Titre : Run, Ziva, Run

Auteur : Di

Résumé : Une décision qu'elle regrette, une course contre ce à quoi on ne peut pas échapper, où ses pas la mèneront-ils ?

Rating : K

Pairing : Ziva David/Tony DiNozzo

Notes de l'auteur: Merci, un grand grand Merci à Myriam, pour son aide extrêmement précieuse. Merci aussi à Midship pour ses corrections. Non merci à toutes les personnes qui s'amusent à me piquer ma feuille quand je me met à écrire.

Histoire :

La jeune israélienne courait, droit devant elle. Courir pour courir, arrêter de penser, la seule liberté qu'elle accordait à son cerveau était de commander les muscles de ses jambes, et uniquement ceux-là.

« Il n'y aura rien entre nous. »

Elle accéléra dans un virage, humant au passage le parfum des personnes qu'elle doublait, mélange d'after shave, et parfois d'un parfum de qualité. Il était encore tôt et le parc était encore assez fréquenté : des gens pressés qui croisaient sans les voir les rares coureurs.

« Nous sommes collègues, éventuellement amis, mais rien de plus. »

Elle mit toutes ses forces dans sa course, courant à en perdre haleine. Elle voulait oublier, effacer de sa mémoire ce pénible moment. Pourquoi, pourquoi ? Pourquoi cela avait-il dû se passer comme ça ? Pourquoi elle, pourquoi lui, pourquoi... eux ?

« On n'est pas du même monde »

Des larmes de fatigue, de tristesse, se mélangeaient peu à peu à la sueur qui coulait le long de ses tempes. Elle n'en pouvait déjà plus. Y aurait-il un jour un « eux » ?

« Il y a des règles, elles ne sont pas faites que pour les autres »

Les larmes brouillaient sa vue et elle ne voyait plus les personnes qu'elle croisait que sous forme de taches colorées. De toutes les couleurs, à fortes dominantes grisâtre, et noirâtre, tout comme sa vie, parsemée de deuils. Elle voyait sur son passage les fleurs qui représentaient la vie de ses proches se faner et s'éteindre.

« Tout est fini, ça n'a jamais commencé »

Les images de cette conversation défilaient devant ses yeux, elle ne dut de rester debout qu'à ses réflexes. Elle enchaînait les foulées comme si sa vie en dépendait. Elle avait toujours compté sur son instinct, son coeur ne la guidait que dans les pires moments, pourquoi n'en avait-il pas été de même aujourd'hui ? Sans doute ne le saurait-elle jamais...

« Nous sommes trop différents. »

Elle s'arrêta, le souffle court, elle n'en pouvait définitivement plus. Son corps refusait d'obéir, tout comme son cerveau qui continuait de rediffuser la scène en boucle. Cette scène qui y resterait gravée pour longtemps encore, si elle ne se décidait pas à agir ...

Il avait voulu être sincère. Elle avait été stupide. Il avait payé le prix fort, pour tout ce qu'elle se cachait encore, qu'elle avait décidé de faire resurgir. Dès à présent, dès le début de sa course, sa course vers la vérité qui avait comme braqué un projecteur sur la place inoccupée à côté d'elle, en permanence, alors qu'elle avait trouvé quelqu'un pour la combler. Elle ne savait pas s'il se doutait de ce qu'elle ressentait pour lui, et elle était résolue à changer ça.

Reprenant sa course, elle se dirigea cette fois vers l'appartement de son collègue. Elle devait retirer tout ça, se faire pardonner, peut-être n'était-il pas encore trop tard... Peut-être avait-elle encore une chance de lui faire comprendre ce qu'elle ressentait. Peut-être la laisserait-il ouvrir son cœur, sans arrêter le flot de paroles, et de larmes, qui passeraient avec toutes les émotions qu'elle avait longtemps tenues bâillonnées. Avant, elle devait maintenir cette apparente froideur, elle était Officier du Mossad, elle était une combattante, à présent, elle demeurait une femme, malgré leur travail astreignant et tout ce qu'elle avait enduré en Israël. Il l'avait compris, elle avait pris plus de temps. Là avait été son erreur, le début d'une longue série d'erreurs . Elle courait pour rétablir la vérité dans son coeur...

Arrivée devant la porte de son immeuble, elle espéra que son appel susciterait une réponse, et son voeu fut exaucé. Elle monta les escaliers quatre à quatre, se retrouvant en face de la porte qui s'ouvrit au son de sa course. Elle ne savait plus quoi dire, tout le long du chemin, elle avait préparé mille phrases d'excuses, pleines d'espérance, et, là, elle ne savait plus quoi dire... Elle commença vainement une phrase, freinée par sa respiration désordonnée. En face d'elle, il baissa les yeux, et la fit entrer d'un signe de tête. Elle aperçut son univers, et encore une facette de sa personnalité qu'il ne dévoilait que si rarement, son humanité. Elle ne sut quoi dire, tout en étant bien décoré, son appartement restait assez impersonnel. Comme chacun d'eux, il passait beaucoup de temps au bureau. Elle tenta une nouvelle phrase, le regard du jeune homme en face d'elle lui fit comprendre à quel point elle l'avait blessé. Ça allait être plus dur que ce qu'elle avait pu croire. Elle déglutit et se jeta à l'eau, même si la seule eau dans laquelle elle pouvait se jeter était les larmes qu'elle avait essuyées en passant la porte. Ce fut finalement d'autres larmes qui, venant remplacer les premières, parlèrent pour elle. Elle n'avait plus rien à dire, finalement, elle en avait déjà trop dit pour la journée et elle savait que la blessure qu'elle avait faite ne s'effacerait pas de sitôt. Les larmes ne pouvaient que commencer ce travail de pardon. Elle aussi, elle garderait de cette conversation une blessure. Celle de n'avoir pas su faire le bon choix, au bon moment. Celle ne n'avoir pas su montrer qu'elle aussi était humaine, et pas une simple machine à pister les meurtriers et criminels en tous genres. Il la prit finalement doucement dans ses bras, le simple fait qu'elle soit venue jusqu'à lui voulait dire beaucoup plus que toutes les paroles qui auraient pu être échangées.

Note finale : Fin ... ou peut être pas ! ;-)