Mise en situation :

J'ai lu beaucoup de fics où Molly est en amour par-dessus la tête avec Sherlock et fait ses mille et un caprices. Je pense qu'il est temps de changer un peu la donne.

Le personnage de Sherlock sera probablement OOC pour certains d'entre vous parce que je le ferai courir après Molly dans les prochains chapitres, ce n'est que justice après tout. J'appelle ça un retour du balancier.

Nous savons tous que Molly est une femme de fer

Risque de spoilers saison 3, se situe après la saison 3.

Je suis québécoise, je suis désolée si les expressions sonnent différemment pour vous ou s'ils ne reflètent pas exactement la culture britannique.

Les personnages de Sherlock ne m'appartiennent pas

Chapitre un : La proposition

Sherlock poussa la porte de la morgue en hurlant le nom de Molly.

« Molly! … Molly. Ah, tu es là. J'ai besoin d'un corps. »

« Je suis désolée, je suis occupée, Sherlock. Reviens plus tard. » Dit Molly sans lui accorder un regard. Le détective s'arrêta sur son élan, la jeune femme n'avait pas l'habitude de l'ignorer et il constata que ce n'était pas agréable du tout comme sentiment.

« Mais je m'ennuie! J'ai besoin de m'occuper l'esprit. Je n'ai pas eu de cas de la semaine. » Insista-t-il tout en s'approchant. Il savait que Molly aimait son odeur et il voulait se donner toutes les chances de la faire céder. Mais la pathologiste ne réagit pas et continua à travailler sans paraître déranger par sa proximité, ce qu'il trouvait inadmissible, car elle devait être sensible à son charme.

« Sherlock, comme tu le vois sûrement, je suis en train de faire une autopsie et je n'ai pas le temps de jouer à la mère avec toi. Soit, tu te tais et tu vas te chercher une boîte de Petri, soit, tu pars et tu reviens plus tard. » Sherlock nota de l'exaspération dans sa voix. Mais il ne s'avoua pas battu pour autant. Il avait un as dans sa manche.

« Si tu me donnes un corps maintenant, je t'amène souper après ton quart de travail. » Le détective était certain qu'elle serait heureuse par cette offre, mais il n'était pas au bout de ses surprises.

« Sherlock… dehors! » La voix de Molly était remplie de colère. Elle n'était pas idiote, elle savait bien qu'une fois qu'elle lui remettra le corps, sa proposition serait vite oubliée. De plus, elle s'était fait une promesse de tenir tête à Sherlock et elle avait bien l'intention de rester sur cette voie.

« Molly… » Tenta Sherlock.

« C'est le dernier avertissement, Sherlock, si tu ne me laisses pas travailler, j'appelle la sécurité pour te sortir. Dois-je le faire? »

« Ne sois pas grotesque. Je reviendrai plus tard. » Il claqua la porte de la morgue en sortant afin de lui montrer son grand mécontentement.

Sherlock était en colère et il exposa ses griefs à John.

« John, Molly a osé me jeter hors de la morgue sous prétexte que je la dérangeais. Je lui demandais simplement un corps et elle m'a dit qu'elle n'avait pas le temps de s'occuper de moi et de revenir plus tard. Mais je m'ennuie, elle aurait dû m'aider. Molly m'a toujours aidé. Je lui ai même offert d'aller au restaurant après son quart de travail et elle a ignoré ma proposition. Pourtant, elle n'est pas dans son syndrome prémenstruel, d'après mes calculs, ce n'est pas avant 5 jours. John, je suis désespéré, j'ai besoin de m'occuper l'esprit. »

« Et bien, lorsque je verrai Molly, je lui dirai "Félicitations!" et je ne tiens vraiment pas à savoir pourquoi tu suis le cycle menstruel de Molly. » Sherlock ignora la dernière remarque de John et tenta de manipuler John avec leur amitié.

« John, je suis ton meilleur ami, tu dois m'aider. Les amis s'entraident toujours n'est-ce pas? »

« Non, Sherlock, tu as agi comme un enfant capricieux, elle a eu raison de t'expulser. Et encore, tu es chanceux, pour ma part, j'aurais pu ajouter un coup de poing à cause de ton insistance. Molly travaille pour St-Bart et non pour toi. J'ajouterai que ton offre était particulièrement insultante pour elle. Est-ce que tu ne penses pas qu'elle est assez intelligente pour savoir que dès que tu obtiendras ce que tu veux d'elle, tu l'oublieras purement et simplement. »

« Faux John. J'avais vraiment l'intention d'amener Molly au restaurant ce soir. »

« Je ne le crois pas… toi… en sortie avec Molly sans arrière-pensée? »

« Pourquoi est-ce si difficile à croire… » John le regarda avec scepticisme. « OK, tu as raison, j'avais une idée derrière la tête. Je recherche un nouveau colocataire et Molly serait une personne tout à fait appropriée. Elle est accommodante et je ne pense pas qu'elle serait horrifiée par mes expériences. Et c'est pratique de cohabiter avec une pathologiste et chimiste accomplie. Je ne vois que des avantages pour moi. »

« Tu ne peux être sérieux, Sherlock. Tu ne peux pas demander à Molly de venir habiter avec toi. »

« Et pourquoi? »

« Parce qu'elle est une belle femme! Et ce n'est pas comme vivre avec un autre homme, c'est différent. »

« Femme ou homme, c'est la même chose pour moi. Je ne suis pas toi, je ne suis pas intéressé par le sexe. De toute façon, ma décision est prise et je la convaincrai du bien-fondé de ma demande. »

« Tu le regretteras, mais qui sait peut-être prendras-tu goût à la vie conjugale. »

« Ne sois pas un idiot. Ce que tu dis n'a aucun sens. Je ne demande pas à Molly de devenir ma femme, mais de rester avec moi pour me tenir compagnie. »

« Tu fais les choses à l'envers, mon vieux. J'espère que Molly aura assez de bon sens pour refuser ta demande. » Sherlock se préparait à répliquer vertement, mais un regard à sa montre lui fit changer d'idée; il mit son manteau et son foulard et quitta la maison de John pour la morgue sans le saluer.

John le regarda partir en se questionnant sur les motivations réelles de Sherlock Holmes. Il était certain qu'il lui cachait quelque chose et ce « quelque chose » était en rapport avec Molly. Le médecin était curieux de connaître la vraie profondeur de la relation entre la jeune femme et lui. Le détective a toujours été très discret à ce sujet, pourtant, il sentait qu'elle était importante pour lui. De quelle façon, il ne le savait pas encore, mais importante pour Sherlock, assurément. Soudainement, il se mit à rire, Sherlock allait apprendre qu'une femme même la plus rationnelle peut-être illogique lors de la vie à deux. John avait hâte de les voir interagir advenant que Molly accepte sa demande ridicule.

Sherlock trouva Molly à son bureau en train de compléter de la paperasse. Il savait qu'elle détestait ça, alors, elle serait sûrement contente de le voir, cette fois. De sa voix profonde, il l'appela. Surprise, Molly sursauta et ferma rapidement son dossier. L'événement de cet après-midi semblait derrière elle, car la pathologiste lui souriait amicalement. Le détective s'avança avec plus d'assurances vers elle.

« Sherlock, pour cet après-midi... mon patron voulait absolument que je termine cette autopsie aujourd'hui, la famille est d'origine étrangère et ils souhaitaient rapatrier le corps au plus vite, question de religion. Bref, j'avoue que j'étais un peu stressée, car je ne voulais pas bâcler mon travail. »

« C'est bien, Molly, je t'ai pardonné. »

« Mais, je n'étais pas en train de m'excuser. » Molly leva les yeux au ciel. Sherlock Holmes et sa suffisance. Préférant ne pas entrer dans une discussion interminable, elle lui demanda s'il souhaitait toujours un corps et si oui, sa préférence. Sherlock semblait peser le pour et le contre et elle fut très surprise par sa réponse.

« En fait, je venais renouveler mon invitation à dîner. » Molly échappa son crayon tellement elle était stupéfaite. Sherlock Holmes ne sortait jamais avec quelqu'un, afin peut-être avec John, et encore moins avec une femme.

« Un vrai souper? » Molly ne pouvait s'empêcher de soupçonner une entourloupe.

« Existe-t-il de faux soupers? Ne sois pas bête, Molly. Évidemment, un vrai souper, au restaurant. Ton quart termine dans 5 minutes, je te laisse 15 minutes pour te changer. J'ai réservé une table au petit bistro l'autre côté de la rue. » Molly était toujours sous le choc de sa proposition, mais elle accepta beaucoup plus par curiosité que par envie, car elle était littéralement crevée; la journée avait été très pénible et elle ne souhaitait que prendre une douche et s'écraser devant la télévision. Par contre, elle ressentait un malaise de souper dans un restaurant si près de son travail.

« Sherlock, il y a de nombreuses personnes de l'hôpital qui vont à ce restaurant, tu es certain que tu souhaites vraiment aller là-bas avec moi. Les gens risquent de jaser. »

« Molly, ce que les gens pensent ou disent de moi m'indiffère complètement. On se retrouve dans 20 minutes, je serai à la cafétéria de l'hôpital, j'ai quelques textos à envoyer. À plus tard. » Sherlock sortit en coup de vent. Molly qui avait retenu sa respiration tout le long de la conversation expira bruyamment. Réalisant finalement qu'elle avait accepté une sortie avec Sherlock Holmes, elle se prit la tête entre ses mains. « Pourquoi, j'ai dit oui? Je suis masochiste ou quoi? » Se parla-t-elle.

Ils passèrent les portes du restaurant, 30 minutes plus tard. La préposée à l'accueil les escorta à leur table. Sherlock avait réservé une table possédant une relative intimité, car elle était cachée par un panneau décoratif stratégiquement installé. La préposée, que Molly connaissait très bien puisqu'elle venait souvent dîner à cet endroit, lui fit un clin d'œil et leva le pouce en l'air en regardant le détective avec envie. Les joues de Molly se teintèrent de rouge, gênée par l'attitude impertinente de la jeune fille, et baissa les yeux. Bien que Sherlock ait remarqué cet échange, il ne releva pas l'incident au grand soulagement de celle-ci. En parfait gentleman, il tira la chaise de Molly et l'aida à s'assoir. Sherlock était inhabituellement nerveux, il voulait absolument réussir son entreprise, car il devait admettre qu'il avait besoin d'une présence humaine à son appartement; John étant parti, Molly était la seule personne adéquate à le remplacer.

Un serveur arriva pour leur demander s'il désirait quelque chose à boire avant de commander. Molly allait répondre pour un verre d'eau, mais Sherlock parla plus rapidement et commanda une bouteille de vin rouge, le préféré du moment de Molly, un Mara. Elle le regarda surprise, mais ne dit rien. La graine de soupçon revint en elle, car si Sherlock souhaitait lui plaire ce soir, ce n'était sûrement pas pour rien. Le serveur revient avec leur bouteille et après que Sherlock ait gouté le vin et donné son approbation, il leur versa le vin et leur dit qu'il reviendrait un peu plus tard pour les repas. Le silence revint, Sherlock ne semblait pas pressé de parler et se contentait de la regarder. Prenant son courage, Molly commença la conversation.

« Sherlock, qu'est-ce que ceci? Le restaurant, le vin, cette invitation? »

« Profiter de ta compagnie? »

« Je n'en crois pas un mot. »

« Molly, je te promets de discuter de ma motivation un peu plus tard, mais pour le moment, j'ai simplement envie de profiter de ta compagnie et de discuter tranquillement autour d'un verre de vin et d'un bon repas. » Il était très fier de sa tirade et le regard de stupéfaction de Molly, le fit sourire franchement.

« Ça semble si normal, Sherlock. Est-ce que tu te sens bien? » S'inquiéta Molly.

« Lorsque je le souhaite, je suis d'excellente compagnie et ce soir, je me sens d'humeur à converser. » Incertaine, Molly hésitait encore à le croire sincère. Sherlock poussa un léger soupir d'exaspération, pour ce moment précis, il se sentait frustré qu'elle sache si bien lire en lui. Il porta le verre de vin à ses lèvres afin de retarder le moment et annonça son intention à sa manière, c'est-à-dire droit au but.

« Je voudrais que tu viennes habiter avec moi au 221 B, Baker Street. »