans la mémoire de tout le monde, sauf la mienne, alors peut-être qu'elle n'a jamais été réelle...

Hermione secoua la tête.

- Les dossiers scolaires peuvent être falsifiés, même les plus magiques. Les esprits peuvent être effacés, les souvenirs modifiés.

- Mais pourquoi mon esprit n'est pas modifié, si c'est le cas pour tout le monde ?

Hermione le regarda.

- Peut-être..., réfléchit-elle lentement. Peut-être que ton esprit est différent d'une certaine manière, Harry. Elle observa sa réaction. Oh, je ne veux pas dire que tu es fou. Mais nous savons déjà que ton esprit est différent de bien des façons. Tu es capable de parler aux serpents, par exemple. Peut-être que tout ce qui fait de toi un Fourchelang te protège également contre les sortilèges d'amnésie.

Elle garda le silence pendant un moment, un regard lointain sur le visage.

- Je me demande..., reprit-elle rêveusement. Je me demande si quelqu'un peut réellement modifier le souvenir de l'existence d'une personne réelle. Ce serait très difficile d'y arriver, tu sais. On peut se souvenir des choses les plus importantes, comme les dossiers scolaires, de ses camarades de classe, mais il est plus facile de faire oublier des évènements mineurs ou insignifiants.

Elle était perdue dans ses pensées alors qu'ils marchaient vers la salle commune de Gryffondor. Ron leva les yeux quand ils entrèrent mais fit bientôt semblant de les ignorer. Apparemment, il était fatigué par cette histoire de Poufsouffle disparue. Il se dirigea vers l'étage avec Seamus et Dean, laissant Harry et Hermione seuls dans la salle commune.

Hermione regarda rapidement les alentours, puis murmura à Harry :

- Je crois que je vais avoir besoin d'aide pour mes devoirs.

Quoi que Harry avait prévu de dire, il s'abstint. Il la regarda simplement.

- Comment ?

- Mes devoirs, Harry, fit-elle avec un petit sourire aux lèvres. Je me demandais si tu pouvais appeler Dobby, il pourrait être en mesure de m'aider sur un point particulièrement délicat.

Elle sortit un morceau de parchemin et une plume de son sac.

- Hein ? Dobby ? s'étonna Harry, perplexe.

Et Dobby apparut dans un "plop", ses grands yeux étonnés mais fiers.

- Harry Potter a appelé ?

- Salut, Dobby, dit doucement Harry. Merci d'être venu, enchaîna t'il, mettant fin aux manifestations de reconnaissance de Dobby envers la grande bonté de Harry d'avoir fait appel à lui. Mon amie Hermione a besoin d'aide avec... euh... ses devoirs.

- Dobby, continua Hermione gentiment. Je travaille sur un projet d'étude indépendant particulièrement délicat dans le domaine de l'arithmancie, et je me demandais si tu étais en mesure de m'aider.

- Dobby serait heureux de le faire, Miss, s'enthousiasma la créature. Dobby connaît beaucoup de choses sur l'arithmancie, la numérologie et les runes. Tous les elfes de maison en sont capables.

- Vraiment ? Hermione semblait surprise, mais se hâta d'ajouter : Dobby, j'étudie une branche particulièrement obscure et peu connue de l'arithmancie moldue appelée les "statistiques".

- Statistiques ? Dobbby goûta le mot inconnu pensivement. Dobby craint de ne pas connaître ce mot, Miss.

Hermione écarta ses cheveux ébouriffés de son visage et lui sourit.

- Très peu de personnes dans le monde des sorciers ont déjà entendu parler de ce domaine, Dobby. Mais les principes sont assez faciles à comprendre : nous recueillons des numéros sur toutes sortes de choses, des choses étranges et arbitraires, comme le nombre de marches d'un escalier, la taille des enfants, le nombre de personnes tombant malades d'une maladie particulière. Et puis nous étudions les modèles qui se dégagent de ces nombres aléatoires. Et ces résultats, Dobby, racontent parfois une histoire que les numéros individuels ne font pas.

- Oh ! Les yeux de Dobby brillèrent comme s'il méditait déjà sur les mystères merveilleux de la statistique.

- Alors je me demandais, Dobby, reprit Hermione avec douceur. Si tu pouvais m'aider à rassembler quelques chiffres ?

Dobby hocha la tête avec impatience, et elle continua :

- Je suis particulièrement intéressée, par exemple, d'en apprendre davantage sur le nombre d'élèves de Poudlard qui ont assisté au dîner dans la Grande Salle tous les soirs. J'ai remarqué qu'il y avait précisément le bon nombre d'assiettes à chaque repas. Jamais trop ou pas assez. Comment est-ce possible ?

- Les enchantements, Miss, annonça Dobby, ravi de partager ses connaissances avec Hermione. Le nombre d'assiettes nécessaires apparaît toujours dans le feu magique des cuisines, ainsi que des informations importantes sur les exigences alimentaires particulières et ainsi de suite.

Hermione lui sourit affectueusement.

- Dobby, ce serait extrêmement utile pour moi si tu pouvais me donner quelques chiffres sur le service du dîner de Poudlard sur une période particulière. Disons, par exemple... Elle baissa les yeux sur son parchemin. Le mois de septembre 1991. Pourrais-tu me dire combien d'étudiants ont dîné à Poudlard chaque soir de septembre pour cette année ?

- Oui, bien sûr, Miss ! acquiesça Dobby joyeusement et disparut dans un petit "bang".

Ils attendirent en silence. Il fallut à Dobby moins d'une demi-heure pour revenir.

- Harry Potter et Miss Granger, Dobby a trouvé des statistiques ! Il sortit fièrement ses notes et se mit à réciter d'une voix solennelle : Dîners d'étudiants servis à Poudlard 1 septembre 1991 : 412 - 2 septembre : 412 - 3 septembre : 412 - 4 septembre : 412 - 5 septembre : 412 - 6 septembre : 412 - 7 septembre : 412 - 8 septembre : 411. 9 septembre : 411...

Il lut les chiffres jusqu'à la fin du mois. Après le 7 septembre, il n'y avait eu que 411 étudiants dans la Grande Salle pour le dîner tous les soirs.

- Je te remercie, Dobby, murmura Hermione. C'est exactement ce que je voulais.

Dobby disparut avec un large sourire satisfait. Mais Harry et Hermione en restèrent figés, se regardant silencieusement l'un et l'autre. Sally-Anne Perks avait vécu à Poudlard pendant sept jours avant de disparaître dans les airs. Que lui était-il arrivé pendant ce laps de temps ?


Voilà pour le premier chapitre. L'enquête ne fait que commencer et je prévois environ une publication par semaine.

N'oubliez pas que le mot de la fin vous appartient (au moyen d'une review, vous l'avez compris ! lol). Ce n'est pas la traductrice que vous remercierez mais l'auteur qui, j'espère que vous en conviendrez, le mérite amplement.

Bises à tous !

Volderine