Prologue

Une énième matinée, une énième fois à me retrouver genoux contre terre devant le siège des toilettes à recracher tout ce que j'avais bien pu ingérer la veille. Il était hors de question pour moi d'être malade. Mon nom est Rosalie Hale, 23 ans, avocate et par conséquent, passer des semaines au lit à prendre soin de ma santé n'est malheureusement pas un luxe que je peux me permettre. À peine 7h00 de l'avant-midi et déjà, ou devrais-je plutôt dire encore une fois, je venais de réveiller mes deux colocataires Alice et Isabella, avec le bruit de mes vomissements incessants. La plus petite des trois entra justement dans la pièce où je me trouvais, les couettes matinales décoiffées, des plis d'oreiller gravé au visage endormi.

Cette fois, j'en ai marre. Broncha-t-elle en me lançant un sac de la pharmacie du coin.

Qu'est-ce que c'est ?

Un test de grossesse.

Alice…

Pas de discussion, jeune fille. Ça va faire trois semaines que je me lève avant que mon cadran ne m'y oblige, tu me dois au moins cela.

Je me levai en soupirant et lui accorda cette faveur. Après tout, ce n'était pas entièrement impossible. Plus que trois minutes et nous allions savoir si mes nausées avaient un quelconque lien avec l'arrivé d'un enfant. Le résultat me tourmentait car si tel était le cas, la situation était tout sauf propice.

8 semaines plus tôt

Je n'arrive pas à croire que je me sois laissée entrainée.

Bella ce n'est qu'un bar, nous ne t'emmenons tout de même pas en prison. Badina Alice.

Mes copines et moi avions été mangés au restaurant le plus branché de la ville pour célébrer une glorieuse victoire juridique. J'avais sauvé une femme et ses quatre enfants d'un mari, grâce à moi ex-mari, qui les rouaient de coups depuis déjà des années de souffrances. Une chose conduisant à une autre, Alice et moi avions décidées d'aller poursuivre la soirée dans un club tout près. Bella, obsédée de cuisine et de littérature fantastique n'était jamais confortable dans ce genre d'endroit bruyant où flirter est l'intérêt majeur mais avec quelques supplications amicales et un pari perdu, cette dernière n'avait eu d'autre choix que de se rendre et nous accompagner, bien qu'elle ait insisté pour nous rappeler aux quinze minutes que c'était tout à fait contre son gré.

Alice a raison. Avec un peu de chance tu perdras enfin ta virginité. Blaguais-je.

Jamais je n'aurais du vous confier cela. Rougit-elle. De toute façon, aucune chance qu'un type qui traine dans ce genre de place ne puisse me prendre ce que j'ai de plus précieux.

Tiens.

Alice lui tendit un verre qu'elle venait d'aller cherche au bar.

Avec quelques uns de ces trucs, tu ne diras peut-être pas la même chose dans une heure.

Bella s'empara du poison, comme elle surnommait l'alcool et leva les yeux au ciel.

Un ! C'est ma limite je vous préviens.

Bon, arrêtez de vous chamailler toutes les deux et aidez moi plutôt à trouver des places où s'asseoir. Souriais-je en me frayant un chemin dans la foule.

La piste de danse était tout bonnement bondée. Tellement que même en prenant le temps de regarder où je me dirigeais, un bête accident se produisit. Je venais inévitablement de foncer sur un grand homme physiquement séduisant, baraqué comme un joueur de boxe, les yeux bleus comme l'est le ciel durant une chaude journée d'été, ce qui eut comme résultat de propulser mon verre rempli au sol.

Oh pardon je suis désolée…

Pas de problème. Ria le bel inconnu.

Je me penchai pour ramasser les morceaux de la vaisselle brisé au même moment que ce dernier. Nos deux fronts se heurtèrent violemment.

Dois-je en conclure que vous asseyez de me tuer. Dit-il en m'aidant à me relever.

Apparemment. Rosalie. Me présentais-je en lui tendant ma main.

Emmett. Enchanté demoiselle.

Sa galanterie artificiellement ancienne me fit sourire.

Laissez-moi vous offrir un autre verre.

Vous pouvez-me tutoyer. Précisais-je. Mais non merci, c'est moi qui étais distraite.

J'insiste. De toute façon, ce n'est qu'un prétexte tu le savais? Offrir un verre à une charmante jeune fille n'est en fait qu'une excuse pour passer une partie de la soirée avec elle.

Vraiment ? Je ne l'avais jamais compris. Ironisais-je sarcastiquement.

Et bien tu le sauras pour les prochaines fois.

Il me fit un clin d'œil en m'attirant au bar. Je fis signe à mes deux copines de ne plus s'occuper de moi, ce qu'elles firent pour le reste de la veillée, toutes deux attirées par d'autres garçons Et oui, même le rat de bibliothèque.

Emmett était drôle à mourir. Nous avons bu, danser, bu, parlé, bu, embrassé, bu, collé, bu…et étions monté dans un taxi en prenant la direction de son appartement au nord de la ville. Ce qui s'est passé ensuite ne m'était jamais revenu en mémoire.

Retour au présent

Rose, c'est le moment.

Je pris une grande respiration et serra la main d'Alice de toutes mes forces. Avec celle de libre, je retournai le petit bâton qui gisait sur le comptoir de la salle de bain. Ma colocataire poussa malgré elle un cri de surprise, quant à moi, je me figeai le souffle manquant.

Positif…Le test affichais positif. Et c'est ainsi, qu'au plus mauvais moment, je me retrouvais enceinte de deux mois.