NEW WORLD
« Non, c'est non ! » Elle referma la fenêtre avec véhémence et se dirigea vers le lit. Quel culot de venir la réveiller en pleine nuit ! Et cette manie de toujours vouloir lui tenir tête... Pourquoi s'acharnait-il à ne pas vouloir comprendre que c'était elle, la boss. Elle éteignit la lumière et se faufila sous les draps. Mais de l'autre côté... S'il n'avait pas tort ? S'il suffisait d'une piqure de cortisol ? Si...
Vlam. Boum. Vizz.
On, enfin il, venait de forcer sa fenêtre. Mais quelle tête de mule ! Pas moyen de dormir. « Quoi encore ? » S'énerva-t-elle.
« J'ai quelque chose d'autre à vous demander... » Il venait de pénétrer dans sa chambre. Il se retourna, ferma tant bien que mal la fenêtre désormais branlante. Elle déglutit difficilement. Que lui voulait-il ? « Galipettes ? »
« Greg... » Elle aurait voulu dire cela sur un ton menaçant, mais son prénom sortit en un souffle sensuel. Comment être prise au sérieux après cela ?
« Quoi ? » Il feint l'innocence. Devant sa mine septique, il continua : « Il faut que je fasse de l'exercice, c'est vous même qui me l'avez dit. »
« Je parlais de sports plus basiques, plus communs. » Se défendit-elle.
« Qu'y a-t-il de plus commun qu'un homme et une femme faisant l'amour ? » Avant qu'elle n'ait l'occasion d'objecter, il continua : « Et c'est toi qui as commencé... »
« Vraiment ? » Demanda-t-elle en s'asseyant sur le bord du lit, s'apprêtant à se lever.
Il s'approcha d'elle, descendant sa bouche au niveau de l'oreille de la jeune femme : « Greg... Tu ne m'appelles jamais par mon prénom sauf quand... »
« Tu m'exaspères ! »
« Ou que tu espères une certaine intimité entre nous. » Il haussa les sourcils de manière suggestive, la faisant sourire. « Et cette tenue... » Il désigna son pyjama et le décolleté dans lequel il pouvait voir monts et merveilles.
Elle ouvrit et ferma la bouche plusieurs fois à la suite, cherchant quoi lui dire. Rien ne vint. À part une bouche chaude et douce sur la sienne. Elle n'envisagea même pas de se débattre. Elle avait envie de lui. Depuis trop longtemps déjà.
À bout de souffle, ils se séparèrent. Elle rencontra son regard et y vit une dangereuse lueur de malice. Avant qu'elle n'ait eu le temps d'anticiper quoi que ce soit, son bandeau de nuit s'abattait sur ses yeux. « Je la tiens enfin, ma vengeance... »
Apeurée, excitée, très excitée, elle attendit la suite des opérations. Les secondes défilaient, toujours pas le moindre bruit, pas le moindre signe de présence. Elle était partagée entre l'envie d'enlever le bandeau pour savoir s'il était réellement parti et le désir de le voir revenir, de savoir ce qu'il lui réservait. Elle s'allongea sur le lit, à l'affut. Les bruits de pas se rapprochaient, il revenait dans la chambre. Une latte craqua, lui laissant savoir qu'il se tenait tout contre le lit. Elle ne put s'empêcher de frémir à cette idée. Le matelas s'affaissa sous son poids. Puis, plus rien. À part son cœur qui cognait si fort dans sa poitrine qu'elle avait l'impression que ses battements comblaient le silence de la chambre.
If living is seeing
I'm holding my breath
« Mmh. » Il venait de reprendre d'assauts ses lèvres. Avec fougue et passion. Ses mains caressaient son corps si peu couvert. Il l'attira à lui, la forçant à s'assoir légèrement. Il joua quelques instants avec son débardeur avant de l'agripper fermement et de le lui retirer. Elle l'entendit émettre un petit sifflement d'approbation, faisant rosir ses joues.
Il la serra de nouveau contre lui, s'allongeant petit à petit sur elle. La caressant encore et toujours. La mettant de plus en plus à l'aise. D'un mouvement vif, il lui retira son short. Nue, elle était. Nue, elle frissonna. Le matelas grinça, le poids s'affaissa. Les pas s'éloignèrent. Gênée, elle se glissa sous les couvertures. Elles lui furent aussitôt retirées. Elle hoqueta de surprise, elle ne l'avait pas entendu revenir. Il trafiquait non loin du lit. Elle se concentra. Les prises électriques ? Un vrombissement se fit entendre, l'air chaud arriva jusqu'à elle. Touchée, elle sourit. Il venait de brancher le chauffage d'appoint.
« Tourne-toi. » Ordonna-t-il d'une voix enjouée. Elle obéit, avec appréhension et curiosité. Le matelas remua de nouveau, faisant glisser son corps plus près de lui. Un bruit métallique, comme lorsqu'on secoue du blanco. Le son caractéristique de la bille entrant en contact avec les parois. Puis un drôle de bruit, comme si on venait d'ouvrir la bombe de...
In wonder I wonder
What happens next?
« Ah ! » Le froid intense de la chantilly sur le creux de ses reins. Immédiatement apaisé par une bouche chaude et prévenante. Un amas de crème fut ensuite déposé sur chacune de ses fesses. Avant d'être mangé avec gourmandise. Le contraste chaud/froid la rendant folle.
Mais pas autant que de sentir la mousse couler le long de sa plante de pied. Se liquéfier au contact de sa peau chaude, se faufiler entre ses orteils. Elle ne put s'empêcher de sursauter. Une main ferme saisit sa cheville. Un souffle chaud vint intensifier l'effet glacé avant qu'une langue bouillante vienne laper, nettoyer le chantier. Elle soupira, gigota. C'était infiniment agréable malgré la sensation chatouilleuse persistante. Il resserra sa prise avant de prendre son gros orteil en bouche. De le suçoter avec application et délectation...
Il remonta doucement le long de son corps, parsemant ça et là des baisers mi-chauds mi-froids. Puis il embrassa ses joues, son nez. Retrouva longuement sa bouche. Elle se laissa faire, totalement à sa merci. Il écarta ses cheveux de sa nuque, les calant par-dessus l'une de ses épaules. Elle se crispa légèrement, anticipant. La trainée de chantilly qu'il déposa de la base de son crâne au sommet de ses fesses. Les léchouilles, baisers qui s'en suivirent. Elle était au paradis, tout simplement.
Quand il eut fini de grignoter son dos, il donna une légère impulsion sur sa hanche. Lui signifiant qu'il voulait qu'elle se retourne. Elle le fit, avec plaisir et sensualité. Bombant la poitrine, passant un bras derrière sa nuque. S'offrant à lui, complètement. Elle pouvait d'ailleurs sentir son regard lui bruler la peau. Cela la mit en confiance, l'aida à accepter totalement sa nudité.
Il vint se coucher sur elle et l'embrassa. Sa bouche était comme une friandise. Une profiterole. Glacée, mais brulante. Sucrée et onctueuse. Elle ne put que croquer délicatement ses lèvres fines. Suçoter sa langue, s'enivrant de ce parfum subtil de vanille. Elle se perdit dans ce baiser. Comme dans les nombreux autres qu'ils partagèrent avant qu'il ne se relève.
La bombe était de nouveau agitée. Elle se mordilla la lèvre inférieure, se demandant où il allait déposer la mousse. Sachant pertinemment où elle la voulait. Savait-il lire dans les pensées ? Non ! Il venait de recouvrir son nombril qu'il dégagea aussitôt du bout de la langue. Elle arqua le dos. Pourvu qu'il comprenne, elle ne tenait plus...
« Oh! ! » Il venait de recouvrir le bout de ses seins. Le froid intense sur cette zone si sensible était de la pure torture. Douce et merveilleuse torture. Ses sens étaient totalement en éveil. Son corps à l'affut. D'une caresse, d'un baiser. De sa bouche qui venait de trouver sa poitrine. La brusque chaleur était encore plus enivrante. Elle passa une main dans ses cheveux, le maintenant en place. Il cessa ses douces caresses. « Attention ! Si tu continues, je vais devoir t'attacher... » Elle retira à regret sa main. Se demandant toutefois si elle n'allait pas continuer. L'idée d'être possédée, attachée, l'excitait terriblement. La tentait affreusement. Mais il le saurait, qu'elle l'avait quémandé. Alors, elle allongea ses bras le long de son corps et se laissa faire.
Nouveau sursaut. Il venait enfin d'accéder à sa requête la plus inavouable. Il venait de faire couler la chantilly sur sa partie la plus sensible, la plus intime. Et Dieu que c'était bon ! Le froid la brulait presque, créant une foule de sensations nouvelles. Ses hanches, ses jambes furent prises de convulsions. Tant de plaisir, elle ne tenait plus ! « Oh mon Dieu ! » Cria-t-elle en s'accrochant désespérément au drap. Sa bouche si chaude, sa langue si agile. Ses mains, oh ses mains... Son bassin prit vie, bougeant, venant à sa rencontre. L'incitant de continuer encore et toujours. Il la bloqua violemment contre le matelas. Cela, plus ses quelques coups de langue et elle était au bord de l'extase. Elle faisait de son mieux pour se retenir, voulant partager ce moment avec lui. « Je t'en supplie. » Murmura-t-elle en essayant de l'attirer vers elle.
Le matelas bougea. Le silence, entrecoupé par sa respiration laborieuse, gagna la pièce. Puis sa voix, forte et maitrisée, un brin taquine : « Bonne nuit, Lisa. »
