"Disclaimer : L'univers d'Harry Potter appartient à J.K. Rowling et je ne fais que les emprunter pour écrire mon histoire. Toute ressemblance avec une autre fic serait fortuite."

Merci à Spiders-killer, mon beta-reader (et mon frère^^), qui m'a relu plusieurs fois et qui a apporté quelques corrections!

LEUR AUTRE CHANCE

CHAPITRE 1

Le vent commença à tomber sur Poudlard. Les feuilles mortes bougèrent, puis s'envolèrent. En y regardant de plus près, le phénomène était très localisé: en bordure de la forêt, derrière un arbre gigantesque, non loin de la cabane de Hagrid. Des éclairs jaillirent d'un seul coup et des runes complexes se dessinèrent petit à petit sur le sol.

Il y eut un flash intense mais très bref, et l'instant d'après un homme était apparu au milieu de ce capharnaüm. Il était debout, le dos droit, tournant son regard partout autour de lui. Quand il aperçut la cabane d'Hagrid, un immense sourire lui remonta jusqu'aux oreilles.

—J'ai réussi!

Se rappelant qu'il devait être discret, l'homme se ressaisit, effaça les runes du sol avec le pied, puis fonça vers le château. Il eut une pensée pour Hagrid, et se promit d'aller boire le thé, bientôt, chez lui. Comme avant.
Sur le chemin, il voulut se cacher sa si célèbre cicatrice avec ses cheveux mais il se ravisa: il l'avait camouflée avec quelques sorts bien choisis. C'était un des bons côtés de la mission qu'il s'était confié.

Il s'était aussi un peu éclairci les cheveux, modifié la forme du nez et autres détails superflus, mais il ressemblait quand même à son ancien lui. Nul doute que Ron ou Hermione n'hésiteraient pas longtemps sur son identité. D'autant plus avec ses lunettes rondes qu'il avait voulu garder.
Il préféra ne pas penser à ses amis, c'était trop douloureux.
Il passa les portes et prit le chemin du bureau du Directeur. Arrivé devant la gargouille il se rendit compte qu'il ne pouvait pas entrer. Il se dit qu'il ferait mieux de l'attendre, mais…

—Qui êtes-vous?

Il se retourna, et vit le professeur Minerva McGonagall le regarder sévèrement.

—Euh…

Tiens, c'est vrai, il n'avait pas pensé à ça. Il avait tout préparé avec une grande précaution, mais son nom, il se disait qu'au pire, il verrait ça avec Albus. Enfin, le professeur Dumbledore.

—Qu'est-ce que vous faites là?

Harry était figé. Pourtant c'était une amie qui se trouvait devant lui.

—Euh…
—Eh bien? Seriez-vous muet? Si c'est le cas, j'en suis bien sûr désolée, dit-elle sur un ton sec.
—C'est un peu compliqué, il faut absolument que je vois Al… le professeur Dumbledore immédiatement.

Minerva n'avait bien sûr pas manqué l'hésitation. Il se maudit intérieurement, il fallait qu'il fasse attention. Bien qu'il savait que Minerva serait vite mise au courant.

—Comment êtes-vous rentré? Aviez-vous rendez-vous?
—Pas vraiment, non…
—Alors comment êtes-vous entré? Mr Rusard vous aurait laissé rentrer comme ça?
—Non, bien sûr…
—Alors?
—Euh…
—Vous avez beaucoup de vocabulaire.

Harry ne savait pas comment s'en sortir sur ce coup. Ça commençait bien.
Heureusement pour lui, quelqu'un vint distraire leur "conversation".

—Que se passe-t-il ici?

Il était maudit, il en était maintenant persuadé.
Rogue.

—Monsieur est rentré dans l'enceinte je ne sais comment. Et il refuse de dire quoi que ce soit. Y compris son identité.
—Je vois, dit Rogue qui avait maintenant sa baguette dans la main.

Harry remarqua seulement maintenant que Minerva avait elle aussi sa baguette, mais l'avait dissimulée dans sa robe. Sacrée Minerva, cette femme était redoutable.
Il ne savait pas pourquoi, mais l'arrivée de Rogue lui avait fait retrouver ses esprits. Il leur fit un grand sourire et leva les mains en signe d'apaisement.

—Calmez-vous, je vous en prie. Je vous assure que je ne suis pas une menace.
—Vous pouvez donc nous dire votre nom… dit Rogue.
—Malheureusement non, mais par contre je peux dire le vôtre. Vous êtes le professeur Rogue, l'un des meilleurs maîtres des potions au monde.

Il n'avait aucun mal à le dire, c'était vrai.

—Et vous êtes le professeur de métamorphose, et aussi la vice-directrice de Poudlard. Vous vous appelez Minerva McGonagall, votre intégrité est aussi légendaire que vos prouesses dans votre domaine.
—Ce n'est pas en nous glorifiant que vous y arriverez! Cracha Rogue.
—J'ai surtout glorifié votre collègue, professeur Rogue.

Il aurait peut-être dû la retenir celle-là.

—Comment osez-vous?
—Du calme Severus, ce jeune homme a peut-être de bonnes raisons de ne pas répondre.
—Ne me dites pas que vous le trouvez charmant, maintenant?
—Certes non Severus, cela dit je ne crois pas qu'il soit dangereux. Nous devrions aller chercher le professeur Dumbledore, lui seul décidera quoi faire.

Harry fit un petit sourire en regardant Rogue.

—Tsss… Pas étonnant que les Gryffondors soient si mal élevés…
—Severus!

Harry souriait de plus en plus. Ça lui avait manqué, finalement, les crises de Rogue. Seulement là, il pouvait se défendre.

—Professeur, je ne voulais pas vous insulter, je vous assure. Je pensais ce j'ai dit, sur vous, tout à l'heure. Votre réputation n'est plus à faire dans le noble art de la potion. Comprenez simplement que je ne pouvais mettre en valeur votre hospitalité ou votre sens de l'humour.

Minerva pouffa. Harry l'imita.

—Comment…
—Severus!

Tous se retournèrent.
Il était là.

—Albus! dit Minerva.

Harry allait lui aussi dire Albus. Oups.

—Ce n'était qu'une boutade, Severus, ne le prenez pas mal. Mon garçon, que faites-vous là?
—Le connaissez-vous, Albus?
—Absolument pas, non. Qui êtes-vous, mon cher?
—Je préférerais en parler en privé, Monsieur.
—Albus, il est entré on ne sait comment.
—Je vois. Etonnant.
—Etonnant, c'est tout? dit Rogue. Il baissait déjà sa baguette en sachant d'avance que le vieux fou ferait confiance à cet… énergumène.
—Vous voulez donc me parler seul à seul?
—Si vous en avez le temps, oui, s'il vous plaît.
—Très bien, allons-y! Nutella!

La porte s'ouvrit sur les escaliers menant au bureau. Dumbledore se retourna et dit, avec une voix sérieuse, à Rogue:

—C'est une pâte à tartiner moldue que j'ai récemment découvert…

Rogue le regarda, les yeux ronds et dépités. "Vieux débris", pensa-t-il.
Harry, lui, s'amusait comme un fou.

Dumbledore s'avança dans les escaliers et invita Harry à le suivre. Minerva et Severus se regardèrent quelques secondes, puis partirent chacun de leur côté. L'un des deux n'avait pas le sourire.

Harry entra dans le bureau qu'il avait si souvent visité. Le directeur l'invita à s'asseoir.

—Alors, qu'est ce qui est si important que je devrais savoir, Monsieur…

Harry hésita. Il devait tout lui dire, mais devait y mettre la forme.

—On va garder le sujet de mon identité pour plus tard, si ça vous dérange pas…
—Libre à vous. Vous avez tout de même bien éveillé ma curiosité.
—Oui, et je sais que vous être très curieux de nature.

Ils se regardèrent quelques secondes.

—Donc, que puis-je savoir? reprit Dumbledore.
—Navré, mais je vais commencer par une question.
—Je vous écoute.
—On est quel jour?

Derrière les verres en demi-lune, les yeux s'agrandirent légèrement. Harry, lui, souriait.

—Vous ne connaissez pas la date? C'est inhabituel…

Harry savait qu'il détaillait intérieurement les possibilités.

—Avez-vous été inconscient dernièrement?
—Non, pas du tout.
—Pour vous répondre, nous sommes le 10 juillet.

Harry sourit plus largement.

—De quelle année? finit-il par dire.
—Intéressant… fit-il en relevant un coin de ses lèvres. 1991, jeune homme.
—J'ai réussi. J'ai vraiment réussi! s'exclama-t-il.

Le directeur le regardait d'un air troublé. Il était amusé par cette personne, mais il redoutait les conséquences. Et les causes aussi, d'ailleurs.

—Est-ce vraiment ce que je crois? dit-il en se penchant sur son bureau.
—Vous avez déjà deviné, c'est pas drôle.
—C'était pas bien compliqué. Voyage dans le temps, hein? Vous venez de quelle époque? demanda-t-il gentiment.
—De l'an 2002.
—Du futur, alors? L'avenir est-il si mauvais?
—Pas dépourvu d'espoir, en tout cas, répondit Harry.

Dumbledore se tut quelques secondes.

—Vous savez, il ne faut pas jouer avec le temps.
—Ce que je fais n'a rien d'un jeu. Beaucoup de vies seront sauvées.
—Je vois. Ce que vous allez me révéler vaut donc la peine de transgresser les lois du temps.
—Exactement.

Harry aperçut Fumseck ouvrir ses ailes, s'envoler et atterrir sur son épaule.
Dumbledore était médusé.

—Salut toi, fit-il en le caressant doucement. Tu es toujours aussi beau, mon grand.

Il tourna la tête.

—Professeur, faites-moi confiance.
—Eh bien, je n'irai pas à l'encontre de l'instinct de Fumseck. Néanmoins, je n'ai aucune idée de qui vous êtes… à moins que…

Dumbledore se redressa, puis fixa le front de Harry.

—Voudriez-vous écarter vos cheveux, mon garçon?

Harry se retint de rire en s'exécutant.

—Hum… Je pensais…

N'en pouvant plus, Harry éclata de rire. Fumseck décolla de son épaule, se posa sur le bureau, et émit des petits cris aigus. Un rire de phénix?

—Ho, je suis vraiment cruel avec vous, dit-il en s'essuyant ses larmes. Envers votre curiosité, surtout.

Il prit sa baguette, la dirigea sur son front, et annula certains sorts.
Le directeur s'enfonça dans son fauteuil. Harry, lui, souriait tout en écartant ses cheveux, dévoilant le fameux éclair.

—Harry...