Titre: Cherry Blossom Girl
Auteur: Lil' Bulle
Cherry Blossom Girl
Chapitre I
Elle
Les rues étaient désertes, pour une fois. Comme si les premiers rayons de soleil avaient fait fuir toutes ces personnes habituées au gaz d'échappements pour qu'ils aillent s'exiler sur une plage de Bretagne polluée. En fait, les vacances de printemps, c'était un peu comme un rite sacré, et ça foutait bien la paix aux personnes restantes en ville. Celles-ci même qui ne pourraient pas montrer leur nouveau, et tout premier de l'année, coup de soleil à leurs collègues de Bureau.
Celle-ci même qui cherchait désespérément un nouvel endroit ou poser sa tête et son corps, tellement alourdis par sa valise du fond des temps qu'elle traînait depuis deux semaines. Temps de squatte chez ses amis. Aujourd'hui, c'était où déjà ? Martin avait dit non. Sa copine venait. Eléonore traînait avec sa bande de Junkies favoris, et Julia portait, depuis déjà une semaine, une attention toute particulière à son voisin d'en dessous. Dieu grec selon elle. Macho belliqueux selon d'autre. Alors où ? Ce matin, et depuis toute une semaine, c'était chez Jun-Ki qu'elle créchait. Et elle ne voulait pas le déranger plus. Au départ, elle lui avait dit qu'il n'était question seulement de « deux ou trois jours » histoire de dépanner. Bien sûr, il lui avait assuré que cela ne posait pas de problème. Encore aujourd'hui, avant qu'elle ne plie bagages et sorte un milliers d'excuses et de remerciements, il avait répété son flot de « mais non, je t'assure, tu ne me gènes pas, et puis ça me tient compagnie, puisque Boris est en vacances avec sa famille, restes ». Mais non, elle n'osait pas déranger. De plus, les cours reprendraient bientôt, alors cette situation ne servait à rien. Il lui fallait un appartement. Bien sûr, pas trop loin du centre ville. Au moins un 2, voir même 3 pièces. Pas trop cher. Bref, le truc impossible.
Un café se présenta bientôt dans son champ de vision. Elle alla s'installer sur une table à l'ombre, car le soleil tapait déjà fort, même à 10 heures du matin. Un garçon s'approcha :
- «Bonjour. Vous désirez ?
- Un jus d'orange, s'il vous plait ».
Elle repéra un journal abandonné sur la table qui se trouvait à sa droite. Elle se pencha légèrement et tendit le bras pour l'attraper. « Les Petites annonces ». Parfait se dit-elle. Elle l'ouvrit directement à la page désirée. Pas grand-chose. Le garçon revînt avec sa consommation, et un croissant. Elle leva son regard interrogateur vers le garçon de café, et croisa son regard amusé. Encore un qui cherchait désespérément comment l'aborder. Elle se contenta de dire merci. Déçu de l'effet produit, il se détourna d'elle. Au moment où il allait partir, elle le héla :
- « Pardon…Excusez-moi ? Vous ne sauriez pas, par hasard, s'il y aurait un appartement à louer par ici ? »
Il lui désigna la bâtisse d'en face. Vieil immeuble des années 1900. Tout au plus. Avec des balcons en fer forgés, comme on en voit dans les quartiers Bourgeois, et des murs gris et blanc salis par le temps et la pollution.
- « C'est au cinquième étage je crois. Le dernier. Il est de l'autre côté, il donne sur la cour intérieure.
- Ah oui ? Comment le savez-vous? - Un ami l'a visité il n'y a pas longtemps. Mais il en a trouvé un autre qui lui plaisait plus.
- Vous savez où je pourrais contacter le propriétaire ?
- Non, pas la moindre idée. Mais allez voir la concierge, elle saura peut-être. Elle habite au rez-de-chaussée.
- Oui. Mais bon, de toute manière, le loyer doit être élevé.
- Je ne sais pas. Sûrement, sinon, ça ferait longtemps qu'il serait pris. Mais se renseigner, et le visiter, ça ne coûte rien. -
Oui. Merci»
Elle lui sourit. Et il partit. Tout en finissant son jus de fruit, elle se mit à observer les alentours. Une femme avec deux enfants en bas âge était en train de prendre un café avec un homme d'âge moyen. Une vieille dame jouait au Bingo avec une amie à elle. Deux jeunes hommes, dont elle ne voyait pas le visage, discutaient à voix basse dans un coin. Quelques voitures passaient de temps en temps. Les rues n'étaient pas bondées de monde. Réellement, l'atmosphère de la ville n'était pas comme à son habitude. Elle savoura ce moment de sérénité avant de se lever et de traverser la route, pour aller dans le bâtiment que le garçon de café lui avait indiqué quelques temps plus tôt. Elle sonna, et presque aussitôt une femme vînt lui ouvrir. La quarantaine, ronde. L'image même de la concierge célibataire qui approche de la cinquantaine.
- « Bonjour.
-Bonjour. Je…J'ai appris qu'il y avait ici un appartement à louer, et j'aimerais savoir comment je pourrais prendre contact avec le propriétaire, pour visiter…
- Oh. Je vois. Je peux vous faire visiter si vous voulez. Le propriétaire, Monsieur Stolinski, m'a laissé les clés. Il est souvent en déplacement et voulait que les visites de l'appartement continu, même pendant son absence. En fait, il y a son fils qui pourrait venir, mais je ne veux pas le déranger, il a ses études vous savez...Mais...vous comptez habiter ici ?
- Je… je ne sais pas encore, vous savez, je suis venu me faire une idée de l'appartement…je…
- Oui, venez. C'est au cinquième. Nous allons prendre l'ascenseur, vous savez, mes jambes ne me portent plus aussi bien qu'avant. L'ascenseur s'arrête au quatrième, il faudra monter le dernier étage sans...
- Ah oui ? Pour-
- Oui, l'ascenseur à été posé après la construction de l'immeuble, dans les années 1980. Le propriétaire de l'époque n'a pas jugé utile d'installer l'ascenseur jusqu'au dernier étage. C'est idiot, mais c'est ainsi.
- Ah… Tant pis.
- Voilà, nous y sommes. Appartement 5A. Il n'y a personne qui habite à cet étage. Il y a bien eu quelques colocataires, mais ils sont partis bien vite. Je ne voudrais pas vous faire peur, mais certaines personnes disent que cet étage est…hanté.
- Je ne crois pas ce genre de fantaisies.
- Ah. Bon, voilà, j'ouvre. Je vous sens impatiente, n'est ce pas… »
La jeune fille haussa un sourcil pour marquer son incompréhension. La concierge ria doucement et ouvrit la porte.
Voilà. Premier chapitre peu concluant. J'attends impatiemment vos "Review" pour me dire ce que vous en pensez