.:: SÉPARATION ::.


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Défi Saint-Valentin
Sur le groupe "Défis pairing fanfiction" de Facebook.

Thème : Séparation
Défi : Titre imposé
Pairing : libre
Fandom : libre
Rating : libre
Univers : libre
Nbr de mots : maximum 1500 mots
Délai : 14 février à minuit

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Je choisis sans surprise le Destiel.

Ce défi qui se devait d'être un OS en 1500 mots maximum risque bien d'être une mini fic de 3 ou 4 chapitres.
Après tout, j'ai merdé niveau délai, plus rien ne m'empêche de déborder sur le reste aussi xD


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:: SÉPARATION ::
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#1

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Cela faisait vingt minutes que Dean était sous la douche, immobile, l'esprit encore embrumé par l'alcool ingurgité la veille. Il ne se rappelait plus comment s'était terminé la soirée ni comment il était rentré. Il se rappelait vaguement avoir fait un pari avec Castiel, un truc pour le forcer à boire un peu, histoire de le détendre, mais il ne se rappelait ni l'enjeu ni la finalité du défi.
Le réveil avait été difficile, la chambre tournait devant ses yeux et il lui avait semblé que sa tête s'autorisait des mouvements incontrôlés totalement inverses à ce qu'il attendait d'elle.
Il n'avait pas pris une cuite pareille depuis bien longtemps et se promis de ne pas réitérer la chose avant... Plus jamais ! Il n'aimait pas avoir l'air d'un ado qui ne tient pas l'alcool et aimait encore moins perdre le contrôle jusqu'à oublier. Qu'avait-il bien pu faire la veille ? Il devait absolument le découvrir sans éveiller les soupçons sur son amnésie. Mais en attendant, il profitait de l'effet de l'eau qui ruisselait sur lui, lui remettant doucement les idées en place.

Quand enfin il sortit de la cabine de douche, après plus d'une demi-heure passée sous le jet, il pouvait à nouveau marcher droit sans avoir l'impression de tirer son lit derrière lui à chaque pas. Il retourna dans sa chambre, s'habilla, chercha à un moment sa chemise verte préférée avant de laisser tomber et d'enfiler la bordeaux, et sortit rejoindre les autres qui devaient être levés depuis longtemps.
Plus il approchait de la pièce principale, plus les voix de Sam et Castiel devenaient claires, réalisant doucement qu'une troisième se mêlait à elles. Elle lui était familière et ne lui inspirait pas de méfiance, mais il n'arrivait pas à retrouver à qui elle pouvait appartenir.
Cherchant à tout prix à reconnaître la personne présente avant de l'avoir en face de lui, Dean avait ralentit le pas, fouillant sa mémoire, listant mentalement les personnes encore en vie et susceptibles de se retrouver dans le bunker... Mais rien. Cette voix ne correspondait à aucune. Il finit par abandonner et parcourut la distance qui le séparait encore de l'entrée de la pièce.
Une fois qu'il eut atteint le cadre de porte de la cuisine, il se figea face à son frère et Castiel, qui lui lançaient des regards aussi surpris qu'abasourdis, et face à... lui-même, un sosie parfait, qui ne semblait pas du tout surpris de le voir.

- Tu es enfin réveillé ? lança son jumeau, sortant les trois autres de leur stupéfaction.

- Qu'est-ce que ça veut dire ? ajouta Sam en se relevant de sa chaise, s'éloignant de celui qu'il avait pris pour son frère.

Castiel avait fait de même, tournant la tête de l'un à l'autre, sans comprendre.

- Qui es-tu ? Un polymorphe ? demanda nerveusement Dean en s'avançant.

Le sosie se mit à rire avant d'annoncer :
- Du calme, je ne suis pas un polymorphe. Tu n'as rien à craindre, je...

- Qui es-tu bordel ? s'écria Dean qui s'était avancé jusqu'à la table, frappant celle-ci d'impatience.

- Je suis toi, Dean. Et tu es moi. Je ne suis ni un double, ni un clone, ni aucune créature étrange que tu pourrais imaginer. Je suis toi.

- Qu'est-ce que c'est que ces conneries ? Comment tu peux être moi ? questionna Dean, toujours tendu.

- C'est assez compliqué à expliquer, mais toi et moi sommes liés. Si l'un de nous deux est blessé, ou pire, l'autre subira la même chose, car toi et moi ne formons qu'un. Je suis une sorte de... reflet.

Dean observa un instant l'homme qui lui faisait face, le défiant, comme pour s'assurer qu'il disait vrai.

- Je veux bien t'en dire davantage, mais si j'étais toi - et je le suis - je n'aurais pas envie que tout le monde sache exactement ce qu'il en retourne... ajouta le sosie en croisant les bras, témoignant de son aplomb.

Dean resta encore un moment silencieux sans lâcher du regard cet énergumène qui prétendait être lui. Interloqués, Sam et Castiel n'avaient osé prononcer le moindre mot. Ils se contentaient d'attendre de voir où menait l'échange.

- Laissez-nous, ordonna Dean après une petite minute de réflexion sans jamais quitter des yeux son sosie.

- Tu es sû... tenta Castiel.

- Sortez ! coupa vivement Dean qui n'en pouvait plus d'attendre des réponses.

Sam et Castiel s'exécutèrent donc rapidement.
Les deux Dean ne se lâchaient pas du regard, l'un terriblement nerveux, le second amusé.

- Explique-toi, somma le premier.

L'autre pouffa avant de commencer :
- Quel accueil, alors que c'est de ta faute si je suis là.

- Arrête de te foutre de ma gueule ! D'où est-ce que tu viens et qu'est-ce que tu fous là ? s'impatienta Dean.

Le sosie se redressa sur sa chaise, soudainement très sérieux.

- Je te l'ai dit, je suis toi, ou du moins toute la partie de toi que tu n'assumes pas, que tu écrases au plus profond de toi, tout ce que tu ne veux pas avouer, tout ce que tu ne veux pas afficher.

- De qu... ? souffla Dean, sourcils froncés, perdu.

- J'étouffais à force d'être refoulé. Tu as cherché à me faire complètement disparaître, mais ce n'est pas comme ça que ça marche mon grand. Ton subconscient n'arrivait pas à me redonner la place dont j'avais besoin pour respirer, il a fini par te séparer en deux ; toi et moi...

- Mais qu'est-ce que tu racontes ? Je m'assume parfaitement !

- Tu veux rire ? lâcha le sosie en s'esclaffant. Tu n'assumes pas la moitié de ce que tu es, j'en suis la preuve vivante !

- Alors vas-y, je t'écoute ! Qu'est-ce que je cache au fond de moi ?

- Parfait, tu l'auras voulu... Tu adores la musculation !

- Je déteste la musculation !

- Tu n'assumes pas le fait que tu adores la musculation !

Dean grogna, croisa les bras, attendant la suite.

- Tu es jaloux du fait que Sam apprécie autant les crudités et réussisse à tenir un régime alimentaire aussi sain. Tu rêves d'avoir un chien parce que tu les trouves adorables. Tu te fous de la gueule de ton frère sur sa peur des clowns pour cacher ta propre peur des clowns. Tu prétends apprécier coucher avec des femmes, mais en réalité, tu ne cherches qu'à te rassurer sur ta sexualité constamment remise en question depuis l'arrivée de Castiel. Tu as...

- Quoi ? Quoi !? Attends... QUOI ? C'est quoi ces conneries sur Cass ? coupa brutalement Dean dans le flot de paroles de son sosie.

- Et une fois de plus, tu essaies de t'autoconvaincre que ce que tu ressens est faux... Je suis toi Dean, ça ne sert à rien. En ce qui me concerne, j'assume parfaitement le fait d'être attiré par Castiel.

- Tu déconnes ? s'époumona Dean. Je veux bien avouer pour le chien, et même pour les clowns, tiens ! Mais... pas ça ! C'est de la connerie !

- Il va pourtant falloir que tu l'acceptes si tu souhaites que la situation redevienne comme avant...

- Qu-qu'est-ce que tu veux dire ?

- Et bien c'est simple, tout nous oppose, mais pour ne refaire qu'un à nouveau, il faut qu'on arrive à trouver la bonne mesure de chaque chose qui nous compose ; notre caractère, nos sentiments, nos réactions... Je vais donc devoir apprendre à me comporter un peu plus comme toi, en macho bagarreur susceptible et dragueur...

- Hey !

- C'est pourtant vrai...

Dean renifla un coup, les lèvres pincées. Il ne pouvait effectivement pas le contredire.
Posant les mains sur ses hanches, il acquiesça, signalant au second Dean qu'il pouvait terminer son explication.

- ... Et toi, tu vas devoir assumer de ne pas toujours être le rustre insensible que tu prétends. Pour l'instant, tu es la brute, je suis le tendre. Je vais devoir apprendre à devenir plus brute et toi plus tendre pour se rééquilibrer l'un et l'autre et refusionner...

- Plus tendre ? C'est une blague ?

- Oh non, c'est même plutôt sérieux... Il va falloir commencer à accepter ce que tu ressens...

- Sinon quoi... ?

- Et bien si l'un de nous n'arrive pas à se rééquilibrer, il disparaîtra, et l'autre prendre sa place, perdant également la moitié de sa vie...

Dean resta muet devant cette déclaration, soudainement terrorisé.
Bien qu'il n'arrivait pas à savoir ce qui l'effrayait le plus entre le risque de disparaître s'il échouait ou de devoir enfin assumer tout ce qu'il s'était efforcé à cacher au plus profond de lui depuis si longtemps.

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... à suivre...