Note de l'auteur: pour pallier à ma longue absence, voici une toute nouvelle genre de fic qui j'espère va vous plaire... (Pour en savoir plus au sujet de mes autres fics, contactez-moi en priver, le but n'étant pas de gonfler le nombre de mot avec mes notes.) Profitez-donc du chapitre un de: Le Compagnon de la Chasse!

Disclaimmer: tout appartient à Rick Riordan; aucune violation des droits n'est prévue.


(2000 ans plus tôt)

- Que la honte et le mépris pèsent sur toi à jamais, Mère de Rome ! cria désespérément le géant Gration en une dernière malédiction, alors que les flèches d'argent d'Diane le réduisaient définitivement en poussière d'or pendant que son essence retournait au Tartare.

Lupa se rappela la terrible douleur qu'elle avait éprouvée lorsque ce bâtard d'un fils de Gaïa lui était tombé dessus. Elle, la louve immortelle qui ne se laissait dominer par personne, avait vu perdre par ses actions ce qui lui était le plus précieux, ce qui faisait d'une femme ce qu'elle était, sa vertu. Ce Géant antithèse des archers jumeaux ne s'était extirpée de la fosse que dans ce but : violé et faire souffrir autant de personnes qu'il le pouvait, qu'elles soient hommes, femmes, dieux ou déesses. Sa seule consolation ne résidait que dans cette malchance douce-amère qu'il était tombé sur elle en premier. Il avait été rapidement mis hors d'état de nuire, et n'avait ainsi fait de mal qu'à elle. Le problème était qu'il lui avait donné un enfant; un fils qui n'avait jamais demandé de naitre et qui serait un rappelle permanant de ce terrible acte, même si elle n'avait nullement l'intention de tomber dans ces bassesses qui pouvaient pousser les êtres immortels à détester leur progéniture uniquement pour les géniteurs qu'il avait. Par un heureux hasard des Parques, Diane passait juste au-dessus de la clairière trempée de son ichor d'or. La déesse de la lune avait prestement éliminé Gration avec l'aide de ses chasseresses, mais était arrivée un instant trop tard, le mal véritable avait déjà été fait. Alors que Lupa, agonisante, se vautrait sur le sol, Diane s'était penché sur elle. Avant qu'elle ne puisse articuler quoi que ce soit, elle avait perdu conscience. Les semaines qui avaient suivi avaient amenées la déesse au bord de la folie. Sans la présence rassurante et protectrice d'Diane, la déesse-louve aurait perdu l'esprit à jamais. Avec les soins d'Apollon qui soignait son corps meurtri et les chasseresses qui veillaient constamment sur elle, Lupa avait joui d'un environnement très stable pour le type de traumatisme qu'elle avait subi pour se rétablir.

Son stress et son anxiété lui avait fait oublier pendant un temps ce qu'elle ferait avec son fils à sa naissance. Maintenant qu'elle était sur le point d'accoucher, elle se demandait de quelle terrible destin pourrait hériter le fruit d'une telle conception. Elle voulait évidemment qu'il ait la meilleur vie qu'un dieu – était-ce bien de le considérer de cette façon-là? jamais une union entre un Géant et un Titan (ou une déesse mineure dans son cas) ne s'était produit, ce qui la laissait dans l'obscurité total de sa race – pouvait avoir. De plus, étant donné qu'elle était une déesse romaine et Gration un Géant qui était techniquement grecque, l'enfant ne pourrait jamais vivre une vie de demi-dieu s'il n'héritait pas de l'immortalité. Elle fut brutalement tirée de ses pensées lorsqu'elle ressenti une première contraction.

« Détends-toi », fit Diane en posant une main sur son front pour atténuer sa douleur autant qu'elle le pouvait.

Toutes les deux étaient dans une tante spécialement préparée par les chasseresses à cet effet, se préparant depuis quelques semaines à la venue de son fils. Se levant pour aller se placer à côté de son lit, Diane reprit :

« J'ai fait ça un nombre incalculable de fois, Lupa. Je ne vais donc pas te mentir, le processus ne sera pas sans souffrance. »

Elle darda sur la déesse Olympienne un regard reconnaissant.

« La douleur ne me fait pas peur », fit-elle, « pas après ce qu'il m'a fait. »

« Alors », rétorqua Diane avec un demi sourire, « ça devrait être relativement facile. »

Trente minutes plus tard, l'accouchement se passant beaucoup plus rapidement pour les dieux, l'enfant de Rome prenait son premier souffle, reposant confortablement dans les bras de sa mère.

« Il me parait puissant », remarqua Diane. « Il est probablement une divinité. »

Lupa approuva d'un hochement de tête.

« Je me demande quand apparaitront les... » commença-t-elle qu'un éclair aveuglant ne l'interrompe.

La déesse-louve cligna des yeux. Les Parques venaient d'apparaitre devant elle, une expression indéchiffrable sur leurs visages. Les filles d'Anankè avaient l'apparence de trois vieilles dames incroyablement ridées, avec des yeux d'un gris semblable à un obscure brouillard. Clotos puisait avec ses mains parcheminées dans une tapisserie lumineuse s'étirant à l'infini un fil symbolisant une nouvelle vie quelque part dans le monde qu'elle tendait à Lachésie. Cette dernière l'étirait dans des longueurs variables en entrecroisant ces fils avec les autres dans des motifs qui étaient propre à chacun, le donnant ensuite à Atropos. Cette dernière tranchait alors le fil en question d'un geste sec de la main qui était cependant parfaitement coordonné, mettant ainsi fin à cette vie.

« Je pense que tu as eu la réponse à ta question, Lupa », fit Diane.

Les deux déesses s'inclinèrent sans hésitation devant les gardiennes du destin. Ces dernières, indifférentes à leur présence, observaient le jeune dieu encore sans domaine. Elles semblaient scruter chaque parcelle de sa peau, semblant vouloir disséquer son âme même.

« Issu du viol », marmonna Clotos. « Fruit d'une union forcée et contrenature. »

« Dieu dans tout sauf le corps », poursuivit Lachésie. « Seigneur des loups. »

« Primitif dans l'esprit », compléta Atropos. « Immortel sauvage sans domaine lié à la civilisation occidentale. »

Les trois entonnèrent alors ensemble d'une voix multiple semblable à l'Oracle de Delphes :

« Salut à toi, Enfant de Lupa, seigneur des loups, protecteur des faibles, guide des puissants. Mètre des créatures sauvages, gardien des combats, puisse ta présence apporter la justice à tes alliés et la mort à tes ennemis ! Lève-toi, et soit dès maintenant nommé : Persée, précurseur de la bataille, annonciateur des combats; Umbra, prince de Rome, dissipateur des sombres machinations ! »

Dans la tente, l'air se refroidit, saturé qu'il fut par la puissance qu'émettait ce jeune dieu qui n'en était pas tout à fait un. Lorsque l'aura verte des Parques qui entourait son corps se fut estompée, le jeune Persée ouvrit ses yeux, révélant à sa mère deux orbes pulsant tel un battement de cœur d'une lueur noire et argentée. Alors que Lupa serrait davantage son fils contre elle en le regardant avec fierté, Diane perçut qu'il deviendrait un féroce chasseur, au point qu'elle serait la seule à pouvoir le concurrencer. Il fera un bon ajout à mes suivantes, pensa-t-elle. N'ayant pas encore vécu l'incident avec Orion, elle accordait encore une certaine forme de respect aux mâles, car ne devaient-ils pas s'unir à leurs amantes pour procréer ? Même si la conception de ce spécimen était exactement l'exemple du type de mâle qu'elle abhorrait, que ces derniers soient mortels ou non, Diane savait reconnaitre un véritable homme quand elle en voyait un, un homme honorable qui traitait l'autre sexe comme son égal, et Persée semblait toute indiqué pour faire partie de la dernière catégorie.

Quant à sa mère, elle sut que sa réputation ne serait nullement ternie par son viol, bien au contraire. Son fils ferait honneur à son héritage romain. Il serait l'image vivante de ce vaste empire à son âge d'or, peu importe le temps et l'époque. Il serait connu sous le nom d'Umbra, l'ombre insaisissable.

Soit le bienvenue, mon fils, pensa-t-elle. Lupa fut la première à prononcer ses paroles, mais pas la dernière. Bientôt, des milliers de personnes l'acclameraient; son nom serait évoqué dans toutes les poèmes, chanter par les talents de centaines de bardes; toutes ces hymnes célébreraient sa gloire et sa puissance.


Note de l'auteur: alors? qu'en pensez-vous? N'hésitez pas à m'en parler dans vos commentaires!

À votre service, sidaqlotay07