CHAPITRE I

Depuis la mort de Kutner, le département de diagnostic était en émois. Et c'était peu dire. Le peu de cas qu'ils avaient eu depuis le tragique événement ne les avaient pas aidé à sortir la tête de l'eau. Bien au contraire. Taub et House ne se supportaient plus. Foreman et ce même diagnosticien avaient failli en venir aux mains. Et Thirteen passaient ses journées à pleurer. Lisa Cuddy, en tant que directrice, devait faire quelque chose. Et d'autant plus en tant qu'amie de House. Ce dernier semblait porter le poids du monde sur ses épaules. Il se sentait coupable. Elle ne le comprenait que trop bien. Elle-même se sentait coupable. De ne rien avoir vu venir. De ne pas avoir été là au bon moment. De ne pas avoir mieux tenu House. Elle se devait de faire quelque chose pour les aider. Quoi, elle ne savait pas encore.

Elle se dirigea donc tout naturellement vers le bureau de Wilson. Elle exposa son problème à l'oncologue. Depuis quelque temps, elle se reposait beaucoup sur lui. Il savait écouter, se montrait de bons conseils et était un parrain prévenant. Il était ce qui ce rapprochait le plus d'un ami pour elle. Et puis, ils avaient ce fardeau commun qu'était House. Hommes aux milles visages qu'elle chérissait plus que tout. Elle écouta les suggestions de son confrère et en retint une en particulier. Oui, c'était la bonne. Il ne restait plus qu'à convaincre House. Comment, telle était la question...

Elle entra, sans frapper, dans la salle de conférence. Ils étaient « occupés » à lire, à ne rien faire à ses yeux. Elle devait se montrer ferme pour attirer l'attention de son employé, et pouvoir ensuite mener à bien les négociations. Elle avança d'un pas décidé jusqu'à ce dernier, qui ne leva pas les yeux de son livre. Elle le lui prit des mains.

« House, dans mon bureau. De suite! » Cria-t-elle dans son oreille. Il sursauta. Surpris pas le ton autoritaire, voir colérique de sa patronne, il obtempéra immédiatement. Elle se retourna vers le reste de l'assemblée. « et vous, à la clinique! Je ne vous paie pas à lire des Bd! » elle regarda House une dernière fois, lui montrant qu'il n'y avait pas de place pour une quelconque négociation. Sur ce, elle sortit de la pièce aussi vite qu'elle y était entrée, laissant derrière elle beaucoup d'interrogations. Une fois dans le couloir, elle se radoucit. Son petit manège allait marcher. Oui, elle allait l'avoir à l'usure!

Il lui semblait que son oreille sifflait encore depuis que sa harpie de patronne lui avait crier dedans. Il se demandait qu'elle mouche avait bien pu la piquer, ou justement depuis combien de temps elle ne s'était pas fait piquer. Il sourit à cette pensée. Volontaire il était pour ce genre de piqure. Dans l'ascenseur qui le conduisait au rez-de-chaussé, il se demandait ce qu'il avait bien pu faire, ou ne pas faire pour s'attirer autant de foudre. Il chercha mais ne trouva rien. Difficile dans ce cas-là de préparer des réparties. Elle était entrée et sortie si vite de son bureau qu'il n'avait même pas eu le temps de voir ce qu'elle portait.

« House, asseyez-vous. Je dois vous parler de quelque chose. » elle l'attendait, assise sur le canapé. Elle lui fit signe de prendre place à ses côtés. Elle ne semblait plus en colère,il était étonné.

« Vous allez encore me crier dessus? » demanda-t-il suspicieux, avant de prendre place dans le fauteuil en face de la doyenne. Il ne voulait pas se mettre trop près d'elle. Aujourd'hui, elle ne semblait pas commode.

« Ça, ça dépend de vous House. » dit-elle dans un sourire. « Comment allez-vous? » demanda-t-elle alors en le regardant dans les yeux. Elle était sincère, et il le vit aussitôt. Cette situation le prit de cours.

« Bien, bien. Et vous même? » il ne voulait pas perdre la face, surtout qu'il ne savait pas du tout où elle voulait en venir.

« Je pourrais aller mieux. Par exemple si mon département de diagnostic arrêtait de me causer du tracas. » elle voulait détendre l'atmosphère, sachant ce qui allait suivre. « Je sais que ça a été dur pour vous tous depuis la mort de Kutner. Mais vous en prendre les uns aux autres ne va pas vous aider, en aucune façon. » sa voix était douce. Il ne pouvait que l'écouter. « je sais que vous avez toujours eu quelques différents avec Taub et Foreman. Je le comprends. Mais d'après ce que j'ai cru comprendre ça dépasse l'entendement. Et Thirteen me semble en grande détresse. » elle le regardait. Voulait-il ajouter quelque chose? La contredire? Il se contenta d'hocher la tête. Elle énonçait de simples vérités. Il voulait qu'elle en vienne au fait. « donc, je pense que vous et votre équipe avaient besoin de vous retrouver. Je vous propose donc de partir en weekend-end. Tous ensemble. Et seulement vous. » il n'en croyait pas ses oreilles. Quelle petite manipulatrice! Elle avait joué le jeu de la colère pour l'attirer à moindre frais dans son bureau. Et maintenant, elle voulait ce bonding truc.

« Hors de question! » cria-t-il. Il s'était déjà levé. Elle l'attrapa pas le bras et le fit assoir d'un geste brusque.

« Je reformule, House. Vous et votre équipe partez en weekend-end. Ce sera décompté de votre temps de travail. En fait, ça fait partie de votre travail. Je ne vous demande pas votre avis. Vous n'avez pas le choix. C'est ça ou la porte. Je me suis bien fait comprendre? » elle était de nouveau en colère, son ton était sec, sa voix plus grave que d'habitude. Bizarrement, il aimait quand elle employait cette voix rauque. On aurait dit le grognement d'un félin. Il la regarda de haut en bas. Cette femme était une tigresse. Pas de doute.

« Bien alors je pose mes conditions. » objecta-t-il.

« Non House, je ne vous demande pas votre avis. C'est un fait, vous allez en weekend-end avec votre équipe. » rétorqua-t-elle. Elle aurait du être plus maligne et avoir cette discussion avec lui une fois tout organisé. Maintenant il allait vouloir négocier l'endroit, l'hôtel.. les ennuis réels commençaient.

« Puisque justement c'est MON weekend-end et que visiblement vous n'avez rien planifié. Je pense être en mesure d'émettre mon opinion. » il s'enfonça dans le fauteuil. Attendant qu'elle réplique, ce qu'elle ne fit pas. Trop surprise que son employé ait découvert en quelques minutes son manque d'organisation. « Puisque nous sommes d'accord... Je vous propose la Floride. Il fait beau, il fait chaud. Et surtout, j'y ai une maison. Avec 5 chambres. Elle donne directement sur la plage. Ce serait dommage de gaspiller l'argent de l'hôpital. » elle était agréablement surprise. Pas de demande insensée, bien au contraire. « Mais voilà, il y a une condition. » Elle aurait du s'en douter. Qu'allait-il encore lui sortir? Qu'elle devait engager une armée de strip-teaseuse? « Vous venez avec nous. » alors, là, elle était prise de cours. Elle s'attendait à tout sauf à ça. Il ne la supportait pas au bureau et il la voulait en weekend-end avec lui? Cet homme était vraiment dérangé. Et elle adorait ça.

« House, est-il nécessaire de vous rappeler que d'une je ne fais pas partie de votre équipe? De deux, j'ai un bébé. Un petit bébé qui a besoin de moi, tous les weekend-ends. » lui dit-elle.

« Alors pour le fait que vous ne fassiez pas partie de mon équipe, ça ne semble pas vous déranger quand vous voulez vous immiscer dans nos diagnostics. Me trompe-je? Quand au bébé, il y a des gens formidables qu'on appelle nounou. » rétorqua-t-il. Il voulait qu'elle vienne. Aucun intérêt d'aller dans un endroit ensoleillé, encore moins au bord de la mer si elle et son bikini n'étaient pas de la partie. Il devait la convaincre, coute que coute. Il avait envie qu'elle soit là. Il voulait un weekend-end tout à eux. Depuis le baiser, il ne pouvait plus s'empêcher de penser à elle. C'était déjà le cas avant, mais ça se concentrer essentiellement sur ses attributs ô combien féminins. Là, c'était tout son corps , tout son être qu'il voulait.

« Rachel n'a que huit mois. Je ne peux pas la laisser à une nounou tout un weekend-end. Quand bien même je pourrais, je ne veux pas. C'est différent. » au fond d'elle, elle n'en était pas si sure. La perspective de passer tout un weekend-end hors du travail, hors de Princeton avec House lui apparaissait très attrayante. Mais elle ne pouvait pas. Rachel était encore trop petit. Une prochaine espéra-t-elle.

« Cuddy, Lisa si vous me permettez. » il avait pris sa voix la plus sérieuse. Il la regarda droit dans les yeux. Il attendit son aval, qu'elle lui donna par un léger signe de tête. « Lisa, je sais que vous êtes autant affecté que nous par le décès de Kutner. Que vous le vouliez ou non, vous faites partie de mon équipe, d'une certaine façon. Vous êtes celle qui nous amène les cas. Vous nous prodiguez de précieux conseils, surtout quand on doit soigner des enfants ou des mères. Vous êtes notre garde-fou. Sans vous, on ne pourrait pas fonctionner. » il marqua un temps d'arrêt, la regardant attentivement. Ses yeux étaient embués. Il avait touché une corde sensible. Il le savait et aller continuer. « Quand à Rachel, vous vous occupez tellement d'elle. Toute seule. Ça doit être très dur. Vous avez besoin de repos. De temps pour vous. De vous détendre. C'est pas facile d'être une mère célibataire, et vous vous en sortez très bien. Mais il faut vous ménager. Et je pense qu'oncle Wilson sera plus que ravie de garder votre petite puce. » finit-il en douceur. Il posa ses mains sur les genoux de la directrice, attendant une réponse de sa part.

Elle pleurait. Tout ce qu'il avait dit était si vrai. Elle se sentait désarmée. Il avait raison. Elle avait besoin de temps pour elle, Rachel lui prenant tout son temps libre. En temps normal, elle était heureuse comme ça. Mais là quelque chose lui manquait. Elle avait besoin de tendresse, de se sentir désirée. Et, surtout, elle avait besoin d'une bonne dose de sexe. Et quoi de mieux qu'un weekend-end avec House pour ça?